Les roumains sont des agoristes ?

[Adrian]

L'économie souterraine a progressé de 50 % entre 2004 et 2008 en Roumanie, son poids dans le PIB s'élevant l'année dernière à 21 %, selon un rapport du ministère des finances, cité, vendredi 6 février, par les médias locaux.

Sur les neuf premiers mois de 2008, l'économie grise a provoqué un manque à gagner à l'Etat estimé à 14 milliards d'euros, soit 11,3 % du PIB, selon ce document. Le travail au noir a représenté la partie la plus importante de l'économie souterraine, provoquant un préjudice d'environ 7 milliards d'euros. L'évasion fiscale du fait du non-paiement de la TVA a de son côté privé le budget public de 5,6 milliards d'euros.

http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/…#ens_id=1151943

C'est déjà un début.

[Serge]

Ils ne jouent pas encore dans la même cour que les Italiens.

[Jesrad]

Hmmpf. Chez les Italiens, ils paient simplement leurs taxes à plus d'un état.

[Serge]

Les Italiens sont les champions du monde de foot et de l'économie souterraine.

[aludosan]

Chèr Adrian:

Etant moi-même roumain d'origine, je voudrais savoir par quel miracle du Saint-Esprit connait-on le montant de l'économie "sous-terraine" (en Roumanie ou ailleurs), alors qu'elle est - comme son nom l'indique - non declarée dans quelque comptabilité que ce soit ? Il s'agit donc d'estimations ( et, à ma connaissance, par des méthodes assez contestables…). Je parle notamment du travail "au noir".

Que l'Etat "perde" de l'argent dans cette disposition… c'est une affaire de perspective. L'Etat (en occurence, une bande de fonctionnaires) ne "perd" rien, car rien ne lui est naturellement dû. Il a juste imposé (par oukaze, et fusil du gendarme à l'appui) qu'une partie du fruit du travail des gens lui serait dû. Si cette spoliation ne se réalise pas complétement il n'en reste pas moins qu'il est toujours gagnant, pour la part des dîmes (TVA, impôts et autres) qui lui sont effectivement payées. L'Etat n'a donc rien "perdu" mais simplement son arnaque lui rapporte moins qu'il ne l'aimerait.

Curieuse disposition des choses, dans la législation de nombreux pays:

Un type qui s'inscrit calmement aux ASSEDIC et passe son temps à ne rien faire aura droit à plein d'aides (RMI, CMU et j'en passe) et à nôtre compassion en prime. C'est une victime à plaindre. Lui faire le moindre reproche relèverait du sacrilège.

Que le même type, au lieu de vivre sur le dos de la charité publique, se mette à travailler pour gagner son pain mais en ne declarant pas son "forfait" à l'Etat (cad aux fonctionnaires): le voilà devenu un odieux travailleur "au noir", passible d'amendes, voire de prison et/ou expulsion du territoire. Surtout, comme dit l'article, il aura généré un "manque à gagner" pour la communauté.

Constatons donc l'absurdité à laquelle on aboutit: un type qui travaille génère de la "perte" alors qu'un parasite non.

Ce qui prouve à quel point Etat et société sont des notions distinctes (voire antinomiques?).

Pour ma part, je suis fort content d'apprendre que les roumains s'enrichissent autrement qu'au travers de vols, larcins ou parasitisme (dont les accusa si souvent). Quant au "perdant" - l'Etat roumain en occurence - tant mieux: ca obligera à réduire les effectifs ( espérons-le, du moins…) renvoyant donc des gens (les ex-fonctionnaires) vers l'obligation de se trouver une activité réelement utile pour la société (la vraie..).

Vive le travail au noir.