SilenT BoB Posté 27 février 2009 Signaler Posté 27 février 2009 Exit Marcel Rohner. L’Argovien, qu’UBS décrivait en juillet 2007 comme "bien préparé" pour reprendre sa direction, n’a pas résisté aux pressions dues aux pertes massives de la banque d’affaires et au scandale fiscal aux Etats-Unis.Oswald Grübel le remplace avec effet immédiat, pour un salaire annuel de 2 millions d'euros. Agé de 66 ans, l’homme qui a redressé Credit Suisse (CS) dès 2002, et qui a su, en 2006, lui éviter une débâcle sur le marché des "subprime" similaire à celle d’UBS, bénéficie d’un très solide capital de crédibilité. Dans les départements fédéraux concernés, les partis politiques et parmi les analystes, cette nomination surprise a été bien accueillie. A la bourse, l’action UBS a gagné 16,2% jeudi, à 7,88 euros. L’expérience du nouveau patron a été saluée ainsi que sa capacité à gérer les crises et à appliquer une stratégie, alors que Marcel Rohner semblait parfois flotter dans un costume trop grand pour lui. "Marcel Rohner ne dirigeait pas les opérations", estime Peter Thorne, analyste chez Helvea : "Il réagissait plutôt qu’il ne gérait. Sa responsabilité potentielle dans l’affaire fiscale aux Etats-Unis affaiblissait sa position. Grübel n’a pas ces désavantages, c’est un homme d’action, il motivera les troupes. Sa première tâche sera de trouver un règlement définitif au litige avec les Etats-Unis." DES PRESSIONS DISCRÈTES Prudents, Derek de Vries et Britta Schmidt, analystes à Bank of America, notent que "malgré cette excellente nomination, les défis d’UBS restent très importants en raison des dégâts causés tant à la gestion de fortune d’UBS qu’à sa banque d’affaires". Certains politiciens observent en privé qu’Oswald Grübel n’est pas superman pour régler d’un coup les problèmes d’UBS : perte de clients, procès, démotivation des employés. Le changement de direction soulève plusieurs questions. Le 19 février dernier, le conseiller fédéral Hans-Rudolf Merz avait suggéré que la banque devrait tirer les conséquences de ses agissements au niveau personnel. L’empressement de Doris Leuthard à "saluer la décision du conseil d’administration", le fait que le président des radicaux Fulvio Pelli n’en soit "pas surpris", plus une source proche de Hans-Rudolf Merz, convaincue qu’il y a eu "des pressions discrètes" du Conseil fédéral, suggèrent un départ forcé. De source proche de la Banque nationale, cette dernière a également travaillé dans l’ombre pour un changement de direction : "La BNS n’était pas contente de la direction. L’ancien réseau de Marcel Ospel a échoué. Ils veulent le démanteler." Le président du conseil d’administration, un juriste mis en place par Marcel Ospel, est lui aussi membre de l’"ancien régime". Plus exposé que Marcel Rohner dans l’affaire de fraude fiscale, c’est à lui que Bradley Birkenfeld, le gérant par qui le scandale fiscal est arrivé, envoyait des courriels dénonçant les pratiques américaines d’UBS. L’autorité de surveillance (Finma) l’a blanchi, mais cela ne convainc pas grand monde. "Les doutes subsistent", dit le conseiller national radical Charles Favre qui, comme un élu socialiste, ne serait "pas étonné" que Peter Kurer soit le prochain à partir. "Je reste !" déclare l’intéressé à la télévision alémanique. Au Département fédéral des finances, on estime que c’est aux actionnaires d’en décider. UN PROFIL ÉQUILIBRÉ C’est ce que les actionnaires, clients et employés attendent beaucoup de lui. Et ses qualités sont reconnues dans ce domaine. A priori, avec sa double expérience de banquier d’affaires et de chef de la banque privée Credit Suisse, il est le patron idéal, au profil équilibré, pour gérer une banque opérant dans ces deux activités. Mais lorsque l’Allemand avait redressé Credit Suisse, il l’avait fait, ironiquement, en s’inspirant du modèle de banque intégrée d’UBS, qui détruit, désormais, la valeur du groupe. La banque d’affaires américaine d’UBS n’est plus une priorité. L’architecte du modèle intégré de CS saura-t-il, en cette ère si différente, changer de recette et, s’il le faut, "dés-intégrer" UBS en séparant clairement ses activités, voire en procédant à une vente, pour la redresser ? Peter Thorne aimerait croire que "Grübel se concentrera sur la banque privée". "UBS en faillite ? Ce n’est pas impossible aujourd’hui", dit un conseiller aux Etats qui "croise les doigts pour que ça n’arrive pas". Charles Favre, "surpris en bien" par la rapidité de la décision : "J’espère que Grübel n’est pas le liquidateur d’UBS. Il y a de la substance à sauver." En réalité, si UBS avait besoin d’un liquidateur, elle n’aurait justement pas fait appel à l’un des banquiers les plus talentueux, connu pour ses capacités de restructurateur et son flair aiguisé des marchés. UNE FUSION POUR ASSURER LA VIABILITÉ À LONG TERME Selon un ancien membre du directoire de Credit Suisse, Oswald Grübel est bel et bien là pour fusionner UBS et Credit Suisse. Il évoque même la nouvelle raison sociale : Credit Union of Switzerland. Le raisonnement est simple : la viabilité d’UBS n’est pas garantie sur le long terme, au vu de l’état des marchés et du litige brûlant qui l’affecte aux Etats-Unis. Credit Suisse, resté intègre dans sa structure, peine aussi à maintenir sa capacité bénéficiaire. Pour préserver un champion national de la gestion de fortune, il faudrait combiner les deux. Le régulateur suisse ne surveillerait que cette activité de gestion. Les activités banques d’affaires seraient réduites au minimum, dans la perspective de leur vente. La banque d’affaires combinée, devenue un peu plus attrayante en incluant les opérations américaines de Credit Suisse, trouverait peut-être preneur, autorisant un retrait du marché américain. Berne pourrait donc se réserver cette possibilité d’opter pour une solution "1+1 = 1,5". En échange d’avoir aidé UBS à se sortir de son pétrin américain, Credit Suisse gagnerait, pour sa part, une activité de gestion d’UBS très attrayante, qui la hisserait, enfin, au rang de numéro un mondial. Les deux gestions de fortune combinées géreraient 1000 milliards d'euros d’avoirs privés. Toute la place financière suisse gagnerait un champion mondial de la gestion. Une activité que la Finma acceptera de surveiller, contrairement aux activités de banque d’affaires qui ont tant coûté à la Suisse. Dans ce scénario, la Commission de la concurrence bernoise exigerait des cessions d’activités dans les opérations de détail en Suisse, où l’entité fusionnée occuperait une position dominante. Des cessions d’actifs seraient organisées à PostFinance, Raiffeisen et aux banques cantonales. Ce scénario ne convainc pas tout le monde: "Ce serait la pire des choses", estime Elie Nada, responsable de Deminor, société de défense des actionnaires minoritaires. "Cela créerait de nombreux doublons et provoquerait une déperdition de valeur. Il vaudrait bien mieux couper UBS de son canard boiteux qu’est la banque d’affaires. Et, dans ce cas, une fusion avec CS ne ferait plus aucun sens." Oswald Grübel lui-même déclare au TJ alémanique que "la Suisse a besoin de deux grandes banques fortes". Par ailleurs, Brady Dougan, patron de CS, s’est toujours farouchement opposé à toute idée de fusion avec UBS. Reste qu’aujourd’hui la donne change : son ancien patron dirige la banque rivale. Myret Zaki, le Temps.ch Vers une fusion UBS et Credit Suisse Il fallait se douter que cette fusion arriverait tôt ou tard, mais il ya quelques années j'aurais plutôt misé sur l'UBS en position de force. cela va créer une banque énorme en terme d'actif, un bon point pour la Suisse et j'ai tendance à faire plus confiance au Crédit Suisse qu'à l'UBS. les dirigeants de l'UBS ont fait preuve d'un total manque de dicernement et d'une arrogance rare, il commencent à se faire éjecter et c'est très bien. l'UBS est composée en grande majorité de personnes très compétentes donc si le management est bon cela fera une super banque! Au Crédit Suisse il y a aussi de très bonne compétences et certaines sont complémentaires à celles de l'UBS.
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