Aller au contenu

Les réceptions de Mme l'Ambassadrice


Patrick Smets

Messages recommandés

Posté

Ne passons pas à coté des grands évenements de ce monde. Merci à la Dernière Heure pour son excellent travail d'investigation.

L'ex-mannequin Waris Dirie retrouvée à Bruxelles

(07/03/2008)

L'ancienne top model d'origine somalienne, devenue ambassadrice des Nations unies contre l'excision, a été retrouvée vendredi dans le centre de Bruxelles

BRUXELLES Elle avait disparu il y'a trois jours, a annoncé le cabinet du procureur du roi.

L'ex-mannequin a été retrouvée quelques heures après l'avis de recherche lancé par la police. Selon la porte-parole du procureur, Estelle Arpigny, Waris Dirie était entendue par la police et semblait en bonne santé. Elle n'a donné aucun autre détail, affirmant que l'emploi du temps de l'ancienne top-model entre mercredi et vendredi restait à déterminer.

Selon les médias belges, elle a été retrouvée par la police vendredi alors qu'elle marchait sur la Grande place de Bruxelles. Le bureau du procureur tiendra une conférence de presse samedi matin.

Waris Dirie, 43 ans, a accédé à la célébrité internationale en posant pour des publicité de Chanel et en jouant dans un film de James Bond avant de commencer à militer contre les mutilations génitales des femmes en 1996. Elle a raconté le traumatisme de sa propre excision dans le livre "Fleur du désert".

D'après Walter Lutschinger, Waris Dirie s'était fâchée mercredi parce qu'un chauffeur de taxi s'était trompé d'hôtel. La police avait été appelée et avait tenté avec l'ex-mannequin de retrouver dans quel établissement elle avait réservé, ce qu'elle semblait avoir oublié. Lors d'un arrêt dans un hôtel, tandis que le personnel et la police vérifiaient les registres, la jeune femme serait sortie en disant qu'elle allait acheter des cigarettes et aurait pris un taxi. Elle n'avait apparemment que très peu d'argent sur elle, pas de papiers d'identité ni de téléphone portable.

Citoyenne autrichienne, Waris Dirie vit à Vienne, et, selon son agent, ne connaît personne à Bruxelles, ville dans laquelle elle n'était venue qu'une seule fois précédemment.

Elle devait prendre la parole cette semaine au cours de deux conférences sur les droits de la femme organisées par l'Union européenne à Bruxelles, et notamment jeudi, en présence de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice.

Fin janvier, à Paris, une ex-top model d'origine guinéenne, Katoucha, 47 ans, avait disparu en rentrant à la péniche dans laquelle elle vivait. Son corps, qui ne portait pas de trace de violence, a été retrouvé dans la Seine. Egérie du couturier Yves Saint Laurent dans les années 80, Katoucha s'était fait connaître du grand public par ses actions caritatives, et notamment son combat contre l'excision, qu'elle avait elle-même subie étant enfant.

Waris Dirie donne peu d'explications sur sa disparition

(08/03/2008)

Elle a simplement expliqué avoir erré pendant deux jours et demi

BRUXELLES Waris Dirie, ancien mannequin et ambassadrice de l'ONU, 43 ans, n'a pas donné beaucoup d'explications sur sa disparition à la police bruxelloise. Elle a simplement expliqué avoir erré pendant deux jours et demi et avoir dormi dans le lobby de plusieurs hôtels. Elle n'aurait commis aucune infraction et n'aurait été victime d'aucun méfait, de sorte que le parquet de Bruxelles ne voit aucune raison de continuer l'enquête.

Waris Dirie séjournait cette semaine au Sofitel Brussels Europa de la place Jourdan à Etterbeek. Elle devait participer mercredi à une conférence au Parlement européen et avait rendez-vous avec Condoleezza Rice, la secrétaire d'Etat américaine. Mardi vers 23h00, elle est allée dans une discothèque de l'Avenue Louise où elle est restée environ une heure et demi. C'est en voulant rentrer à son hôtel qu'elle s'est perdue dans la capitale. Elle est finalement arrivée au Sofitel Brussels Toison d'Or à Ixelles.

Une patrouille de police y a pris en charge l'ancien mannequin, qui n'avait ni argent ni papiers d'identité, et a fait le tour de plusieurs hôtel de luxe de la capitale. Alors que les agents s'informaient auprès de l'hôtel Plaza si Waris Dirie y avait réservé une chambre, le mannequin est sortie de la voiture de police. Elle est allée acheter un paquet de cigarettes et est montée dans un taxi, vers 03H00 ou 04H00, pour rentrer. On était sans nouvelles d'elle depuis lors.

Le parquet avait lancé un avis de recherche et un appel à témoin vendredi midi. Le même après-midi vers 17h30, un agent de police a reconnu Waris Dirie tout près de la Grand Place. Elle se promenait avec un homme belge. Celui-ci l'avait vue assise seule dans un café le jour d'avant et avait entamé la conversation avec elle en la retrouvant au même endroit le vendredi.

Selon ses déclarations à la police de Bruxelles, Waris Dirie a erré dans Bruxelles depuis mardi soir, logeant dans le lobby de plusieurs hôtels. Vu qu'elle n'avait pas d'argent, elle n'avait pas pris de chambre et n'avait plus mangé depuis quelques jours. Elle n'a pas souhaité expliquer pourquoi elle n'avait pas honoré ses rendez-vous ou pourquoi elle n'avait pas contacté ses proches. Elle aurait eu l'intention de repartir vers l'Autriche vendredi soir.

Il passe à côté d'une nuit d'amour

(09/03/2008)

Alors que la police belge recherchait la mannequin Waris Dirie, William prenait un verre avec elle. Voire plus…

BRUXELLES William D., 45 ans, est bien conscient de sa chance et surtout de sa malchance. La chance d'avoir rencontré un mannequin célèbre dans le monde entier… et la malchance d'être passé à côté d'une nuit d'amour avec elle! William D. n'est autre que l'homme qui a été interpellé vendredi fin d'après midi en compagnie de Waris Dirie, cet ex-mannequin et ambassadrice de l'Onu contre les mutilations génitales féminines qui avait disparu pendant trois jours dans Bruxelles.

En exclusivité, William a accepté de nous raconter sa surprenante rencontre avec ce canon de beauté somalienne dans un caberdouche bruxellois qui ressemble à tout, sauf à un palace ! "Je l'avais vue jeudi dans un café de la rue de Laeken, Chez Henri. Elle était au bar. Je ne lui ai pas parlé. Le lendemain, alors que j'étais à nouveau dans ce bistrot depuis 15 minutes, elle est entrée. Elle s'est mise au bar, elle a commandé un vin rouge."

La beauté de Waris ne lui a pas échappé. "Je ne savais pas qui c'était. J'ai tenté ma chance, je lui ai demandé en anglais si elle voulait boire quelque chose". Un vin rouge. Et voilà comment William, laveur de vitres, a commencé à papoter avec le top-modèle recherché depuis mercredi après qu'elle ait faussé compagnie à la police qui tentait de lui retrouver son hôtel. "On a parlé de tout de rien, en anglais, un peu en français. Elle m'a dit qu'elle venait de Somalie, mais elle ne m'a pas dit son nom". Le temps a passé, les verres se sont vidés.

"Elle m'a dit qu'elle avait faim. Je lui ai proposé de manger chez moi. Elle a dit yes…". Et voici comment les deux tourtereaux ont décidé de passer la soirée ensemble. "On est allé main dans la main en se faisant des mamours au GB près de la Bourse. On a acheté des tomates, des crevettes, du jambon et une bonne bouteille de vin à 20 euros". Le mannequin a tenu à payer. Pensant passer un bon moment, les amoureux se sont dirigés vers l'appartement de William, à deux pas de là. "On marchait rue au Beurre lorsqu'un policier en civil nous a accostés. Elle nous a demandé nos papiers. Elle lui a demandé en anglais si elle était bien Madame Jones".

William est tombé des nues. "Waouw, je m'étais dit qu'elle était belle et que j'allais passer un bon moment mais jamais je n'avais pensé que c'était elle !" Une James Bond Girl !

William et la bande Maâche !

William et son amie ont été emmenés au commissariat. "Les policiers m'ont parlé de rapt. Là, j'ai dit : Eh oh, non… et j'ai expliqué ma rencontre dans le café une heure plus tôt". Il faut dire que William est bien connu. "J'ai passé quatre ans en prison de 1986 à 1990. Je faisais partie de la bande Maâche".

Au terme de quatre heures d'audition, William et Waris étaient libres. "J'ai demandé pour la voir. Je lui ai vite donné mon numéro de GSM et je lui ai dit Good luck. Elle m'a donné son écharpe, celle que je porte. Sentez, elle sent la femme !" Après un petit bisou, William a été emmené vers la porte arrière du commissariat. Loin des journalistes… "Quand je pense que si j'avais pris un autre chemin ou un taxi pour aller chez moi, j'aurais pu passer un bon moment avec une femme splendide !"

"J'avais déjà raté Naomi"

(10/03/2008)

William a été arrêté alors qu'il s'apprêtait à passer la nuit avec Waris Dirie, la mannequin disparue…

BRUXELLES William D., 45 ans, a décidé de se confier en exclusivité à La Dernière Heure. "Oui, c'est moi. Je suis l'homme qui a été arrêté en compagnie de la mannequin qui avait disparu. On était tranquillement en rue, près de la Grand-Place, le sac de courses en main. On allait manger chez moi, lorsque cette femme policière, en civil, nous a reconnus." Et depuis vendredi fin d'après-midi, William s'en mord encore les doigts. "J'aurais dû prendre un autre chemin pour rentrer chez moi. Mais comment je pouvais savoir qu'on allait être arrêtés puisque j'ignorais qui était la femme qui m'accompagnait." William n'avait vu qu'une seule chose : sa beauté. "Elle était magnifique. Alors vous pensez, quand elle a dit qu'elle avait faim, qu'elle voulait manger avec moi, je n'ai pas hésité."

[…]

"Je suis passé à côté d'une bonne soirée, d'une nuit d'amour, avec une femme superbe dont je ne connaissais même pas le nom", nous explique William qui nous confie que cela aurait été une belle aventure pour un simple laveur de vitres ! "Ah, si cette policière n'était pas passée par là… Mais, vous savez, ce n'est pas la première fois que je passe à côté du coche. Il y a cinq ans, j'ai rencontré Naomi Campbell à Tanger. Au moment où l'on rentrait dans l'hôtel, la police marocaine nous a arrêtés." Pas de chance, William !

[…]

Waris Dirie a échappé à un viol

(10/03/2008)

Nouveau retournement dans l'affaire Waris Dirie : l'ex-mannequin aurait été séquestrée par un taximan qui aurait tenté d'abuser d'elle

"J'avais déjà raté Naomi"

BRUXELLES L'ancien mannequin d'origine somalienne Waris Dirie, ambassadrice de l'ONU contre l'excision, disparue pendant trois jours à Bruxelles, a été séquestrée pendant deux jours et a échappé à des tentatives de viol, a indiqué dimanche soir son avocat à l'agence de presse autrichienne APA.

Vendredi après avoir été retrouvée par la police belge, elle avait parlé d'un "malentendu" et affirmé avoir erré dans Bruxelles sans argent, sans papier ni téléphone pendant trois jours.

Selon son avocat Gerald Ganzer et son manager Walter Lutschinger, l'ancien mannequin, âgée de 43 ans, aurait été séquestrée pendant deux jours par le chauffeur de taxi qui l'avait prise en charge alors qu'elle ne retrouvait plus son hôtel après une sortie en discothèque.

Pendant la séquestration, l'homme aurait tenté à plusieurs reprises de la violer sans toutefois y parvenir.

Son agresseur l'aurait relâché au bout de deux jours dans la capitale belge et c'est alors qu'elle aurait été retrouvée.

Mme Dirie aurait des blessures à l'épaule et aux jambes qui témoignent de cette épreuve, selon son manager.

Ses représentants ont justifié le silence de l'ancien mannequin jusqu'à présent envers les autorités belges car "elle ne voulait plus en parler" et se trouve en état de choc.

Par l'intermédiaire de son manager, Mme Dirie a précisé que son agresseur n'était pas l'homme en compagnie duquel elle a été retrouvée vendredi.

Les médias belges s'étaient étonnés des premières explications données par l'ancien mannequin sur cette mystérieuse disparition.

Waris Dirie, naturalisée autrichienne, avait été retrouvée vendredi après-midi à Bruxelles par une femme policier, après le lancement d'un appel à témoin par la police bruxelloise qui jugeait sa disparition "inquiétante".

Elle n'avait plus donné de signe de vie depuis qu'elle avait pris un taxi entre 03h00 (02h00 GMT) et 04h00 (03h00 GMT) mercredi pour rentrer à son hôtel bruxellois.

Elle devait participer à une conférence internationale à l'occasion de la journée de la femme à Bruxelles et rencontrer notamment la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice.

Auteur de quatre livres autobiographiques, Waris Dirie avait été excisée quand elle était petite et avait fui son pays après avoir été mariée de force à l'âge de 13 ans.

"La police belge m'a traitée comme une pute"

(11/03/2008)

L'activiste somalienne Waris Dirie porte de graves accusations contre la police belge

L'interview sur son lit d'hôpital

Réponse de la police: "C'est faux et même mensonger"

Waris Dirie - Son audition

VIENNE "Ils m'ont traitée comme une pute", a déclaré l'ancien topmodel. Mme Dirie a déclaré lundi soir de son lit d'hôpital que la police bruxelloise l'avait traitée comme une prostituée uniquement en raison de la couleur de sa peau, a rapporté l'agence de presse autrichienne APA.

Elle a affirmé avoir été chassée de deux bureaux de police et avoir été menacée d'être mise en cellule par des agents de police.

"C'est un scandale", a dit l'envoyée spéciale de l'ONU contre l'excision, qui a ajouté compatir avec tous les immigrants qui viennent en Belgique car elle sait maintenant comment ils sont traités.

Mme Dirie a disparu pendant deux jours la semaine dernière à Bruxelles. Elle a d'abord déclaré s'être perdue à Bruxelles et fait état d'une série de malentendus.

De retour en Autriche, elle a changé sa version des faits affirmant cette fois avoir pris un taxi mardi soir et avoir tourné dans la ville pendant des heures. Après avoir cherché vainement son hôtel, le chauffeur de taxi lui aurait proposé de l'héberger pour la nuit.

Dans sa maison en périphérie bruxelloise, il aurait essayé de violer Mme Dirie sans y parvenir, selon elle. L'ancien mannequin aurait ensuite été séquestrée dans la maison pendant deux jours. Le chauffeur de taxi l'aurait ensuite ramenée en ville et laissée partir.

Mme Dirie est actuellement hospitalisée car elle est blessée à l'épaule gauche et n'arrive pas à soulever son bras gauche, selon son avocat. Elle aurait également des écorchures aux jambes.

Réaction du parquet

Il n'y a pas eu de négligence de la part de la police dans le cadre de l'enquête a indiqué mardi le parquet de Bruxelles, réagissant aux accusations de l'ex-mannequin d'origine somalienne qui a déclaré dans la presse autrichienne avoir été considérée comme une prostituée dans les deux bureaux de police où elle a été envoyée.

Le parquet de Bruxelles a souligné mardi que la police a aimablement pris en charge l'ex-mannequin à bord d'une de ses voitures mercredi afin de retrouver l'hôtel où elle logeait, et que celle-ci a quitté d'elle-même le véhicule de police pour se procurer des cigarettes avant de disparaître.

Le parquet a rappelé que Waris Dirie n'a jamais fait état de maltraitance ou d'un quelconque délit dont elle aurait été victime dans sa déclaration à la police. Le dossier a été classé dès lors sans suite.

"Si Mme Dirie souhaite rouvrir le dossier, elle devra se constituer partie civile en Belgique", a déclaré le porte-parole du parquet.

La police locale de Bruxelles Capitale-Ixelles a pour sa part démenti fermement toutes les accusations portées à son encontre. Elle rappelle que Waris Dirie a été interpellée sur la Grand-Place, vendredi en début de soirée, avec un homme qui l'accompagnait de manière tout à fait volontaire.

"La police a pu constater qu'elle ne faisait pas l'objet de menaces ni d'une séquestration. Quand une victime est en détresse, elle n'hésite pas à alerter la police", a commenté le porte-parole de la police de la zone de Bruxelles-Ixelles.

Selon la police locale, Waris Dirie n'a jamais manifesté de sentiment de détresse. Lors de sa déclaration à la cellule "Disparition" de la police de la zone de Bruxelles-Ixelles, elle n'a jamais indiqué avoir été maltraitée, battue, violée ou même être blessée.

La police locale n'a elle-même constaté aucune blessure apparente, même si elle reconnaît que Mme Dirie n'a pas été examinée par un médecin. Elle déclare enfin que Mme Dirie n'a été entendue que par la cellule "Disparition" de la police locale et qu'elle n'a pas été transférée vers d'autres bureaux de police.

Waris Dirie lance une croisade contre la police belge

(12/03/2008)

Sur son site Internet, elle en appelle à toutes les femmes qui auraient connu des expériences malheureuses avec la police belge

BRUXELLES Waris Dirie, l'ex-top model d'origine somalienne disparue la semaine dernière à Bruxelles pendant quelques jours, a lancé une "croisade" contre la police belge.

Sur son site Internet, elle en appelle à toutes les femmes qui auraient connu des expériences malheureuses avec la police belge.

"Ces derniers jours, nous avons déjà reçu plusieurs mails de femmes qui ont eu des expériences similaires avec la police belge", écrit Waris Dirie.

"Aidez-nous s'il vous plaît à faire la publicité de cette affaire. Nous vous garantissons l'anonymat", peut-on encore lire. Waris Dirie souligne qu'elle ne peut pas donner de détails sur sa disparition mais qu'elle avait vécu "un vrai cauchemar".

La Somalienne avait disparu la semaine dernière à Bruxelles. Elle avait d'abord déclaré qu'elle s'était perdue et qu'il s'agissait d'un malentendu. Ensuite, de retour en Autriche où elle réside, elle avait changé de version. La police belge aurait alors refusé de l'aider alors qu'elle cherchait son hôtel et l'aurait menacée de la mettre en cellule.

Waris Dirie a connu des problèmes d'alcool par le passé. Elle avait déjà "disparu" précédemment à Londres et Munich.

"Ma nuit avec Waris Dirie"

(17/03/2008)

La mannequin perdue à Bruxelles était avec un chauffeur de taxi. Celui-ci se cache. Nous l'avons retrouvé

BRUXELLES La mannequin autrichienne d'origine somalienne de 42 ans, perdue pendant trois jours à Bruxelles, Waris Dirie, a passé une nuit, en effet nue, dans le lit d'un chauffeur de taxi bruxellois. Le taximan, dont la police souhaite obtenir le témoignage, et que nous avons retrouvé, refuse de parler à des policiers.

Selon lui, Waris Dirie n'a subi aucun abus sexuel ni tentative. Elle n'a été ni kidnappée, ni séquestrée, ni ligotée. Tout s'est passé à sa demande et sur son insistance. Elle était en permanence entièrement libre de ses mouvements. Le taximan, ayant voulu la déposer dans un hôtel, a choisi le moins cher en ville.

Waris, qui n'avait ni passeport ni moyen de paiement, et ne voulait pas descendre, a usé d'arguments pour l'amener à la conduire chez lui.

Waris était ivre. Dès sa prise en charge, elle a eu un comportement aguichant. Le taximan reconnaît ce week-end que, dans un premier temps, il a pensé "s'amuser avec elle", mais l'envie "est passée". Il l'a conduite hors de Bruxelles. Avec le recul, au vu des circonstances - femme esseulée à 2 h du matin dans un quartier de prostitution tenu par des travelos -, Waris Dirie doit se féliciter d'avoir eu de la chance.

Le taximan n'a jamais connu son identité. Il n'a appris qu'elle avait été recherchée que 4 jours après qu'elle a été retrouvée. Enfin, nous pensons que c'est pour des motifs liés à son passé avec la justice que le taximan ne souhaite pas être entendu par la police, motif pour lequel il se confie ici.

Quartier de prostitution

Alors ? "Il devait être 2 h du matin, peut-être 3. Venant du boulevard Albert II, j'entrais dans le boulevard Jacqmain, près des anciens locaux de La Dernière Heure - Les Sports , quand cette femme m'a hélé de la main, après la rue des Commerçants. Elle était seule. J'étais libre. Je l'ai chargée. Elle n'a pas ouvert la portière arrière mais s'est assise à l'avant, à côté de moi, et, très vite, s'est collée et frottée à moi. Rue des Commerçants, se trouvaient des prostituées. Franchement, vu son état, j'ai pensé que j'avais affaire à une Africaine du Petit Château. Je dois vous dire que cela fait trois mois que je n'ai plus touché une femme. C'est vrai, j'ai pensé que j'allais m'amuser avec elle. On a roulé en ville…"

Calendrier Pirelli 1987

Jamais le chauffeur n'imagine avoir chargé la mannequin de couverture du Pirelli 1987. "Je ne comprenais à peu près rien de son anglais. En fait, de toute la nuit, je n'ai quasi rien compris de ce qu'elle disait. C'est comme une histoire sans paroles. À un moment, place De Brouckère, je me suis arrêté près du night-shop du coin. Elle voulait boire. Elle a voulu deux Carlsberg d'un demi-litre. Je les lui ai payées. Elle a bu dans le taxi en renversant sur le tapis. Le tapis était dégueu. Mon collègue du jour a d'ailleurs dû le ranger dans le coffre. C'est le détail qui fait dire que c'était probablement la nuit du mardi 4 au mercredi 5. Moi, je ne sais pas."

"Collée sur mon épaule"

Preuve, selon le taximan, que Waris est totalement libre de ses mouvements : "À un moment, j'ai chargé un client que je n'ai pas fait payer. Il s'est assis à l'arrière et je l'ai déposé place Liedts. (Waris) était à l'avant".

Waris, malgré un premier litre de Carlsberg, a grand-soif. "On s'est arrêtés près d'un autre night-shop, avenue Houba de Strooper. J'ai pris plusieurs Coca-Bacar. Elle a continué à la Carlsberg d'un demi-litre, au moins deux, peut-être trois ou quatre. Mais je voyais comme elle était et, franchement, j'ai pensé que c'était une mauvaise idée. Alors, je l'ai larguée chez le Paki et je me suis cassé. Peut-être une demi-heure après, je suis repassé devant le night-shop. Elle n'avait pas bougé. Elle était comme une misère sur le trottoir, avec ses Carlsberg à la main. Quelle heure, 4 h ? Il gelait. Le gars du night-shop l'avait mise à la porte, mais elle avait insisté comme avec moi, en se collant à lui. Alors pour avoir la paix, il l'a mise à la porte et fermé son volet. J'ai eu pitié. Elle est montée. On a encore roulé, elle se collait sur mon épaule. Je comprenais : Hôtel, hôtel."

Hôtel Potinière, rue Navez

"Je croyais qu'elle voulait que je la dépose à l'hôtel mais, en fait, c'était le contraire : elle ne voulait pas l'hôtel. J'ai pensé au moins cher encore ouvert à cette heure, le Potinière, rue Navez. Elle ne voulait pas descendre : c'était avec moi et chez moi. En fait, elle n'avait pas d'argent, pas de passeport, pas de sac, pas de GSM, pas de briquet, pas de clopes. J'ai rendu le taxi à mon collègue du jour. C'est clair que si je la séquestrais, lui aussi l'aurait vu, tout de même. Mon problème à ce moment, c'est que je vis chez ma mère qui a 80 ans. Je n'allais tout de même pas l'amener là. Mais j'ai un endroit, à 20 km de Bruxelles. Vous savez, des histoires comme cela, je peux vous en raconter 50. Bref, je n'y étais plus allé depuis un mois. C'était pas chauffé. Ça caillait. J'ai allumé le chauffage…"

"Elle m'allumait, quoi !"

Selon le taximan, Waris Dirie avait continué de se frotter. "Elle m'allumait, quoi." Alors, ils ont rejoint la chambre et c'est vrai, dit le chauffeur, elle s'est déshabillée "Dans mon souvenir, elle portait une sorte de poncho blanc avec du noir, un pantalon à carreaux brun ou bordeaux, des bottes noires de cow-boy, pas de slip, pas de bas, pas de soutien. Elle s'est couchée. J'ai dormi nu comme elle, à côté d'elle, sans la toucher…"

"Bottes noires de cow-boy"

Silence. "De toute façon, on est adultes. Mais j'étais épuisé. On peut faire tous les examens qu'on veut. J'avais peut-être bu 10 Baccar… Et elle a ronflé, comme après 4 à 6 demi-litres de Carlsberg…"

Selon lui, il était "au moins midi " quand il s'est réveillé "le premier" . Il l'a réveillée en la secouant et en la pressant de se rhabiller. Il ne lui a rien proposé, sinon un verre de Vittel. "Je voulais m'en débarrasser. J'en n'avais rien à f… de cette femme. Pour moi, elle pouvait me remercier d'être tombée sur quelqu'un qui lui avait rendu service en pleine nuit. Il faisait si froid. Et je dis que, dans ce quartier, ça pouvait mal se passer. "

Il l'a "larguée" (sic) le mercredi, à la station Total Fina de l'avenue du Port. "J'étais sûr qu'elle se débrouillerait, qu'on lui passerait un téléphone. Moi, j'avais fait ce que je devais."

"Merci, oui !"

De la même façon que la police belge s'indigne des accusations d'Autriche de Mlle Waris Dirie, le taximan dément : "Je l'aurais kidnappée, séquestrée, ligotée et violée ? Laisse-moi rire; elle peut me dire Merci !, oui, ce qu'elle n'a d'ailleurs pas fait."

Par égard, par respect, par pudeur, le taximan tait certains détails. "Le visage est joli, un peu enfant."

Le taximan, d'une cinquantaine d'années, fait la nuit depuis des années. Les femmes doivent lui trouver du charme. Nous lui garantissons l'anonymat.

Ce n'est que le mardi 12 qu'il a fait le lien avec Waris déjà retrouvée le vendredi 7. C'est, selon lui, l'exacte vérité. Waris faisait la java. Sans être psy, il pense que la Waris qu'il a croisée a de sérieux problèmes, y compris d'alcool. "Cela, je le respecte ! Mais qu'elle ne les remette pas sur les autres."

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...