roubachov Posté 20 décembre 2008 Signaler Posté 20 décembre 2008 Les excellentes éditions André Versailles viennent de publier une très belle anthologie: Cela m'amène à vous demander si certains discours politiques vous ont particulièrement marqué dans votre réflexion politique, voire vous ont ému ou vous émeuvent encore. Un discours que j'admire particulièrement et qui me donne la chair de poule est celui de Churchill le 18 juin 1940, cloturant la Bataille de France et appelant les Britanniques à aborder dignement devant la menace nazie "their finest hour". Ce texte est reproduit dans la présente anthologie - comme, bien entendu, l'appel du même jour lancé à la BBC. En revanche, un discours qui lorsque je l'entends me donne toujours envie de pleurer (si si) est celui dans lequel le Maréchal Pétain annonce qu'il a demandé l'armistice le 17 juin 1940. Je l'ai encore entendu cet été au Musée des Invalides et j'avais les yeux mouillés …
pankkake Posté 20 décembre 2008 Signaler Posté 20 décembre 2008 Je n'ai jamais compris l'intérêt d'un discours.
Blèh Posté 20 décembre 2008 Signaler Posté 20 décembre 2008 Un discours c'est surtout trèèèèèssss chiant (et la plupart du temps, ça ne veut pas dire grand chose). Les "discours qui ont marqué le XXième siècle" ne l'ont pas, à mon avis, fait plus que d'autres, mais on leur accorde retrospectivement plus d'importance qu'ils en ont eu. De plus, le texte en lui-même n'a parfois pas grand chose à faire dans l'histoire. Après, il est clair qu'en connaître quelques uns pour la "culture historique" est toujours bon à prendre.
pankkake Posté 21 décembre 2008 Signaler Posté 21 décembre 2008 "Putain, on dirait un clone de Ron Paul !" *clic* Ah… plus de 20 ans sans changer d'avis, respect !
roubachov Posté 21 décembre 2008 Auteur Signaler Posté 21 décembre 2008 Je n'ai jamais compris l'intérêt d'un discours. Le discours peut revigorer, attirer l'attention de la population sur un danger imminent, tracer des perspectives d'avenir, etc. Maintenant, il est certain que 98 % des discours politiques n'ont aucune espèce d'importance et ne sont que du bavardage à usage interne. En toute hypothèse, personne ne s'en souvient six mois plus tard: les déclarations électorales sont particulièrement caractéristiques en cela. Il y a néanmoins des exceptions, et certaines sont contenues dans l'ouvrage que j'ai mentionné.
Hobbart Posté 21 décembre 2008 Signaler Posté 21 décembre 2008 Il est vrai que crier "Vive le Québec libre !" du haut du balcon, ça suffit à vous forger une légende ! Curieusement, à partir de là, le reste du discours est très vite oublié
pankkake Posté 21 décembre 2008 Signaler Posté 21 décembre 2008 Voilà en fait ce que je ne comprends pas c'est la longueur du discours… et puis c'est un truc typiquement politique, c'est peu utilisé par les humains pour communiquer.
Invité rogermila Posté 21 décembre 2008 Signaler Posté 21 décembre 2008 Cela m'amène à vous demander si certains discours politiques vous ont particulièrement marqué dans votre réflexion politique. Le fameux discours de Cancun de Mitterand, dont on ne parle presque plus aujourd'hui, mais que les ideologues socialos ont qualifiés d'historiquement fondamental, ce qui leur a permis de s'en servir comme puissant moyen pour le "lessivage de cerveaux" de toute une generation d'intellos.
José Posté 21 décembre 2008 Signaler Posté 21 décembre 2008 Un discours que j'admire particulièrement et qui me donne la chair de poule est celui de Churchill le 18 juin 1940… En revanche, un discours qui lorsque je l'entends me donne toujours envie de pleurer (si si) est celui dans lequel le Maréchal Pétain annonce qu'il a demandé l'armistice le 17 juin 1940. Tu es un grand malade. Il faut vraiment que tu te trouves une copine.
roubachov Posté 21 décembre 2008 Auteur Signaler Posté 21 décembre 2008 Tu es un grand malade. Il faut vraiment que tu te trouves une copine. Pff, qui te dis que ce n'est pas fait …
Hakill Posté 22 décembre 2008 Signaler Posté 22 décembre 2008 Le discours de Villepin devant l'ONU en 2003, que j'avais vécu alors avec beaucoup d'enthousiasme. Peut-être le dernier politicien français à avoir un peu de classe…
José Posté 22 décembre 2008 Signaler Posté 22 décembre 2008 Pff, qui te dis que ce n'est pas fait … Si c'est le cas, tu es vraiment un pervers de première. Le discours de Villepin devant l'ONU en 2003… Tu quoque.
roubachov Posté 22 décembre 2008 Auteur Signaler Posté 22 décembre 2008 Le discours de Villepin devant l'ONU en 2003, que j'avais vécu alors avec beaucoup d'enthousiasme. Peut-être le dernier politicien français à avoir un peu de classe… Pas totalement faux. Néanmoins, je me souviens combien ce texte m'avait paru alors verbeux et fondamenalement pacifiste dans le mauvais sens de l'expression. Mettant en évidence qu'en cette période, le gouvernement Raffarin devait faire face à un certain nombre de conflits sociaux, Baverez avait justement résumé l'attitude de la majorité d'alors: "Debout face à Bush, à genoux devant Blondel". Comme disait Bonaparte, maître à penser de l'ex-ministre des Affaires étrangères, "du sublime au ridicule, il n'y a qu'un pas" et il me semble que DdV a pour habitude de naviguer entre les deux …
Invité rogermila Posté 13 janvier 2009 Signaler Posté 13 janvier 2009 Celui là est particulièrement gratiné. Prononcé à la radio le 7 juin 1944 par le ministre Darnand, au lendemain du débarquement anglo-americain sur le sol français. Il prouve que la France était, à cette époque, un état fasciste et totalitaire. Tiré du livre de Jacques Delperrié de Bayac édité chez Fayard Nous vivons des heures décisives. Le Maréchal et le chef du Gouvernement ont fixé hier soir à tous les Français leur devoir. Il est de continuer à vivre dans le calme, unis dans le travail, sourds aux provocations des assassins de nos villes, sinon ce serait la guerre civile avec ses incendies, ses crimes atroces, ses monceaux de ruine et son cortège d'implacables représailles.Mais vous hommes de l'ordre, il ne vous suffit pas de rester des spectateurs passifs. Il faut vous battre là où l'ordre est menacé. Vous avez reçu des instructions claires qui fixent votre tache et votre responsabilité. Vous devez les executer sans faiblesses. Votre role n'est pas de discuter, de vous interroger sur ce qu'il convient de faire. Le gouvernement prend sur lui la lourde tache de sauvegarder la vie de la France. Il connait le veritable intèrêt de la nation. Suivez le. Obeissez lui jusqu'au bout en soldats. Les ordres sont clairs, considérez comme des ennemis de la France, les francs-tireurs et partisans, les membres de la prétendue armée secrète et ceux des groupements de résistance. Attaquez vous aux saboteurs, qu'ils soient ou non parachutés.Traquez les traitres qui essaient de saper le moral de nos formations. Faites-leur face comme les gardes mobiles en haute-savoie ou dans le maquis limousin. Gardes mobiles, gendarmes, policiers, montrez que vous avez gardé nos traditions de discipline, soyez des soldats sans reproche. Equipiers de la défense passive, requis et volontaires, sapeurs et marins pompiers, continuez à vous dévouer pour sauver des vies françaises. Votre obeissance, votre héroisme quotidien permettront au pays de sortir grandi de l'epreuve. Pour lutter contre l'anarchie et le bolchevisme, les rangs des forces de l'ordre sont ouverts à tous les Français. A partir de ce soir je mobilise la franc-garde de la Milice française, j'appelle tous les hommes à quitter leur métier, à rassembler leur famille dans des lieux surs puis à rejoindre leur corps, à se grouper dans tous les centres. Je sais la volonté farouche qui les anime, l'espoir joyeux qui gonfle leur ame de voir revivre une France fière et pure et d'être les artisans de sa nouvelle grandeur. Je sais qu'ils ne reculeront pas devant le don de leur vie. Je suis sur que d'autres qui ont notre ideal français viendront les rejoindre, la vie bourgeoise est révolue. Il ne faut pas craindre aujourd'hui de vivre dangereusement pour ne pas subir le sort des esclaves qu'on égorge. Miliciens, debout et nous sauverons le pays. Demain l'orage sera passé, l'ordre rétabli sur notre sol. Nous ferons alors le compte des fidélités. Les traitres et les défaillants seront chatiés comme ils le méritent, durement. Avec les hommes fidèles nous ferons la revolution socialiste qu'attend le peuple.
Alxandr Posté 13 janvier 2009 Signaler Posté 13 janvier 2009 Il est vrai que crier "Vive le Québec libre !" du haut du balcon, ça suffit à vous forger une légende ! Curieusement, à partir de là, le reste du discours est très vite oublié Ou encore le non moins célèbre (et gouteux) "Je vous ai compris" - d'un autre discours qui fit date… Je m'intéresse beaucoup au discours (comme style littéraire), mais moins pour sa capacité à embrasser l'époque, à tracer de grandes lignes, à saisir l'esprit du temps (etc.) que pour son aptitude à mobiliser une foule sur une expression clé, une phrase choc, une formulation qui fait mouche ou une montée en puissance des mots (puissance du sens, du champ lexical, ou tout simplement de la sonorité, construction des phrases)… Parfois hors de toute raison ou de toute vraisemblance, sans que cela n'affecte en rien les auditeurs ou les spectateurs, qui sont pris au jeu, comme fascinés (et cela ne concerne pas que les discours fascistes en l'occurrence !). Bien sûr il existe des discours magnifiquement construits et argumentés, mais ceux qui, souvent, touchent le plus, sont ceux qui mêlent les sentiments et les techniques oratoires et de persuasion dont certains ont le secret. C'est pourquoi je trouve excellente l'idée de regrouper des discours 'historiques' mais je pense qu'une version video (ou audio) serait infiniment plus savoureuse. Pour le reste, je peux comprendre que ce discours de Pétain serre le coeur. Je n'ose imaginer combien il a dû meutrir une partie de la population, à l'époque.
0100011 Posté 14 janvier 2009 Signaler Posté 14 janvier 2009 Ou encore le non moins célèbre (et gouteux) "Je vous ai compris" - d'un autre discours qui fit date… Le mieux, du même auteur, reste sans contestation : "Je salue Fécamp, port de mer, et qui entend le rester", comme si la mer risquait d'un coup se retirer…
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