Le MR prône le prix unique du livre

[Ronnie Hayek]

Les potes de Didjé nous la jouent Jack Lang, au nom de la défense des "petits contre les gros". Rien de surprenant, of course.

http://www.mr.be/News/news.php?id=3767

2 mars 2008

Et si on écrivait le "happy end" de la saga du prix unique du livre ?

A quelques jours de l'ouverture de la Foire du Livre de Bruxelles, il y a fort à parier que l'on va reparler de la fixation d'un prix unique du livre en Belgique. En effet, depuis 8 ans maintenant, le débat s'alangui au Parlement sans avoir pu trouver une issue législative concrète.

Le Groupe MR de la Chambre a été le premier sous cette nouvelle législature à redéposer un texte sous la signature d'Olivier Maingain, Bernard Clerfayt, Pierre-Yves Jeholet, Kattrin Jadin, Olivier Hamal et David Clarinval. La Commission de l'Economie de la Chambre a fixé son ordre des travaux pour les prochaines semaines : la proposition MR devrait être examinée après les travaux budgétaires. On en vient à espérer que la 52ème législature sera la bonne et qu'elle permettra enfin l'adoption d'une disposition que le secteur de l'édition et les libraires indépendants appellent de leurs vœux.

Le MR souhaite réglementer le prix du livre afin de préserver un réseau dense de librairies indépendantes, de proximité, garantes d'un service de qualité à la clientèle, mais fragilisées aujourd'hui parce que soumises à la concurrence de grandes surfaces qui utilisent les livres à rotation rapide, les best-sellers, comme produit d'appel et offrent pour ce faire des ristournes telles que les libraires indépendants ne peuvent suivre et s'en trouvent dès lors fragilisés sur le plan économique.

Activité économique, le livre a aussi une dimension culturelle évidente que nous devons soutenir. La tendance actuelle, qui voit la concentration des ventes à la fois sur un nombre restreint de lieux et sur un nombre de plus en plus réduit de titres, nuit à la diversité culturelle. Or, seules les librairies indépendantes prennent encore le risque économique de promouvoir des ouvrages plus « difficiles », dit à « rotation lente ». Il leur est donc impératif, pour subsister, qu'elles continuent à vendre des ouvrages à rotation rapide dans un contexte concurrentiel équilibré. Les ventes de best-sellers leur permettant alors de compenser « le manque à gagner » dû aux coûts investis dans l'achat de livres à rotation lente offerts à la vente, souvent plus chers et qui trouvent plus difficilement leur public.

C'est pourquoi les 6 Députés MR signataires de la proposition de loi demandent que le prix de vente d'un nouvel ouvrage (livre classique comme BD) ne puisse être inférieur à 90% du prix fixé par l'éditeur, quelque (sic) soit le lieu de vente. Cette règle du prix unique serait d'un an pour les ouvrages classiques et de 6 mois pour les BD. En outre le MR propose qu'une période de soldes d'un mois soit autorisée annuellement.

Il pourrait être dérogé au prix unique du livre en cas de vente aux personnes qui suivent un enseignement dont le programme est basé sur cet ouvrage et en cas de vente à des organismes poursuivant une mission scientifique, d'éducation et de recherche, ainsi qu'aux bibliothèques publiques.

[Invité jabial]

[melt_core]

Ce serait une solution efficiente, ne connaissez vous pas la loi du prix unique?

[roubachov]

Notons par parenthèse que la loi Lang de 1981 fut, de mémoire, adoptée à la quasi unanimité de l'Assemblée.

A aucun moment du débat parlementaire (et pourtant le contexte politique général s'y prétait), il n'y eut sur cette question une quelconque opposition de type interventionnistes VS libéraux.

[Ronnie Hayek]

Ce serait une solution efficiente, ne connaissez vous pas la loi du prix unique?

Si, justement. C'est toujours en invoquant cette sublime porte déchiqueteuse du commerce de livres que les élus belges essayent de justifier ce projet. L'amour immodéré pour les pires inepties françaises n'est jamais au repos dans notre beau pays.