free jazz Posté 28 mars 2009 Signaler Posté 28 mars 2009 L'affiche de campagne du FN pour les européennes me paraît un modèle du genre, d'une efficacité redoutable. Chapeau les artistes, je salue l'audace de chatouiller ainsi la statue de la gauche républicaine et idolâtre, en leur renvoyant l'image de leur propre fumier idéologique. Voilà un rappel nécessaire sur Jaurès : nationaliste, anti-dreyfusard, défenseur acharné de la colonisation et de la mission civilisatrice de l'homme blanc. L'affiche rend fous les socialauds, c'est bon de les voir sauter comme des cabris dans un de ces élans d'indignation hypocrite que les agités de la gauche moralisatrice affectionnent pour se tenir chaud. (badurl) http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=53658 (badurl)
h16 Posté 28 mars 2009 Signaler Posté 28 mars 2009 Excellent. Superbe. Si je ne trouvais pas le vote totalement con, je voterais pour eux rien que pour foutre la m.rd.
free jazz Posté 28 mars 2009 Auteur Signaler Posté 28 mars 2009 La palme du comique revient sans surprise à un récidiviste, Georges Frêche, baron rouge raciste et amateur d'art monumental au point d'édifier des statues de Lénine et Mao dans son fief. Georges Frêche s’est lui aussi indigné contre cette provocation. « Cette affiche est une injure à l’homme d’Etat que fut Jaurès, une injure à ses idéaux d’égalité et de fraternité ô combien toujours d’actualité aujourd’hui » déclarait-il à l’AFP ce jeudi. Or parmi les perles tirées du recueil de citations du sanguin président de la région Languedoc-Roussillon, on trouve dans un best of du même site une illustration éclairante de la théorie des choix publics , toute en dérapage contrôlé, qui constitue un aveu remarquable des méthodes putassières du politicard indigné. A encadrer : La politique c'est une affaire de tripes, c'est pas une affaire de tête, c'est pour ça que moi quand je fais une campagne, je ne la fais jamais pour les gens intelligents. Des gens intelligents, il y en a 5 à 6 %, il y en a 3 % avec moi et 3 % contre, je change rien du tout. Donc je fais campagne auprès des cons et là je ramasse des voix en masse. (…) Les cons sont majoritaires, et moi j’ai toujours été élu par une majorité de cons et ça continue parce que je sais comment les "engraner", "j’engrane" les cons avec ma bonne tête, je raconte des histoires de cul, etc… ça un succès de fou. Ils disent, merde, il est marrant, c'est un intellectuel mais il est comme nous, quand les gens disent "il est comme nous" , c'est gagné, ils votent pour vous. (Georges Frêche) (badurl) http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=51982 (badurl) édit : ça mérite même une signature
Randian shithead Posté 28 mars 2009 Signaler Posté 28 mars 2009 Purée, avant de lire le texte, j'étais sûr que c'était un coup d'un liborgien ou de LC !
Fëanor Posté 28 mars 2009 Signaler Posté 28 mars 2009 (badurl) http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=51982 (badurl) C'est le type le plus vulgaire et le plus abjecte que j'ai lu. Mais je vois d'ici ses partisans dire : "oui mais lui au moins il dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas !"
free jazz Posté 28 mars 2009 Auteur Signaler Posté 28 mars 2009 Mais je vois d'ici ses partisans dire : "oui mais lui au moins il dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas !" Pas que ses partisans; Frêche est exceptionnel parcequ'il montre la loi du milieu politicien, il expose au grand jour ses pratiques crapuleuses (flatter la populace, diviser pour mieux régner, duper, tromper, voler etc), en dévoile sa vraie nature (celle d'un syndicat de malfaiteurs); il brise l'omerta qui est la règle du vernis politiquement correct requis pour faire partie de l'Etablissement. Bref il livre les secrets de famille et du clan; à cause de cela s'expose à la vendetta du milieu qui s'applique à celui qui enfreint le code : "y songer toujours, n'en parler jamais." Mais Frêche se fout des représailles, il se sait intouchable ou presque dans son fief, tient sa région et ses troupes tel un Enver Hodja du Languedoc, et chacune de ses pensées esclavagistes sont du miel pour les chercheurs de vérité.
john_ross Posté 28 mars 2009 Signaler Posté 28 mars 2009 Frêche en intégralité. http://www.perpignan-toutvabien.com/post/2…s-voix-en-masse Mais ça leur fait plaisir. Moi je men fous, je parle l’occitan, parce que ma grand-mère parlait occitan, mais je le parle pas, parce que j’ai peur qu’on pense que je parle patois, donc, en plus bêtement, on m’a pas appris l’anglais, alors moi je parle le latin, le grec, l’allemand, l’italien je suis donc un demeuré, parce que ça sert à rien. Aujourd’hui faut parler anglais, ça prouve rien du tout, ça prouve pas qu’on est intelligent, mais ça prouve qu’on peut communiquer avec les trois quart de la planète. Apprenez l’anglais, mais surtout pas avec les profs d’anglais de Montpellier et de France, qui sont parmi les plus mauvais du monde. Les 4/5èmes des profs d’anglais parlent l’anglais comme une vache espagnole. Non, vous apprenez l’anglais, si vous êtes une fille, vous baisez avec un mec, si vous êtes un garçon, vous baisez avec des anglaises, et là vous apprenez vite, rien de tel que la communication orale.
Ash Posté 28 mars 2009 Signaler Posté 28 mars 2009 rien de tel que la communication orale. Ça ou autre chose.
POE Posté 28 mars 2009 Signaler Posté 28 mars 2009 Sa vraie nature…un homme politique cherche à sa faire élire, c'est un scoop ? Un commercial cherche à vendre son produit. Je ne vois pas ce qu'il y a de particulièrement crapuleux.
Invité jabial Posté 29 mars 2009 Signaler Posté 29 mars 2009 Voilà un rappel nécessaire sur Jaurès : nationaliste, anti-dreyfusard, défenseur acharné de la colonisation et de la mission civilisatrice de l'homme blanc. +1000 Jaurès aurait voté Le Pen, non pas parce que Le Pen c'est bien, mais parce que Jaurès c'est de la merde.
jubal Posté 29 mars 2009 Signaler Posté 29 mars 2009 C'est le type le plus vulgaire et le plus abjecte que j'ai lu.Mais je vois d'ici ses partisans dire : "oui mais lui au moins il dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas !" Freche est fantastique, il en faudrait beaucoup plus des comme lui. Des morceaux de franchise comme ca chez un politicien, c'est du jamais vu.
h16 Posté 29 mars 2009 Signaler Posté 29 mars 2009 Je ne vois pas ce qu'il y a de particulièrement crapuleux. Remarque qui correspond très bien à ton profil.
Ixnay Posté 29 mars 2009 Signaler Posté 29 mars 2009 Est-ce que je me fais une mauvaise idée de Jaurès ? Pour moi, il se disait marxiste tout en restant très attaché à certaines idées libérales (un socialisme moderé). Je le vois en fait plutôt anti-nationaliste et dreyfusard. Anti-militariste/pacifiste, il a toujours été opposé à l'extrême droite (il s'est fait d'ailleurs assassiné par un nationaliste). Théoriquement, il est dans le camp socialiste aux antipodes du "national-socialisme" qu'incarne le FN. «Le premier des droits de l'homme c'est la liberté individuelle, la liberté de la propriété, la liberté de la pensée, la liberté du travail.» (citation de Jaurès)
xxc Posté 29 mars 2009 Signaler Posté 29 mars 2009 L'affiche est peut-être astucieuse d'un point de vue électoraliste, mais Jaurès vivait il y a un siècle et son positionnement s'ancrait dans une époque et un contexte qui ne sont pas les nôtres. Entre Jaurès et nous, il y a l'effroyable XXe siècle, ce n'est pas un point de détail. Ça n'a guère de sens de dire qu'aujourd'hui il ferait ceci ou cela, c'est totalement vain. Aussi, l'affiche montre d'abord l'absence de perspective historique et l'inculture de ses auteurs. Tant qu'on y est, on peut se demander aussi si Saint-Louis ou Gengis Khan voteraient Bayrou ou Besancenot.
John Loque Posté 29 mars 2009 Signaler Posté 29 mars 2009 Qui Sarkozy s'amusait-il à citer pendant la campagne de 2007 ? A qui Sarkozy a-t-il "pris" des électeurs ?
Randian shithead Posté 29 mars 2009 Signaler Posté 29 mars 2009 Freche est fantastique, il en faudrait beaucoup plus des comme lui.Des morceaux de franchise comme ca chez un politicien, c'est du jamais vu. C'est clair, s'il monte à l'Élysée, on a une anarcapie en deux ans maximum.
Ash Posté 29 mars 2009 Signaler Posté 29 mars 2009 Freche est fantastique, il en faudrait beaucoup plus des comme lui.Des morceaux de franchise comme ca chez un politicien, c'est du jamais vu. Il en est fier, c'est donc tout sauf de la franchise. C'est bel et bien une crapule.
john_ross Posté 29 mars 2009 Signaler Posté 29 mars 2009 L'affiche est peut-être astucieuse d'un point de vue électoraliste, mais Jaurès vivait il y a un siècle et son positionnement s'ancrait dans une époque et un contexte qui ne sont pas les nôtres. Entre Jaurès et nous, il y a l'effroyable XXe siècle, ce n'est pas un point de détail.Ça n'a guère de sens de dire qu'aujourd'hui il ferait ceci ou cela, c'est totalement vain. Aussi, l'affiche montre d'abord l'absence de perspective historique et l'inculture de ses auteurs. Tant qu'on y est, on peut se demander aussi si Saint-Louis ou Gengis Khan voteraient Bayrou ou Besancenot. Donc avant la Shoah on pouvait être antisémite mais après on peut plus? On pouvait être pour la colonisation et maintenant on ne peut plus?
xxc Posté 29 mars 2009 Signaler Posté 29 mars 2009 Donc avant la Shoah on pouvait être antisémite mais après on peut plus?On pouvait être pour la colonisation et maintenant on ne peut plus? Si. Mais ça n'a pas le même sens avant et après. Mettre tout à plat et faire fi de l'histoire est un jeu intellectuel gratuit et vain, sauf à vouloir afficher sa bêtise. C'est ce que fait le FN ici. Il défend la patrie et montre, en niant son histoire et celle de ses hommes, qu'il ne sait rien de la patrie. Il prétend défendre des valeurs et utilise sans vergogne les morts pour faire du chiffre. Cette affiche relève de l'ignorance crasse et de la bassesse électoraliste : ne compte pas sur moi pour y voir autre chose qu'un torchon.
free jazz Posté 29 mars 2009 Auteur Signaler Posté 29 mars 2009 Est-ce que je me fais une mauvaise idée de Jaurès ? Pour moi, il se disait marxiste tout en restant très attaché à certaines idées libérales (un socialisme moderé). Je le vois en fait plutôt anti-nationaliste et dreyfusard. Anti-militariste/pacifiste, il a toujours été opposé à l'extrême droite (il s'est fait d'ailleurs assassiné par un nationaliste). Théoriquement, il est dans le camp socialiste aux antipodes du "national-socialisme" qu'incarne le FN. Voilà la mythologie républicaine de la statue du Commandeur, telle qu'elle est enseignée dans les manuels scolaires, dont on connaît l'orientation et les préjugés. Si Jaurès bénéficie d'une telle mansuétude, c'est aussi qu'il a été l'initiateur de la transformation de l'école en machine d'éducation idéologique. Or cette image de fable ne colle pas du tout à l'action et aux discours de l'homme politique, théoricien du colonialisme à visage humain et de l'Algérie française, car il faut bien éclairer les peuples arriérés avec la lumière du socialisme. Jaurès incarne incarne l'archétype même des contradictions du socialisme, la constante collusion entre l'anticapitalisme et le despotisme, entre l'extrême gauche et l'extrême droite. J'ajoute qu'il est le produit d'une longue lignée de socialistes racistes, de Fourier à Toussenel en passant par Guesde et Proudhon. Florilège : " Exploiter les colonies ; la manière humaniste Jaurès, professeur à la Faculté des lettres de Toulouse, est un républicain français. La colonisation est pour lui un processus gagnant-gagnant. C'est une œuvre d'enrichissement intellectuel pour les colonisés, qui apprennent une vraie langue, et d'enrichissement matériel pour les colonisateurs qui, eux, savent déjà le français. Notre grand humaniste exprime les choses très clairement : les indigènes doivent produire (c'est-à-dire travailler pour les colons) et maintenir l'ordre (tout en étant subordonnés aux officiers français). Le fait qu'on les manipule en les faisant " participer à l'administration de rares affaires " est la manière républicaine de les exploiter. " Discours pour l'Alliance française, Albi, 1884" …Quand nous prenons possession d'un pays, nous devons amener avec nous la gloire de la France, et soyez sûrs qu'on lui fera bon accueil, car elle est pure autant que grande, toute pénétrée de justice et de bonté. Nous pouvons dire à ces peuples, sans les tromper, que jamais nous n'avons fait de mal à leurs frères volontairement : que les premiers nous avons étendu aux hommes de couleur la liberté des Blancs, et aboli l'esclavage […]; que là enfin où la France est établie, on l'aime, que là où elle n'a fait que passer, on la regrette; que partout où sa lumière resplendit, elle est bienfaisante; que là où elle ne brille plus, elle a laissé derrière elle un long et doux crépuscule où les regards et les coeurs restent attachés. " " … L'Alliance a bien raison de songer avant tout à la diffusion de notre langue : nos colonies ne seront françaises d'intelligence et de cœur que quand elle comprendront un peu le français. (…) Pour la France surtout, la langue est l'instrument nécessaire de la colonisation. (…)Il faut que les écoles françaises multipliées, où nous appellerons l'indigène, viennent au secours des colons français, dans leur œuvre difficile de conquête morale et d'assimilation. (…) Sur un million de Kabyles et d'Arabes, un centième à peine est passé dans nos écoles qui sont trop rares ; le reste nous ignore tout à fait et n'est français que par la conquête. Or quelle doit être notre ambition ? Que les Arabes et les kabyles, commandés par des officiers français, servent à la garde et à la police de l'Algérie, de telle sorte qu'une bonne partie de l'armée d'Afrique puisse en cas de péril aller à une autre frontière : qu'ils entrent peu à peu dans nos mœurs politiques et participent à l'administration de rares affaires, enfin qu'ils deviennent le plus possible des producteurs. Mais si nous n'enseignons pas le français aux plus intelligents d'entre eux, comment pourrons-nous les subordonner à nos officiers (…) ? " (Cité par Raoul Girardet : Le nationalisme français, , Ed. Seuil, 1983) Se partager le gâteau, pacifiquement et en toute bonne conscience Dans cet article de Jaurès, paru en 1896 dans La petite République, le plus remarquable est que les peuples colonisés sont condamnés à la passivité. L'amélioration de leur sort dépend entièrement des socialistes des pays colonisateurs, qui par ailleurs se donnent pour tâche de préserver, par l'entente, les intérêts économiques de leurs pays respectifs. L'intérêt des populations dominées est seulement de subir le traitement "le plus humain". "La première règle pratique, c'est de veiller constamment à ce que les compétitions coloniales des divers peuples ne puissent jamais aboutir entre eux à la guerre. Il faudra pour cela que les socialistes aient le courage, chacun dans sa nation, de blâmer les prétentions excessives. Les socialistes n'y pourront réussir et ne pourront même s'y employer sérieusement qu'en suivant de très près, et pour ainsi dire au jour le jour, le mouvement colonial. La deuxième règle, pour les socialistes de tous les pays, sera de demander pour les peuples vaincus ou les races soumises de l'Asie, de l'Amérique, de l'Afrique le traitement le plus humain, le maximum de garanties. Qu'il s'agisse des Hindous dominés par l'Angleterre, des Arabes dominés par la France ou des races africaines que se disputent et se partagent tous les peuples de l'Europe, c'est le devoir des socialistes de prendre, dans le Parlement de chaque pays, l'initiative des propositions humaines ou des protestations nécessaires. Cette action socialiste se produira, en chaque pays, avec d'autant plus de force et d'autorité qu'elle sera universelle et universellement probe, et que nul ne pourra y soupçonner un piège. Un sang impur dans les colonies ? Dans l'article "La question juive en Algérie" du 1er mai 1895, publié dans La Dépêche, grand quotidien de gauche de Toulouse, Jean Jaurès donne son opinion sur les Juifs. Depuis 1892, Jaurès voit dans l'antisémitisme un "véritable esprit révolutionnaire". L'antisémitisme populaire, qui se double d'un anticapitalisme, était regardé par un certain nombre de socialistes français historiques (Fourier, Proudhon, Lafargue, Rochefort entre autres) comme un mouvement sympathique, propre à ébranler le grand Capital. Dans les villes, ce qui exaspère le gros de la population française contre les Juifs, c'est que, par l'usure, par l'infatigable activité commerciale et par l'abus des influences politiques, ils accaparent peu à peu la fortune, le commerce, les emplois lucratifs, les fonctions administratives, la puissance publique . (…) En France, l'influence politique des Juifs est énorme mais elle est, si je puis dire, indirecte. Elle ne s'exerce pas par la puissance du nombre, mais par la puissance de l'argent. Ils tiennent une grande partie de de la presse, les grandes institutions financières, et, quand ils n'ont pu agir sur les électeurs, ils agissent sur les élus. Ici, ils ont, en plus d'un point, la double force de l'argent et du nombre."(cité par Michel Winock, La France et les Juifs, Ed. Seuil, 2004) A propos des Juifs, (Jaurès a alors 38 ans ; il n'est pas un jeune écervelé), il n'y a pas que l'Algérie : "Nous savons bien que la race juive, concentrée, passionnée, subtile, toujours dévorée par une sorte de fièvre du gain quand ce n'est pas par la force du prophétisme, nous savons bien qu'elle manie avec une particulière habileté le mécanisme capitaliste, mécanisme de rapine, de mensonge, de corset, d'extorsion".( Discours de J. Jaurès au Tivoli en 1898 ; cité par B. Poignant, Ouest-France 13 décembre 2005 ) http://contreculture.org/AG%20Jaur%E8s.html Voilà des discours que n'aurait pas reniés Vacher de Lapouge.
jubal Posté 29 mars 2009 Signaler Posté 29 mars 2009 Il en est fier, c'est donc tout sauf de la franchise. C'est bel et bien une crapule. Que ca soit une crapule, on est bien d'accord.
xxc Posté 29 mars 2009 Signaler Posté 29 mars 2009 […]Voilà des discours que n'aurait pas reniés Vacher de Lapouge. Voilà une comparaison qui a un sens. Ce qui ne tient pas la route deux minutes, c'est la transposition d'un homme du XIXe au XXIe siècle, comme si l'histoire n'existait pas, comme si un individu vivait dans l'éther, hors de son temps.
free jazz Posté 29 mars 2009 Auteur Signaler Posté 29 mars 2009 L'affiche est peut-être astucieuse d'un point de vue électoraliste, mais Jaurès vivait il y a un siècle et son positionnement s'ancrait dans une époque et un contexte qui ne sont pas les nôtres. Entre Jaurès et nous, il y a l'effroyable XXe siècle, ce n'est pas un point de détail.Ça n'a guère de sens de dire qu'aujourd'hui il ferait ceci ou cela, c'est totalement vain. Jugement qui reflète parfaitement les dogmes relativistes bien dans l'air du temps serinés par les pédagogistes. D'ailleurs au nom de ce dogme, la version officielle de l'historiographie française affirme qu'il n'y a jamais eu de fascisme en France (à part quelques groupes "réactionnaires" fascistoïdes), que cela n'a pas de sens de comparer extrême gauche et extrême droite, au surplus que le régime de Vichy fut une malheureuse parenthèse, puisque ce n'était pas la République. Après on s'étonne de l'indigence de nos chercheurs. Aussi, l'affiche montre d'abord l'absence de perspective historique et l'inculture de ses auteurs. Au contraire, ainsi quand le Front national fut fort, c'est d'abord lorsque le Parti communiste fut faible. Ce phénomène a été mesuré, étudié, en long en large et donne une assise objective à la perpective historique d'une passerelle. C'est bien plutôt le déni de réalité de l'opinion sur ce sujet qui relève de l'inculture crasse. Par ailleurs j'ai prouvé qu'il existe de nombreux points de convergence entre l'idéologie de Jaurès et celle du FN. Si. Mais ça n'a pas le même sens avant et après. Mettre tout à plat et faire fi de l'histoire est un jeu intellectuel gratuit et vain, sauf à vouloir afficher sa bêtise. C'est ce que fait le FN ici. Il défend la patrie et montre, en niant son histoire et celle de ses hommes, qu'il ne sait rien de la patrie. Il prétend défendre des valeurs et utilise sans vergogne les morts pour faire du chiffre.Cette affiche relève de l'ignorance crasse et de la bassesse électoraliste : ne compte pas sur moi pour y voir autre chose qu'un torchon. Qui fait fi de l'histoire ici: celui qui examine les faits, compare, ou celui qui s'interdit par avance de critiquer l'iconographie républicaine en la déclarant intouchable? Même en s'en tenant à une vision relativiste de l'histoire sociale, cette attitude ne tient pas la route, puisque de nombreux socialistes se réclament encore de Jaurès, ce qui montre que du point de vue des représentations nous vivons encore sur le paradigme politique du XIXè siècle, leur idéologie n'a pas varié. Ce n'est donc pas plus absurde que de comparer un libéral du XIXè et du XXè siècle. Voilà une comparaison qui a un sens. Ce qui ne tient pas la route deux minutes, c'est la transposition d'un homme du XIXe au XXIe siècle, comme si l'histoire n'existait pas, comme si un individu vivait dans l'éther, hors de son temps. http://fr.wikipedia.org/wiki/Vacher_de_Lapouge hé oui, encore un socialiste raciste et au surplus pote de Sorel. Quelle coïncidence, n'est-ce pas? Défenseur d'un socialisme sélectionniste et aryaniste, impliquant une nouvelle morale et s'inspirant des philosophies de la nature dérivées du darwinisme, en particulier celle d'Ernst Haeckel, il défend une religion civique et panthéiste du vital et du solaire dépassant les idéaux ascétiques et individualistes issus du christianisme. Proche de René Worms, père de la sociologie biologique, il publie de nombreux articles dans la Revue internationale de sociologie, que celui-ci a créée en 1893.Ses idées reçoivent un accueil bienveillant d'auteurs comme George Bernard Shaw, Édouard Drumont ou Georges Sorel mais sont aussi très sévèrement critiquées dans le milieu scientifique, en particulier parmi les sociologues durkheimiens. Définitivement disqualifié à partir de 1902 auprès du monde universitaire du français par les critiques des durkheimiens et des dreyfusards, Lapouge perd en 1902 tout espoir d'obtenir une chaire d'anthropologie. À partir de 1902-1903, déconsidéré scientifiquement et politiquement, il ne peut plus publier ses recherches que dans des revues étrangères, américaines ou allemandes. Neuf articles paraissent ainsi de 1904 à 1909 dans la revue Woltmann. Réunis en volume, ils sont publiés chez Rivière en 1909 sous le titre Race et milieu social. Essais d'anthroposociologie. Mais je m'égare, selon le dogme relativiste à la mode on ne peut rien comparer, c'est une décontextualisation sauvage car les mots "socialisme", "racisme", avaient alors des sens différents; sémantique qu'il sagit de replacer dans les structures psychosociales de l'époque. Comme disent les structuralistes, à chaque stade historique correspond une nouvelle étape de la structure productive et de l'inconscient collectif.
ledubitatif Posté 29 mars 2009 Signaler Posté 29 mars 2009 Or cette image de fable ne colle pas du tout à l'action et aux discours de l'homme politique, théoricien du colonialisme à visage humain et de l'Algérie française, car il faut bien éclairer les peuples arriérés avec la lumière du socialisme. Jaurès incarne incarne l'archétype même des contradictions du socialisme On retrouve les mêmes tentations chez les libéraux, ce n'est pas une simple histoire de famille socialiste. Pour ce qui est de l'affichage de Jaurès, faire voter les morts a un petit arrière goût désagréable. L'affiche du FN ne vise pas du tout a relancer une débat historique sur le personnage et ses idées, mais a récupérer l'icône et toute sa part de fantasme. Aucune honnêteté là-dedans. Au lieu de faire entrer Jaurès au Panthéon frontiste, laissons le donc dans sa tombe, c'est encore la place qui lui convient le mieux.
xxc Posté 29 mars 2009 Signaler Posté 29 mars 2009 […] Qui fait fi de l'histoire ici: celui qui examine les faits, compare, ou celui qui s'interdit par avance de critiquer l'iconographie républicaine en la déclarant intouchable? […] Tu me fais un faux procès sur l'interdiction de critiquer Jaurès ! Je n'ai jamais défendu la figure de Jaurès, je mets quiconque au défi de montrer le contraire. Je n'ai pratiqué aucun relativisme moral. Quant aux faits, ils sont justement que Jaurès est mort en 1914. Dès lors, le faire voter en 2009 constitue un grand écart avec les faits assez prodigieux. Si Jaurès était né en 1959 (supposition déjà ridicule puisqu'elle revient à dire "si Jaurès n'était pas lui-même"), il ne serait pas l'homme du XIXe siècle qu'il a été, il ne serait pas le fils de ses parents non plus d'ailleurs, mais il serait aujourd'hui un homme du XXIe siècle, né de parents différents, éduqué différemment, et il ne serait pas le Jaurès qu'il a été. Dès lors, lui prêter le fait qu'il voterait aujourd'hui Le Pen ou Tartempion relève d'un mauvais scénario de science-fiction.
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