Taranne Posté 2 avril 2008 Signaler Posté 2 avril 2008 PoliticsUpdated Fri. Feb. 29 2008 9:47 PM ET CTV.ca News Staff Filmmakers, actors and writers across Canada took a turn in the critics' chair Friday, attacking a government plan to limit tax credits for films deemed "offensive." Bill C-10, which is in its third reading in the Senate, would pull the plug on tax credits -- and therefore massive amounts of funding -- on films the Department of Heritage finds to be morally lacking. The country's actors union has demanded the government drop the plan, and the national writer's union is planning a protest. The Director's Guild of Canada says the plans will give the heritage minister the ability to censor projects that don't fit with the Conservative government's political agenda. "It's a provision that's wide enough to drive a bus through," Brian Anthony, the executive director and CEO of the Director's Guild, told CTV Newsnet on Friday. "It will have a chilling effect on artistic expression and … investment in film and television production in Canada, which is already under-resourced." The problem, said Anthony, is that government approval comes at the end of the fundraising process, so investors may be afraid to commit money to anything that has the possibility of getting a last-minute veto. "You could go all the way through the process only to discover at the back end that you have been denied certification," he said. "We feel there are enough checks and balances already available to the federal government to determine what it will or will not support… It's called the Criminal Code." Lauded filmmaker David Cronenberg has spoken out about the bill as well, saying the kind of edgy films that give Canada an international reputation as an innovator would soon become things of the past. NDP House Leader Libby Davies brought up the issue in Friday's Question Period, accusing the government of contorting a bill that had already been approved in the House of Commons "to suit their friends from religious right." However, Conservative MP Jim Abbott, Parliamentary Secretary to the Minister of Canadian Heritage, said the bill does nothing to obstruct filmmakers -- it just stops the government from footing bills for films that don't fall in line with Canadians' morals. "Filmmakers are free to make movies as they see fit as long as they are within the law," he said. "Canadian taxpayers should not be forced to pay for material that is gratuitously violent or denigrating to identifiable groups." The Conservatives were also quick to remind the Liberals that their party introduced a similar measure four years ago, and that the current bill passed through the House with all party support. Charles McVety, an evangelical minister and head of the Canadian Family Action Coalition, claimed responsibility for the measure, telling Newsnet his group had been pushing the government to cut such funding. "For a number of years we've been objecting to the Canadian government taking hard working taxpayers' dollars and putting them into (offensive) movies," he said. However, later in the day on Mike Duffy Live he shrugged off the credit, saying most Canadians would agree with this type of legislation. "It's nonsense that they're doing this because of pressure from the religious right, they're doing it because it's the right thing to do," he said. "David Cronenberg is saying this is some kind of charter right. It's no charter right for the government to give people millions of dollars to make smut movies." Films that would not have been made if the current bill had been law earlier include Lynne Stopkewich's lauded necrophilia film "Kissed" and edgy Atom Egoyan thriller "Where The Truth Lies." A noter que tout le monde évite soigneusement la question qui fâche, à savoir pourquoi ces films "offensants" ont besoin de l'argent public pour exister…
melt_core Posté 2 avril 2008 Signaler Posté 2 avril 2008 Oui, enfin, c'est pas vraiment des subventions mais des abattements fiscaux dont profite l'industrie du cinéma si j'ai bien compris l'article. C'est pas comme si ils leur donnait de l'argent gratis, c'est plutôt comme s'ils laissent leurs sous tranquille… Enfin, ceci étant dit je me doute que c'est une situation complexe. Toi qui a lu le truc au complet, c'est quoi la finalité du truc, protéger les grands studios contre les petits films d'horreur indépendants?
Taranne Posté 26 mai 2008 Auteur Signaler Posté 26 mai 2008 L'"ordre public", caution pour le financement des films canadiensLE MONDE | 08.05.08 | 15h53 • Mis à jour le 08.05.08 | 15h53 MONTRÉAL (CANADA) CORRESPONDANCE n n'avait jamais vu ça au Sénat canadien : des producteurs, réalisateurs, scénaristes et même une vedette du 7e art, Sarah Polley, en nomination pour l'Oscar de la meilleure adaptation avec son film Loin d'elle, se succèdent depuis un mois devant le comité des banques et du commerce pour dénoncer l'article d'un volumineux projet de loi fiscal qui menace, selon eux, l'avenir du cinéma national. La courte mention qui a mis le feu aux poudres accorde au ministre du patrimoine canadien le pouvoir de priver de crédits d'impôt les productions cinématographiques ou télévisuelles qu'il jugerait "contraires à l'ordre public". On crie à la censure mais aussi à la sécurité de financement d'une industrie déjà fragile. Malgré les 5 milliards de dollars canadiens qu'elle génère en retombées économiques, ses 127 000 emplois, sa centaine de longs métrages et plus de 9 000 heures de programmation télévisuelle par an, elle reste sous-financée. "Le milieu de la création est fragile, soulignait l'actrice Wendy Crewson au Sénat. Il faut se battre pour faire entendre sa voix noyée dans la vague de la culture pop américaine." Comme voisins d'une superpuissance, ajoutait Sarah Polley, "nous sommes continuellement inondés d'images provenant d'un autre pays. Nous avons besoin de mieux investir dans notre propre culture". Au lieu de cela, le gouvernement y va d'un projet "complètement bancal, menaçant la liberté d'expression et les fondements financiers de l'industrie". Le cinéaste David Cronenberg, roi de la provocation, a aussi vivement réagi. "L'ironie, a-t-il dit, est que ce sont les films canadiens qui ont fait notre réputation internationale qui seraient les plus menacés." Adoptée sans sourciller par la Chambre des communes mais déterrée par les sénateurs, la mesure va à l'encontre de nos besoins, répètent les représentants du cinéma et de la télévision, mobilisés comme jamais pour faire entendre leur voix devant le comité sénatorial. Favorables globalement au projet de loi (qui permettra par exemple aux producteurs de bénéficier de crédits d'impôt pour le développement de scénarios), ils s'entendent aussi pour dire que l'Etat n'a pas à financer des productions pornographiques, haineuses ou de violence extrême. De là à donner un chèque blanc à un ministre pour "décider unilatéralement de la norme publique en matière de contenu", il y a une marge. D'après eux, la ligne de démarcation entre "criminel et dérangeant" est d'ailleurs facile à tracer. Il suffirait d'interdire les crédits d'impôt aux productions contraires à l'ordre public, tel que défini par le Code criminel, propose Guy Mayson, président de l'Association canadienne de production de films et de télévision. Face aux critiques, la ministre du patrimoine canadien, Josée Verner, répond qu'il ne s'agit "pas du tout de censure mais de mesures d'efficacité" dans l'utilisation des fonds publics. Sauf qu'on risque finalement, estime Sandra Cunningham, présidente de Strata Films, de "déstabiliser le milieu du financement des productions en ajoutant un niveau d'examen subjectif et bureaucratique inutile pour passer au peigne fin les demandes de financement". Actuellement, le crédit d'impôt fédéral est un outil essentiel à la réalisation d'un film, couvrant environ 10 % du budget. Quelque 200 millions de dollars ont ainsi été distribués en 2007. Mais il sert surtout de levier financier auprès des banques. Une fois le crédit d'impôt accordé (mais versé seulement dix-huit mois après le tournage), le producteur reçoit un certificat qu'il présente à la banque en garantie pour un prêt. Selon le projet actuel, le ministre pourrait revenir sur l'octroi du crédit d'impôt, même après le tournage, voire la sortie en salles. "S'il y a le moindre risque que ce certificat soit révoqué, les banques jugeront que ce n'est pas une garantie acceptable. Cela créera un climat d'affaires calamiteux", croit Maureen Parker, directrice de la Writers Guild of Canada. "Si l'on veut étouffer l'industrie, on ne peut mieux s'y prendre", renchérit Sarah Kerr-Hornell, de Film Ontario. Autre sujet d'inquiétude : l'iniquité dont serait victime l'industrie canadienne par rapport aux producteurs étrangers (surtout américains) qui tournent au Canada et qui, eux, continueraient à recevoir leurs crédits d'impôt (différents) sans devoir se conformer à la notion d'ordre public. Pour calmer le jeu, la ministre a proposé un compromis : adopter la loi telle quelle mais reporter d'un an l'application de l'article controversé, le temps d'élaborer des lignes directrices en consultation avec l'industrie. Celle-ci a refusé net. Quant au Sénat, il se prononcera d'ici quelques semaines mais semble pencher du même côté que l'industrie plutôt que de celui de la Canada Family Action Coalition, un groupe de droite dirigé par un évangéliste, venu seul témoigner au Sénat en faveur du projet. Anne Pélouas Article paru dans l'édition du 09.05.08 Ce que j'aime bien dans ces histoires d'aides et de subventions, c'est qu'elles font bon marché de l'égalité en droits: pourquoi, en effet, les films "pornographiques, haineuses ou de violence extrême" devraient-ils être privés d'aides et, donc, condamnés à disparaître (puisque c'est la seule alternative d'après les défenseurs du système)? Faut-il comprendre que la censure c'est bien quand c'est les autres qui en pâtissent?
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