xxc Posté 31 mai 2009 Signaler Posté 31 mai 2009 Je ne serai pas aussi sévère. Il est vrai que son message est succinct et que son pessimisme peut paraître cynique et déplaisant cependant son succès tient à ce qu'il parle à rebours du reste de la finance et qu'il a fini par avoir raison sur plusieurs points, par exemple sur l'inanité des commentateurs financiers en général, que je trouve pour la plupart encore plus insupportables de vide et d'optimisme béat. Par ailleurs, la bibliographie de ses livres est très intéressante. Mon opinion est que tu es libanais.
Sous-Commandant Marco Posté 31 mai 2009 Signaler Posté 31 mai 2009 Mon opinion est que tu es libanais. Puisque tu descends mes agruments par des attaques ad hominem ( ), je te recommande le papier suivant (que je mets ici pour ne pas perdre le lien): http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=1343042 Et ici, Taleb donne d'autres pistes en réponse aux critiques de son livre, qu'il estime injustifiées si leurs auteurs n'ont pas pris la peine de prendre connaissance des travaux académiques de Taleb: http://www.fooledbyrandomness.com/blackswan-technical
Blèh Posté 31 mai 2009 Signaler Posté 31 mai 2009 J'ai personnellement beaucoup aimé le livre, qui a le mérite d'expliquer clairement certaines choses pas forcément faciles à exprimer (la notion d'imprévu imprévu, par opposition à l'imprévu prévu ; l'illustration du biais logique qui consiste, dans un naufrage où tous les survivants ont prié, à ne pas tenir compte de ceux qui ont priés et ne sont plus là pour témoigner que ça n'a pas marché ; l'exemple d'une poule qui par expérience va déduire qu'elle va se faire nourrir toute sa vie jusqu'à une mort naturelle mais se fait tuer contre toute attente la veille de noël, etc). Si on ne sort pas "grandi" par la lecture, elle a le mérite de fournir de nouveaux exemples, de nouvelles formulations, et donc une nouvelle source où puiser des argumentaires. C'est ce que j'y ai trouvé et ce qui m'a plu. Comme le souligne SCM, la bibliographie est impressionnante et si on constate que certaines idées sont survolées, on peut toujours chercher la source pour approfondir. Quand au ton à la fois pompeux et léger façon "je détiens la vérité, j'en fais de l'humour, et je vous casse tous", si je ne pouvais pas le supporter je n'aurais jamais parcouru certains blogs libéraux, dont certains en viennent même substituer la colère à l'humour. C'est un défaut de surface et c'est dommage de ne pas le dépasser pour accéder au contenu.
xxc Posté 31 mai 2009 Signaler Posté 31 mai 2009 J'ai personnellement beaucoup aimé le livre, […] T'es libanais ? Quand au ton à la fois pompeux et léger façon "je détiens la vérité, j'en fais de l'humour, et je vous casse tous", si je ne pouvais pas le supporter je n'aurais jamais parcouru certains blogs libéraux, dont certains en viennent même substituer la colère à l'humour. […] Bien vu !
xxc Posté 31 mai 2009 Signaler Posté 31 mai 2009 […] Et ici, Taleb donne d'autres pistes en réponse aux critiques de son livre, […] La page porte sur the Black Swan. J'ai lu le Hasard Sauvage. (Sinon, sur mon appréciation du livre, c'est vrai que je force le trait. C'est un bouquin moyen. Je ne le conseille vraiment pas, mais il n'est pas atroce non plus.)
Sous-Commandant Marco Posté 31 mai 2009 Signaler Posté 31 mai 2009 La page porte sur the Black Swan. J'ai lu le Hasard Sauvage. (Sinon, sur mon appréciation du livre, c'est vrai que je force le trait. C'est un bouquin moyen. Je ne le conseille vraiment pas, mais il n'est pas atroce non plus.) Black Swan n'est qu'une extension du Hasard Sauvage. Je suppose qu'il n'est pas nécessaire de te recommander de ne pas l'acheter.
pierreyves Posté 1 juin 2009 Signaler Posté 1 juin 2009 Je suis en train de le lire. J'ajoute que j'ai eu Taleb comme prof, il est extrêmement sympathique, chaleureux, et les discussions avec lui sont toujours passionnantes.Cependant, il faut appliquer le principe du Black Swann a son discours… 90% c'est du pipo complet, le 10% qui reste fait que ca en vaut largement la chandelle. Je confirme. Je pense qu'il voit juste sur son point central, mais qu'une bonne partie des "histoires" qu'il raconte (il revendique cette méthode d'expliquer par des histoires) est assez bancale. Par ailleurs, je lui pardonne difficilement de tomber dans l'evopsysme primaire et le behaviorisme facile. Ce qui me semble intéressant, c'est le fait d'insister sur l'idée que ce qui est observé n'est jamais vraiment la probabilité. Il rappelle que la probabilité n'est pratiquement jamais un objet empirique, contrairement à l'espérance, et c'est une analyse assez profonde. Voilà, c'est ce genre de constat épistémologique qui fait tout l'intérêt du bouquin… pour autant que vous ne les ayiez pas déjà fait par ailleurs d'une autre façon. Par ailleurs, puisque je suis encore en train de lire, j'attends de voir comment il justifie de façon objective sa préférence déclarée pour le Médiocristan … Je te confirme que c'est un livre libanais, c'est-à-dire qu'il exprime de façon verbeuse des vérités finalement très simples. Je ne serai pas aussi sévère. Il est vrai que son message est succinct et que son pessimisme peut paraître cynique et déplaisant cependant son succès tient à ce qu'il parle à rebours du reste de la finance et qu'il a fini par avoir raison sur plusieurs points, par exemple sur l'inanité des commentateurs financiers en général, que je trouve pour la plupart encore plus insupportables de vide et d'optimisme béat. Par ailleurs, la bibliographie de ses livres est très intéressante. Oui, je ne crois pas qu'il faille tout jeter. Par ailleurs son cynisme me semble surtout lié au fait qu'il n'est pas "greedy" (ce n'était pas sa motivation). Quand au ton à la fois pompeux et léger façon "je détiens la vérité, j'en fais de l'humour, et je vous casse tous", si je ne pouvais pas le supporter je n'aurais jamais parcouru certains blogs libéraux, dont certains en viennent même substituer la colère à l'humour. C'est un défaut de surface et c'est dommage de ne pas le dépasser pour accéder au contenu. Selon la tradition tous les cygnes seraient blancs. Pourtant il arrive de temps en temps un cygne noir alors qu'on n'en a pas vu depuis longtemps (voire jamais).C'est en utlisant cette métaphore que N. N. Taleb propose une anti-théorie selon laquelle les événements majeurs sont à la fois imprévisibles et ont des conséquences inconcevables. L'exemple typique de "black swan" est le 11 septembre. Sinon la principale critique que je peux faire au bouquin jusqu'à présent est qu'il ignore l'individualisme méthodologique (et la subjectivité) autant dans ses explications économiques que dans ses justifications psychologiques. Au final il y a de bonnes idées, mais aussi beaucoup de bouts de ficelles pour expliquer les bonnes idées.
Aurel Posté 4 juin 2009 Signaler Posté 4 juin 2009 Si on ne sort pas "grandi" par la lecture, elle a le mérite de fournir de nouveaux exemples, de nouvelles formulations, et donc une nouvelle source où puiser des argumentaires. C'est ce que j'y ai trouvé et ce qui m'a plu. Comme le souligne SCM, la bibliographie est impressionnante et si on constate que certaines idées sont survolées, on peut toujours chercher la source pour approfondir. Exact. Ce qui m'agace, au-delà du ton pompeux dont le lecteur doit s'accomoder, l'auteur a un peu la prétention de mélanger finance, mathématiques et philosophie, pour refaire le monde dans une démarche qui se veut presque métaphysique. Faut pas déconner, Taleb n'est pas Kant.
Sous-Commandant Marco Posté 4 juin 2009 Signaler Posté 4 juin 2009 […] Faut pas déconner, Taleb n'est pas Kant. Il n'est plus quant.
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