RedGhost Posté 9 mars 2009 Signaler Posté 9 mars 2009 Mieux que les brevets, l'économie de marché encourage l'innovation, 06 Mars 2009Une équipe de chercheurs en neurofinance de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et du California Institute of Technology (Caltech) a démontré que les capacités d’invention et la créativité intellectuelle sont davantage stimulées dans un système fonctionnant sur les principes du libre-échange. En matière de créativité intellectuelle, l’économie de marché est une source de motivation plus importante que le système des brevets. C’est ce que révèle un article du journal «Science» de cette semaine, qui présente les travaux d’une équipe internationale de chercheurs dirigée par Peter Bossaerts, professeur au Swiss Finance Institute de l’EPFL et au Caltech, comprenant également Debrah Meloso, de l’Université Bocconi, à Milan, et Jernej Copic, de l’Université de Californie, à Los Angeles. Ces scientifiques ont mené une série d’expériences dans le but d’identifier comment le système des brevets, où prévaut encore le principe du détenteur unique encaissant les dividendes, et celui du marché, où les inventeurs peuvent acheter et vendre des parts des composants essentiels de leurs découvertes, influencent la capacité d’une personne à inventer et résoudre des problèmes d’ordre intellectuel. Depuis plus de cent ans, le brevet est considéré comme la meilleure manière de protéger et d’encourager la découverte intellectuelle. «Le problème, explique Peter Bossaerts, est que dans ce système, il n’y a qu’un gagnant qui encaisse la totalité du prix, les suivants repartant toujours les mains vides. Pour que ça fonctionne, il faut qu’un nombre important de personnes pensent être les meilleures.» En réalité, ajoute le spécialiste en ingénierie financière, très peu de gens s’imaginent être les seuls à pouvoir résoudre un problème, la majorité assumant plutôt que quelqu’un d’autre va les devancer dans la course. Différents problèmes ont été soumis à des personnes volontaires. Certains utilisaient le modèle du système traditionnel des brevets, avec une récompense offerte au premier qui trouvait la solution. D’autres étaient conçus selon des principes d’un régime de libre-échange, les participants ayant la possibilité d’obtenir des gains en achetant et vendant des parts. Si, dans le système «marché», aucun membre du groupe n’a remporté la totalité de la récompense en jeu, plusieurs ont pu en tirer un avantage financier, même si ils n’avaient trouvé qu’une solution secondaire ou partielle au problème posé. Résultat: un plus grand nombre de personnes essayaient de nouvelles idées chaque fois que le jeu était relancé, engendrant ainsi davantage de collaborations et menant plus rapidement à la solution du problème global. Gagner dans le système groupe «brevets», en revanche, nécessitait de trouver la bonne solution en premier, ce qui enlevait à une large majorité des participants la motivation d’essayer de résoudre le problème. «Dans un cas, une femme a gagné deux fois d’affilée, alors que les autres n’avaient rien, raconte Peter Bossaerts. Ces derniers ont tout simplement abandonné l’idée de tenter leur chance…» Comment ces forces fonctionnent-elles dans le monde réel? Peter Bossaerts prend le cas d’un chercheur travaillant sur une nouvelle sorte de catalyseur pour pile à combustible. «Si ce scientifique est persuadé, par exemple, que c’est le platine qui est la voie à suivre, il va investir sur le marché à terme de ce métal, sachant qu’une fois que son invention sera rendue publique, ses composants vont prendre de la valeur.» Si cette invention n’est pas brevetée, d’autres personnes pourront également l’utiliser. Mais l’inventeur initial en tirera tout-de-même avantage, car il aura pu acheter des parts de ce métal alors que les prix étaient au plus bas. «Dans le système de marché, le premier garde toujours un avantage, explique Peter Bossaerts. Mais il laisse également une chance au second et au troisième de bénéficier aussi de son travail.» Le professeur sait que, même si elles sont basées sur des données solides, ses idées sont discutées. «Les gens protègent leurs brevets et le système qui va avec», dit-il. Selon lui, les résultats des études menées par son équipe devraient au contraire être perçus comme rassurants: «Protéger la propriété intellectuelle n’est pas la seule option. Tant que vous avez une économie de marché qui fonctionne, il existe d’autres manières de bénéficier de ses propres efforts. Même si on abolit toutes les lois concernant les brevets, les gens vont continuer d’innover.» http://actualites.epfl.ch/presseinfo-com?id=706 Quelque chose qui fait plaisir à entendre.
JackieV Posté 9 mars 2009 Signaler Posté 9 mars 2009 C'est étonnant, car justement je pensais au système de brevet il y a quelques jours, et je me demandais si ses effets n'étaient pas économiquement néfastes, en raison de l'inégal accès à la technologie que ce système impliques et ses conséquences en terme de développement (pour les PED), de prix à la consommation (en raison des monopoles temporaires) et de désincitation à l'amélioration des procédés existants…
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