free jazz Posté 2 juillet 2008 Auteur Signaler Posté 2 juillet 2008 Je suis déçu. D'abord parce que Lucilio a encore raison et que cette mauvaise habitude m'agace , ensuite parce que j'espérais plus de ce livre. Mais au moins donne-t-il un coup de pied dans la fourmilière gauchiste, avec un coup de sonde permettant de débusquer les gardiens du temple culturel et les apôtres du politiquement correct démocrasseux. C'est toujours ça de pris.
José Posté 2 juillet 2008 Signaler Posté 2 juillet 2008 …Lucilio a encore raison et que ça m'agace… Je puis perdre, mais je gagne toujours…
Rémy Posté 2 juillet 2008 Signaler Posté 2 juillet 2008 Je puis perdre, mais je gagne toujours… Tu peux gagner un max de boyards avec ça.
melodius Posté 2 juillet 2008 Signaler Posté 2 juillet 2008 Je suis plutôt proche de la position de Lucilio pour ces questions. Je te défends d'insulter mon ami Lucilio de la sorte. On sait qu'il radote souvent, hélas, mais il est bon camarade et mérite certains égards.
Legion Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Renaud Camus, émule de Roger Coggio ? Roger Coggio, au sujet duquel Desproges disait : […]Ah, cornegidouille, si j'étais le bon Dieu ou Jaruzelski, si au lieu d'être ce misérable bipède essentiellement composé de 65% d'eau, et de 35% de bas morceaux, si je détenais la toute puissance infinie, ah, Roger Coggio, avec quelle joie totale j'userais de ma divine volonté pour vous aplatir, vous réduire, vous écrabouiller, vous lyophiliser en poudre de perlimpinpin, ou vous transformer en rasoir jetable ! Ah certes, Roger Coggio, vous êtes dur à jeter, mais comme rasoir vous êtes très efficace. Roger Coggio, mesdames et messieurs, a un point commun avec son illustre idole Jean-Baptiste Poquelin : ils sont morts tous les deux ! À cette différence près que le premier restera encore vivant dans la mémoire des hommes grâce à son immense génie créatif, alors que l'autre ne laissera pas plus de trace dans le souvenir culturel de l'humanité que le photocopieur IBM qui lui sert de seul et unique talent pour se gaver de l'esprit du premier, comme le ridicule oiseau pic-bœuf se goinfre à l'œil sur le dos de l'énorme hippopotame. S'il-vous-plaît, monsieur Coggio, voyez les choses en face : vous n'existez pas. Vous êtes figé, vous êtes gelé, vous êtes surgelé, oui mesdames et messieurs, ce n'est pas un homme que nous jugeons ici aujourd'hui, c'est un dindonneau en barquette du Père Dodu ! Et je vous le demande, allons-nous encore longtemps laisser les dindonneaux nous servir du réchauffé ? Ras-le-bol les Coggio, ras-le-bol les Robert Hossein et autres ravaleurs besogneux du talent des autres ! Y en a marre des discours culs-pincés des soi-disant détenteurs de la culture qui se vautrent sans vergogne sur les cadavres de Molière, de Marivaux, d'Hugo, de Zola ou de Maupassant dont ils sucent le sang séché jusqu'à nous faire vomir, après quoi, pédants et pontifiants comme de vieux marquis trop poudrés, ils courent pérorer dans les gazettes, expliquant leur vampirisme en s'offusquant hypocritement de qu'ils appellent le désert culturel de cette génération, merde quoi ! Tout cela est faux, nécrophage ! Il n'y a aucune raison logique pour qu'il y ait moins de talent créateur au 20ème siècle qu'au 17ème ! Ce qui est vrai, c'est que ces vautours salonards sous-doués, sans autre imagination que celle des morts qu'ils déterrent, détiennent abusivement les clés de la création artistique de ce pays, et qu'ils préfèreraient crever plutôt que de laisser la moindre chance d'exister aux nouveaux Molière, aux nouveaux Léon Bloy, au nouveaux Chaplin, qui se gèlent les couilles et l'âme aux portes closes des producteurs cinémaniaques, des théatreux décrépis, ou des PDGs des trois chaînes de télé, engoncés dans leur conformisme fossile comme des fémurs de mammouth dans la banlieue de Vercoyance. Vous vous croyez peut être au zénith de votre carrière, messieurs. Non, monsieur Coggio, vous vous trompez. De même qu'il y a des enfants précoces, il y a des vieillards précoces. Alors qu'ils vous semble vous hisser glorieusement au pinacle des arts nouveaux, vous ne faites en réalité que dégringoler doucement dans les charentaises du troisième âge ! Rien qu'à vous voir, monsieur Coggio, on a envie de vous ôter la prostate ![…]
Invité jabial Posté 15 juillet 2008 Signaler Posté 15 juillet 2008 In-nocence? Purée, c'est digne des grosses têtes de RTL, ça. Et il se croit intelligent? Quel poseur!
Harald Posté 15 juillet 2008 Signaler Posté 15 juillet 2008 In-nocence? Purée, c'est digne des grosses têtes de RTL, ça. Et il se croit intelligent? Quel poseur! La pose, c'est la seule attitude de ceux qui se disent de droite, de la vraie, celle d'avant. Et encore, il faudrait sérieusement faire le tri.
Taranne Posté 23 août 2008 Signaler Posté 23 août 2008 Entretien chez Causeur: Avant-gardiste et réactionnaire, classique et scandaleux, sulfureux et branché, Renaud Camus a entrepris de sauver les Délicatesses du français contemporain. Le culturel triomphe mais la culture meurt sous les coups de l’hyperdémocratie. Diariste échevelé, avant-gardiste et réactionnaire, Renaud Camus repart au combat contre les “Niveau-montistes” et autres “Amis du Désastre”, complices hébétés de La grande déculturation. Les vigilants s’énervent et glapissent : “Camus est raciste !”Vous observez que la culture fut longtemps le privilège héréditaire de la bourgeoisie. Faut-il en conclure qu’on naît cultivé mais qu’on ne le devient pas ? On ne naît rien du tout. Dans la culture tout est devenir, élargissement et perte. En revanche, il est bien certain que passer ses premières années dans un milieu cultivé confère ou conférait un avantage prodigieux. Rien d’irréversible au demeurant : on voit tous les jours, le système éducatif y veille, des enfants et surtout des petits-enfants de parents et de grands-parents parfaitement cultivés témoigner la plus rigoureuse inculture et retourner paisiblement à la foncière sauvagerie de l’espèce. Reste que votre définition de la culture est fondée sur la hiérarchie, la distinction, et cela vaut à la fois pour son contenu et pour le nombre de ceux qui y accèdent. Vous énoncez une loi de physique sociale selon laquelle plus la culture est largement partagée, plus son contenu se dévalue. Cela signifie-t-il que la possibilité de la culture est morte en 1789 ? Oh là là, là il y aurait mille choses à redresser. Concentrons-nous sur une seule : 1789 n’a pas tué la culture, c’est à peu près à cette époque au contraire qu’est née la culture, au sens que nous voyons mourir sous nos yeux, au sens du ministère de la Culture (du moins au temps de Malraux et de Michel Guy). L’homme féodal, l’homme noble, l’homme classique ni l’honnête homme, ni même l’homme des Lumières, n’avaient de culture. Ils avaient éventuellement de la lecture, l’amour des arts, de l’entregent, de la courtoisie, des humanités, des lumières. Ils étaient ou non des êtres accomplis, pas des êtres cultivés. L’ère de la culture correspond grosso modo à l’ère bourgeoise. La culture est à l’idéal de l’honnête homme ce que l’esthétique selon Hegel est à l’art : une espèce de second degré, déjà, un deuil de l’immédiateté du rapport aux formes. La définition que vous me prêtez n’est pas la mienne, et en tout cas ce n’est pas une définition. La mienne, il y a déjà longtemps que je l’ai énoncée et je lui reste fidèle : la culture, c’est la claire conscience de la préciosité du temps. Vilar, pour ne citer que lui, croyait à l’élitisme pour tous. Vous observez plutôt le triomphe de la médiocrité. Faut-il incriminer l’ancienne élite cultivée qui a abdiqué ses responsabilités ? Elle a peut-être abdiqué, mais on ne lui a guère laissé le choix, la malheureuse. Il n’y a plus d’élite cultivée. L’élite, les élites au dérisoire sens moderne, ce sont d’une part les hommes politiques, les élus (et en cela le mot, pour trompeur qu’il soit, a au moins le mérite de rejoindre son étymologie), d’autre part les gens riches et influents. Cette élite-là n’est nullement culturelle, ni cultivée. Comme l’a fait remarquer très justement Gomez Davila, entre les riches et les pauvres, la seule différence aujourd’hui, c’est l’argent. C’est donc bien à une démocratie devenue folle – que vous appelez hyperdémocratie — que vous en avez ? L’hyperdémocratie – par quoi je ne veux certes pas dire l’achèvement triomphal de la démocratie politique mais sa transposition malencontreuse dans des domaines où elle n’a que faire, tels que la famille, l’éducation et la culture –, l’hyperdémocratie, donc, échouant, comme il était prévisible, à amener les masses au niveau de l’ancienne classe cultivée, s’est assurée par compensation que les héritiers de l’ancienne classe cultivée soient aussi incultes que les masses : grande victoire de l’égalité, triomphe de l’énorme classe centrale, prolétarisation générale. A certaines disciplines que vous jugez mineures – bande dessinée, science-fiction – vous opposez l’acquis, le patrimonial, le classique. La culture est-elle un stock figé ? N’existe pas de culture contemporaine ? Ces questions-là me semblent biaisées par le préjugé ou le soupçon. Que les gens ne lisent pas ce que j’écris c’est leur droit le plus strict mais que, ne l’ayant pas lu, ils viennent me reprocher d’être Paul Bourget si ce n’est pis, c’est un peu fatigant. Je suis obligé de rappeler, un peu ridiculement, que je suis un auteur P.O.L., considéré par trente ou quarante personnes comme d’”avant-garde”, et que j’ai organisé de nombreuses expositions d’art contemporain, de Kounellis à Marcheschi ou Boltanski. La culture est certes patrimoine, mais si elle n’était que cela elle aurait tôt fait de mourir. Il est un peu comique de voir les hérauts de la chansonnette, qui sont les pires tenants des éternelles variations à la batterie sur l’éternelle marche militaire ou totalitaire fondamentale, s’ériger en champions de la modernité et rejeter parmi les vieilles barbes les admirateurs de Grisey, de Pesson ou Ferneyhough. Autant avouer mon inculture… Oh, il s’agit de compositeurs modernes ou contemporains. Il n’y aurait rien d’étonnant à ce que ces noms soient inconnus à bon nombre de lecteurs puisque la musique est à peu près totalement sortie du champ culturel, où la remplace ce qui était à peu près son contraire et qui, pour que les cartes soient bien brouillées, s’appelle maintenant, en novlangue, la musique – je pense à ce qu’on nommait jadis les variétés, le music-hall, les divertissement, la chansonnette, etc. La transformation-renversement de sens du mot culture est à peine moins radicale, puisqu’il est chargé de signifier à présent industrie culturelle, loisirs, divertissement, temps libre, carnet mondain, etc. Cela étant, qu’il y ait une hiérarchie entre les arts n’implique pas qu’il n’y en ait pas à l’intérieur de chacun. Un grand compositeur de chansons peut-être un meilleur musicien qu’un mauvais compositeur de musique savante. Cela n’implique pas que la chanson en bloc est un art aussi précieux que la musique savante en bloc. Admettons que les Beatles ne valent pas Mozart, mais pourquoi ? Existe-t-il critère “interne” qui permettrait de distinguer le beau et le grand du mineur et du vulgaire ? L’inépuisabilité ? Et pardon pour ce mot affreux. L’art nous dépasse de toute part, il n’est jamais notre contemporain (pas même l’art contemporain, quand il est grand). Coupable d’élitisme assumé, vous êtes accusé de racisme par Frédéric Martel, producteur à France Culture. Pour vous, la culture a une langue, une histoire et une géographie. L’idée d’une culture sans frontières est-elle absurde ? L’universalité de Proust ou de Dostoïevski est-elle une fadaise bienpensante ? L’art est toujours étranger. Il se reconnaît à ce qu’il est obstinément pas nous. Ce qui en lui est universel, c’est son étrangèreté. Dans un monde sans frontière nous serions partout chez nous, quelle horreur ! Verlaine toujours : Que me veut cet at home obèse ? Proust est universel parce qu’il est, entre autres choses, très entre autres choses, merveilleusement français (et même français de Saint-André-des-Champs, pour parler comme lui). L’art qui naît universel n’est pas de l’art : au mieux il relève de l’industrie culturelle, au pire de la propagande (c’est souvent la même chose). La France intéressait le monde entier quand elle était profondément la France. Universelle, elle n’intéresse plus personne : tout le monde a aussi bien ou pire chez soi. La culture française a été un cadeau, un horizon dont rêvaient les immigrants. De même que vous renoncez à la démocratisation, renoncez-vous à faire des enfants d’immigrés de “bons Français” capables de transmettre la haute culture française ? Refusez-vous à quiconque le droit de la faire sienne ? Je ne renonce pas du tout à la démocratisation, rien ne serait plus indispensable que d’amener à la culture, indéfiniment, des nouveaux venus. C’est l’hyperdémocratie qui rend et la culture et la démocratisation impossibles et qui, pour parler comme on parle, c’est-à-dire mal, a enrayé l’ascenseur culturel comme tous les autres. Il en va de même en cela de la culture et de la nationalité : pour y amener de nouveaux venus, il faut qu’il y ait quelque chose à rejoindre. Groucho Marx a très bien vu ça, avec son fameux club qui n’est pas assez bon pour lui s’il accepte parmi ses membres un type comme lui. Qui a envie de rejoindre une culture qui lui court après en lui expliquant qu’elle sera tout ce qu’il voudra qu’elle soit et tout ce qu’il dira qu’elle doit être, qu’elle sera lui, qu’il est ce qu’elle a de plus précieux ? Je ne refuse donc à personne le droit de dire que cette culture est sienne. Je souhaiterais au contraire que, ce droit, les nouveaux venus en usassent davantage au lieu de nous sommer perpétuellement, et avec quel succès, d’accepter pour culture, pour notre culture, la leur. Pour Maurras, la religion était le moyen de maintenir un certain ordre social. Assigneriez-vous la même mission à la culture ? Oh la barbe avec Maurras ! Maurras vous-même ! À part ça la réponse est non. La culture est un précieux instrument de desserrement du lien social. Elle enseigne à vivre à contretemps, à échapper au mimétisme, à aller voir des tableaux au musée d’Agen, et pas au Grand-Palais un jour de semaine quand Télérama et le “20 heures” ont décrété qu’il fallait s’y précipiter ; à visiter des châteaux déserts et silencieux le jour de la Fête de la Musique. Elle sert à forger cette chose si rare, des individus.
Toast Posté 23 août 2008 Signaler Posté 23 août 2008 La culture est un précieux instrument de desserrement du lien social. Elle enseigne à vivre à contretemps, à échapper au mimétisme, à aller voir des tableaux au musée d’Agen, et pas au Grand-Palais un jour de semaine quand Télérama et le “20 heures” ont décrété qu’il fallait s’y précipiter ; à visiter des châteaux déserts et silencieux le jour de la Fête de la Musique. Mon chauvinisme m'oblige à applaudir des mains et des pieds (surtout que pour le coup ses propos sont justes sur le fond).
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