alex6 Posté 26 mars 2009 Signaler Posté 26 mars 2009 N'ayant pas lu tous les sujets, j'espere ne pas faire redondance avec cette question. Selon les republicains s'opposant au plan de relance Obama, les pertes enormes des divers secteurs bancaires ne seraient que la consequence des nouvelles normes comptables imposees aux banques, faisant exploser la difference entre leurs fonds propres (ayant diminues a la suite des restrictions sur les credits dues a la crise de confiance) et l'evaluation des risques de leur placement (les credits lies au subprime en gros dont les risques etaient sous-evalues) En gros, la realite de la gravite de la crise aurait ete fortement exageree puisque les banques apparaissent beaucoup plus endettees qu'elles ne le seraient en realite, creant une panique injustifiee. Est-ce que l'on peut raisonnablement blamer ce changement de reglementation comptable d'etre une cause supplementaire ayant entrainee la crise de confiance dans laquelle nous nous trouvons?
vincponcet Posté 26 mars 2009 Signaler Posté 26 mars 2009 alex6 a dit : N'ayant pas lu tous les sujets, j'espere ne pas faire redondance avec cette question.Selon les republicains s'opposant au plan de relance Obama, les pertes enormes des divers secteurs bancaires ne seraient que la consequence des nouvelles normes comptables imposees aux banques, faisant exploser la difference entre leurs fonds propres (ayant diminues a la suite des restrictions sur les credits dues a la crise de confiance) et l'evaluation des risques de leur placement (les credits lies au subprime en gros dont les risques etaient sous-evalues) En gros, la realite de la gravite de la crise aurait ete fortement exageree puisque les banques apparaissent beaucoup plus endettees qu'elles ne le seraient en realite, creant une panique injustifiee. Est-ce que l'on peut raisonnablement blamer ce changement de reglementation comptable d'etre une cause supplementaire ayant entrainee la crise de confiance dans laquelle nous nous trouvons? mark-to-market était déjà en application pour les banques US, la "nouvelle" réglementation FASB 115 de 93 a simplement précisé certains points. l'argument ne tient pas, parce qu'en régime à coûts historiques (comme en France, avant IFRS en 2005), si tu as des créances, tu dois provisionner les pertes. La différence avec un M2M est qu'en régime à coûts historiques, tu évalues les provisions pour pertes, alors qu'en M2M, prenant en compte le prix de marché des créances (si elles existent sur le marché), tu dois prendre donc la valorisation de marché des pertes prévisionnelles. Mais il ne faut pas non plus oublier que la norme prévoit que si le marché est peu liquide (concept laissé à l'appréciation de l'entreprise, de l'auditeur et du réglateur), elle peut retourner sur une valorisation de type coûts historiques+provision pour pertes selon modèle de défaut. La vraie dimension pro-cyclique est dans BâleII, pas dans M2M. C'est bâleII qui oblige à vendre des actifs ou faire des augmentations de capital si le ratio tombe en dessous du seuil réglementaire. Même en coûts historiques, avec des taux de défauts sur créances qui grimpe, les banques auraient du vendre des actifs ou faire des augmentations de capital. La différence avec M2M, c'est que ça va plus vite. Parce qu'en modèle de provision pour perte, on fait cela au trimestre, voire à l'année. Alors qu'en M2M, la valorisation est temps-réel. Bref, blâmer M2M, c'est plutôt blâmer le docteur qui te dit que tu es malade.
alex6 Posté 26 mars 2009 Auteur Signaler Posté 26 mars 2009 vincponcet a dit : Alors qu'en M2M, la valorisation est temps-réel. Merci d'avoir mis les termes corrects sur mes mots. Est-ce que ca n'est pas justement cette obligation du temps-reel qui est un non-sens, car etant purement arbitraire, et qui a pousse aux montages financiers type titrisation appliques aux creances a haut risque, visant a refiler la gestion du risque hors du "temps reel"?
vincponcet Posté 26 mars 2009 Signaler Posté 26 mars 2009 alex6 a dit : Merci d'avoir mis les termes corrects sur mes mots.Est-ce que ca n'est pas justement cette obligation du temps-reel qui est un non-sens, car etant purement arbitraire, et qui a pousse aux montages financiers type titrisation appliques aux creances a haut risque, visant a refiler la gestion du risque hors du "temps reel"? Si les banques avaient gardé des créances originelle non titrisées, alors il n'y aurait pas de marché de référence pour en déterminer un "prix" de marché, car il n'existe pas de marché de créances, mais seulement de titres de dettes, donc les banques ne seraient pas impactées par un mark-to-market sur ces créances. Donc le mark-to-market ne peut pas pousser à titriser, vu que c'est justement le contraire, un titre peut être mark-to-marketé, mais pas une créance originelle. Par contre, il y a quand même un effet indirect. Car si une créance originelle n'est pas mark-to-marketée (Level1 de FAS 157 : http://en.wikipedia.org/wiki/Fair_value), elle peut être mark-to-observable (level 2, en rapport à des prix de marché de titres de créances ayant des caractéristiques proches des créances originelles dans les actifs de la banque. J'ajoute aussi que la norme FAS 115 (de 1993) prévoit que si la banque prévoit de garder le titre jusqu'à maturité, il peut le comptabiliser en "hold-to-maturity" et ne plus être soumis à mark-to-market.
alex6 Posté 26 mars 2009 Auteur Signaler Posté 26 mars 2009 Donc les pertes sont bien des pertes reelles et non le resultat d'un jeu d'ecriture, c'est ca? Parcequ'il me semble que les defauts de prets, meme sur le secteur subprime, n'est pas suffisamment important pour justifier de tels niveaux de dette. Je rajouterais que dans le cas des Etats-unis, il faudrait deduire des pertes la valeur, meme diminuante, des biens immobiliers recuperes par les banques, reduisant l'impact des pertes a mon sens.
vincponcet Posté 26 mars 2009 Signaler Posté 26 mars 2009 alex6 a dit : Donc les pertes sont bien des pertes reelles et non le resultat d'un jeu d'ecriture, c'est ca?Parcequ'il me semble que les defauts de prets, meme sur le secteur subprime, n'est pas suffisamment important pour justifier de tels niveaux de dette. Je rajouterais que dans le cas des Etats-unis, il faudrait deduire des pertes la valeur, meme diminuante, des biens immobiliers recuperes par les banques, reduisant l'impact des pertes a mon sens. Non, il ne s'agit pas de pertes réelles à ce jour, mais de provision pour pertes qui devraient arriver selon toute vraisemblance, avec les taux de défauts qui explosent. à un moment t, tu as des gens qui remboursent leurs prêts, des gens qui sont en retard de paiement léger (<1mois), d'autres long (1-3 mois), et d'autres dont il est clair qu'ils ne vont plus payer. Il faut donc provisionner ces défauts à venir. De même, en cas de défaut, la banque récupère le bien, mais dans le contexte actuel, elle ne peut pas savoir précisément combien elle va pouvoir vendre le bien, de même, elle peut se dire que le vendre ajd est impossible, et donc considérera le vendre dans X années, à un prix qu'elle estime. Le prix de la garantie est un facteur important de la qualité de la créance, qui est pris en compte, mais dans le contexte actuel, dire quel est le prix d'un logement est bien difficile, on trouve dans des quartiers sinistrés des mises en vente de maison à <1000$ ! En coûts historiques, cela se faisait au jugement de la banque. En mark-to-market, si la banque a des créances sous forme titrisée, il existe vraisemblablement des créances titrisées équivalentes ou des indices de créances titrisées équivalentes, et ont donc un prix de marché, qui intègre les prévisions de défaut, cette estimation de défauts devient donc une estimation par un processus de marché.
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