CMuller Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 Il est moral de respecter la loi, c'est donc une nécessité pour la loi d'être morale.(…) Comme SCM, le "donc" me laisse un peu songeur. Mais peu importe : l'important est ce que l'on met dans la loi morale commune. Si le libéralisme met dans cette loi morale commune l'obligation d'être altruiste, alors je ne suis pas libéral. Mais à mon avis, cela reviendrait à du socialisme*, puisque l'obligation d'être altruiste consiste à affirmer que l'individu est obligé par la société, donc que la société a prééminence sur lui. Cela viole le principe de base de non-agression : je fais ce que je veux de mon corps et des fruits de son travail, nul ne peut me contraindre a priori à mettre ceux-ci au service des autres. (*) Ou à une loi morale commune religieuse, si le précepte altruiste provient d'une obligation de nature religieuse.
CMuller Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 Tu places des mots dans ma bouche. Ai-je parlé de "devoir"? En revanche, tu me permettras de constater que nous avons le choix entre la civilisation, la barbarie ou la disparition.Ce que tu décris, c'est l'alternative à la civilisation, la barbarie, à ceci près que les barbares ne manipulent plus la hache ou la masse mais la souris et l'ordinateur. Et donc, ceux qui cherchent à y échapper ne doivent pas être mis en prison mais au contraire encouragés. Voilà, je suis donc un barbare. Il me semblait bien que coule encore dans mes veines le sang de la grande brute blonde (Béni soit Free Jazz, qui a remis Nietzsche dans mes neurones. Je comprends mieux, finalement, la compatibilité qu'il envisage entre Sils-Maria et un certain libéralisme. Il suffit toujours de libérer un peu de nietzschéisme pour créer des fractures). Appelle comme tu veux les personnes qui souhaitent vivre en marge du marché et de la technoscience. S'ils se sentent l'âme de bâtisseurs de civilisation, nous verrons bien ce qu'ils proposent. Ils ont déjà des conducteurs de peuples, comme Bové et son armée de chèvres, qu'ils nous montrent l'exemple de la vie belle et bonne, nous les suivrons s'ils sont désirables. Sinon, il est bien évident qu'à moins d'être un expert comptable ayant la passion exclusive des machines à calculer, les choses les plus intéressantes de la vie commence au-delà du fonctionnement matériel du système technomarchand. Mais si tu crois que dans cet au-delà, nous avons la moindre raison de bâtir la même chose à l'avenir, tu te trompes lourdement. Regarde ce forum, observe nos lifestyles, admets la diversité de nos morales…
Sous-Commandant Marco Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 Voilà, je suis donc un barbare. […] Ne te vante pas trop. N'est pas barbare qui veut. C'est un club très sélect où l'on entre que sur invitation d'un civilisé.
walter-rebuttand Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 Chacun, indépendamment de ses moyens financiers ou intellectuels, peut-il être libre?
CMuller Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 Ne te vante pas trop. N'est pas barbare qui veut. C'est un club très sélect où l'on entre que sur invitation d'un civilisé. Mais non, j'ai découvert hier l'agoriste : si j'ai bien compris, il vit au milieu des civilisés*, il ressemble à un civilisé, il simule les moeurs des civilisés, mais ce n'est pas un civilisé, tout cela n'est qu'un jeu au service d'une seule fin barbare, sa vie libre. (*) On pourrait plutôt dire, les domestiqués. Et on trouverait chez Sloterdijk plein de choses intéressantes sur le rapport entre civilisation et domestication, les règles pour le parc humain, les "bulles" de protection pour permettre la croissance de l'individu, etc. Ceux qui l'ont lu voit sans doute à quoi je fais allusion, ainsi que le rapport avec l'arrière-plan de notre propos sur le comment vivre de l'individu face à la société.
h16 Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 On oublie plein de choses, quand on a faim, puisque l'on est soumis au plus primaire des mécanismes biologiques. Donc en effet, on oublie des sentiments plus délicats, comme la honte. Ou des idées plus abstraites, comme le respect de la propriété d'autrui. Bah. Celui qui paye a un flingue, de toute façon.
CMuller Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 Bah. Celui qui paye a un flingue, de toute façon. L'autre peut avoir le sien (jadis acheté, hérité ou volé). Le meilleur tireur l'emportera, dans une logique méritocratique… à balles réelles.
CMuller Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 Chacun, indépendamment de ses moyens financiers ou intellectuels, peut-il être libre? Libre, c'est formel au départ. La liberté réelle des uns et des autres, au sens de leurs possibilités d'action vis-à-vis de biens ou service marchands, demande qu'ils s'en donnent les moyens. Et les seules règles pour cela concernent les interdits négatifs (ne pas voler, ne pas tuer). Si tu naîs dans une famille de pauvre avec un QI de 75, c'est donc ton problème, pas spécialement celui de ton voisin. Tu n'as qu'à utiliser tes faibles possibilités financières et intellectuelles au départ pour améliorer ta situation. Ce genre de chose est généralement perçu comme injuste par les critiques du libéralisme, nous en avons parlé de-ci de-là. Et Marx a bien sûr donné la forme canonique de la critique liberté formelle versus liberté réelle, dont le renard libre parmi les poules libres est la forme poétique. PS : les idéalistes ajouteront bien sûr qu'il reste l'immense et pour tout dire infinie liberté intérieure de chaque homme. Avoir faim est par exemple l'occasion inespérée d'une aventure intellectuelle passionnante sur le concept de faim, ou bien encore sur l'intérêt des armes à feu dans les dialogues de sourd, en cas de mésentente peu cordiale sur les fondements du droit naturel.
Yozz Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 Ne te vante pas trop. N'est pas barbare qui veut. C'est un club très sélect où l'on entre que sur invitation d'un civilisé. Je peux être invité? J'aimerais bien avoir une grosse népée comme Conan. C'était la minute con, par Yozz
h16 Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 L'autre peut avoir le sien (jadis acheté, hérité ou volé). Le meilleur tireur l'emportera, dans une logique méritocratique… à balles réelles. S'il a vraiment faim, il peut soit chasser avec son flingue, soit le revendre pour manger. Nous nous plaçons dans l'hypothèse où il doit travailler pour manger. Ta remarque est donc incohérente.
Hamster ancap Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 La seule chose qui contraindra le fort à aider le faible, ce sera éventuellement sa morale personnelle ou la morale de son groupe, mais celles-ci viennent en surcroît du minimum libéral commun. Un libéral ne peux pas obliger quelqu'un à être altruiste, par exemple, comme l'Etat-providence le fait par sa redistribution obligatoire. mais encore heureux! c'est justement parce que le fait que l'inegalité existe ne constitue un probleme qu'aux yeux de certains,selon une morale subjective,qu'il est deletere de l'imposer à qqn.M'enfin tu sait tout ca non?
CMuller Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 S'il a vraiment faim, il peut soit chasser avec son flingue, soit le revendre pour manger. Nous nous plaçons dans l'hypothèse où il doit travailler pour manger. Ta remarque est donc incohérente. Non au tout départ, je croise simplement un type qui a faim et je me dis : proposons-lui un travail ingrat, par exemple nettoyer mes bottes avec sa langue, car mes bottes sont bien sales. Ensuite, j'ai un flingue (ta suggestion) mais l'individu en a un aussi (ma complication). Il n'a pas chassé avec son flingue car nous sommes dans une ville, il ne l'a pas vendu car ce flingue est volé, ou il appartenait à son grand-père mafieux et il y tient plus qu'à sa vie. Peu importe ses motivations à vrai dire, le fait est qu'il a faim et un flingue (Mises dit que l'action contre son intérêt matériel est aussi une action, assez fréquente en fait, c'est-à-dire que les préférences des individus sont ausi diverses que ces individus, tu as assez d'imagination pour entrevoir que les humains ne sont pas des logiciens guidés par un estomac, qu'ils n'ont pas tous l'admirable cohérence qui est la nôtre). Mon problème avec cet individu, c'est qu'il a une idée singulière de sa liberté : après avoir essayé de travailler sans grand succès, d'où sa faim, il en est venu à penser qu'il est libre de quitter le système libéral et de dire merde aux droits naturels lui convenant si peu. Cela tombe mal, il en est à ce point de sa réflexion philosophique au moment où je lui propose un travail fort débile et dégradant, quoique qu'un travail comme un autre au sein du système libéral. Voilà pourquoi nous nous tirons dessus : ma proposition fut l'ultime impulsion dont il avait besoin pour basculer en dehors du système. Dès lors, je suis obligé de jouer dans son système, celui de deux individus se faisant face avec une arme. Bref, ce qui ne va pas, c'est : "nous nous plaçons dans l'hypothèse où il doit travailler pour manger". C'est l'hypothèse de départ, mais pas forcément celle d'arrivée. Selon le travail que je propose, j'augmente ou non la probabilité que voler ou tuer deviennent des options préférables à travailler, la préférence en question relevant de la psychologie de l'individu qui fait ce choix.
POE Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 Non au tout départ, je croise simplement un type qui a faim et je me dis : proposons-lui un travail ingrat, par exemple nettoyer mes bottes avec sa langue, car mes bottes sont bien sales. Stop. Ceci n'est pas un travail, c'est une provocation en duel. Ce qui en résulte est donc naturel.
melodius Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 Chacun, indépendamment de ses moyens financiers ou intellectuels, peut-il être libre? Libre de parasiter le voisin ? Si la morale bourgeoise consiste à blâmer les plus faibles que soi alors qu'on succombe soi-même à la force de l'état en payant des impôts, alors effectivement elle mérite d'être griffée, et pas que du point de vue libéral. C'est en fait la morale du notaire qui se plaint des chômeurs et du trop grand nombre de fonctionnaires. C'est la morale du râleur mou et de l'hypocrite. Fort avec les faibles et faibles avec les forts. Je suis scié de lire des platitudes gauchistes de ce niveau sous ton clavier.
CMuller Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 Stop. Ceci n'est pas un travail, c'est une provocation en duel. Ce qui en résulte est donc naturel. Non, pourquoi ? Si on commence à se dire que certains travaux sont inacceptables, c'est la fin de la civilisation et le début du communisme, mon cher
free jazz Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 (Béni soit Free Jazz, qui a remis Nietzsche dans mes neurones. Je comprends mieux, finalement, la compatibilité qu'il envisage entre Sils-Maria et un certain libéralisme. Il suffit toujours de libérer un peu de nietzschéisme pour créer des fractures). Si ça t'intéresse, je te donne un autre indice : il fut très influencé par la lecture de Spencer et ses livres influencèrent à leur tour Ayn Rand, qui en déduit une éthique de la vertu, la vertu d'égoïsme, sur fond de logique aristotélicienne. Il y a un fil consacré à ce sujet, que je vais tâcher de retrouver.
Nick de Cusa Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 Non au tout départ, je croise simplement un type qui a faim et je me dis : proposons-lui un travail ingrat, par exemple nettoyer mes bottes avec sa langue, car mes bottes sont bien sales. Ça c'est de l'argumentation. Rappelons que nous parlons d'un schizophrène séropositif avec un QI de 75. Comme CM n'aime pas les effets, il a omis de préciser qu'il est aussi Roma et tétraplégique. Comme disait Ray Charles, et encore ç'aurait pu être pire. J'aurais pu être noir. Pour revenir un peu au monde réel: dans un monde où on toucherait plus des fruits de son travail et ou l'Etat ne fixerait pas des prix planchers pour l'alimentation, la probabilité est qu'il y aurait moins de faim, pas plus.
CMuller Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 Ça c'est de l'argumentation. Rappelons que nous parlons d'un schizophrène séropositif avec un QI de 75. Ah non, cela c'est quand je réfléchissais aux gens que je ne prendrai jamais comme personnel de maison. Mon affamé, je n'ai pas posé de condition. Quant à l'idée de faire faire des choses dégradantes aux gens comme "irréaliste", il y a bien des nains qui acceptent le lancer de nains, des prostituées ou actrices porno qui acceptent de boire de l'urine, etc. Pour de l'argent, l'être humain se dégrade facilement et sa "dignité" repart aussi sec dans les vapeurs métaphysiques. Cela ne me dérange pas. Mais trouver cela irréaliste, c'est faire peu de cas de la réalité. Dans le meilleur des mondes libéral repeint en rose, les gens ont sûrement tous un travail digne fondé sur le respect mutuel. Mais ces images d'Epinal me paraissent aussi crédibles que les récits communistes sur la grandeur de l'économie soviétique. Pour revenir un peu au monde réel: dans un monde où on toucherait plus des fruits de son travail et ou l'Etat ne fixerait pas des prix planchers pour l'alimentation, la probabilité est qu'il y aurait moins de faim, pas plus. Je le pense. Mon affamé est un exemple très dix-neuviémiste, en fait. Le problème humain, c'est surtout le désir de reconnaissance et le désir d'égalité. Quand tu as un travail, tu gueules parce que tu n'as pas les congés payés. Quand tu as du travail et des congés payés, tu gueules parce que tu n'as pas de retraite. Et dans toute société en général, tu lorgnes sur les mieux lotis et les mieux dotés, tu nourris de la frustration, de l'humiliation, du ressentiement, de la colère… C'est pourquoi les calculs de praxéologie à la Mises me semblent passer à côté de l'essentiel : la psychologie, celle qui fait que nous sommes humains, celle qui fait qu'au-delà des équilibres matériels ou comptables, il y a en permanence des déséquilibres d'humeur et des conflits sous-jacents. Ce n'est pas un argument contre le libéralisme, car les autres idéologies qui capitalisent sur ces ressentiments me semblent odieuses. Mais c'est un argument contre les visions naïves de concorde et d'harmonie, y compris libérales si l'on croit que placer les gens face à leur valeur réelle sur le marché va les calmer, au lieu d'attiser les sentiments négatifs dont la nature humaine est pleine. Nous avons parlé du nazisme et du communisme comme réaction à la première mondialisation libérale : voilà une leçon grandeur nature d'histoire et de psychologie.
Sous-Commandant Marco Posté 14 juillet 2008 Signaler Posté 14 juillet 2008 Libre de parasiter le voisin ? Straw-man. Je suis scié de lire des platitudes gauchistes de ce niveau sous ton clavier. Quand tu cesseras de payer par ton inaction les fonctionnaires qui viennent me taxer, tu pourras me donner des leçons de non-gauchisme. Ce n'est pas moi qui fais une fixation sur l'argent reçu d'une assurance-chômage, comme si l'argent avait la vertu particulière de prouver la valeur morale de quelqu'un. Blâmer quelqu'un qui bénéficie d'une assurance à laquelle il a cotisé de s'enrichir indûment, ce n'est pas gauchiste peut-être?
Nick de Cusa Posté 15 juillet 2008 Signaler Posté 15 juillet 2008 …Quand tu cesseras de payer par ton inaction les fonctionnaires qui viennent me taxer, tu pourras me donner des leçons de non-gauchisme. … Pas faux mais pour être tout à fait juste: quand les gens cesseront de toucher du chômage alors qu'ils peuvent commencer un boulot ce jour même, le chômage disparaitra. Bref, on peut traiter de la question, qui est responsable du maintien du système en l'état, par les deux bouts. Mon affamé, je n'ai pas posé de condition. Quant à l'idée de faire faire des choses dégradantes aux gens comme "irréaliste", il y a bien des nains qui acceptent le lancer de nains, des prostituées ou actrices porno qui acceptent de boire de l'urine, etc. Franchement, quand on parle d'exemples réels c'est beaucoup plus intéressant. Ceux que tu cites ici ne sont pas des cas de "fais ça ou tu meurs" mais de fais ça ou tu gagnes moins à faire aurte chose. Bref, des choix. Pour de l'argent, l'être humain se dégrade facilement et sa "dignité" repart aussi sec dans les vapeurs métaphysiques. Cela ne me dérange pas. Mais trouver cela irréaliste, c'est faire peu de cas de la réalité. Dans le meilleur des mondes libéral repeint en rose, les gens ont sûrement tous un travail digne fondé sur le respect mutuel. Mais ces images d'Epinal me paraissent aussi crédibles que les récits communistes sur la grandeur de l'économie soviétique. L'immense majorité des nains ne lancent pas de nains. L'immense majorité des femmes ne font pas putes, ni actrice prono. L'immense majorité des actrices prono n'acceptent pas de boire de l'urine. Donc non, "l'être humain" ne se dégrade pas si facilement que ça et ne laisse pas sa dignité au placard si facilement.
Nick de Cusa Posté 15 juillet 2008 Signaler Posté 15 juillet 2008 Je le pense. Mon affamé est un exemple très dix-neuviémiste, en fait. Le problème humain, c'est surtout le désir de reconnaissance et le désir d'égalité. Quand tu as un travail, tu gueules parce que tu n'as pas les congés payés. Quand tu as du travail et des congés payés, tu gueules parce que tu n'as pas de retraite. Et dans toute société en général, tu lorgnes sur les mieux lotis et les mieux dotés, tu nourris de la frustration, de l'humiliation, du ressentiement, de la colère… C'est pourquoi les calculs de praxéologie à la Mises me semblent passer à côté de l'essentiel : la psychologie, celle qui fait que nous sommes humains, celle qui fait qu'au-delà des équilibres matériels ou comptables, il y a en permanence des déséquilibres d'humeur et des conflits sous-jacents. Ce n'est pas un argument contre le libéralisme, car les autres idéologies qui capitalisent sur ces ressentiments me semblent odieuses. Mais c'est un argument contre les visions naïves de concorde et d'harmonie, y compris libérales si l'on croit que placer les gens face à leur valeur réelle sur le marché va les calmer, au lieu d'attiser les sentiments négatifs dont la nature humaine est pleine. Nous avons parlé du nazisme et du communisme comme réaction à la première mondialisation libérale : voilà une leçon grandeur nature d'histoire et de psychologie. Je suis à peu près d'accord avec ça mais tu peins quand même un peu trop les choses en marron caca. Tu oublies les presque 6 milliards d'être humain, moins ceux qui souffrent effectivement de la faim, qui vaquent à leurs occupations sans tuer ni voler ni blesser. Bien sûr tout le monde ressent l'envie, mais l'immense majorité choisissent de ne pas agir en conséquence ou, encore mieux, d'utiliser ce sentiment négatif pour nourrir leur ambition d'entreprendre (au sens très large). Oui, le communisme et le nazisme sont toujours possible, mais force est de constater que, sauf énorme de manipulation dans cette direction, non, les gens ne commencent pas à s'organiser en meutriers de masse le matin au lieu d'entamer leur journée à balayer, couper des cheveux, écrire des entrées comptables, blaguer avec les collègues ou clients, etc. etc. etc. C'est loin d'être rose mais dans les rues du monde c'est comme ça que ça se passe. Et oui, je continue de penser que, moins on laisse d'influence aux parasites politiciens, plus ça se passe comme ça. Enfin, pour être un peu sorti de la vieille Europe, j'ai la forte impression que cette vision noire "no future" du monde est très nettement moins marquée en dehors. Et au sein même de l'Europe, toutes les études d'opinion montrent que le pire pour ça c'est la France. J'ai l'impression qu'en celà tu te laisses influencer par ton milieu et par comparaison je te rappelles que ton milieu national est toxique. J'ai eu un plus grand sentiment d'optimisme dans les slums de Port Harcourt qu'à entendre et lire mes compatriotes. Il y a un décalage titanesque entre la réalité de la vie des Français et le genre de vision du monde qu'ils en tirent, comme par exemple toi ici.
h16 Posté 15 juillet 2008 Signaler Posté 15 juillet 2008 Enfin, pour être un peu sorti de la vieille Europe, j'ai la forte impression que cette vision noire "no future" du monde est très nettement moins marquée en dehors. Et au sein même de l'Europe, toutes les études d'opinion montrent que le pire pour ça c'est la France. Je te rejoins totalement.
Sous-Commandant Marco Posté 15 juillet 2008 Signaler Posté 15 juillet 2008 Pas faux mais pour être tout à fait juste: quand les gens cesseront de toucher du chômage alors qu'ils peuvent commencer un boulot ce jour même, le chômage disparaitra.Bref, on peut traiter de la question, qui est responsable du maintien du système en l'état, par les deux bouts. Sur ces point précis, tu as à mon avis tort. Premièrement, le chômage ne peut pas disparaître complètement. Il y aura toujours un chômage de friction ou de crise et la division du travail fait qu'il y aura toujours des gens qui préfèreront confier leurs économies à un spécialiste en se payant une assurance-chômage. Ne pourra être qualifié de voleur (ou de parasite) que celui qui fraudera à l'assurance, en faisant une fausse déclaration ou en se livrant à d'autres manoeuvres. Cependant, la mainmise de l'état sur l'assurance-chômage a probablement pour effet d'augmenter le nombre de fraudeurs et de gonfler les chiffres du chômage, donc tu as raison sur la permanence d'un chômage de masse bien commode pour justifier le poids de l'état. En second lieu, les personnes qui acceptent de se laisser dépouiller sans résistance sont plus responsables du maintien du système que les chômeurs. Le chômeur (indemnisé et volontaire) est peut-être un crevard, mais le fait est qu'il ne contribue plus à l'état. Sa situation n'est peut-être pas morale mais je vois mal pourquoi il devrait rembourser en priorité des soi-disant volés, qui ne font pas grand-chose pour récupérer leur bien tout en traitant le chômeur de parasite, voire même en faisant de lucratives affaires avec leurs prétendus bourreaux, pour certains. Je suis d'accord avec tout le reste de ton message. L'immense majorité des gens sont honnêtes et dignes.
free jazz Posté 15 juillet 2008 Signaler Posté 15 juillet 2008 L'immense majorité des gens sont honnêtes et dignes. Honnêtes et dignes j'en doute, mais ce qui est évident c'est que l'immense majorité des gens aspirent à la tranquillité et à une vie paisible avec leurs voisins plutôt qu'à la guerre. S'ils rejettent la libérté en lui préférant la servitude volontaire et si les libéraux sont toujours une petite minorité, c'est parce qu'est solidement ancrée dans les représentations collectives la croyance fausse selon laquelle le libéralisme conduit à la guerre et au pillage. Le droit de propriété et le commerce ne sont pas reconnus pour leurs principaux effets pratiques: la pacification des relations sociales, l'harmonisation des intérêts économiques et moraux.
Punu Posté 15 juillet 2008 Signaler Posté 15 juillet 2008 Le chômeur (indemnisé et volontaire) est peut-être un crevard, mais le fait est qu'il ne contribue plus à l'état. Tiens tiens, et il ne paie donc pas de TVA sur tout ce qu'il achète ? Blâmer quelqu'un qui bénéficie d'une assurance à laquelle il a cotisé de s'enrichir indûment, ce n'est pas gauchiste peut-être? Tu oublies que le système de chômage ne fonctionne pas par capitalisation mais par répartition, comme les retraites. Tu ne "cotises" donc pas pour toi, tu paies pour les autres. Ensuite, tu sais comme moi qu'il n'est pas nécessaire d'avoir travaillé pour chômer, et que la durée du chômage ne dépend pas du nombre d'années de travail. Enfin, et on en revient toujours à la même chose, comment peut-on aller chômer lorsqu'on ne cesse de dire par ailleurs qu'il y a trop de chômeurs ? Tout simplement parce qu'on ne s'intéresse qu'à sa petite gamelle. Le socialisme du ventre, on pourrait appeler ça.
Sous-Commandant Marco Posté 15 juillet 2008 Signaler Posté 15 juillet 2008 Tiens tiens, et il ne paie donc pas de TVA sur tout ce qu'il achète ? Le chômeur continue de payer directement l'impôt sur le revenu et d'autres taxes. Mais sa contribution globale à l'état est normalement négative. Tu me diras peut-être que les poches qui lui distribuent ses allocations d'un côté et en reprennent une partie de l'autre sont différentes mais le fait est que ce sont les poches de l'état et que ce dernier va devoir consacrer à nourrir ce chômeur des ressources qu'il aurait (peut-être) consacrées à faire le mal. Tu oublies que le système de chômage ne fonctionne pas par capitalisation mais par répartition, comme les retraites. Comme toute assurance. Ce qui est scandaleux dans le système de retraite comme dans le système de chômage, c'est son caractère obligatoire et monopolistique. Vous oubliez un peu vite que les vrais coupables sont les personnes qui utilisent la force et la menace pour que ce soit le cas. Tout simplement parce qu'on ne s'intéresse qu'à sa petite gamelle. Le socialisme du ventre, on pourrait appeler ça. Si tu persistes à traiter de voleur et de parasites des gens qui ne t'ont fait aucun mal, ne t'étonne pas qu'ils ne s'intéressent pas à ta gamelle.
john_ross Posté 15 juillet 2008 Signaler Posté 15 juillet 2008 J'ai une question le chômage est-il payé par l'état? Car il me semble que c'est l'URSSaf qui perçoit les cotisations à l'assurance chômage et donc je pense que le chômage n'est pas payé par l'état. Donc un chômeur indemnisé par l'assurance chômage est en fait potantiellement un contributeur net au budget de l'état.
Nick de Cusa Posté 15 juillet 2008 Signaler Posté 15 juillet 2008 J'ai une question le chômage est-il payé par l'état?Car il me semble que c'est l'URSSaf qui perçoit les cotisations à l'assurance chômage et donc je pense que le chômage n'est pas payé par l'état. Tu crois encore à cette distinction?
Punu Posté 15 juillet 2008 Signaler Posté 15 juillet 2008 Le chômeur continue de payer directement l'impôt sur le revenu et d'autres taxes. Mais sa contribution globale à l'état est normalement négative.Tu me diras peut-être que les poches qui lui distribuent ses allocations d'un côté et en reprennent une partie de l'autre sont différentes mais le fait est que ce sont les poches de l'état et que ce dernier va devoir consacrer à nourrir ce chômeur des ressources qu'il aurait (peut-être) consacrées à faire le mal. Les voleurs nous sauvent des tueurs, en gros ! Comme toute assurance. Ce qui est scandaleux dans le système de retraite comme dans le système de chômage, c'est son caractère obligatoire et monopolistique. Vous oubliez un peu vite que les vrais coupables sont les personnes qui utilisent la force et la menace pour que ce soit le cas. Tu devrais te renseigner sur le fonctionnement des assurances chômage privées. Elles ne fonctionnent pas par répartition, sinon elles feraient faillite. Si tu persistes à traiter de voleur et de parasites des gens qui ne t'ont fait aucun mal, ne t'étonne pas qu'ils ne s'intéressent pas à ta gamelle. Faire aucun mal ? Et l'argent qu'ils dépensent, d'où le tirent-ils ?
Blondie Posté 15 juillet 2008 Signaler Posté 15 juillet 2008 J'ai une question le chômage est-il payé par l'état?Car il me semble que c'est l'URSSaf qui perçoit les cotisations à l'assurance chômage et donc je pense que le chômage n'est pas payé par l'état. Donc un chômeur indemnisé par l'assurance chômage est en fait potantiellement un contributeur net au budget de l'état. Il me semble que l'urssaf est l'un des composantes de l'etat, lui-meme etant une inbrication de multiples institutions ayant le droit de percevoir l'impot.
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