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"Les Rockefeller verts de colère contre Exxon"


Serge

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Posté
La famille du fondateur de la major pétrolière veut forcer son président à investir dans les renouvelables.

La famille Rockefeller, actionnaire historique de l’américain Exxon Mobil, s’est liguée contre le PDG de la multinationale, Rex Tillerson. Elle l’accuse de suivre une stratégie à court terme en refusant une diversification dans les énergies renouvelables, alors que le groupe - fortement bénéficiaire - pourrait se le permettre. L’an dernier, le titan du pétrole et du gaz naturel a dégagé un profit de 40 milliards de dollars (25 milliards d’euros, soit le PIB de la Slovénie). Quinze des descendants de John Rockefeller, fondateur (en 1870) de Standard Oil, devenu Exxon Mobil, vont tenter de convaincre les autres actionnaires de les suivre lors du Conseil d’administration de la compagnie, aujourd’hui à Dallas.

Ils n’ont collectivement que 1,72 % du capital d’Exxon. La révolte est conduite par Neva Goodwin Rockefeller, une économiste de 63 ans qui roule en voiture hybride. Soutenue par le dernier petit-fils de Rockefeller, David (93 ans), elle est suivie par 19 investisseurs institutionnels, parmi lesquels le fonds de retraite de la ville de New York, qui déplore la «culture de méfiance» d’Exxon Mobil, et son «indifférence à l’égard de tous les sujets d’importance et de long terme». «L’appât du gain, l’arrogance et une stratégie à courte vue d’Exxon Mobil mettent en danger la réputation de l’entreprise, la santé de l’homme et de la planète, et nos bénéfices», écrivait samedi dans le Houston Chronicle Jane Owen, l’une des descendantes d’un autre père fondateur d’Exxon, Robert Blaffer. Tous ces actionnaires exigent «des mesures concrètes pour résoudre les problèmes liés au changement climatique».

Indigeste.

Persuadés que le PDG n’est pas enclin à les satisfaire, ils vont présenter une motion privant Rex Tillerson de ses fonctions de président, lui laissant le titre de directeur général. L’an dernier, une résolution similaire avait emporté 40 % des suffrages des actionnaires. Cette année, le clan Rockefeller veut faire soumettre au vote un agenda «vert» plus indigeste pour les ploutocrates de la maison mère, très en cheville avec l’administration Bush. Il est question de normes de réduction des émissions de gaz à effet de serre des raffineries, d’un programme astreignant de recherche sur les renouvelables, et de la constitution d’un groupe d’étude sur les effets du réchauffement sur les économies pauvres du monde…

«Exxon appartient à ses propriétaires» : tel est le slogan des rebelles Rockefeller. Certains militent dans des associations écologiques, à commencer par Goodwin, directrice adjointe de l’Institut de l’environnement et du développement global (GDEI). Leurs arguments (et leurs motivations) sont autant financiers que moraux. Si Exxon Mobil rate le coche des renouvelables, craignent-ils, les bénéfices de l’entreprise en pâtiront. Mais le cours des actions d’Exxon Mobil a plus que doublé en quatre ans, et au regard de la rentabilité du groupe, il sera difficile à cette alliance minoritaire de richissimes francs-tireurs d’imposer son point de vue, estime le Wall Street Journal. A l’inverse d’autres multinationales, telle Royal Dutch Shell qui est devenue le quatrième fournisseur mondial d’énergie solaire, Exxon reste sur une voie étroite. Se limitant à des investissements négligeables dans les batteries électriques pour véhicules hybrides. «Nous sommes une compagnie pétrolière et pétrochimique» , réitérait récemment Rex Tillerson, le PDG d’Exxon, qui estime que le pétrole et le gaz naturel vont demeurer l’énergie primordiale. Il se refuse à investir dans les énergies alternatives «simplement parce que c’est politiquement correct».

Lobbies.

Des convictions qu’Exxon a mises en pratique en finançant des groupes de pression pseudo-scientifiques qui ont maintes fois offert leurs analyses biaisées aux membres du Congrès américain. Dans un rapport, l’Union des scientifiques a accusé Exxon Mobil d’avoir dépensé 16 milliards de dollars (10 milliards d’euros) entre 1998 et 2006 pour financer 43 de ces lobbies niant le réchauffement. Ce n’est que l’an dernier qu’Exxon Mobil, via son responsable des relations publiques, Kenneth Cohen, a reconnu l’existence d’un «risque sérieux» de changement du climat planétaire.

PHILIPPE GRANGEREAU

Libé : mercredi 28 mai 2008

"Leurs arguments (et leurs motivations) sont autant financiers que moraux." :icon_up:

Posté

Enfin bon, s'il veulent essayer des alternatives, pourquoi pas ; après tout, c'est leur argent et peut-être en sortira-t-il quelque chose de valable.

Posté
"Leurs arguments (et leurs motivations) sont autant financiers que moraux." :icon_up:

Les Etats financent le groupe pseudo scientifique du Giec à un niveau d'engagement financier bien plus important que celui d'Exxon vis à vis des groupes d'études contredisant le Giec.

C'est du libé bien classique:

"l'Etat vous veut du bien, les entreprises privées vous veulent du mal".

Appliqué à ce cas particulier:

"Les bidules scientifiques de l'Etat disent la vérité" /

"les bidules scientifiques des boîtes tiennent des propos biaisés".

Pour ce journaleux, peu importe le fond des arguments, puisque par hypothèse l'Etat c'est le bien !

Bref, article direction la benne !

Posté
Les Etats financent le groupe pseudo scientifique du Giec à un niveau d'engagement financier bien plus important que celui d'Exxon vis à vis des groupes d'études contredisant le Giec.

C'est du libé bien classique:

"l'Etat vous veut du bien, les entreprises privées vous veulent du mal".

Appliqué à ce cas particulier:

"Les bidules scientifiques de l'Etat disent la vérité" /

"les bidules scientifiques des boîtes tiennent des propos biaisés".

Pour ce journaleux, peu importe le fond des arguments, puisque par hypothèse l'Etat c'est le bien !

Bref, article direction la benne !

Un grand classique de la part de ce type de journal. Tiens, par exemple.

Posté
«Nous sommes une compagnie pétrolière et pétrochimique» , réitérait récemment Rex Tillerson, le PDG d’Exxon, qui estime que le pétrole et le gaz naturel vont demeurer l’énergie primordiale.

Voilà. Non seulement ce n'est pas leur métier (pourquoi pas investir dans la pharma ou le luxe dans ce cas là?) mais en plus investir dans les "énergies renouvelables", malgré les règles incitatives et les subventions étatiques, ne serait pas du tout rentable, même sur le long terme. En 2030, 80% de l'énergie proviendra du pétrole et du gaz contre moins de 1% pour les énergies renouvelables. Et pour parvenir à fournir en pétrole et en gaz la demande croissante mondiale, il faut des investissements titanesques de l'ordre de 200 milliards de dollars chaque année.

Mais il est amusant de voir des héritiers qui n'ont jamais travaillé de leur vie et qui n'y connaissent rien critiquer les décisions de dirigeants aussi compétents que Tillerson…

Posté

De toute façon si dans 20 ans on a une source d'énergie qui remplace le pétrole ca sera probablement le charbon mais certainement pas les renouvelables.

Et puis moi les abrutis qui roulent en pryus je les écoute pas car ils se parent, "du moi je sauve la planète" alors que le bilan carbone de cette voiture est catastrophique.

Posté
Tu es capable de faire des prévisions pour l'année 2030 ?

Ce sont des prévisions de professionnels du secteur. Personne ne peut prédire l'avenir. Ces prévisions sont simplement réalistes et relativement probables, et permettent de prendre des décisions.

Posté
Ce sont des prévisions de professionnels du secteur.

Qui souvent me font rire.

Je serais curieux de vérifier les prévisions que ces professionnels avaient faits il y a des dizaines d'années, d'ailleurs.

Posté
Qui souvent me font rire.

+1. Mais dans ce cas précis ces prévisions paraissent relativement probables et permettent de faire le pari qu'il serait peut-être plus judicieux d'investir dans le pétrole et le gaz que dans les énergies renouvelables.

Posté

Oui mais comme tu dis, elles sont "relativement probables" ; pour toi, elles le sont mais pas pour d'autres? Tout le monde donne les mêmes prévisions?

Posté
Oui mais comme tu dis, elles sont "relativement probables" ; pour toi, elles le sont mais pas pour d'autres? Tout le monde donne les mêmes prévisions?

Pour prendre ses décisions il est raisonnable de se baser sur ce qu'il y a de plus probable. Et le fait que les énergies fossiles demeurent la principale source d'énergie dans 20 ans est ce qu'il y a de plus probable. Chaque choix est un pari. La vie est une partie de poker.

Posté
La vie est une partie de poker.

Et pour certains, de strip poker, même.

Posté

Pour ce qui est de Rockefeller, n'oublions pas que c'est lui qui a sauvé les baleines de l'extinction. Pourquoi s'étonner que ses descendants veuillent relever la barre ? :icon_up:

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