h16 Posté 28 avril 2008 Signaler Posté 28 avril 2008 A.B. a dit : Je ne pense pas que ce soit le but recherché. Idem pour Madame Bovary, je doute que l'intention de Flaubert ait-été que le lecteur se réjouisse sadiquement de l'agonie d'Emma en se disant "Bien fait pour toi, crève salope !". Qu'en sais-tu ? Si ça se trouve, c'était un challenge personnel qu'il s'était fixé discrètement. Et compte-tenu du nombre de pages, il a sadiquement opté pour une torture longue ce qui étaye ma thèse.
Taranne Posté 28 avril 2008 Signaler Posté 28 avril 2008 A.B. a dit : Je ne pense pas que ce soit le but recherché. Dans un autre registre, prenons Madame Bovary, je doute que l'intention de Flaubert ait-été que le lecteur se réjouisse sadiquement de l'agonie d'Emma en se disant "Bien fait pour toi, crève salope !". C'est pourtant la ligne de défense adoptée par son avocat lors du procès (qu'il a gagné, comme quoi elle devait être convaincante)
Ronnie Hayek Posté 28 avril 2008 Signaler Posté 28 avril 2008 A.B. a dit : Je ne pense pas que ce soit le but recherché. Idem pour Madame Bovary, je doute que l'intention de Flaubert ait-été que le lecteur se réjouisse sadiquement de l'agonie d'Emma en se disant "Bien fait pour toi, crève salope !". Flaubert était surtout un drôle de pistolet. Et il était bien du genre à ricaner de ses personnages (en se revendiquant parfois d'une inspiration sadienne).
A.B. Posté 28 avril 2008 Signaler Posté 28 avril 2008 Taranne a dit : C'est pourtant la ligne de défense adoptée par son avocat lors du procès (qu'il a gagné, comme quoi elle devait être convaincante) Ronnie Hayek a dit : Flaubert était surtout un drôle de pistolet. Et il était bien du genre à ricaner de ses personnages (en se revendiquant parfois d'une inspiration sadienne). Il n'y a aucun doute que Flaubert n'est pas particulierement sympathique envers ses personnages, mais je ne pense pas qu'il ait entretenu l'idée de la rendre haissable au point de vouloir fermer le livre.
Ronnie Hayek Posté 28 avril 2008 Signaler Posté 28 avril 2008 A.B. a dit : Il n'y a aucun doute que Flaubert n'est pas particulierement sympathique envers ses personnages, mais je ne pense pas qu'il ait entretenu l'idée de la rendre haissable au point de vouloir fermer le livre. Il ne la rend nullement haïssable, mais met simplement en avant, avec une certaine cruauté, le caractère dérisoire d'un comportement universel.
A.B. Posté 28 avril 2008 Signaler Posté 28 avril 2008 Ronnie Hayek a dit : Il ne la rend nullement haïssable, mais met simplement en avant, avec une certaine cruauté, le caractère dérisoire d'un comportement universel. Pour moi, elle est haissable, et je supporte pas tant de complaisance dans la description de son caractère.
Nick de Cusa Posté 28 avril 2008 Signaler Posté 28 avril 2008 Si on ne lisait pas les romans où on ne peut pas blairer le personnage central, on irions nous? Regarde Anna Karenine. Quelle cruche. Dans héros qu'on a envie de tuer lentement, je vous recommande -sans exagération- toutes affaires cessantes, Water Music de TC Boyle (désolé, pas trouvé sur Amazon, en Anglais s'entend) Un livre unique puisque c'est de la littérature ET ça tient un rythme à essouffler Jason Bourne. En plus un roman historique bien documenté.
Punu Posté 28 avril 2008 Signaler Posté 28 avril 2008 C'est totalement dépassé cette manie du "personnage". Le but d'un roman, c'est de nous montrer que le monde d'aujourd'hui est incompréhensible en reproduisant sa structure dialectique et d'interroger le caractère discursif et métalinguistique de la littérarité. Le reste est inintéressant.
Ash Posté 28 avril 2008 Signaler Posté 28 avril 2008 Je suis pour ma part assez bon lecteur de roman à partir du moment où il y a du style et une histoire intéressante. L'un sans l'autre, cela devient effectivement inintéressant, à moins que s'ajoute un parallèle politique réussi.
roubachov Posté 28 avril 2008 Signaler Posté 28 avril 2008 A.B. a dit : Pour moi, elle est haissable, et je supporte pas tant de complaisance dans la description de son caractère. Emma incarne une bêtise certaine de par ses fantasmes romanesques mais elle s'en tire encore à bon compte quand on réfléchit à la manière dont Flaubert peint Homais et, dans une moindre mesure, Charles Bovary.
Ronnie Hayek Posté 28 avril 2008 Signaler Posté 28 avril 2008 Tous les personnages de Madame Bovary composent un portrait remarquable du stupide XIXe siècle.
Wallace Posté 28 avril 2008 Signaler Posté 28 avril 2008 Ronnie Hayek a dit : Tous les personnages de Madame Bovary composent un portrait remarquable du stupide XIXe siècle. Pour ma part j'affectionne tout particulièrement monsieur Homais. Remarquablement bien joué par Jean Yanne dans l'adaption cinématographique du roman. [EDIT] Correction !
Ronnie Hayek Posté 28 avril 2008 Signaler Posté 28 avril 2008 Wallace a dit : Pour ma part j'affectionne tout particulièrement monsieur Homais. Remarquablement bien joué par Jean Yann dans l'adaption cinématographique du roman. Yanne. Oui, l'un de ses meilleurs rôles. A.B. a dit : Pour moi, elle est haissable, et je supporte pas tant de complaisance dans la description de son caractère. Il n'y a absolument nulle complaisance dans le portrait qu'en brosse l'ermite de Croisset. Que du contraire.
pankkake Posté 28 avril 2008 Signaler Posté 28 avril 2008 Ash a dit : Je suis pour ma part assez bon lecteur de roman à partir du moment où il y a du style et une histoire intéressante. L'un sans l'autre, cela devient effectivement inintéressant, à moins que s'ajoute un parallèle politique réussi. Ou qu'il y a du cul.
José Posté 29 avril 2008 Signaler Posté 29 avril 2008 A.B. a dit : La Chartreuse de Parme est clairement moins pire que le Rouge et le Noir, mais c'est de la romanticonnerie quand même… Je crois que quelque chose d'essentiel t'a échappé dans le caractère de nombreux personnages (le comte Mosca, la duchesse Sanseverina, etc.)
Invité Arn0 Posté 29 avril 2008 Signaler Posté 29 avril 2008 Ronnie Hayek a dit : Je me fiche surtout des classifications. J'aime beaucoup d'auteurs très différents - des individualités plus que des écoles littéraires - qui vont de Flaubert à Jean Tardieu, en passant par Borges, Gracq ou encore Cortazar. Par ailleurs, je range le Rousseau des Confessions et des Rêveries du promeneur solitaire parmi les très grands prosateurs toutes catégories confondues.Et j'en ai déjà parlé, y compris sur l'ancien forum. Bref, tu ne sembles pas me lire avec la même bienveillance que celle que je t'accorde… Rousseau apprécié par Ronnie Hayek ! Même si c'est simplement en tant qu'écrivain je ne m'y attendais pas !
Polydamas Posté 29 avril 2008 Signaler Posté 29 avril 2008 Ronnie Hayek a dit : Par ailleurs, je range le Rousseau des Confessions et des Rêveries du promeneur solitaire parmi les très grands prosateurs toutes catégories confondues. Je me suis rarement autant ennuyé qu'à lire la vie de Rousseau dans les Confessions. Je préfère largement Voltaire.
Harald Posté 29 avril 2008 Signaler Posté 29 avril 2008 Polydamas a dit : Je préfère largement Voltaire. Après cette sortie, il ne reste qu'une solution :
Ronnie Hayek Posté 29 avril 2008 Signaler Posté 29 avril 2008 Polydamas a dit : Je me suis rarement autant ennuyé qu'à lire la vie de Rousseau dans les Confessions. Je préfère largement Voltaire. Hé bien, Voltaire m'emmerde - surtout quand il se veut drôle ou piquant.
Taranne Posté 29 avril 2008 Signaler Posté 29 avril 2008 Polydamas a dit : Je me suis rarement autant ennuyé qu'à lire la vie de Rousseau dans les Confessions. Je préfère largement Voltaire. En plus les Confessions c'est quasi-romantique. Nobody's perfect.
roubachov Posté 29 avril 2008 Signaler Posté 29 avril 2008 Ronnie Hayek a dit : Tous les personnages de Madame Bovary composent un portrait remarquable du stupide XIXe siècle. Léon Daudet s'est exprimé.
A.B. Posté 29 avril 2008 Signaler Posté 29 avril 2008 Taranne a dit : En plus les Confessions c'est quasi-romantique. Nobody's perfect. C'est tout a fait romantique. Rousseau, Julien Sorel, même combat.
Ronnie Hayek Posté 29 avril 2008 Signaler Posté 29 avril 2008 Taranne a dit : En plus les Confessions c'est quasi-romantique. Nobody's perfect. Sans blague ? Visiblement, tu n'as pas lu ma réponse d'hier, mon cher… Taranne a dit : Tu as essayé Nerval et Vigny? Les Illuminés ou les précurseurs du socialisme : une lecture pour A.B.
Wallace Posté 1 mai 2008 Signaler Posté 1 mai 2008 Même bienvenue chez les Ch'tis ne trouve pas grâce aux yeux du borgne ! http://podcast.blog.lemonde.fr/
walter-rebuttand Posté 1 mai 2008 Signaler Posté 1 mai 2008 Wallace a dit : Même bienvenue chez les Ch'tis ne trouve pas grâce aux yeux du borgne ! http://podcast.blog.lemonde.fr/ Le Pen est tellement mégalo qu'il se dit "après moi les mouches" et dit ce qu'il pense. C'est tellement rare chez un politicien que ça me le rend sympathique.
Wallace Posté 1 mai 2008 Signaler Posté 1 mai 2008 walter-rebuttand a dit : Le Pen est tellement mégalo qu'il se dit "après moi les mouches" et dit ce qu'il pense.C'est tellement rare chez un politicien que ça me le rend sympathique. Bien évidemment pour la sympathie. Mais pourquoi penses -tu qu'il soit mégalo ?
walter-rebuttand Posté 1 mai 2008 Signaler Posté 1 mai 2008 Wallace a dit : Bien évidemment pour la sympathie. Mais pourquoi penses -tu qu'il soit mégalo ? J'observe son comportement depuis des années et je me dis que ce qui le motive est d'être une vedette et non de voir appliquer ses idées ni même d'avoir une parcelle de pouvoir.
pankkake Posté 1 mai 2008 Signaler Posté 1 mai 2008 walter-rebuttand a dit : C'est tellement rare chez un politicien que ça me le rend sympathique. Oui, mais est-ce que quelqu'un qui ne désire pas être élu est un politicien ?
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.