Harald Posté 9 août 2008 Signaler Posté 9 août 2008 Les Juifs, plutôt. En tout cas, pas plus inquiétés que les autres Italiens. C'est ce que je voulait dire, le mot a sauté de mon clavier.
free jazz Posté 9 août 2008 Signaler Posté 9 août 2008 Que des théoriciens fascistes aient prôné le corporatisme, c'est une chose; mais - comme tu le montres indirectement - cette conception économique ne doit absolument rien au fascisme (lequel, répétons-le, n'avait pas de doctrine économique bien établie - puisque Mussolini fut même, un bref moment, plutôt laissez-fairiste). La plasticité est en effet une des caractéristiques du fascisme, qui tient à son caractère constamment hybride et synthétique. Néanmoins ce socialisme corporatif voulait aussi concilier des éléments libéraux soumis à une direction socialiste. Les corporations étaient censées assumer ce rôle. Il marqua la tentative pour les idéologues fascistes de construire une théorie de leur propre invention réflétant le "risorgimento" et le génie national, bien qu'elle fut pompée sur une autre plus ancienne tombée en désuétude, comme ce Guild Socialism, issue d'une exaltation d'un ordre corporatiste médiéval. Mais comme tu l'as dit par ailleurs, le fascisme tient aussi à ce caractère de vouloir faire du néo avec de l'ancien, en fusionnant réaction et progressisme. Et ta remarque finale souligne (involontairement ?) que le lien entre le régime de Salazar et le fascisme est fictif. C'est un sujet qui m'intéresse, alors je me pose des questions, aussi ne prends pas ma réflexion comme une critique. Le sens de ma remarque était plutôt inverse. Elle tendait à suggérer cette hypothèse, à savoir comment cette conception d'une économie corporatiste, inspirée d'un certain idéal de justice sociale, a pu permettre accidentellement ou pas, un champ de convergence culturel et moral à cette époque entre la philosophie sociale de l'Eglise et l'idéologie fasciste, médiatisées par ce projet de construire une troisième voie. Et puis, privé de caractéristiques fascistes, pourquoi ce régime devrait-il être qualifié de "fascistoïde" ? En tout cas il comporte plusieurs caractéristiques qui me le font qualifier de fascistoïde, dont cette doctrine économique, mais d'après ta description il paraît s'en séparer par son refus du progressisme et de la révolution, fût-elle nationale.
vincponcet Posté 9 août 2008 Signaler Posté 9 août 2008 Oui, et ?Salazar était professeur d'économie (c'est d'ailleurs pour assainir les finances publiques qu'il arriva au gouvernement), mais pas d'orientation libérale. Une chose est avérée, ce dictateur rejetait le collectivisme (catégorie à laquelle n'appartient pas le corporatisme) et tout ce qui pouvait ressembler à une forme de totalitarisme : « Nous devons éviter la tendance à la formation de ce que l'on pourrait appeler l'État totalitaire. L'État qui subordonnerait tout, sans exception, à l'idée de nation ou de race par lui représentée, dans le domaine de la morale, du droit, de la politique et de l'économie; qui apparaîtrait comme un être omnipotent, trouvant en lui sa propre origine et sa propre finalité, auxquelles devraient être assujetties toutes les manifestations individuelles et collectives (…), un tel État serait nécessairement païen, incompatible par nature avec le génie de notre civilisation chrétienne ». (Salazar) Le corporatisme n'est pas collectiviste ? Il me semblait que l'objet du corporatisme était de créer des cartels économiques. Si je comprends bien, toute personne doit faire partie du syndicat, elle peut se voir interdire d'exercer son activité par ses "pairs". Au moins économiquement, le corporatisme me semble bien collectiviste.
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