LeFataliste Posté 14 janvier 2009 Signaler Posté 14 janvier 2009 Quand on parle de sciences humaines, on entend une science ayant l'Homme pour objet et pas un truc aussi trivial qu'une 'science créée par l'humain', ce qui est un pléonasme de toute façon.
Alxandr Posté 14 janvier 2009 Signaler Posté 14 janvier 2009 LeFataliste a dit : Quand on parle de sciences humaines, on entend une science ayant l'Homme pour objet et pas un truc aussi trivial qu'une 'science créée par l'humain', ce qui est un pléonasme de toute façon. La différence fondamentale ne va pas au-delà de l'objet étudié (et même sur l'objet, cette différence n'est jamais totalement entière) entre 'science humaine' et 'sciences ("dures")'. Par ailleurs la science ne se résume évidemment pas à être 'créée par l'humain', elle constitue aussi son mirroir (plus ou moins direct, bien sûr) : quel que soit l'objet étudié, l'humain qui l'étudie finit par se voir aussi lui-même dedans (il faudrait développer ce point, car bien sûr ce peut être un mirroir très indirect ou déformant, mais je dois partir au travail…). En bref, les sciences humaines ont leur définition, je trouve simplement que celle-ci ne repose pas sur une distinction profonde d'avec la science d'une manière générale, ou les sciences dites "dures". D'ailleurs, même en définissant juste la science humaine par une science "ayant l'homme pour objet" on peut rester insatisfait : y inclut-on alors l'étude du corps humain ? Pour moi cette dernière est plus proche des sciences biologiques, physiques, ou de la chimie.
Pandi Posté 14 janvier 2009 Signaler Posté 14 janvier 2009 Alxandr a dit : Le terme même de "sociologie" n'est-il pas, intrinsèquement et étymologiquement, la preuve d'une ambition de considérer les phénomènes de la société comme des choses, et à ce titre modélisables comme des molécules ou des forces physiques ?Donc certains penseurs essaient bien d'appliquer des modèles "froids" (entendons, mathématiques) sur des objets y compris très humains. Et réciproquement, même les sciences dites "dures" ne peuvent se passer de l'interprétation humaine, seule capable de les modéliser précisément (ou de remettre en cause une modélisation qui aurait fait preuve d'insuffisance face à une expérience). Il faut toujours cette capacité humaine de critiquer un modèle et de l'améliorer, car même si le modèle explique tout à un moment 't', rien ne garantit qu'il restera éternel et infaillible. Voilà pourquoi je mets les deux dans le même panier, même si je conviens que les modèles des sciences physiques actuels sont, par exemple, plus "solides" (selon toute vraisemblance, mais sans garantie) que les modèles économiques actuels … Infiniment plus solide même. La différence principale est la confrontation à l'expérience. Une théorie de science dure sera très rapidement démonté dans tous les sens à la recherche de la faille. A l'opposé, les sciences humaines s'immunisent à cela en se refugiant derrière la subjectivité. L'économie est dans une situation hybride, ou si on peut dire des conneries, ça finit par se savoir quand on applique les théories.
Alxandr Posté 14 janvier 2009 Signaler Posté 14 janvier 2009 Non, pas "infiniment", car si tel était le cas, cela impliquerait que les modèles des sciences "dures" ne seraient jamais brisés ou remis en cause. L'histoire des sciences nous montre le contraire. Mais nous sommes bien sûr d'accord pour les qualifier de plus "solides" que ceux des sciences dites humaines, somme je le notais. Ce qui ne change pas leur fond commun. PS : je ne suis pas un grand matheux et j'ai peut-être traduit le terme 'infiniment' de manière abusive… ou trop stricte
Pandi Posté 20 janvier 2009 Signaler Posté 20 janvier 2009 J'ai peut-être exagéré sur infiniment, mais si l'on fait le rapport de solidité entre sciences dures/sciences humaines, il est possible que cela tende vers l'infini!
Alxandr Posté 20 janvier 2009 Signaler Posté 20 janvier 2009 Pandi a dit : J'ai peut-être exagéré sur infiniment, mais si l'on fait le rapport de solidité entre sciences dures/sciences humaines, il est possible que cela tende vers l'infini! (j'adore ce débat ) En tant que sciences, les solidités respectives de chacune (sciences dures et sciences humaines) tendent vers l'infini (à force de trouver des modèles représentatifs, puis de les démentir en trouvant ensuite de meilleurs modèles, et ainsi de suite), mais la courbe de l'une est plus importante que l'autre ! PS : nous sommes bien d'accord, je chipote…
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