0100011 Posté 9 mai 2008 Signaler Posté 9 mai 2008 Curieusement je n'ai pas vu de fil de discussion dédié à ce point central. Il est en effet le point d'inflexion entre les anarcaps d'un côté et les Minarchistes/Libéraux classiques d'un autre. Je voudrais lancer quelques arguments en faveur d'un monopole étatique de la violence légitime. Je précise d'emblée que je situe le cadre de la discussion dans un pays en relative paix civile et où une certaine culture constitutionnelle règne (sans pour autant nier les dérives, les mauvaises interprétations possibles, malicieuses et autres), je veux dire par là qu'il y a un consensus plus ou moins mou ou dur sur des bases du type DDHC. Je précise aussi qu'un tel monopole ne signifie pas que les sociétés de gardiennage et autres n'ont plus de raison d'être. La légitime défense existe toujours. Le monopole (pour moi) porte sur le fait de pouvoir poursuivre et choisir comment contraindre une personne en vue d'obtenir ou d'éxécuter une décision de justice. anthropologique : le recours à un tiers indépendant de deux parties en conflit évite une escalade qui pourrait vite se révéler hors de proportion avec l'événement originel (il n'y a qu'à voir comment deux automobilistes peuvent en arriver aux mains, et plus si affinités, pour un simple début de refus de priorité). D'une certaine manière c'est la thèse Girardienne mise en pratique : on casse la violence mimétique (ici à un niveau atomique) par l'intervention de tiers. On observera d'ailleurs souvent ce "truc" dans la mise en pratique du maintient de l'ordre : en envoyant des CRS de Marseille pour contrôler des événements se passant à Lille (la neutritude est plus aisée quand ses voisins ne sont pas impliqués, quand le processus de mimétisme n'est pas immédiat). Ce point est pour moi le plus important et s'applique au domaine de la justice en général. philosophique : le respect du DN envers chacun est un "droit à". C'est une créance de chaque individu envers la société. Quelle que soit la personne concernée la défense de son DN ne doit pas dépendre de son niveau de ressource, du lieu où elle a choisit de vivre, de la société à qui elle aurait confié sa protection etc. Il me semble que sous cet angle le monopole étatique (égalitariste par principe) est plus à même de remplir cette mission. Il y a déjà ici un point de friction important : à ce que j'ai compris beaucoup d'anarcaps ne reconnaissent pas le principe de non assistance à personne en danger (le droit au respect du DN dû par la société étant une extension de ce principe). stratégique : ce point devient de moins en moins important car les nouveaux moyens de communication permettent une coordination plus efficace (il devient plus facile de gérer des organismes différents etc.). Mais il reste vrai que la situation de monopole étatique permet une concentration ponctuelle qui est encore dure à réaliser. Je crois cependant que des milices locales (lire police municipale/régionale pour la France) qui se coordonnent vont de plus en plus voir le jour. économique : le problème de l'arbitraire est accentué quand on lui ajoute une couche de non prévisibilité. L'avantage d'un système monopolistique (même s'il est arbitraire parfois) est qu'il est bien plus facile de se faire une image de son action. Ainsi un agent économique pourra plus facilement savoir quels investissements faire en termes de sécurité (on peut penser au secteur de l'assurance et autres). N'avoir qu'un seul type de procédure rend sa connaissance plus facile auprès du public.
Invité jabial Posté 9 mai 2008 Signaler Posté 9 mai 2008 Je répondrai en une phrase : deux poids, deux mesures et pétition de prince. anthropologique : le recours à un tiers indépendant de deux parties en conflit évite une escalade qui pourrait vite se révéler hors de proportion avec l'événement originel (il n'y a qu'à voir comment deux automobilistes peuvent en arriver aux mains, et plus si affinités, pour un simple début de refus de priorité). D'une certaine manière c'est la thèse Girardienne mise en pratique : on casse la violence mimétique (ici à un niveau atomique) par l'intervention de tiers. On observera d'ailleurs souvent ce "truc" dans la mise en pratique du maintient de l'ordre : en envoyant des CRS de Marseille pour contrôler des événements se passant à Lille (la neutritude est plus aisée quand ses voisins ne sont pas impliqués, quand le processus de mimétisme n'est pas immédiat). Ce point est pour moi le plus important et s'applique au domaine de la justice en général. 2P2MPP : l'arbitrage existe en anarcapie. L'Etat l'empêche dans un grand nombre de cas ! L'Etat est tout sauf un tiers indépendant. Il commet des crimes lui-même. L'Etat juge, c'est Don Corleone. philosophique : le respect du DN envers chacun est un "droit à". C'est une créance de chaque individu envers la société. Quelle que soit la personne concernée la défense de son DN ne doit pas dépendre de son niveau de ressource, du lieu où elle a choisit de vivre, de la société à qui elle aurait confié sa protection etc. Il me semble que sous cet angle le monopole étatique (égalitariste par principe) est plus à même de remplir cette mission. Il y a déjà ici un point de friction important : à ce que j'ai compris beaucoup d'anarcaps ne reconnaissent pas le principe de non assistance à personne en danger (le droit au respect du DN dû par la société étant une extension de ce principe). 2P2MPP : l'Etat ne fait respecter que le droit qu'il veut, et les inégalités, au lieu d'être pécuniaires, sont de statut. On fera une analyse ADN pour retrouver le scooter du fils sarkozy, et on classera sans suite un meurtre de SDF après trois mois. Le DN n'est pas un droit à, pour la simple et bonne raison que les droits à n'existent pas. Il existe de bonne raisons de croire que le DN serait mieux respecté en anarcapie, mais personne n'a "droit à" ce qu'on dépense un million de dollars de l'argent de son voisin pour son enquête. ce point devient de moins en moins important car les nouveaux moyens de communication permettent une coordination plus efficace (il devient plus facile de gérer des organismes différents etc.). Mais il reste vrai que la situation de monopole étatique permet une concentration ponctuelle qui est encore dure à réaliser. Je crois cependant que des milices locales (lire police municipale/régionale pour la France) qui se coordonnent vont de plus en plus voir le jour. Le monopole qui est plus efficace que la concurrence, c'est une antienne marxiste depuis des lustres. On voit ce que ça donne en réalité. économique : le problème de l'arbitraire est accentué quand on lui ajoute une couche de non prévisibilité. L'avantage d'un système monopolistique (même s'il est arbitraire parfois) est qu'il est bien plus facile de se faire une image de son action. Ainsi un agent économique pourra plus facilement savoir quels investissements faire en termes de sécurité (on peut penser au secteur de l'assurance et autres). N'avoir qu'un seul type de procédure rend sa connaissance plus facile auprès du public. Même réponse. La réalité est souvent contre-intuitive, c'est comme ça.
0100011 Posté 9 mai 2008 Auteur Signaler Posté 9 mai 2008 2P2MPP : l'arbitrage existe en anarcapie. L'Etat l'empêche dans un grand nombre de cas ! L'Etat est tout sauf un tiers indépendant. Il commet des crimes lui-même. L'Etat juge, c'est Don Corleone. Je n'ai pas parlé du contrôle des services de l'Etat, ni de comment il est mis en place. La base du contrôle est le respect "plus ou moins" culturel de la constitution chez une majeure partie de nos concitoyens (sinon on est mal barré). Bref toute une série de mécanisme ont été imaginé, essayé, mis en oeuvre (élection des juges, plusieurs polices quasiment en concurrence, différents niveaux de cours de justice etc.). On peut par exemple regarder ce qui se passe lors d'élections en France. Je doute de l'indépendance d'une personne que j'engage pour le simple fait que je la paye pour qu'elle soit partiale en ma faveur. Ce qui est moins le cas dans le cadre étatique je trouve. Le monopole qui est plus efficace que la concurrence, c'est une antienne marxiste depuis des lustres. On voit ce que ça donne en réalité. Tu classes Hayek parmi les marxistes alors (ce qui je dois l'admettre est cohérent pour un Rothbardien)… Pour polémiquer si tu trouves que je fais 2P2MPP moi je trouve que ton discours est un peu mono-orienté, pour tout dire monopilisé par une idée unique. C'est pratique pour répondre péremptoirement et rapidement mais ça fait souvent pshitt au contact de la réalité.
Invité jabial Posté 9 mai 2008 Signaler Posté 9 mai 2008 Je doute de l'indépendance d'une personne que j'engage pour le simple fait que je la paye pour qu'elle soit partiale en ma faveur. Ce qui est moins le cas dans le cadre étatique je trouve. Renseigne toi sur l'arbitrage en matière commerciale. Encore une fois, les mécanismes existent, et en matière de commerce international il sont déjà très efficacement appliqués. Tu classes Hayek parmi les marxistes alors (ce qui je dois l'admettre est cohérent pour un Rothbardien)… Pas plus que je ne classe Lamarck parmi les créationnistes, non. Hayek allait dans le bon sens, il n'a pas appliqué ses bonnes idées jusqu'au bout, c'est normal. Un jour quelqu'un prolongera Rothbard comme Einstein a prolongé Newton, et ça ne fera pas de Rothbard un imbécile ni un marxiste. Pour polémiquer si tu trouves que je fais 2P2MPP moi je trouve que ton discours est un peu mono-orienté, pour tout dire monopilisé par une idée unique. C'est pratique pour répondre péremptoirement et rapidement mais ça fait souvent pshitt au contact de la réalité. Ce genre de "réflexion" (évoquer les clichés concernant le groupe - ie, les anarcaps - auquel appartient l'adversaire) permet d'éviter de répondre aux arguments. Il se trouve que la réalité, c'est que tu fais du 2P2MPP.
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