Jaimepasmonpseudo Posté 22 mai 2009 Signaler Posté 22 mai 2009 Alors voila mon pavé. J'ai travaillé un an dans l'office HLM d'une grande ville et ça m'a vite dégoûté. Pour rester très général, disons que les abus que j'ai pu voir chez des locataires (femme seule qui continue d'habiter un F5 seule après que ses enfants soient partis, etc) partaient toujours à la base d'un scandaleux laxisme du bailleur. Le fait que les loyers soient bas semble justifier que les prestations offertes soient moindres. En gros, on leur en donne pour leur argent et ils ne méritent pas mieux. Tous les désagréments sont pris avec fatalisme, comme si en HLM il était normal qu'il y ait des problèmes. Je visitais un immeuble avec un autre commercial qui en ventait la propreté alors qu'objectivement c'était dégueulasse, mais pas sur des critères HLM relatifs. Parmi les salariés, il y a de tout. Des gens qui sont réellement motivés et le système fait tout pour les décourager. D'autres répugnants qui ont l'impression de bosser dans l'humanitaire et d'être des Mère Teresa. D'autres encore pires qui n'hésitent pas à être désobligeants et à rappeler aux locataires qui se plaignent qu'ils sont pauvres et que s'ils veulent mieux, ils n'ont qu'à se tourner vers une résidence de standing. En général, c'est de l'administration de base. On fait des réunions, on parle, on parle mais on a toujours une bonne raison de ne pas agir. On se refile le bébé au sein de l'agence voire en externe. Deux poids deux mesures : il faut être intransigeant avec les locataires sympas (femmes seules, personnes âgées…) tandis que des choses hallucinantes sont tolérées chez les foyers à problèmes. Dans certains dossiers, j'ai vu des mentions comme « ne pas relancer en cas d'impayé, personne armée » ! Quand un locataire sympa quitte son appartement, tout est fait pour gratter sa caution et ainsi facturer la remise en état des appartements laissés délabrés par les locataires non solvables. Les vitres et miroirs d'un hall d'entrée ont été remplacés chaque semaine pendant des mois alors qu'on savait qui les cassait. Pendant ce temps, on refusait à un retraité sympa qui habite l'immeuble depuis 20 ans de refaire la peinture de sa salle de bain en lui expliquant qu'elle s'était dégradée à cause de l'humidité donc que c'était de sa faute. Oui, le budget doit être dépensé en dépit du bon sens ! J'ai vu un électricien envoyé réparer un interphone en panne depuis 3 mois le jour de Noël. Exemple de gestion d'un trouble de voisinage : un locataire faisait des menaces de mort à ses voisins. Lorsque ces derniers se sont plaints, le responsable d'agence leur a donné d'excellents conseils comme appeler la police, faire une pétition contre le voisin ou déménager (l'office HLM ne peut jamais rien faire). Il a même eu le culot de dire « vous comprenez, je ne peux rien lui dire, je dois penser à ma sécurité ». Le directeur est parti en vacances du jour au lendemain, en laissant ce dossier brûlant en plan, sans transmettre aucune information à personne. Un locataire a été agressé et le problème a été réglé… par la police. Typique de l'attitude de l'office HLM, quand il y a une situation problématique, on attend soit qu'elle se résolve toute seule soit que les gens lassés arrêtent de se plaindre. Sinon, voici un cas que j'avais eu. Un sous-sol était resté sans éclairage (y compris l'éclairage de sécurité par BAES) 3 mois et des travaux avaient enfin été entrepris. Il avait été demandé aux personnes louant un garage de ne pas l'utiliser pendant la durée des travaux, une semaine. 6 semaines plus tard, les travaux n'étaient toujours pas terminés à cause de paperasses. Une personne louant un garage avait eu sa voiture vandalisée alors qu'elle était à l'extérieur, il avait donc décidé de porter plainte contre l'office HLM, ce qui semblait d'autant plus légitime qu'il payait la location de son garage. Aucun commissariat n'avait reçu sa plainte. C'était le combat pathétique du pot de terre contre le pot de fer. L'office HLM est tout-puissant. Les services publics sont tous de mèche, notamment les élus et l'office HLM qui s'assurent que les quartiers chauds ne font pas trop parler d'eux dans les média. Ou comment faire de brillantes carrières à l'OPAC qui porte bien son nom. Vu la nature de la clientèle, des situations scandaleuses et souvent dangereuses sont considérées comme « acceptables ». J'ai vu des immeubles anciens littéralement délabrés. La nonchalance avec laquelle sont traités les problèmes a des conséquences directes sur la qualité de vie et la sécurité de centaines de personnes. Quelques exemples de situations que j'ai pu voir, en France bien sûr : - Un ascenseur unique est resté en panne 4 mois, excuse officielle « la pièce est en commande ». - La porte automatique d'un garage était en panne depuis 8 ans, certains locataires anciens ont connu l'époque où elle fonctionnait. - Les rambardes des balcons d'un immeuble de 20 étages étaient tellement rouillées qu'elles bougeaient de plusieurs centimètres quand on les touchait. - Un feu de boîte aux lettres avait ravagé un hall d'entrée. Le nettoyage avait été fait une semaine plus tard mais les travaux de remise en état n'avaient commencé que 6 mois plus tard, officiellement pour des raisons d'assurance, en réalité parce que le dossier avait été négligé. Entre temps, le hall est resté dévasté, très accueillant. - Dans certains immeubles, certaines zones des communs étaient condamnées pour cause d'insécurité, ce qui les rendait encore moins sûres puisqu'elles devenaient alors des zones de non-droit. - Le souterrain d'un immeuble était inondé en permanence, et quand il pleuvait il y avait même une petite chute d'eau contre un mur. Dans certains boxes, l'eau coulait sur les voitures en permanence, d'où l'utilité de louer un garage. Ouf. Exagéré ? Réaliste ? En tout cas, c'est encore une belle preuve de la supériorité du privé contre l'irresponsabilité du publique. (badurl) http://forum.hardware.fr/forum2.php?config=hfr.inc&cat=13&subcat=423&post=42316&page=104&p=1&sondage=0&owntopic=1&trash=0&trash_post=0&print=0&numreponse=0"e_only=0&new=0&nojs=0#t18548369 (badurl)
teabag Posté 22 mai 2009 Signaler Posté 22 mai 2009 (badurl) http://forum.hardware.fr/hfr/Discussions/Societe/venez-inavouables-profession-sujet_42316_104.htm#t10186237 (badurl) halmanVoler, rien d'autre que voler! Moi aussi j'ai fait ce boulot dans un centre d'impots. Ce qu'on faisait, tous les matins au dépouillage du courrier, on agraffait les enveloppes avec les cheques et on mettait la date du cachet de la poste comme date du cheque lors de la saisie sur info. Dingue le nombre de gens qui mettaient n'importe quoi comme date, s'immaginant nous prendre pour des gros naïfs. Et tous ces andouilles de contribuables qui se croient malins en voulant nous mettre dans la panade en faisant une queue de 10 km le dernier jour de date de dépot des tiers provisionnels. Les tarés, s'ils savaient comme ça nous fait marrer plutot que de nous emm…. Comme s'ils nous prennaient au dépourvus ! On est pas au courant du tout … Alors on s'organisait à mettre tout le monde sur la reception des chèques ce jour là et hop, ni vu ni connu, une journée pas comme les autres où on s'éclate tous ensemble dans les bureaux, et l'affaire est jouée sans retard. Bourrins les gens. halmanVoler, rien d'autre que voler! (badurl) http://forum.hardware.fr/hfr/Discussions/Societe/venez-inavouables-profession-sujet_42316_102.htm#t9911521 (badurl)Jotunheim a écrit : Ma copine l'a fait aussi… Elle, elle trouvait parfois des lettres d'insultes, des crottes de nez sur les chèques (veridique ), moins gore des traces de gras, de café… Quand il s'agit de le fric, les gens peuvent être de vrai c***ards… Ils pensent peut être que c'est le petit employé de base qui a décidé de leur impôt ? (Encore pire, le petit contractuel qui est là que pour 1 mois ou 2 ???) Pour la date dépassée, de toute façon c'est le tampon de la poste qui fait foi. Les feuilles de déclarations d'impots aussi, la moitié ont trainé on se demande où et on du servir de plateau repas tellement il y a des taches de gras et de bouffe. La plupart sont frippées, pliées déchirées. Si les gens le font exprès c'est débile. Et il y a ceux qui arrivent au dernier moment et qui jouent les tarés genre je comprend rien et je vais passer une heure au guichet rien que pour emm…er l'administration. Pas de bol, on a légèrement l'habitude et on les zappe en 2 minutes genre mais oui mais oui monsieur on fera ça comme vous le voulez au revoir et hop au suivant. Ça donne envie de se torcher avec le chèque avant de l'envoyer.
eclipse Posté 23 mai 2009 Signaler Posté 23 mai 2009 Exagéré ? Réaliste ? En tout cas, c'est encore une belle preuve de la supériorité du privé contre l'irresponsabilité du publique. (badurl) http://forum.hardware.fr/forum2.php?config=hfr.inc&cat=13&subcat=423&post=42316&page=104&p=1&sondage=0&owntopic=1&trash=0&trash_post=0&print=0&numreponse=0"e_only=0&new=0&nojs=0#t18548369 (badurl) J'ai lu les pages qui suivent un peu, ça balance dans tous les métiers, mais le plus beaux quand même c'est la corruption et les magouilles dans le « service public ».
Sous-Commandant Marco Posté 23 mai 2009 Signaler Posté 23 mai 2009 Bof. Toute personne qui a travaillé dans une grande entreprise privée connaît peu ou prou les mêmes choses: la réunionite aigue (moyen commode de passer le temps à ne rien faire si ce n'est refiler les responsabilités aux autres), des personnes qui se fichent des clients comme de l'an 40 et parviennent à faire carrière en se dissimulant derrière les consciencieux, les grands mots d'ordre improductifs ("downsizing", "benchmarking", "productivité", "synergie"…), etc. Le vrai scandale est que nous sommes obligés de financer tout cela, directement (subventions) ou indirectement (financement d'une administration publique qui établit de faux droits). D'ailleurs, les entreprises privées ont souvent des services spécialisés dans la recherche de subventions déguisées: programmes de recherche européens, contrats publics, convention public-privé, contrats de délégation, etc.
h16 Posté 23 mai 2009 Signaler Posté 23 mai 2009 Oui. Il y a une part qui tient à l'organisation elle-même (fut-elle privée ou publique, peu importe), mais une autre tient dans le décalage de pouvoir entre l'administré et l'administration : le contribuable peut être entubé, l'assujetti peut être violé, le faible peut être bafoué… chose qu'aucune société privée, aussi grosse soit-elle, ne peut faire longtemps sans se prendre un violent retour de bâton.
Sous-Commandant Marco Posté 23 mai 2009 Signaler Posté 23 mai 2009 Oui. Il y a une part qui tient à l'organisation elle-même (fut-elle privée ou publique, peu importe), mais une autre tient dans le décalage de pouvoir entre l'administré et l'administration : le contribuable peut être entubé, l'assujetti peut être violé, le faible peut être bafoué… chose qu'aucune société privée, aussi grosse soit-elle, ne peut faire longtemps sans se prendre un violent retour de bâton. Ou manger une carotte étatique.
Jefferson Posté 24 mai 2009 Signaler Posté 24 mai 2009 C'est quand on voit comment la fonction publique marche "à l'intérieur"(et j'ai des échos de la part de membres de ma familles fonctionnaires) que l'on perçoit à quel point les discours des politiciens sont irréalistes.Ils se basent tous sur une espèce de modèle de "fonctionnaire idéal", d'homme nouveau qui ne penserait pas et ne ferait que ce que ses les décideurs(qui voient juste et ont toujours raison) lui disent de faire. Une espèce de robot obéissant, appliquant le programme politique "parfait et indépassable" des dirigeants élus.
eclipse Posté 24 mai 2009 Signaler Posté 24 mai 2009 C'est quand on voit comment la fonction publique marche "à l'intérieur"(et j'ai des échos de la part de membres de ma familles fonctionnaires) que l'on perçoit à quel point les discours des politiciens sont irréalistes.Ils se basent tous sur une espèce de modèle de "fonctionnaire idéal", d'homme nouveau qui ne penserait pas et ne ferait que ce que ses les décideurs(qui voient juste et ont toujours raison) lui disent de faire. Une espèce de robot obéissant, appliquant le programme politique "parfait et indépassable" des dirigeants élus. Tu déconnes mais il y en a quelqu'un quand même, exemple, ma mère, cas irrécupérable de la fonction publique (ancienne profession libérale quand même). Archétype de la trop bonne poire qui ne sait pas dire non. Directrice dans un collège, ses profs ne foutent rien, ne s'informent pas sur les nouvelles circulaires, ne lisent pas leur bulletin officiel, ils ne corrigent même pas les rapports de stage de leurs élèves ou si peu. Elle est directrice mais ne peut rien leur dire car elle n'est pas leur supérieur hiérarchique (ce sont les inspecteurs d'académie, qui ne passe que très rarement). On a beau lui dire d'arrêter de se casser le ***, elle fait quand même tout le boulot à leur place.
xxc Posté 24 mai 2009 Signaler Posté 24 mai 2009 […] (ses profs) ne s'informent pas sur les nouvelles circulaires, ne lisent pas leur bulletin officiel […] Mais ils sont très bien ces profs !
teabag Posté 24 mai 2009 Signaler Posté 24 mai 2009 Mais ils sont très bien ces profs ! Ça dépend. Ils sont nombreux à mériter un super coup de pied au cul. http://www.soseducation.com/rubrique.php?id=341 http://www.soseducation.com/rubrique.php?id=361
eclipse Posté 24 mai 2009 Signaler Posté 24 mai 2009 Ça dépend. Ils sont nombreux à mériter un super coup de pied au cul.http://www.soseducation.com/rubrique.php?id=341 http://www.soseducation.com/rubrique.php?id=361 Non mais là c'est même pas des questions de méthode d'enseignement, c'est plutôt le contenu même des formations techniques (genre la formation qui n'existe plus sur les plaquettes parce que plus aucune débouché mais le mec est toujours là à enseigner la même chose depuis trois ans).
teabag Posté 24 mai 2009 Signaler Posté 24 mai 2009 Non. Lorsque ton supérieur te demande de modifier ta manière de travailler, tu exécutes ou tu démissionnes.
Ash Posté 24 mai 2009 Signaler Posté 24 mai 2009 Non. Lorsque ton supérieur te demande de modifier ta manière de travailler, tu exécutes ou tu démissionnes. Mais comme le plus souvent il ne sait pas de quoi il parle, tu dis oui et tu fais comme avant. C'est comme ça que ça marche dans la réalité.
Sous-Commandant Marco Posté 24 mai 2009 Signaler Posté 24 mai 2009 Mais comme le plus souvent il ne sait pas de quoi il parle, tu dis oui et tu fais comme avant. C'est comme ça que ça marche dans la réalité. +1 Lorsque mon supérieur me dit quelque chose qui ne me plait pas, j'écoute poliment puis je fais ce que je veux, comme d'habitude.
xxc Posté 25 mai 2009 Signaler Posté 25 mai 2009 Non. Lorsque ton supérieur te demande de modifier ta manière de travailler, tu exécutes ou tu démissionnes. En pratique, ça peut être l'inverse : si on ne t'écoute pas, c'est que tu es un mauvais manager. Donc tu sautes. (Dans l'EN, tu es "muté dans l'intérêt du service". Il est clair en tous cas, que c'est le chef qui risque de sauter et non la salle des profs.) Ceci dit, avant de virer untel ou untel, on peut aussi discuter.
neuneu2k Posté 25 mai 2009 Signaler Posté 25 mai 2009 Mais comme le plus souvent il ne sait pas de quoi il parle, tu dis oui et tu fais comme avant. C'est comme ça que ça marche dans la réalité. +1
Sous-Commandant Marco Posté 25 mai 2009 Signaler Posté 25 mai 2009 En pratique, ça peut être l'inverse : si on ne t'écoute pas, c'est que tu es un mauvais manager. Mot en trop supprimé.
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