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Retour sur le multiplicateur bancaire


philippulus

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En cours de rédaction d'un article sur le multiplicateur bancaire, je suis dans l'incertitude la plus totale sur la relation entre les exigences de réserve édictées par les banques centrales d'une part, et la signification des accords de Bâle II d'autre part.

J'ai bien recherché sur les forums les débats relatifs à ce sujet mais n'ai pas trouvé d'explication satisfaisante; je me permets donc d'initier un nouveau sujet sur ce thème.

J'ai aussi lu des pages et des pages sur Wikipedia et ailleurs sur le sujet dy système des réserves bancaires fractionnaires, les exigences de capitaux ou de réserve, etc… mais je n'ai pas non plus trouvé d'explication synthétique et claire sur le sujet.

Voici un extrait de l'article que je suis en train de rédiger:

Dans son réglement N° 1745/2003 (voir pièce jointe), la BCE définie dans l'Article 4 le taux de réserves à 0% pour toutes les créances, engagements et pensions d'une durée supérieure à deux ans, et à 2% pour toutes les autres exigibilités comprises dans l'assiette des réserves.

D'autre part, les normes de Bâle II définissent le ratio prudentiel entre les fonds propres des banques et leur actif net à un niveau de 8%.

Le ratio entre fonds propres et actif net peut aussi être défini par le ratio entre fonds propres et les dettes, ou pour simplifier entre le capital en action et les dépôts des clients. Il ne fait pas, si je l'interprète correctement, intervenir le multiplicateur bancaire, ou tout au moins pas sous une forme directe.

J'en déduit que les accords de Bâle II ne déterminent en rien le multiplicateur bancaire, et donc le taux de réserves, qui relèvent en fait tous deux du ressort exclusif de la banque centrale ou de l'autorité de tutelle de la banque.

Si les accords de Bâle II déterminent que plus le montant des dépôts de liquidités augmentent auprès d'une banque, plus celle-ci doit augmenter ses fonds propres, ils ne disent rien par contre sur la façon dont doit - ou peut - être employé cet argent, qui dès lors est utilisé pour générer des actifs sous forme de créances à des emprunteurs, processus qui fait intervenir le taux de réserve applicable.

Comme ce taux de réserve est de 0% pour les échéances > 2 ans et 2% en deçà de cette durée, les banques européennes ont donc la possibilité d'injecter du crédit de circulation jusqu'à obtenir un multiplicateur valant au minimum 50 (en considérant que toutes les échéances seraient < 2 ans) et jusqu'à l'infini (si toutes les échéances étaient > 2ans).

Est-ce que mon interprétation est correcte?

Posté
En cours de rédaction d'un article sur le multiplicateur bancaire, je suis dans l'incertitude la plus totale sur la relation entre les exigences de réserve édictées par les banques centrales d'une part, et la signification des accords de Bâle II d'autre part.

J'ai bien recherché sur les forums les débats relatifs à ce sujet mais n'ai pas trouvé d'explication satisfaisante; je me permets donc d'initier un nouveau sujet sur ce thème.

J'ai aussi lu des pages et des pages sur Wikipedia et ailleurs sur le sujet dy système des réserves bancaires fractionnaires, les exigences de capitaux ou de réserve, etc… mais je n'ai pas non plus trouvé d'explication synthétique et claire sur le sujet.

Voici un extrait de l'article que je suis en train de rédiger:

Dans son réglement N° 1745/2003 (voir pièce jointe), la BCE définie dans l'Article 4 le taux de réserves à 0% pour toutes les créances, engagements et pensions d'une durée supérieure à deux ans, et à 2% pour toutes les autres exigibilités comprises dans l'assiette des réserves.

D'autre part, les normes de Bâle II définissent le ratio prudentiel entre les fonds propres des banques et leur actif net à un niveau de 8%.

Le ratio entre fonds propres et actif net peut aussi être défini par le ratio entre fonds propres et les dettes, ou pour simplifier entre le capital en action et les dépôts des clients. Il ne fait pas, si je l'interprète correctement, intervenir le multiplicateur bancaire, ou tout au moins pas sous une forme directe.

J'en déduit que les accords de Bâle II ne déterminent en rien le multiplicateur bancaire, et donc le taux de réserves, qui relèvent en fait tous deux du ressort exclusif de la banque centrale ou de l'autorité de tutelle de la banque.

Si les accords de Bâle II déterminent que plus le montant des dépôts de liquidités augmentent auprès d'une banque, plus celle-ci doit augmenter ses fonds propres, ils ne disent rien par contre sur la façon dont doit - ou peut - être employé cet argent, qui dès lors est utilisé pour générer des actifs sous forme de créances à des emprunteurs, processus qui fait intervenir le taux de réserve applicable.

Comme ce taux de réserve est de 0% pour les échéances > 2 ans et 2% en deçà de cette durée, les banques européennes ont donc la possibilité d'injecter du crédit de circulation jusqu'à obtenir un multiplicateur valant au minimum 50 (en considérant que toutes les échéances seraient < 2 ans) et jusqu'à l'infini (si toutes les échéances étaient > 2ans).

Est-ce que mon interprétation est correcte?

BâleII définit un ratio entre actifs et fonds propres.

Les dépôts sont du passif dans le bilan de la banque, donc BâleII n'a pas de rapport avec les dépôts.

Posté
BâleII définit un ratio entre actifs et fonds propres.

Les dépôts sont du passif dans le bilan de la banque, donc BâleII n'a pas de rapport avec les dépôts.

A partir du moment ou actifs = capitaux propres + endettement, si quand même un peu…

Posté

Exactement, il y a justement un lien à ce sujet dans l'extrait copié ci-dessus.

Le passif est constitué par les capitaux propres et la dette, c'est-à-dire par l'argent mis à disposition de la banque.

L'argent des dépôts est considéré comme une dette de la banque vis-à-vis de ces clients, et constitue dans le cas des banques l'essentiel de la dette.

La capital est avant tout constitué par les actions mises sur le marché.

Du côté du passif: Bâle II défini ce ratio entre capital propre et dettes devant être supérieur à 8%.

Comme le capital propre est aussi équivalent à l'actif net, le ratio est aussi celui de l'actif net par rapport à la dette (l'argent apporté par les clients).

L'actif net n'est que la partie congru des actifs globaux, d'ou ma question sur la relation entre Bâle II et le taux de réserve fractionnaire.

Appraremment, je n'en vois pas !

Posté
A partir du moment ou actifs = capitaux propres + endettement, si quand même un peu…

Oui, mais l'endettement n'est pas que du dépôt.

Alors, il faudrait dire actif = capitaux propres + dépôts + dettes (bonds, commercial papers, et je suppose repos).

Posté
Exactement, il y a justement un lien à ce sujet dans l'extrait copié ci-dessus.

Le passif est constitué par les capitaux propres et la dette, c'est-à-dire par l'argent mis à disposition de la banque.

L'argent des dépôts est considéré comme une dette de la banque vis-à-vis de ces clients, et constitue dans le cas des banques l'essentiel de la dette.

La capital est avant tout constitué par les actions mises sur le marché.

Du côté du passif: Bâle II défini ce ratio entre capital propre et dettes devant être supérieur à 8%.

Comme le capital propre est aussi équivalent à l'actif net, le ratio est aussi celui de l'actif net par rapport à la dette (l'argent apporté par les clients).

L'actif net n'est que la partie congru des actifs globaux, d'ou ma question sur la relation entre Bâle II et le taux de réserve fractionnaire.

Appraremment, je n'en vois pas !

Non, la dette des banques n'est pas que du dépôt.

Un exemple, le bilan annuel 2008 de citigroup.

http://www.citigroup.com/citi/fin/data/k08…f?ieNocache=702

L'actif de citigroup est de 1938 milliards de dollars. (voir page 78)

Question passif, on a 774 milliards de dépôts, 205 milliards d'emprunts auprès de la fed (eh oui, en ce moment, la fed injecte un paquet auprès des banques), 486 milliards de dettes, 167 milliards de passif de comptes de bourse et 164 de "autres", et enfin, 142 milliards de fonds propres.

Bref, les dépôts représentent 40% du passif, donc c'est une grosse part, mais ce n'est pas tout le passif.

Posté

C'est très bien de discuter des détails du bilan, mais ça ne répond pas à ma question: quelle relation entre Bâle II et le taux de réserves?

Merci

Posté
C'est très bien de discuter des détails du bilan, mais ça ne répond pas à ma question: quelle relation entre Bâle II et le taux de réserves?

Merci

Si tu comptes parler de BâleII et du taux de réserve sans parler d'un bilan, je ne vois pas comment tu comptes aborder le sujet.

J'ai dit ma position, le rapport n'est pas direct.

Voici quelques relations :

bâleII = ratio actifs pondérés par un coefficient de risque/Tier1 capital = 4% / ratio actifs pondérés par un coefficient de risque/Tier2 capital = 8%

avec Tier 1 = fonds propres + pas mal de choses et Tier 2 = Tier 1 + encore plus de choses, notamment certaines dettes.

http://en.wikipedia.org/wiki/Tier_1_capital

actifs = passifs

passifs = dépôts + dettes + fonds propres.

taux de réserve = dépôts des clients de la banque / dépôts de la banque à la banque centrale = 2% (pour la BCE)

http://en.wikipedia.org/wiki/Reserve_ratio

Comme ce taux de réserve est de 0% pour les échéances > 2 ans et 2% en deçà de cette durée, les banques européennes ont donc la possibilité d'injecter du crédit de circulation jusqu'à obtenir un multiplicateur valant au minimum 50 (en considérant que toutes les échéances seraient < 2 ans) et jusqu'à l'infini (si toutes les échéances étaient > 2ans).

J'ajoute qu'un dépôt, c'est un engagement avec une échéance de 0, car c'est disponible à la demande. Donc la clause "échéance>2ans" ne s'applique pas aux dépôts.

Posté

Ce qui est inquiétant, c'est que les banques rattachées à la BCE ont une obligation de réserve de seulement 2% et ceci uniquement sur les dépôts inférieurs à 2 ans.

En clair, des retraits s'élevant à 2% des dépôts inférieurs à 2 ans, ou encore un % encore plus faible sur tous les types de dépôts, conduit à une faillite virtuelle des banques européennes. Comme de nombreuses personnes ont contracté des assurances ou placé dans des fonds d'investissement, il a bien du y avoir des retraits de ce niveau dans la plupart des banques.

On se demande bien pourquoi elles ont actuellement besoin de recapitalisations massives, de prêts de la part de la banque centrale et de sauvegarde de la part des gouvernements…

Posté
Ce qui est inquiétant, c'est que les banques rattachées à la BCE ont une obligation de réserve de seulement 2% et ceci uniquement sur les dépôts inférieurs à 2 ans.

En clair, des retraits s'élevant à 2% des dépôts inférieurs à 2 ans, ou encore un % encore plus faible sur tous les types de dépôts, conduit à une faillite virtuelle des banques européennes. Comme de nombreuses personnes ont contracté des assurances ou placé dans des fonds d'investissement, il a bien du y avoir des retraits de ce niveau dans la plupart des banques.

On se demande bien pourquoi elles ont actuellement besoin de recapitalisations massives, de prêts de la part de la banque centrale et de sauvegarde de la part des gouvernements…

Un "dépôt" supérieur à 2 ans, c'est un compte à terme, ce n'est pas un dépôt de monnaie, c'est un crédit que tu fais explicitement à ta banque pour une durée donnée, et elle te rend un taux d'intérêt.

Donc normal qu'il n'y a pas d'exigence de réserve vis à vis de comptes à terme de cette durée. D'ailleurs, je trouve que c'est bien long 2 ans pour considérer une distinction entre du cash et un investissement. De même, ce genre de placement ne devrait pas être couvert non plus l'assurance sur les dépôts.

à ma connaissance, les dépôts ne disparaissent pas du système bancaire par un virement. Le seul cas est le retrait pour prendre du cash sous forme de billets et pièces.

Sinon, lorsqu'une personne fait un virement vers un autre compte, que ce soit parce qu'elle achète une chose ou parce qu'elle "investit", le virement fait bien passer ce montant de monnaie scripturale du compte de la personne vers le compte du commerçant ou de l'assurance vie dont tu parles.

Dans le cas de l'assurance vie, elle va soit acheter des titres, soit prêter cette monnaie à des entreprises, donc cet argent va aller sur le compte de la contrepartie à laquelle elle a acheté des titres, ou bien de l'entreprise à qui elle a prêté, qui a son tour va payer des salaires, acheter des machines, et la monnaie va suivre.

Bien entendu, cela ira vers la banque chez qui la contrepartie a un compte en banque.

Ainsi, globalement, quand une personne achète une chose ou investit, cela ne change pas la quantité de monnaie scripturale dans le système bancaire.

Posté

justement, le fait que cet argent puisse être transféré intégralement sans exigences de réserve, implique également que s'il peut l'être une fois, il peut l'être 2, 3, 4, 100, 1000 fois, et on retombe dans la problématique du multiplicateur bancaire.

Posté
justement, le fait que cet argent puisse être transféré intégralement sans exigences de réserve, implique également que s'il peut l'être une fois, il peut l'être 2, 3, 4, 100, 1000 fois, et on retombe dans la problématique du multiplicateur bancaire.

Comme tu ne quotes pas à quelle phrase tu réponds, je dois supputer que tu réponds à mon assertion comme quoi un dépôt de maturité de 2 ans, ce n'est pas un compte de dépôt de monnaie, mais doit être considéré comme un placement, et donc logiquement non soumis aux obligations de réserves qui s'appliquent aux comptes de monnaie.

Donc non, on ne parle plus de monnaie là, mais d'un placement.

Il faut distinguer la monnaie et le crédit, même si en régime fiat, la monnaie est un crédit de maturité 0.

L'obligation de réserve, c'est pour la monnaie, pas pour les investissements. Les assurances vie n'ont pas d'obligation de réserves à la banque centrale, normal, ils ne sont pas dans le business de la monnaie, mais dans celui de l'investissement.

Et puis, je ne comprends pas ce que transférer plusieurs fois la même chose peut bien vouloir dire.

Si tu connais une banque qui te permet de transférer 100 fois le montant de ton compte, donne ton tuyau, ça pourra interresser du monde :icon_up:

Posté
Si tu connais une banque qui te permet de transférer 100 fois le montant de ton compte, donne ton tuyau, ça pourra interresser du monde :icon_up:

Ca par contre c'est l'erreur classique: en l'absence de réserves fractionnaires, la banque est obligée de conserver en coffre l'argent qui lui est confié.

Dans un système de réserves fractionnaire par contre, la banque peut reprêter une partie de l'argent qui lui est confié.

Par exemple si ce taux est de 50%, et que je confie 1000 à la banque, elle peut reprêter 500.

Si ce taux est de 2%, elle peut reprêter 980, et si ce taux est de 0%, elle peut reprêter 1000.

La banque ne peut donc pas multiplier les liquidités qui lui sont confiées, mais remet en circulation une fraction de ce montant, fraction qui peut être au maximum 100%.

Lorsqu'elle reprête 100% à un emprunteur, qui effectue un achat, le vendeur qui reçoit ce montant va généralement le placer à nouveau, et la banque récipiendaire faire un nouveau crédit pour 100% de ce montant, d'ou la multiplication en théorie à l'infini de la monnaie sous forme de crédit de circulation (terme inventé par Mises) défini par le multiplicateur bancaire, qui est l'inverse des exigences de réserve.

100% => 1

50% => 2

10% => 10

2% => 50

0% => oO

Posté

En rédigeant ce dernier message, je viens de comprendre une chose capitale.

De la même manière qu'une banque peut reprêter les montant qu'on lui confie, les montants qu'on lui confie sont majoritairement issue du même système de circulation.

Pour cette raison, l'actif et le passif d'une banque gonfle (à l'origine, puisque désormais ils se dégonflent) en cadence.

Ca rentre d'un côté, ça ressort de l'autre, donc le passif gonfle, et l'actif gonfle avec lui, d'où le bilan en apparence équilibré des banques quand tout va bien, jusqu'à ce que…

Posté
Ca par contre c'est l'erreur classique: en l'absence de réserves fractionnaires, la banque est obligée de conserver en coffre l'argent qui lui est confié.

Dans un système de réserves fractionnaire par contre, la banque peut reprêter une partie de l'argent qui lui est confié.

Par exemple si ce taux est de 50%, et que je confie 1000 à la banque, elle peut reprêter 500.

Si ce taux est de 2%, elle peut reprêter 980, et si ce taux est de 0%, elle peut reprêter 1000.

La banque ne peut donc pas multiplier les liquidités qui lui sont confiées, mais remet en circulation une fraction de ce montant, fraction qui peut être au maximum 100%.

Lorsqu'elle reprête 100% à un emprunteur, qui effectue un achat, le vendeur qui reçoit ce montant va généralement le placer à nouveau, et la banque récipiendaire faire un nouveau crédit pour 100% de ce montant, d'ou la multiplication en théorie à l'infini de la monnaie sous forme de crédit de circulation (terme inventé par Mises) défini par le multiplicateur bancaire, qui est l'inverse des exigences de réserve.

100% => 1

50% => 2

10% => 10

2% => 50

0% => oO

Je connais tout cela.

Mais légalement, en réserve fractionnaire, telle qu'elle existe aujourd'hui, tu n'es pas propriétaire de la monnaie qui est "inscrit" sur ton compte, tu n'as qu'une créance sur de la monnaie de base (la monnaie des banques sur leur compte à la BC), et que tu ne peux avoir que sous forme de billets et pièces.

Posté

EUREKA !

Si donc

- l'actif et le passif augmentent de concert, parce que l'actif augmente avec les dépôts des clients et que le passif augmente avec les crédits aux emprunteurs.

- la dette est essentiellement constituée des dépôts des clients (en dehors de l'intervention des banques centrales) dans la mesure ou des exigences de réserves fractionnaires très faibles induisent un crédit de circulation en forte progression et rabattent donc vers la banque des quantités importantes de crédit circulant.

- le passif est essentiellement constitué par les créances pour la même raison…

Alors la part des autres constituants du bilan devient négligeable, et l'on a : DETTE ~ CREANCES

Comme Bâle II défini que CAPITAL PROPRE / (DETTE + RESERVES) > 8%, on doit aussi avoir avec une bonne approximation CAPITAL PROPRE / CREANCES > 8%

Lorsque le taux de réserve tend vers 0, le ratio CAPITAL PROPRE / (DETTE + RESERVES) tend vers CAPITAL PROPRE / DETTE.

Si une banque devait respecter un taux de réserve arbitrairement choisi de 10%, et que les règles changent, autorisant la banque à n'avoir que 2% de réserves, le ratio CAPITAL PROPRE sur dette initialement de 8% est divisé par quasiment 5 pour tomber à 1,6% dès que la banque optimise son crédit de circulation.

Ceci à moins bien entendu qu'en même temps que la banque développe le crédit, elle voit sa valorisation boursière exploser: si cela est le cas, dès que le marché des actions se retourne, ou que les actifs minoritaires de la banque (par exemple les placements en actifs liquides ou les emprunts de la banque) perdent de la valeur, le bilan se dégrade, et les normes de Bâle ne sont à nouveau pas respectées.

REPONSE A MA QUESTION DE DEPART:

Un multiplicateur bancaire qui tend vers 0 conduit automatiquement au non-respect des normes de Bâle II par un accroissement toujours plus important et plus rapide du crédit de circulation. Le capital propre ne pouvant pas tenir ce même rythme effréné.

Cela vous parait-il cohérent?

Posté

Je crois que je tiens le bon bout.

Avec ces éléments, et des explications sommaires sur la feuille de bilan d'une banque, je vais être en mesure de pondre un article solide sur le multiplicateur bancaire.

La conclusion que je présente ci-dessus est précisément ce qui avait été fait avec 5 banques US privilégiées, qui ont désormais toute le ventre en l'air.

http://bigpicture.typepad.com/comments/200…atory-exem.html

the events of the past year are not a mere accident, but are the results of a conscious and willful SEC decision to allow these firms to legally violate existing net capital rules that, in the past 30 years, had limited broker dealers debt-to-net capital ratio to 12-to-1
.

Comme les banques françaises ont toutes un levier supérieur à 20 et jusqu'à 38 pour la Caisse d'Epargne (selon JP Chevallier sur son blog), cela veut dire qu'elles vont toutes agoniser.

Posté
BâleII définit un ratio entre actifs et fonds propres.

Les dépôts sont du passif dans le bilan de la banque, donc BâleII n'a pas de rapport avec les dépôts.

Par contre ceci n'est pas correct, c'est le rapport entre dettes et fonds propres, qui sont tous deux inscrits au passif du bilan (l'argent qui est reçu par la banque).

Posté
Un "dépôt" supérieur à 2 ans, c'est un compte à terme, ce n'est pas un dépôt de monnaie, c'est un crédit que tu fais explicitement à ta banque pour une durée donnée, et elle te rend un taux d'intérêt.

Donc normal qu'il n'y a pas d'exigence de réserve vis à vis de comptes à terme de cette durée. D'ailleurs, je trouve que c'est bien long 2 ans pour considérer une distinction entre du cash et un investissement. De même, ce genre de placement ne devrait pas être couvert non plus l'assurance sur les dépôts.

Les dépôts à terme sont en principe des placements en bons du trésor.

La banque est donc censée détenir ces bons dans son passif, et en général une banque qui reçoit un dépôt pour une échéance déterminée achète des bons pour une échéance plus longue, qui offrent généralement un rendement plus élevé.

C'est ainsi que les banques sont censées rentabiliser ces placements.

La question est réellement de savoir ce que la banque fait en pratique de dépôts sur les comptes à terme.

Sont-ils réellement employés pour l'achat de bons ?

Oou bien cet argent est-il redistribué allègrement dans le but de réaliser un profit supérieur à la différence entre le rendement des bons et le rendement du placement sur le compte à terme, notamment lorsque ce différentiel est pratiquement nul, voir négatif.

Lorsque les taux courts dépassent les taux longs, comme cela s'est produit en 2007, on sait que c'est généralement le prémisse d'une crise grave.

Posté

Selon cette description, les placements à terme font partie des fonds propres complémentaires et surcomplémentaires, et par conséquent sont du capital propre.

La prendrait donc en compte que le montant des dépôts à vue.

Pour simplifier, Bâle II impliquerait donc que : Dépôts à vue / Capital propre (dont dépots) à terme > 8%.

Cette interprétation est-elle correcte?

Si oui, le crédit de circulation n'impliquerait donc que les dépôts à vue, si et seulement si l'argent confié par les clients pour des dépôts à terme est bien employé à cet usage. J'ai quand même un gros doute sur cette dernière possibilité.

…je progresse, je progresse, mais ce n'est pas simple !

Posté
Selon cette description, les placements à terme font partie des fonds propres complémentaires et surcomplémentaires, et par conséquent sont du capital propre.

La prendrait donc en compte que le montant des dépôts à vue.

Pour simplifier, Bâle II impliquerait donc que : Dépôts à vue / Capital propre (dont dépots) à terme > 8%.

Cette interprétation est-elle correcte?

Si oui, le crédit de circulation n'impliquerait donc que les dépôts à vue, si et seulement si l'argent confié par les clients pour des dépôts à terme est bien employé à cet usage. J'ai quand même un gros doute sur cette dernière possibilité.

…je progresse, je progresse, mais ce n'est pas simple !

Indique la phrase qui dit que les placements à terme sont du fond propre (je suppose que tu veux dire capital Tier1 ou Tier 2) vis à vis de BâleII, je ne vois pas cela dans le texte que tu indiques.

à ma connaissance, dans les fonds propres complémentaires, je suppose qu'il s'agit de Tier1, on trouve les preferred shares, et dans le Tier2, on y trouve de la dette subordonnée, sous forme d'obligations. En plus, le complémentaire/surcomplémentaire n'est pris en compte que pour 100% de la valeur des fonds propres, alors, on ne peut pas mettre toutes les dettes là dedans. Petite parenthèse, notez l'absurdité de la norme qui dit que le capital est composé de dettes.

Sinon, je comprends pas comment tu remets sur le tapis que actifs = passif = dépôts à vue, alors que j'ai déjà indiqué ici que le passif ce n'est pas que les dépôts à vue.

Posté
Les dépôts à terme sont en principe des placements en bons du trésor.

La banque est donc censée détenir ces bons dans son passif, et en général une banque qui reçoit un dépôt pour une échéance déterminée achète des bons pour une échéance plus longue, qui offrent généralement un rendement plus élevé.

C'est ainsi que les banques sont censées rentabiliser ces placements.

La question est réellement de savoir ce que la banque fait en pratique de dépôts sur les comptes à terme.

Sont-ils réellement employés pour l'achat de bons ?

Oou bien cet argent est-il redistribué allègrement dans le but de réaliser un profit supérieur à la différence entre le rendement des bons et le rendement du placement sur le compte à terme, notamment lorsque ce différentiel est pratiquement nul, voir négatif.

Lorsque les taux courts dépassent les taux longs, comme cela s'est produit en 2007, on sait que c'est généralement le prémisse d'une crise grave.

Les dépôts à terme sont des prêts des clients de la banque à la banque.

Si les comptes à terme devenait des bons du trésor, quel intérêt de passer par une banque pour faire cela ?

Les gens peuvent prendre des sicavs obligataires, si ils veulent avoir des bons du trésor.

La banque utilise cet argent pour ses besoins de trésorerie. Même si le business d'une banque est de faire de la transformation de maturité, dans une certaines mesure, elle doit essayer de matcher ses actifs avec ses passifs. Et le compte à terme sert à cela. C'est sans doute l'emprunt le moins cher qu'elle peut obtenir.

Posté
Par contre ceci n'est pas correct, c'est le rapport entre dettes et fonds propres, qui sont tous deux inscrits au passif du bilan (l'argent qui est reçu par la banque).

ah bah voilà notre point d'incompréhension.

Press release de la BIS au sujet de la publication de l'accord de BâleII.

http://www.bis.org/publ/bcbs107.htm

The Committee is also retaining key elements of the 1988 capital adequacy framework, including the general requirement for banks to hold total capital equivalent to at least 8% of their risk-weighted assets;

Et sinon wikipedia

http://en.wikipedia.org/wiki/Regulatory_capital

The capital ratio is the percentage of a bank's capital to its risk-weighted assets.
Je crois que je tiens le bon bout.

Avec ces éléments, et des explications sommaires sur la feuille de bilan d'une banque, je vais être en mesure de pondre un article solide sur le multiplicateur bancaire.

La conclusion que je présente ci-dessus est précisément ce qui avait été fait avec 5 banques US privilégiées, qui ont désormais toute le ventre en l'air.

http://bigpicture.typepad.com/comments/200…atory-exem.html

.

Comme les banques françaises ont toutes un levier supérieur à 20 et jusqu'à 38 pour la Caisse d'Epargne (selon JP Chevallier sur son blog), cela veut dire qu'elles vont toutes agoniser.

La SEC ne s'occupe pas directement des banques. Elle réglemente leur branche 'broker-dealer'. leur branche courtier en bourse.

Il y a une norme de capital ratio aussi pour les courtiers en bourse, mais ce n'est pas la même chose que celui pour les banques de dépôt.

Posté
Indique la phrase qui dit que les placements à terme sont du fond propre (je suppose que tu veux dire capital Tier1 ou Tier 2) vis à vis de BâleII, je ne vois pas cela dans le texte que tu indiques.

C'est dans le tableau du paragraphe:

<h2 class="header2" align="left">Définition des fonds propres réglementaires </h2>

Le dispositif intègre dans les fonds propres les éléments du bilan suivants. Ne sont cités que les éléments les plus significatifs, pour une liste exhaustive se reporter aux documents cités en annexe.

fonds_propres.gif

Posté
C'est dans le tableau du paragraphe:

<h2 class="header2" align="left">Définition des fonds propres réglementaires </h2>

Le dispositif intègre dans les fonds propres les éléments du bilan suivants. Ne sont cités que les éléments les plus significatifs, pour une liste exhaustive se reporter aux documents cités en annexe.

fonds_propres.gif

Oui, justement, je ne vois pas "dépôt à vue".

on parle de titres hybrides ou de dettes subordonnées, ça ne concerne pas les dépôts ça.

Posté
Oui, justement, je ne vois pas "dépôt à vue".

on parle de titres hybrides ou de dettes subordonnées, ça ne concerne pas les dépôts ça.

Je parle de la dette de durée > à 5 ans dans les Fonds propres complémentaires et de la dette de durée > à 2 ans dans les Fonds propres surcomplémentaires?

Ce ne sont pas des dépôts à vu, mais des dépôts à terme me semble-t-il, qui sont inscrits au capital propre.

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