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Annulation d'un mariage suite à un mensonge sur la virginité


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Posté
C'est quoi déjà l'appellation officielle de Sainte Marie la mère de dieu : la sainte vierge, mais ce n'est qu'un malentendu n'est ce pas… Cela n'a rrrrien à voir.

… Avec le présent sujet, oui, cela n'a rien à voir.

Posté
…peut-on sur ce forum faire l'hypothèse que la religion est effectivement un facteur d'obscurantisme ?

Ne dites pas à ma mère que je suis athée ; elle croit que je mène des expériences sur des êtres humains dans un camp d'extermination.

En réalité, ce positionnement est tristement logique, puisqu'il est pensé à partir de l'idéologie féministe.

Pour le coup, je suis d'accord avec toi. Comme quoi un monomaniaque ne peut pas errer out le temps. :icon_up:

…la revendication de virginité des croyants…

Que voudrait bien pouvoir dire ce charabia ?

Posté
Que voudrait bien pouvoir dire ce charabia ?

J'ai écrit un peu rapidement mais il me semble clair que dans le contexte ça se comprenait aisément : je reformule en "le fait de requérir la virginité pour le mariage (ce qui est fait de manière plus ou moins explicite) et d'accorder à ce point une place spécifique dans le culte". Je ne vais pas vous ressortir les 15 000 textes/prières/odes mettant en avant la virginité (bien sûr on va sophistiser le truc en disant qu'on parle de virginité au sens spirituel…) : je ne citerais que le Credo ("qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie") et on choisira comme on voudra la littérature associée à Marie (avec des prières intitulées du type "O vierge immaculée") qui on en conviendra n'est pas accessoire dans la religion catholique.

Bref faire comme si la virginité n'était pas un point central de la religion catholique (celle que je connais le mieux et c'est pour ça que j'en parle, pour l'islam je ne sais pas trop quelle place elle prend exactement hormis quelques traditions médiatisées) et dire que ce sont les anti-cathos primaires qui font une fixette dessus me fait plus songer à la poutre qu'à autre chose.

Mais bon si vous dites qu'il n'y a rien à voir du tout avec la polémique actuelle autour de ce fait divers, que le problème de la virginité ne provoque des crispations que chez païens post 68-ards (qui projetteraient leurs fantasmes)… Moi je pense surtout que c'est du "fine art of swindling" pour reprendre un titre de la littérature échiquéenne (très bon livre pour comprendre les compensations au passage).

Posté
J'ai écrit un peu rapidement mais il me semble clair que dans le contexte ça se comprenait aisément : je reformule en "le fait de requérir la virginité pour le mariage (ce qui est fait de manière plus ou moins explicite) et d'accorder à ce point une place spécifique dans le culte". Je ne vais pas vous ressortir les 15 000 textes/prières/odes mettant en avant la virginité (bien sûr on va sophistiser le truc en disant qu'on parle de virginité au sens spirituel…) : je ne citerais que le Credo ("qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie") et on choisira comme on voudra la littérature associée à Marie (avec des prières intitulées du type "O vierge immaculée") qui on en conviendra n'est pas accessoire dans la religion catholique.

Bref faire comme si la virginité n'était pas un point central de la religion catholique (celle que je connais le mieux et c'est pour ça que j'en parle, pour l'islam je ne sais pas trop quelle place elle prend exactement hormis quelques traditions médiatisées) et dire que ce sont les anti-cathos primaires qui font une fixette dessus me fait plus songer à la poutre qu'à autre chose.

Mais bon si vous dites qu'il n'y a rien à voir du tout avec la polémique actuelle autour de ce fait divers, que le problème de la virginité ne provoque des crispations que chez païens post 68-ards (qui projetteraient leurs fantasmes)… Moi je pense surtout que c'est du "fine art of swindling" pour reprendre un titre de la littérature échiquéenne (très bon livre pour comprendre les compensations au passage).

Pour la énième fois, l'affaire en question n'a rien à voir avec le christianisme, puisque le mari était musulman. Ensuite, la raison de l'annulation est la tromperie, pas la virginité de la femme. C'est toi qui débarques avec tes gros sabots à propos de la "fixette catho sur la virginité".

Et que quelqu'un qui s'inquiète continuellement (et à juste titre) de l'obsession de la transparence crie, en l'occurrence, à l'hypocrisie, cela me dépasse.

Posté
…"le fait de requérir la virginité pour le mariage (ce qui est fait de manière plus ou moins explicite) et d'accorder à ce point une place spécifique dans le culte". Je ne vais pas vous ressortir les 15 000 textes/prières/odes mettant en avant la virginité (bien sûr on va sophistiser le truc en disant qu'on parle de virginité au sens spirituel…) : je ne citerais que le Credo ("qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie") et on choisira comme on voudra la littérature associée à Marie (avec des prières intitulées du type "O vierge immaculée") qui on en conviendra n'est pas accessoire dans la religion catholique.

Houlaaa… On sent le grand n'importenawak lacantique ici :

1° pourrais-tu me citer les textes canoniques qui de près ou de loin font de la virginité de la future mariée une condition du mariage chez les catholiques (pour mémoire, l'Église catholique bénit parfaitement les secondes noces après veuvage) ;

2° la virginité de Marie indique simplement que Jésus a été conçu par l'Esprit Saint et qu'il est donc bien le Fils de Dieu ; ce point du Credo ne signifie nullement que les enfants des catholiques doivent être enfantés par l'Esprit Saint, ni que la virginité est une condition requise chez les futures mariées catholiques.

Posté
Pour la énième fois, l'affaire en question n'a rien à voir avec le christianisme, puisque le mari était musulman. Ensuite, la raison de l'annulation est la tromperie, pas la virginité de la femme.

Je crois qu'on a tous compris et qu'il n'y a pas grand chose de plus à rajouter (cf les pages précédentes du fil). Maintenant on peut s'interroger, en allant un petit peu au delà du cas d'espèce sur pourquoi est ce qu'un fait divers aussi con (alors que les divorces il y en a toutes les 27 secondes par exemple) trouve un tel retentissement dans notre société (principalement de tradition catholique) ? Je propose une piste d'explication, elle ne te plaît pas ok mais ne dit pas que ce n'est pas lié.

1° pourrais-tu me citer les textes canoniques qui de près ou de loin font de la virginité de la future mariée une condition du mariage chez les catholiques (pour mémoire, l'Église catholique bénit parfaitement les secondes noces après veuvage) ;

C'est très exactement pourquoi j'ai pris soin de préciser que c'était plus ou moins explicite. Donner comme exemple (une figure centrale de la religion, ce n'est pas rien) une personne dont la caractéristique première est la virginité (puisque c'est son nom) est une indication que je considère comme quasi explicite mais comme je disais je sentais venir la sophistisation (qu'on connait depuis saint augustin au moins : ça fait un bout de temps qu'on rame à ce sujet).

Invité Arn0
Posté
Je crois qu'on a tous compris et qu'il n'y a pas grand chose de plus à rajouter (cf les pages précédentes du fil). Maintenant on peut s'interroger, en allant un petit peu au delà du cas d'espèce sur pourquoi est ce qu'un fait divers aussi con (alors que les divorces il y en a toutes les 27 secondes par exemple) trouve un tel retentissement dans notre société (principalement de tradition catholique) ? Je propose une piste d'explication, elle ne te plaît pas ok mais ne dit pas que ce n'est pas lié.

A mon avis ce barouf est plus dû à notre tradition laïciste et féministe qu'à notre tradition catholique.

Posté
Maintenant on peut s'interroger, en allant un petit peu au delà du cas d'espèce sur pourquoi est ce qu'un fait divers aussi con (alors que les divorces il y en a toutes les 27 secondes par exemple) trouve un tel retentissement dans notre société…

Pas dans notre société, chez les bouffeurs de curés et/ou d'imams. Encore une fois, l'annulation aurait celle réclamée par une femme mariée à son insu à un musulman intégriste que personne n'aurait moufté.

C'est très exactement pourquoi j'ai pris soin de préciser que c'était plus ou moins explicite.

Ben non, c'est plus ou moins explicite nulle part. Ainsi une veuve peut se remarier à l'Église, l'Église bénit parfaitement une ancienne prostituée qui se marie, etc.

Donner comme exemple (une figure centrale de la religion, ce n'est pas rien) une personne dont la caractéristique première est la virginité (puisque c'est son nom) est une indication que je considère comme quasi explicite…

Pur sophisme, Marie est donnée en exemple car Mère de Dieu. Point barre, pas comme modèle de femme, épouse ou mère. Ton raisonnement est aussi ridicule que de dire que tout catholique doit mourir sur la croix, à l'instar de la figure centrale du christianisme.

Posté
Je crois qu'on a tous compris et qu'il n'y a pas grand chose de plus à rajouter (cf les pages précédentes du fil). Maintenant on peut s'interroger, en allant un petit peu au delà du cas d'espèce sur pourquoi est ce qu'un fait divers aussi con (alors que les divorces il y en a toutes les 27 secondes par exemple) trouve un tel retentissement dans notre société (principalement de tradition catholique) ?

Le retentissement ? Tu parles des cris d'indignation des associations féministes, je présume ? Tu sembles d'ailleurs ne pas avoir lu ma remarque sur la banalisation du divorce par ces mêmes personnes qui s'indignent aujourd'hui de l'annulation du mariage.

Au demeurant, la fréquence des divorces devrait te donner à réfléchir sur le maintien de la tradition catholique en France…

Posté
Je suis MDR a votre lecture, messieurs les liberaux :mrgreen: ou messieurs les puceaux devrais je dire :doigt: La virginité, qualité essentiel et indispensable d'une mariée en pays civilisé :icon_up:

C'est vrai que "le mensonge :fondation d'un contrat bien compris entre individus libres" ça te pose des bases de civilisation solides.

Posté
Pur sophisme, Marie est donnée en exemple car Mère de Dieu. Point barre, pas comme modèle de femme, épouse ou mère. Ton raisonnement est aussi ridicule que de dire que tout catholique doit mourir sur la croix, à l'instar de la figure centrale du christianisme.

De même qu'on ne nous a jamais demandé d'imiter la Passion du Christ.

Posté
Pas dans notre société, chez les bouffeurs de curés et/ou d'imams. Encore une fois, l'annulation aurait celle réclamée par une femme mariée à son insu à un musulman intégriste que personne n'aurait moufté.

Ben non, c'est plus ou moins explicite nulle part. Ainsi une veuve peut se remarier à l'Église, l'Église bénit parfaitement une ancienne prostituée qui se marie, etc.

Pur sophisme, Marie est donnée en exemple car Mère de Dieu. Point barre, pas comme modèle de femme, épouse ou mère. Ton raisonnement est aussi ridicule que de dire que tout catholique doit mourir sur la croix, à l'instar de la figure centrale du christianisme.

Si je ne m'abuse, Rome condamne d'ailleurs les simulacres de crucifixion aux Philippines.

Posté
Mon problème avec la religion commence d'ailleurs avec l'endoctrinement des enfants. Je dis que c'est un problème car d'un côté, je suis favorable à l'entière liberté de croyance, y compris les sectes extrémistes citées ci-dessus ; d'un autre côté, j'éprouve un malaise persistant à savoir que des enfants sont élevés dans ce cadre si peu propice au développement de leur esprit critique et de leur libre-arbitre.

De mes souvenirs de catéchèse, maintenant que j'y repense, c'est qu'on décortiquait les choses, on posait des questions. Si bien que tu serais surpris de la discussion que j'ai eu avec l'évèque lors de la retraite avant la communion sur les origines de l'univers, l'évolution, la préhistoire, etc.

On dira qu'ils peuvent toujours claquer la porte et changer d'idée une fois adultes, mais je ne suis pas sûr que ce soit si facile pour un cerveau humain de se défaire d'une foi acquise très tôt au cours de son développement (de la foi elle-même, pas de tel ou tel rite précis). C'est un des points où les neurosciences cognitives apporteront un jour, je l'espère, un éclairage plus précis.

En effet, le "contrat" ne se fait pas gamin lors du baptême ou de la communion, mais lors de la confirmation, quand on commence à avoir des poils à la moustache en gros.

Posté
C'est très exactement pourquoi j'ai pris soin de préciser que c'était plus ou moins explicite. Donner comme exemple (une figure centrale de la religion, ce n'est pas rien) une personne dont la caractéristique première est la virginité (puisque c'est son nom) est une indication que je considère comme quasi explicite mais comme je disais je sentais venir la sophistisation (qu'on connait depuis saint augustin au moins : ça fait un bout de temps qu'on rame à ce sujet).

Tu n'as rien compris au christianisme, tout simplement.

Pour ton info, il n'est pas fait reference UNE seule fois a la virginite lors de la preparation du mariage religieux, mariage qui donne pourtant une place centrale a Marie. Ca n'est pas une condition et ca n'est meme pas un sujet que l'on aborde de loin avec le pretre (une preparation serieuse dure plusieurs mois)

Posté
Pur sophisme, Marie est donnée en exemple car Mère de Dieu. Point barre, pas comme modèle de femme, épouse ou mère. Ton raisonnement est aussi ridicule que de dire que tout catholique doit mourir sur la croix, à l'instar de la figure centrale du christianisme.

Tu rigoles : pour encore accentuer la pureté (qui est associée à la virginité dans un premier temps) on nous a même sorti l'immaculée conception (Marie plus blanche que blanche fut conçue en dehors du péché originel). Bref on associe toutes sortes de choses désirables à la virginité ce qui par symétrie (et j'en conviens par un raisonnement simpliste mais qui existe on ne peut le nier) fait que la non virginité est perçue comme une flétrissure.

Sinon oui la rédemption (par la souffrance entre autre) est un autre point clef mis en exergue par la crucifixion.

C'est marrant quand on discute avec des chrétiens tout est symbolique mais dès que le symbole gène on se raccroche au pied de la lettre en faisant une lecture terre à terre.

Posté
De même qu'on ne nous a jamais demandé d'imiter la Passion du Christ.

Et le mystère de la rédemption, c'est juste pour la gallerie ?

Posté
Connais-tu une seule société où une proportion variable de la population n'estime pas que sa morale particulière pourrait très bien s'imposer à tous par le droit ou la loi ? Moi pas.

Je pourrais te donner plusieurs exemples.

Posté
Et le mystère de la rédemption, c'est juste pour la galerie ?

Parler avec autant d'autorite et de certitude d'un sujet dont on ne maitrise pas meme les plus simplistes concepts, cela releve du miracle.

Posté
A mon avis ce barouf est plus dû à notre tradition laïciste et féministe qu'à notre tradition catholique.

Clairement oui.

Posté
(…)

1° ce sont les bouffeurs de curés d'imams qui se montrent les plus obsédés par la question de la virginité, mais en creux (puisqu'il a été démontré mille fois que la cause de l'annulation du mariage est la tromperie) ;

Si l'on veut être plus précis, la cause de l'annulation du mariage est la tromperie sur le virginité. Si c'était une enième tromperie sur les thèmes habituels d'annulation, on n'en parlerait pas. Le plus obsédé par la virginié, c'est le mari qui en a conçu une demande d'annulation et c'est assez normal que l'on débatte sur ce point, une fois avoir discuté de la décision dans sa dimension juridique.

2° ces mêmes bouffeurs de curés d'imams en appellent à la répression étatique pour imposer leur vue du mariage (un homme n'a pas le droit de refuser de se marier avec une fille non vierge).

Pas moi, je trouve normale cette annulation vu la loi et vu les circonstances, il faudrait aller plus loin dans la possibilité pour les individus de préciser eux mêmes les qualités essentielles par contrat.

Posté
Tu n'as rien compris au christianisme, tout simplement.

Pour ton info, il n'est pas fait reference UNE seule fois a la virginite lors de la preparation du mariage religieux, mariage qui donne pourtant une place centrale a Marie. Ca n'est pas une condition et ca n'est meme pas un sujet que l'on aborde de loin avec le pretre (une preparation serieuse dure plusieurs mois)

Dans la catéchisme de l'Eglise catholique, il est fait allusion à la virginité dans la partie consacrée au mariage dans le dessein de dieu (article 7, articles 1618-1620). Mais ce n'est pas pour les mariés, c'est pour mettre en valeur le célibat au service de Dieu, à partir de l'exemple christique. Voilà ce qui est dit :

La virginité pour le Royaume

1618 Le Christ est le centre de toute vie chrétienne. Le lien avec Lui prend la première place devant tous les autres liens, familiaux ou sociaux (cf. Lc 14, 26 ; Mc 10, 28-31). Dès le début de l’Église, il y a eu des hommes et des femmes qui ont renoncé au grand bien du mariage pour suivre l’Agneau partout où il va (cf. Ap 14, 4), pour se soucier des choses du Seigneur, pour chercher à Lui plaire (cf. 1 Co 7, 32), pour aller au devant de l’Epoux qui vient (cf. Mt 25, 6). Le Christ lui-même a invité certains à le suivre en ce mode de vie dont Il demeure le modèle :

Il y a des eunuques qui le sont de naissance, dès le sein de leur mère ; il y a aussi des eunuques qui le sont devenus par la main des hommes ; et il y en a qui se sont faits eunuques eux-mêmes à cause du Royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre, comprenne (Mt 19, 12).

1619 La virginité pour le Royaume des Cieux est un déploiement de la grâce baptismale, un signe puissant de la prééminence du lien au Christ, de l’attente ardente de son retour, un signe qui rappelle aussi que le mariage est une réalité de l’éon présent qui passe (cf. Mc 12, 25 ; 1 Co 7, 31).

1620 Les deux, le sacrement du Mariage et la virginité pour le Royaume de Dieu, viennent du Seigneur lui-même. C’est Lui qui leur donne sens et leur accorde la grâce indispensable pour les vivre conformément à sa volonté (cf. Mt 19, 3-12). L’estime de la virginité pour le Royaume (cf. LG 42 ; PC 12 ; OT 10) et le sens chrétien du Mariage sont inséparables et se favorisent mutuellement :

Dénigrer le mariage, c’est amoindrir du même coup la gloire de la virginité ; en faire l’éloge, c’est rehausser l’admiration qui est due à la virginité … Car enfin, ce qui ne paraît un bien que par comparaison avec un mal ne peut être vraiment un bien, mais ce qui est mieux encore que des biens incontestés est le bien par excellence (S. Jean Chrysostome, virg. 10, 1 : PG 48, 540A) ; cf. FC 16).

Posté
A mon avis ce barouf est plus dû à notre tradition laïciste et féministe qu'à notre tradition catholique.

Oui, c'est un conflit d'interprétation et de valorisation assez classique, conflit dont la seule existence devrait interdire à chaque partie de penser que sa position va de soi puisqu'elle n'est pas partagée par tous.

Posté
Dans la catéchisme de l'Eglise catholique, il est fait allusion à la virginité dans la partie consacrée au mariage dans le dessein de dieu (article 7, articles 1618-1620). Mais ce n'est pas pour les mariés

"Mais ce n'est pas pour les mariés…" Capice tutti quanti ?

Posté

J'ignore si on l'a déjà référencé, mais voici un article d'un bloggeur juriste qui explique que cette décision est profondément libérale car érigeant les goûts individuels comme critère de référence dans l'acte posé.

http://dinersroom.free.fr/index.php?2008/0…tion-du-mariage

(…) L'appréciation des qualités essentielles, donc, est subjective. Elle dépend de la conception que chacun se fait des qualités que doit réunir — ou ne pas réunir — un conjoint.

Une telle analyse, contrairement aux apparences, est tout à fait contemporaine.

Avant 1975, le juges hésitaient à accorder aux attentes personnelles des époux le poids qu'elles ont aujourd'hui. Le mariage, leur semblait-il, échappait pour beaucoup à l'individu et appartenait pour l'essentiel à la société.

Dans une célèbre affaire[2] qui épuise encore les étudiants de faculté, ils avaient ainsi refusé l'annulation du mariage conclu avec un ancien forçat en faisant valoir que l'erreur sur la personne[3] n'admettait pas une erreur sur les flétrissures subies par le futur conjoint. Mais le vingtième siècle a connu des dissidences. Et l'individualisme a peu à peu innervé la nullité pour erreur sur la personne ; jusqu'à la réforme de 1975 qui consacra la notion d'erreur sur les "qualités essentielles".

C'est dire que la position du TGI de Lille, loin de marquer une régression dans le contrôle social, témoigne au contraire d'un grand libéralisme.

Mais un tel libéralisme est-il supportable ?

Car laisser l'individu maître de ses critères maritaux peut conduire à tenir compte d'éléments de la personne que le droit sanctionne par ailleurs. Ainsi, pour aller au plus brutal, de "l'appartenance vraie ou supposée à une race, une ethnie ou une religion".

A vrai dire, le choix est cruel et il est net.

Que les personnes discriminent dans le choix de leur relations amicales et sentimentales, cela ne fait guère de doute. Y compris sur des critères plus ou moins avouables. Mais c'est une chose que de sanctionner les discriminations dans le domaine économique, et autre chose que de l'imposer dans l'ordre de l'intime.

Le TGI du Mans, dans la décision précitée, avait établi une liste de qualités qui ne devaient pas apparaître comme essentielles. Parmi elles, la race… Et la virginité.

On voit bien là que le droit hésite entre une conception classique du mariage soumis aux impératifs de la société et la tendance (post-) moderne, qui est de le livrer à l'empire des aspirations individuelles. Une question d'apparence anodine, mais qui en dit beaucoup sur les craquements des sociétés contemporaines.

A cet égard, le jugement du TGI de Lille se place dans le courant de l'histoire.

Invité Arn0
Posté
Oui, c'est un conflit d'interprétation et de valorisation assez classique, conflit dont la seule existence devrait interdire à chaque partie de penser que sa position va de soi puisqu'elle n'est pas partagée par tous.
Doit-on s'interdire d'avoir une position tant qu'elle n'est pas partagée par tous ?
Posté
"Mais ce n'est pas pour les mariés…" Capice tutti quanti ?

Eh bien, c'est exactement ce que j'explique en publiant cet extrait.

On voit que la virginité est valorisée comme le plus grand bien (cf. citation de Jean Chrysostome : "ce qui ne paraît un bien que par comparaison avec un mal ne peut être vraiment un bien, mais ce qui est mieux encore que des biens incontestés est le bien par excellence", le bien par excellence étant la chasteté totale incarnée dans le célibat des prêtres eu service de Dieu, le bien incontesté étant le mariage), mais qu'elle ne s'impose pas dans le cadre du mariage (ni comme condition préalable de celui-ci).

Compris ?

Cela dit, la citation ci-dessus est explicite, et il n'est pas utile de sortir les textes des pères de l'Eglise pour savoir que l'Eglise n'a pas tellement valorisé le plaisir de la chair. Si l'on dit à ses fidèles que le bien par excellence est la chasteté totale à l'imitation du Christ, c'est assez explicite. Mais bon, c'est un autre débat sur le rapport des religions au corps et au plaisir.

Invité Arn0
Posté
J'ignore si on l'a déjà référencé, mais voici un article d'un bloggeur juriste qui explique que cette décision est profondément libérale car érigeant les goûts individuels comme critère de référence dans l'acte posé.

http://dinersroom.free.fr/index.php?2008/0…tion-du-mariage

Dans cet article il y a un point intéressant d'un point de vue juridique :

Un mot, pour conclure, sur la tromperie.

Il est rapporté, dans la presse, que l'épouse connaissait les attentes de son futur époux et les avait trompées par son mensonge.

Il ne faudrait pas conclure que les juges ont sanctionné la tromperie plus que le défaut de virginité.

"En mariage, trompe qui peut", dit l'adage

Cela signifie que les manœuvres destinées à tromper autrui pour le faire consentir au mariage — le dol — ne sont pas une cause de nullité. Seule compte l'erreur qui a déterminé le consentement, quelle qu'en soit la cause.

Ce n'est pas une mauvaise chose, ne serait-ce que pour le ressort comique qui baigne une bonne partie des comédies de mœurs.

Mais la tromperie sera un moyen pour les juges d'apprécier si la dissimulation avait bien porté sur une qualité jugée essentielle par l'un des époux.

La tromperie, donc, n'a pas été sanctionnée en tant que telle, mais elle a servi aux juges de preuve du caractère essentiel de l'erreur commise par l'époux.

Posté
Doit-on s'interdire d'avoir une position tant qu'elle n'est pas partagée par tous ?

Ah non, certainement pas. On doit ou devrait en revanche s'interdire de faire partager sa position par la contrainte. Ce qui n'est pas le cas en l'espèce, puisque le droit ne pose aucune contrainte sur la qualité essentielle, juste une condition du libre consentement des individus (je suis donc d'accord avec l'esprit du commentaire postée ci-dessus, j'espère que c'est le prémice d'une interprétation individualiste du droit, donc que l'on pourra annuler un mariage pour un nombre croissant de motifs correspondant à la volonté des individus, même si cette volonté ne s'inscrit dans aucune tradition particulière).

Posté
Eh bien, c'est exactement ce que j'explique en publiant cet extrait.

En fait, je ne m'adressais pas à toi, mais à ceux qui fantasment sur l'exigence catholique de la virginité chez la future mariée. Mea culpa, ce n'était pas clair.

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