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Rapport Cotis


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Il est rendu public aujourd'hui, le fameux rapport sur la répartition des trois tiers… Et il ressort, Ô surprise :

http://www.latribune.fr/opinions/20090512t…a-richesse.html

Tout cela n'empêche pas que, depuis vingt ans, la croissance des salaires nets français a été extrêmement faible. Mais l'explication vient surtout de notre croissance globale trop faible, du choix qui a été fait d'un haut niveau de protection sociale financé par des cotisations sociales élevées et enfin de la montée des emplois précaires et faiblement rémunérés.

Quelle surprise, si les salaires n'augmentent pas ce serait la faute …. aux prélèvements obligatoires ! Ou comment se tirer une balle dans le pied version Sarkozy.

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On va peut-être enfin vers la réalisation qu'en France, le modèle qui prévaut déjà, c'est celui du moit-moit': une moitié pour toi, une moitié pour l'état.

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Le gouvernement français s'est opposé jeudi à une répartition mathématique et uniforme des profits entre actionnaires, salariés et investissement en arguant des différences trop grandes entre les entreprises.

En février, Nicolas Sarkozy avait réclamé une meilleure répartition des profits, défendant la "règle des trois tiers" - "une bonne règle", selon le chef de l'Etat.

Sur fond de révélations sur les rémunérations de certains grands patrons, il s'était prononcé pour un système souple tout en assurant que l'Etat était prêt à légiférer sur le sujet si les partenaires sociaux ne parvenaient pas à s'entendre.

Dans la foulée, il confiait au directeur général de l'Insee, Jean-Philippe Cotis, un rapport sur la valeur ajoutée et la répartition des profits dans les entreprises françaises.

Remise mercredi au chef de l'Etat, l'étude montre que le partage du profit brut des entreprises (hors impôts et charge d'intérêts) se répartissait en 2007 entre capacité d'autofinancement (57%), dividendes (36%) et épargne salariale (7%).

Selon François Fillon, qui s'exprime dans l'édition de jeudi du Figaro, "on voit bien que l'idée d'installer un système de rémunération uniforme pour toutes les entreprises n'a pas beaucoup de sens".

Il faut améliorer les systèmes de participation et d'intéressement dans les petites et moyennes entreprises, déclare le Premier ministre, qui attend les propositions des partenaires sociaux, à qui Nicolas Sarkozy a donné jusqu'au 15 juillet pour s'entendre sur le sujet.

UN MEILLEUR "JEU COLLECTIF"

La ministre de l'Economie a également vanté un meilleur "jeu collectif" dans les entreprises, tout en écartant la règle des trois tiers.

"Je ne pense pas qu'on puisse régler la question des profits dans ces conditions-là parce que vous avez des entreprises qui au début, au moment de leur développement, (doivent) tout réinvestir (pour) recapitaliser, renforcer les fonds propres. A ce moment-là, il n'est pas question de distribuer", a fait valoir Christine Lagarde sur Canal+.

Selon elle, la situation est différente pour les entreprises "qui sont en rythme de croisière et qui ont déjà investi".

"Chaque entreprise c'est une histoire individuelle, chaque entrepreneur est une histoire personnelle. On ne peut pas avoir une règle mathématique", a insisté Christine Lagarde.

Interrogée sur l'éventualité d'une loi sur la répartition des profits, que le patronat réprouve, elle a évoqué des "outils" et des "méthodes".

"Mais on ne peut pas cadrer en disant un tiers, un tiers, un tiers", a-t-elle souligné.

Reuters - Laure Bretton, édité par Yves Clarisse

Et il y en a encore qui vont s'opposer à cette position de bon sens. :icon_up:

  • 4 months later...
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Quinze jours après la publication du rapport que Nicolas Sarkozy a commandé au directeur général de l'Insee, Jean-Philippe Cotis, sur le partage entre salaires et profit dans l'économie française, il est temps de faire le point sur les débats qu'il a provoqué. Ils sont consternants.

D'abord les faits: on a voulu voir dans le rapport Cotis une apologie de l'actuelle distribution des revenus en France. En réalité, il dénonce trois scandales:

- D'une part, les revenus distribués du capital ont augmenté massivement: la part versée des dividendes aux détenteurs du capital a plus que doublé depuis une quinzaine d'années. De 7% en 1993, elle est passée à 16% de l'excédent brut d'exploitation en 2007. En moyenne, 57% des bénéfices des 41% d'entreprises qui versent des dividendes reviennent à l'investissement, 36% sont reversés aux actionnaires et seulement 7% reviennent aux salariés par le truchement d'intéressement, de participation ou d'abondement.

- D'autre part, les inégalités entre les salariés se sont aggravées: si depuis vingt ans la part des rémunérations salariales dans la valeur ajoutée est restée stable, (autour de deux tiers), l'inégalité entre les salariés s'est fortement accrue. Le salaire brut des 130.000 personnes les mieux payés, soit 1% des salariés, est passé en dix ans de 5,5% à 6,5% de la masse salariale dépassant 120.000€, Les 0,1% de salariés les mieux rémunérés, soit 13.000 personnes, atteignent 297.000€ par an.

A cela, il aurait fallu ajouter les gains de stock-options qui représentent souvent plus de la moitié de la rémunération des cadres dirigeants, de même que les indemnités de départ, ou «parachutes dorés», qui peuvent parfois atteindre l'équivalent de plusieurs centaines d'années de Smic. Sans compter les fonctions diverses qu'exercent souvent les dirigeants d'entreprises qui les amènent à avoir plusieurs sources de revenus. Loin des 1% d'augmentation de la masse salariale annoncée, il est plus vraisemblable que les salaires des mieux rémunérés aient presque doublé en dix ans. A l'autre extrémité de l'échelle salariale, les 10% les moins bien payés ont connu une très légère hausse de leurs revenus du fait de la relative augmentation du Smic.

- Enfin, le salaire du «salarié médian», c'est-à-dire celui de la classe moyenne, a stagné, écrasé par les charges. Et c'est en réalité plus grave encore car les hausses des cotisations sociales et patronales sont incluses dans le décompte des hausses de la masse salariale, alors que l'augmentation du nombre de salariés dans les entreprises entraine en réalité une diminution du revenu par tête.

Pour que l'étude ait eu plus de portée, il aurait donc fallu avoir le courage d'aller au-delà d'une mesure statistique globale. Et même de regarder ce qui se passe profession par profession. En osant se poser la question de savoir si ceux dont les revenus augmentent le plus sont ceux dont l'utilité sociale est la mieux établie. Aujourd'hui, pour ne pas avoir à se poser explicitement cette question très difficile, on laisse le marché (ou plutôt les relations et les rapports de force) décider des revenus. Et on n'ose pas affronter le fait que nos sociétés paient mieux les grands patrons que les grands professeurs; les footballeurs que les cancérologues, les banquiers que les ingénieurs. Autrement dit, seuls augmentent les revenus de ceux qui dirigent, qui financent, ou qui distraient. Piètre société. Folle aussi, parce que, à ce rythme, son déclin est assuré.

Il faudrait avoir le courage de reconnaitre qu'il est scandaleux qu'un jeune chercheur, ou professeur d'université, même dans des secteurs aussi évidemment utiles que la médecine, gagne en général moins de 2.500 euros par mois quand son homologue dans la banque gagne parfois dix fois plus et même 100 fois plus (oui, 100 fois!) dans le football. Et de reconnaitre qu'il ne sert à rien de parler de la réforme de l'université, ou de l'hôpital, aussi longtemps que tout pousse les plus brillants des jeunes à partir enseigner et chercher à l'étranger.

C'est sans doute la priorité: oser augmenter massivement les salaires des chercheurs, des professeurs, des ingénieurs, les plus brillants. Aucune dépense budgétaire ne serait plus justifiée car ce serait évidemment le meilleur investissement possible.

Et qu'on ne dise pas qu'il est difficile de les choisir. la France est encore une méritocratie qui sait nommer ses élites par leurs diplômes. Il lui faut maintenant retrouver le courage de les rémunérer en fonction de leur utilité. La survie scientifique, industrielle, économique, humaine du pays est à ce prix.

Jacques Attali

Source : http://www.slate.fr/story/5913/qui-mérite…i-rapport-cotis

Si vous aviez à réagir sur Facebook à la phrase en gras, que diriez-vous ?

Idées :

- Si les gens (= le marché) ne décident pas de ce qui leur est le plus utile, qui va le faire et comment va-t-on le faire (subjectivité centralisée, récup' politique et électorale…) ?

- Les profs talentueux s'en vont dans des pays moins étatistes que la France pcqu'on y laissent les gens rémunérer les profs comme ils l'estiment. La solution à trop d'étatisme n'est pas plus d'étatisme.

- Il n'y a pas plus réglementé que les banques.

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Si vous aviez à réagir sur Facebook à la phrase en gras, que diriez-vous ?

Bon, pour info, j'ai répondu au post d'un "ami" par ceci :

1) Depuis vingt ans, la croissance des salaires nets français a été extrêmement faible. Comme le souligne le rapport Cotis, l'explication vient surtout de notre croissance globale trop faible, du choix qui a été fait d'un haut niveau de protection sociale financé par des cotisations sociales élevées et enfin de la montée des emplois précaires et faiblement rémunérés.

2) Si les personnes (= le marché) ne décident pas de ce qui leur est le plus utile, qui va le faire ? Attali considère que les hommes d'Etat sont plus à même de savoir ce qui est bon pour les personnes que les personnes elles-mêmes. On se demande bien comment, étant donné que la valeur est subjective.

3) Les professeurs talentueux s'en vont dans des pays moins étatistes que la France parce qu'on les y laisse travailler plus librement et qu'on y laissent les gens les rémunérer comme ils l'estiment. La solution à trop d'étatisme n'est pas plus d'étatisme.

4) Quant-au passage qu'Attali consacre aux banquiers, elle laisse tranparaître l'envie matérialiste, une passion si commune chez les collectivistes. Elle démontre aussi son ignorance de la réalité où ce sont déjà les politiques publiques qui dictent la manière dont ces entreprises fonctionnent. Le système est cartellisé par l'état, hyperréglementé et il existe une distorsion importante des prix par des subventions déguisées et des privilèges spécifiques.

La banque est un secteur à la fois très subventionné par la fiscalité favorisant l'usage du crédit au détriment de la formation de capital par les entreprises, par les politiques généralement accommodantes des banques centrales à leur égard, et où la réglementation est tellement envahissante et pointilleuse que toutes les banques sont peu ou prou contraintes de se développer suivant des modèles proches, les possibilités de se distinguer entre banques concurrentes ne se situant qu'à la marge. Le statut "particulier" des banques auprès de nos décideurs, qui ont une peur bleue du "risque systémique" posé par une faillite bancaire, pousse l'Etat à accorder des garanties aux grandes banques hors du droit commun de la faillite, garanties inaccessibles aux plus petites. Il y a donc là encore distorsion de concurrence au profit des grands groupes. Enfin, de très nombreux produits d'épargne sont soit hyper réglementés, soit défiscalisés, ce qui là encore crée des différences de traitement entre établissements.

Bref, lire un faiseur si publicisé défendre des idées à ce point réactionnaires (point 2) et des solutions absurdes (on ne guérit pas un système trop étatique par encore plus d'étatisme, voir points 3 et 4) est consternant.

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Je dirais que payer autant ou plus les profs d'unif que les patrons, ça déjà été fait dans les pays socialistes et/ou soviétiques. Avec les brillants résultats que l'on connait : pas d'avancées scientifiques supérieures aux pays capitalistes, au contraire, et des pays ruinés économiquement, socialement et moralement.

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Thierry Henry fait tourner plus vite les usines de Nike ou de ses sous traitants et est ainsi utile à des milliers de personnes qui chacunes vivent un peu mieux grâce à lui.

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Merdre ! J'avais pas capté que c'était Attali qui avait pondu cette connerie. Quel :icon_up:, mais quel :doigt:. Avec des gens comme ça, il n'y a qu'une seule chose à faire : les :mrgreen: et leurs enfants :mrgreen:; et leurs voisins :mrgreen:, et la famille de leur voisins :blushing:.

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Thierry Henry fait tourner plus vite les usines de Nike ou de ses sous traitants et est ainsi utile à des milliers de personnes qui chacunes vivent un peu mieux grâce à lui.

Sophisme de la vitre brisée.

P.S.: de l’impôt, pardon.

  • 4 months later...
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Lors du sommet social du 15 février, Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il souhaiterait que les négociations aboutissent d'ici trois mois concernant ce rapport.

Quelqu'un pourrait expliquer exactement en quoi consiste ce partage en tiers tiers sur la valeur ajoutée? J'ai l'impression que tout le monde se contredit sur ce qu'il faut lire de ce rapport. Et j'avoue que ça me laisse dans le flou.

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Thierry Henry fait tourner plus vite les usines de Nike ou de ses sous traitants et est ainsi utile à des milliers de personnes qui chacunes vivent un peu mieux grâce à lui.

Bien vu.

Invité rogermila
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Je résume : Attali est un gros con.

Il n'est même pas qualifié pour figurer dans la catégorie des gros cons. Je dirais que c'est juste un petit connard insignifiant

Dernièrement, j'assistais à une conférence de l'économiste Jean-Paul Betbèze, par rapport à la sortie de son bouquin "Crise, par ici la sortie" (PUF).

A une question posée dans la salle, et faisant référence à Jacques Attali, Betbèze a répondu par un "foutage de gueule" en disant :

"L'avantage d'écouter ou de lire Attali c'est qu'on est certain à 90% que ça ne va pas arriver"

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Sérieux, hormis dire que les gens sont cons, il n'y a personne pour expliquer le phénomène? J'ai quelques infos et articles mais il n'y a pas grand chose dans l'actualité là dessus…

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