walter-rebuttand Posté 25 mars 2008 Signaler Posté 25 mars 2008 Tout comme le droit à l'avortement n'a jamais conduit à la déresponsabilisation ambiante des jeunes "parents". Ne parlons pas de l'avortement ici. Mais je comprends ton analogie. On a le droit de penser qu'il faut supprimer certains droits individuels à cause des dérives de ce droit si on en abuse. "Si on autorise le suicide assisté, on crée le risque d'assassinats." C'est une position honorable. Mais elle n'est pas libérale.
roubachov Posté 25 mars 2008 Signaler Posté 25 mars 2008 Hé oui, puritanisme sanitaire et moralisme thanatocratique sont les deux mamelles de la social-démocratie libertaire. Toi, tu lis trop Alain-Gérard Slama
walter-rebuttand Posté 25 mars 2008 Signaler Posté 25 mars 2008 Toi, tu lis trop Alain-Gérard Slama Je suis de moins en moins d'accord avec ce qu'écrit notre bon Ronnie mais son sens de la formule ne cesse de s'affiner. Un livre! Un livre!
roubachov Posté 25 mars 2008 Signaler Posté 25 mars 2008 Je suis de moins en moins d'accord avec ce qu'écrit notre bon Ronnie mais son sens de la formule ne cesse de s'affiner.Un livre! Un livre! ll devrait effectivement publier, à la manière revelienne, une compilation de ses contributions quotidiennes. RH, bientôt invité chez Vrebos ?
Ash Posté 25 mars 2008 Signaler Posté 25 mars 2008 Ne parlons pas de l'avortement ici.Mais je comprends ton analogie. On a le droit de penser qu'il faut supprimer certains droits individuels à cause des dérives de ce droit si on en abuse. "Si on autorise le suicide assisté, on crée le risque d'assassinats." C'est une position honorable. Mais elle n'est pas libérale. Ce ne sont pas des droits individuels. Et ce n'est pas "si on en abuse", c'est ce qui arrive inévitablement lorsque l'on est confrontés à de faux-droits (qui-plus-est matraqués du sceau de la Liberté). Enfin on ne crée pas le risque d'assassinat, il est là. Le suicide assisté est un contresens tellement énorme qu'en principe des libéraux ne devraient pas le reprendre. Où l'on peut se suicider soit-même, ou alors on doit vous tuer et participer à ce suicide. Et ça n'est pas matière à débat, c'est un fait. Ainsi pour résumer non seulement le meurtre, illégitime, est présent mais on l'amplifie par la loi. A chaque fois des travers que vous êtes capables de comprendre pour l'économie. Pourquoi est-ce que ça vous dépasse cette fois-ci, c'est la question qu'on est certains à se poser. Je pense que cet ancien article de SNM n'est pas loin de la réponse : () le discours libéral se concentre généralement sur l’économie, domaine tenu pour distinct de tous les autres et dans lequel certaines choses peuvent être mesurées avec une certaine précision. L’économie se prête à la modélisation plus ou moins mathématique, donc les libéraux y trouvent matière à démontrer de façon assez objective, la justesse de leurs idées. Les controverses existent mais les libéraux peuvent néanmoins, dans ce domaine, défendre leur point de vue sans se référer à de quelconques fondements philosophiques. Et pour appuyer ce que dit RH : Le libéralisme s’appuie sur une vision à la fois optimiste et pessimiste de l’être humain. Optimiste parce que l’individu est considéré comme capable de bien faire quand on le laisse faire, pessimsite parce que les individus sont considérés comme susceptible d’essayer d’imposer leur volonté les uns aux autres. Le libéralisme n’est abslument pas une doctrine proclamant l’inutilité de toute contrainte étatique, c’est un ensemble de principes visant à fixer des limites aussi peu contraignantes que possible à la liberté.
walter-rebuttand Posté 25 mars 2008 Signaler Posté 25 mars 2008 Ce ne sont pas des droits individuels. Si. On est fait ce qu'on veut de son corps et on a le droit de conclure des contrats quand on est sain d'esprit. Et ce n'est pas "si on en abuse", c'est ce qui arrive inévitablement lorsque l'on est confrontés à de faux-droits (qui-plus-est matraqués du sceau de la Liberté). Enfin on ne crée pas le risque d'assassinat, il est là. Le suicide assisté est un contresens tellement énorme qu'en principe des libéraux ne devraient pas le reprendre.Où l'on peut se suicider soit-même, ou alors on doit vous tuer et participer à ce suicide. Et ça n'est pas matière à débat, c'est un fait. Ainsi pour résumer non seulement le meurtre, illégitime, est présent mais on l'amplifie par la loi. Le suicide assisté est une rélaité: il n'y a aucun point commun entre la petite vieille qui se fait buter chez elle par un malfrat qui veut la dévaliser et le petit vieux qui organise sa mort en Suisse, selon sa volonté. Aucun. C'est jouer sur les mots que de faire croire qu'il y aurait un point commun entre les deux situations. Encore une fois, on peut comprendre la peur des dérives (dérive = la législation permettrait de tuer des gens qui n'ont rien fait à personne pour toucher leur héritage par exemple) et préférer le principe de précaution. C'est comme pour les armes à feu. Encore une fois, c'est une honorable. Mais ce n'est pas libéral. RH semble d'ailleurs l'avoir bien compris.
Invité Arn0 Posté 25 mars 2008 Signaler Posté 25 mars 2008 Encore une fois, on peut comprendre la peur des dérives (dérive = la législation permettrait de tuer des gens qui n'ont rien fait à personne pour toucher leur héritage par exemple) et préférer le principe de précaution. C'est comme pour les armes à feu. Encore une fois, c'est une honorable. Mais ce n'est pas libéral. RH semble d'ailleurs l'avoir bien compris. Cela n'a pas grand chose à voir avec le principe de précaution.
walter-rebuttand Posté 25 mars 2008 Signaler Posté 25 mars 2008 Cela n'a pas grand chose à voir avec le principe de précaution. Merci de ton intervention qui fait follement avancer le débat.
Invité Arn0 Posté 25 mars 2008 Signaler Posté 25 mars 2008 Merci de ton intervention qui fait follement avancer le débat.Et dire que prendre en compte des dérives identifiées (et non simplement hypothétiques comme avec le principe de précaution) est anti-libéral fait avancer le débat ? Le libéralisme, si je comprend bien, c'est se moquer des conséquences de ses actes. De toutes façons ces proccès en excommunication sont lassant (et c'est un partisan de la légitimité de l'euthanasie dans certains cas qui parle) et, pour le coup, parfaitement stérile.
walter-rebuttand Posté 25 mars 2008 Signaler Posté 25 mars 2008 Et dire que prendre en compte des dérives identifiées (et non simplement hypothétiques comme avec le principe de précaution) est anti-libéral fait avancer le débat ? Le libéralisme, si je comprend bien, c'est se foutre des conséquences de ses actes. Utiliser des dérives pour faire empêcher le respect d'un droit est anti-libéral. C'est au nom des dérives qu'on interdit l'usage de la drogue, de la prostitution, du droit de porter des armes etc. De toutes façons ces procès en excommunication sont lassant (et c'est un partisan de la légalité de l'euthanasie qui parle) et, pour le coup, parfaitement stérile.Il n'y a aucun procès.
Punu Posté 25 mars 2008 Signaler Posté 25 mars 2008 http://www.ssmg.be/new/files/RMG230_82-84.pdfOn remarquera que les doses vendus par les fabricants de produits chimiques ne sont pas des doses létales pour l'homme. Mais ce liens était juste pour démontrer que des produits létaux sont en ventes et pas seulement pour ceux qui pourraient s'en servir dans le cadre de la pratique de la médecine. Je ne me suis pas inscrit, mais je doute qu'un particulier puisse en commander.
Invité Arn0 Posté 25 mars 2008 Signaler Posté 25 mars 2008 Utiliser des dérives pour faire empêcher le respect d'un droit est anti-libéral. La question n'est pas de savoir si une chose est libérale ou non, mais de savoir si elle est juste ou non. Pour le reste ta formulation est pour le moins discutable : on ne peut pas parler "d'empêcher le respect d'un droit" alors que la question est justement de savoir si il s'agit ou non d'un droit.C'est au nom des dérives qu'on interdit l'usage de la drogue, de la prostitution, du droit de porter des armes etc.D'abord c'est pas tout à fait vrai. Ensuite qu'un argument soit utilisé pour justifier une erreur n'implique pas nécessairement que cet argument est mauvais en lui même, cela peut simplement indiquer qu'il est mal utilisé.Il n'y a aucun procès.Pourquoi répéter sans cesse "anti-libéral" comme si cela valait argument alors ?
Roniberal Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 C'est vous qui voulez légiférer en interdisant à deux individus consentants de faire ce qu'ils veulent. Minute l'ami: si tu connaissais un tant soit peu le sujet dont nous sommes en train de parler, tu constaterais que ce sont plutôt les partisans de l'euthanasie qui souhaitent légiférer sur la question, pas nous. Ta malhonnêteté intellectuelle éclate au grand jour (mais suis-je réellement étonné?…). Toi, le gars qui déconseillait à d'autres de lire Hayek me suggère maintenant de m'intéresser à un néo-Hobbésien? Il y a du relâchement dans l'air, cher ami… Occupe-toi de tes fesses! Je vois que tu en es contraint à user de grossièretés. Tu perds ton sang-froid, attention… Qui a dit que le critère ultime en la matière était le nombre de vies sauvées ? Je n'ai jamais dit ça (même si je le pense), j'ai juste expliqué (et RH l'a fait également) que la comparaison légalisation du port d'armes/légalisation de l'euthanasie était foireuse. Par ailleurs, si je suis contre l'euthanasie, ce n'est pas à cause de ses dérives (même si ça me conforte grandement dans mes opinions) mais du fait que cette affreuse pratique viole le droit à la vie. En disant cela tu ne prouves rien. Désolé ça ne suffira pas à me convaincre Je sais mais je ne désespère pas de te voir changer d'avis. Que des gens comme Timur demeurent sourds aux arguments qui lui sont opposés ne m'étonne pas mais je sais que tu es de bien meilleure foi que lui. Dans ce cas ça tombe très bien : Chantal Sébire voulait mourir au plus vite. Elle ne demandait pas les conseils de la société, elle demandait à mourir. Encore une fois, si Chantal Sébire voulait mourir, elle n'avait qu'à se tuer sans faire chier le monde entier et sans tenter d'émouvoir les téléspectateurs français. Finalement, si tous les produits pouvaient être en vente libre, ce débat n'existerait pas, parce que CS serait allée dans une pharmacie, aurait acheté un cocktail détonnant et serait morte. Parce que tu crois que, même dans l'hypothèse où de tels produits seraient en vente libre, aucune contrainte ne pèserait sur les pharmacies? Vous avez tendance à conforter les gauchos dans leurs caricatures du libéralisme avec de tels arguments… Ah lala. Qu'il est loin le temps où le suicidie était un crime, et qu'on jugeait le cadavre pour s'être suicidé. La peine prononcée était la même que pour un paricide: la main droite coupée, et le bannissement du paradis. Ca ne rigolait pas sous la monarchie… C'est beau. Tu montres que tu as des connaissances sur l'histoire de la pénalisation du suicide. Mais quel intérêt présente ta remarque à part étaler ta culture? De toutes façons ces proccès en excommunication sont lassant (et c'est un partisan de la légalité de l'euthanasie dans certains cas qui parle) et, pour le coup, parfaitement stérile. Je suis tout à fait d'accord avec toi. Il n'y a aucun procès. Si.
Ash Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 Le suicide assisté est une rélaité: il n'y a aucun point commun entre la petite vieille qui se fait buter chez elle par un malfrat qui veut la dévaliser et le petit vieux qui organise sa mort en Suisse, selon sa volonté. Aucun. C'est jouer sur les mots que de faire croire qu'il y aurait un point commun entre les deux situations.Encore une fois, on peut comprendre la peur des dérives (dérive = la législation permettrait de tuer des gens qui n'ont rien fait à personne pour toucher leur héritage par exemple) et préférer le principe de précaution. C'est comme pour les armes à feu. Encore une fois, c'est une honorable. Mais ce n'est pas libéral. RH semble d'ailleurs l'avoir bien compris. N'est-ce pas RH ? Au fond de toi tu as bien sentie l'hérésie libérale. Sinon Le point commun c'est qu'aucun des deux cas n'est un suicide, c'est donc un meurtre.
Harald Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 La question n'est pas de savoir si une chose est libérale ou non, mais de savoir si elle est juste ou non. Tu pointes dans cette phrase ce qui me gêne le plus au sein de cette docte assemblée, à savoir cette manière propre à certains de considérer le libéralisme comme l'alpha et l'omega et que tout doit ployer, y compris la vie, devant cette nouvelle religion séculière. La recherche de la cohérence devant primer sur toute autre considération. Comme si la vie, l'humanité étaient des choses cohérentes, rationnelles que l'on peut mettre en équation.
melodius Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 Ne parlons pas de l'avortement ici.Mais je comprends ton analogie. On a le droit de penser qu'il faut supprimer certains droits individuels à cause des dérives de ce droit si on en abuse. "Si on autorise le suicide assisté, on crée le risque d'assassinats." C'est une position honorable. Mais elle n'est pas libérale. Et pourquoi ne serait-elle pas "libérale" ? Qui détermine ce qui est ou non libéral ? Est-ce libéral de s'enthousiasmer pour les lubies "éthiques" de la gauche ? Je constate par ailleurs que cette femme a pu se suicider endéans 24h sans problème, qu'elle n'a donc pas été forcée à rester en vie contre son gré pendant ne serait-ce qu'une semaine et que tout ce ramdam avait donc des visées uniquement politiques. La démonstration étant faite qu'il n'y a aucun obstacle au suicide, à la "mort digne", il s'agit donc très logiquement d'autre chose. Je suspecte, comme d'autres ici, qu'il s'agit en réalité du droit de tuer tranquillement, comme d'hab quand nos amis les progs lancent de grands débats "éthiques". En Belgique, on remarquera que le suicide d'Hugo Claus a été une occasion pour le monde politique de chanter les louanges de l'euthanasie et nous mener une propagande particulièrement intéressante. C'est chouette quand les vieux passent l'arme à gauche, ça permet de faire des économies sur la sécu et de toucher l'impôt sur la mort. Les soins palliatifs par contre, que les progs combattent avec acharnement, ça coûte…
Ronnie Hayek Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 Je me permets de reposter cette info, car j'ai l'impression qu'elle est passée inaperçue des participants : http://www.7sur7.be/7s7/fr/1507/Sante/arti…x-enfants.dhtml L'euthanasie bientôt étendue aux enfantsL'Open Vld annonce de nouvelles initiatives en vue d'étendre la loi sur l'euthanasie aux enfants et aux personnes âgées en état de démence, éventuellement avec une majorité de rechange. C'est ce qu'indiquent mardi les journaux De Standaard, Het Nieuwsblad, Het Volk et De Morgen. Le Premier ministre Yves Leterme (CD&V) ne les arrêtera pas. Le week-end a été marqué par des critiques émanant du monde catholique, notamment via l'homélie de Mgr Danneels, à la suite de l'euthanasie dont à bénéficié l'écrivain flamand Hugo Claus. Après qu'Etienne Schouppe (CD&V) ait (sic) laissé entendre qu'il existe un gentleman's agreement au sein de la majorité pour ne pas polémiquer sur des dossiers éthiques, le chef de groupe Open Vld à la Chambre, Bart Tommelein lui a répondu qu'il n'y a rien dans l'accord gouvernemental sur ces questions. "Nous chercherons, en tant que groupe libéral, des majorités parlementaires là où c'est nécessaire". M. Tommelein pense à une extension de la législation sur l'euthanasie aux mineurs et aux déments. Le porte-parole du Premier ministre, Yves Leterme, a admis que le CD&V ne peut rien contre la recherche d'une majorité alternative par les libéraux en vue d'une extension de cette loi. Paul Wille (Open Vld) annonce d'ores et déjà qu'il sortira du tiroir au Sénat les propositions sur une extension de l'euthanasie aux mineurs et aux personnes en état de démence. "Je ferai de mon mieux pour convaincre aussi des sénateurs CD&V", précise-t-il. (belga) Encore une fois, c'est une honorable. Mais ce n'est pas libéral. RH semble d'ailleurs l'avoir bien compris. Si le libéralisme cautionne le droit de tuer son prochain impunément et en toute bonne conscience, alors, oui, le libéralisme est bon à euthanasier (pardon, mérite d'être assisté dans son suicide) et ne vaut donc pas mieux que son petit frère le socialisme.
Harald Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 Si le libéralisme cautionne le droit de tuer son prochain impunément et en toute bonne conscience, alors, oui, le libéralisme est bon à euthanasier (pardon, mérite d'être assisté dans son suicide) et ne vaut donc pas mieux que son petit frère le socialisme.
ts69 Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 Je constate par ailleurs que cette femme a pu se suicider endéans 24h sans problème, qu'elle n'a donc pas été forcée à rester en vie contre son gré pendant ne serait-ce qu'une semaine et que tout ce ramdam avait donc des visées uniquement politiques. La démonstration étant faite qu'il n'y a aucun obstacle au suicide, à la "mort digne", il s'agit donc très logiquement d'autre chose. Je suspecte, comme d'autres ici, qu'il s'agit en réalité du droit de tuer tranquillement, comme d'hab quand nos amis les progs lancent de grands débats "éthiques". +1 On est pas dans une anarcapie, mais dans une démocratie où la santé est un bien public. La légalisation de l'euthanasie ça signifierait qu'une chose: que la médecine qui cherche à sauver des vies deviendra la médecine qui élimine les victimes de ce contre quoi elle ne sait pas encore lutter. C'est si facile de tuer.
Ronnie Hayek Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 ll devrait effectivement publier, à la manière revelienne, une compilation de ses contributions quotidiennes.RH, bientôt invité chez Vrebos ? Cela rime avec Top Ringardos (l'essentiel de mes contributions quotidiennes). on ne peut pas parler "d'empêcher le respect d'un droit" alors que la question est justement de savoir si il s'agit ou non d'un droit. Voilà. Et j'ai essayé d'expliquer hier pourquoi ce n'en était pas un.
0100011 Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 Pour le coup je trouve que la loi Leonetti n'est pas si mauvaise que ça. Elle reste dans le flou et ça ne me gène pas au contraire : chaque cas est unique et le flou force la discussion du cas particulier et empêche une automaticité qui serait nocive. Elle met d'ailleurs en avant, quand c'est possible, la liberté du patient de refuser des interventions (ce qui n'était pas le cas avant où on avait le devoir de faire votre "bien" sans tenir compte de votre assentiment). D'autre part elle est essentiellement "négative" en ce qu'elle met l'accent sur l'interruption des traitements et non positive.
Ash Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 De toute manière personne n'a encore jamais fait de prison pour cas avéré d'euthanasie.
Harald Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 De toute manière personne n'a encore jamais fait de prison pour cas avéré d'euthanasie.
john_ross Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 De toute manière personne n'a encore jamais fait de prison pour cas avéré d'euthanasie. Et pour cause, les personnes ayant pratiquées une ou des "euthanasies" sont jugées pour meurtre . http://www.infirmiers.com/actu/detail_actu.php?id_news=899
Ash Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 Son cas relève véritablement de la psychiatrie, c'est un peu différent (quoi que…)
Punu Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 Enfin un avis intelligent sur le sujet : Point de vueExiste-t-il un droit à la mort ?, par Bernard Beignier LE MONDE | 26.03.08 | 13h39 l y aura toujours des situations dramatiques, comme celle de Chantal Sébire. Il y aura toujours des exceptions. La question est de savoir si une exception justifie de poser un principe. L'autre question est de savoir si un principe interdit des exceptions. Il existe un "droit de la mort" qui va de la loi Leonetti du 22 avril 2005 sur la fin de vie jusqu'au droit relatif aux funérailles et aux sépultures. Il n'existe pas un "droit à la mort". Tant la Cour européenne des droits de l'homme (jurisprudence Diane Pretty, 29 avril 2002) que la Cour suprême des Etats-Unis (26 juin 1997) l'ont affirmé. Le fait que le droit français ne se prononce pas sur le suicide, par respect d'un acte touchant au tréfonds de la conscience, ne signifie nullement qu'il en découle un droit subjectif. Le suicide n'est pas un droit, c'est une liberté civile. Plus exactement, selon la récente jurisprudence du Conseil d'Etat, c'est une liberté personnelle. En la matière, le droit s'abstient. Si le suicide était un droit, le code pénal (art. 224-13 s.) n'incriminerait pas la provocation au suicide. Si le suicide était un droit, les pompiers et les soignants qui parviennent souvent à sauver ceux qui ont tenté de mettre fin à leurs jours devraient être poursuivis pour atteinte à la liberté personnelle. "TOURISME LÉTAL" Peut-on, dès lors, réclamer une "aide au suicide" ? Le droit français doit-il admettre le "suicide assisté" ? L'on sait qu'une malencontreuse rédaction de deux articles du code pénal suisse a abouti à développer une sorte de "tourisme létal" qui préoccupe les autorités publiques helvétiques : d'une exception, certains ont voulu dégager un sombre principe. Peut-on avoir une autorité, judiciaire ou non, qui dispose de la légitimité pour permettre un acte qui demeure, fondamentalement, homicide ? L'exemple hollandais avec un questionnaire pourtant méticuleux apporte la démonstration qu'il est impossible de prévoir à l'avance des exceptions. Par arrêt du 24 décembre 2002, la Cour suprême des Pays-Bas a dû dire que la loi ne pouvait légitimement s'appliquer à la demande d'un dépressif, pourtant dûment euthanasié. Le droit français a les moyens de trouver des solutions justes, humaines, raisonnables à des situations "hors normes". Depuis toujours, et l'affaire Humbert en a apporté la preuve parfaite, le ministère public dispose du droit de ne pas enclencher des poursuites, s'il l'estime préférable pour des considérations d'ordre public. L'on dira alors que la loi est "hypocrite". Mais où se trouve l'hypocrisie ? Dans l'extrême prudence du droit qui estime que la loi ne peut justifier un acte de mort mais qui considère aussi que certains actes échappent à la sanction ordinaire de la loi faite pour punir les vrais criminels ? Ou dans la revendication d'un droit de tuer qui pourra, sous couvert de commisération, dissimuler d'autres sentiments, d'autres pulsions inavouées ? On ne le légifère pas pour le cas particulier, mais pour le cas général. On ne condamne pas l'acte dont l'essence n'est pas criminelle. La justice est dans cet équilibre : dire où est l'essentiel, comprendre l'acte circonstanciel. Bernard Beignier est professeur de droit à l'université de Toulouse.
Harald Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 Son cas relève véritablement de la psychiatrie, c'est un peu différent (quoi que…) La différence entre elle et les militants du meurtre légalisé se situe simplement au niveau du passage à l'acte. (mais ils relèvent tous de la psychiatrie)
Roniberal Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 Tu pointes dans cette phrase ce qui me gêne le plus au sein de cette docte assemblée, à savoir cette manière propre à certains de considérer le libéralisme comme l'alpha et l'omega et que tout doit ployer, y compris la vie, devant cette nouvelle religion séculière. Il faut également rajouter que, de surcroît, la plupart des "ayatollahs" du libéralisme présents en ces lieux ont comme référence Rothbard qui a quand même écrit ceci: http://www.lewrockwell.com/rothbard/ir/Ch55.html Pour le coup je trouve que la loi Leonetti n'est pas si mauvaise que ça. La loi Leonetti a plutôt eu des conséquences catastrophiques: http://actuagencebiomed.blogspot.com/2007/…euthanasie.html grâce à la loi Leonetti sur la fin de vie, on peut proposer au patient de le sédater profondément par des médicaments, d'enlever le respirateur artificiel et d'arrêter les soins actifs, y compris l'alimentation et l'hydratation'. En revanche, il s'interroge pour savoir quelle est la meilleure des 2 solutions.Le professeur D. Dreyfuss reconnaît que la loi Leonetti permet aux équipes médicales d'être plus à l'aise dans les décisions de limitation des thérapies actives et dans les relations avec les familles. Il explique que si ce texte permet de régler la plupart des cas, certaines demandes d'euthanasie demeurent, 'mais on ne peut pas dire que rien n'est proposé'.
xara Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 Il faut également rajouter que, de surcroît, la plupart des "ayatollahs" du libéralisme présents en ces lieux ont comme référence Rothbard qui a quand même écrit ceci:http://www.lewrockwell.com/rothbard/ir/Ch55.html Si on ne mélangeait pas 36 sujets en même temps, ça aiderait. Rothbard dans ce texte dénonce une supposée entreprise pour faire passer en doute un droit à tuer. Mais manifestement, sur la question séparée de savoir si l'euthanasie peut être légitime, il semble tenir pour évident que le critère permettant de faire le tri entre actes licites et illicites est le consentement, comme dans n'importe quel domaine: Up till now, left-liberals have at least appeared to be scrupulous in stressing the crucial importance of consent by the killed victim, because otherwise the right to die with dignity looks very much like the right to commit murder. For what is compulsory euthanasia but murder, pure and simple? On notera son usage commun du mot "murder", entendu comme tout le monde entend d'habitude "meurtre", à savoir comme un homicide contre la volonté du tué.
Roniberal Posté 26 mars 2008 Signaler Posté 26 mars 2008 Mais manifestement, sur la question séparée de savoir si l'euthanasie peut être légitime, il semble tenir pour évident que le critère permettant de faire le tri entre actes licites et illicites est le consentement, comme dans n'importe quel domaine: Le passage que tu cites ne prouve absolument rien. Il écrit que les libéraux de gauche insistent sur le critère du consentement de la victime pour bien distinguer l'euthanasie du meurtre. La phrase qu'il a écrite, j'aurais également pu l'énoncer. D'ailleurs, si tu lis les textes de certains de ses ex-camarades du Mises, tu constateras qu'ils sont tous conscients que Rothbard n'était pas favorable à l'euthanasie. Chose que l'intéressé précise d'ailleurs bien dans le texte que j'ai cité: For a long time now we have been subjected to a barrage of pro-death propaganda by left-liberals, and by their cheering squad, left, or modal, Libertarians. The "right to die," the "right to die with dignity" (whatever that means), the right to get someone to assist you in suicide, the "right to euthanasia," etc. Je crois que ça clôt le débat sur ce texte. On notera son usage commun du mot "murder", entendu comme tout le monde entend d'habitude "meurtre", à savoir comme un homicide contre la volonté du tué. Il explique ici que les libéraux de gauche ont tenté d'établir une distinction entre le "droit de mourir dans la dignité" et le "droit de tuer". Mais il semble clair que Rothbard n'est pas convaincu. Note que je n'ai pas attendu de lire ce texte pour me faire ma propre opinion (négative) sur l'euthanasie mais il est toujours amusant de le reciter à l'attention de certains fanatiques libertariens (et je ne te vise pas…).
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.