0100011 Posté 6 juillet 2009 Signaler Posté 6 juillet 2009 Dans le monde un billet qui remonte le moral : http://www.lemonde.fr/opinions/article/200…15252_3232.html Les avez-vous bien regardés, ces protecteurs de notre avenir qui prolifèrent autour de nous comme des mousses, ces flics sans uniforme qui radarisent notre liberté ?Ils pensent que le quidam est aussi dangereux qu'une usine nucléaire. C'est sur lui que tous les efforts doivent porter par une rééducation purifiante. Ce ne sont pas seulement des soixante-huitenaires prêcheurs, mais des jeunes gens concernés, énergiques, des bons petits qui pour nous sauver sont prêts à nous pourrir la vie avec une motivation éternellement renouvelée. Ils ne font pas peur, ils sont séduisants pour la plupart, rarement gros, rarement barbus, rarement de droite. Ce sont des braves gens. Ils ont presque toutes les qualités, il leur en manque une, toujours, l'humour. Un écologiste avec humour intégré n'en est pas un.
Luciole Posté 6 juillet 2009 Signaler Posté 6 juillet 2009 Le mien (idée reprise de Nikos + une bonne séance de montage photo avec paintshop pro) Créée par Salim32 ici.
Randian shithead Posté 6 juillet 2009 Signaler Posté 6 juillet 2009 Dans le monde un billet qui remonte le moral : http://www.lemonde.fr/opinions/article/200…15252_3232.html Oooooh, et il a écrit un essai sur maître Eckhart, faut que je trouve ça.
free jazz Posté 6 juillet 2009 Signaler Posté 6 juillet 2009 Oooooh, et il a écrit un essai sur maître Eckhart, faut que je trouve ça. Encore une mystique illuministe du détachement et de la dissolution dans le grand tout. Eckhart fut d'ailleurs par son ésotérisme un précurseur du charlatan Paracelse et de sa pseudo médecine psychosomatique. L'Eglise a heureusement condamné les thèses extrêmistes de cet hérétique qui inspira Heidegger et les nazis. Plus inquiétant est le retour de cet ésotérisme sur fond de néo-bouddhisme.
Hobbart Posté 6 juillet 2009 Signaler Posté 6 juillet 2009 Je me permets de poster l'article en entier, avant qu'il ne disparaisse dans le tréfonds des archives payantes de l'Immonde : Jusqu'à maintenant, il faut bien le reconnaître, l'écologie, je m'en foutais complètement. La fonte des glaces, les oursons qui se noient, la couche d'ozone poinçonnée de partout, l'avenir de mes petits-enfants irradiés et la nourriture pesticidée… Sincèrement, je dormais bien avec.J'avais bien essayé de prendre conscience de ma responsabilité d'être humain, mais en réalité, ma responsabilité d'être humain, j'avais plutôt envie de lui dire d'aller se faire fondre, comme sa soeur, la banquise. Tout cela ne faisait de mal à personne, puis l'écologie nouvelle est arrivée, pas celle des marguerites et du foin, l'écologie majuscule, la sérieuse, la consciente de…, la responsable de…, celle qui pèse en politique, celle sans qui l'apocalypse serait pour demain matin. Je suis resté sur mes positions, je me suis rapproché des zones industrielles, j'ai mangé du maïs muté, j'ai aérosolé ma maison, mais j'ai bien senti que je n'étais plus aussi libre de mon inconséquence, l'écologie, on avait plus le droit de s'en foutre. On a d'ailleurs plus droit de se foutre de rien. Pourquoi ? Parce que la morale. Pris entre les mâchoires du bien et du mal, le destin de l'inconséquent est d'être mastiqué. L'écologie l'a bien compris, la morale est une arme de construction massive. Après des années de présence virtuelle, et prenant exemple sur de glorieuses réussites antiques, elle se désigne désormais comme l'incarnation du bien commun (le bien commun se définissant comme le bien que l'individu ressent mal). Incarner le bien commun impose des concessions à la tolérance et un détour obligatoire par les chemins de la culpabilité. Morale et culpabilité partagent siamoisement leur espace. Le culpabilisateur laïque est la grande figure du monde contemporain. Par un étrange glissement, l'intolérance a quitté sa soutane. Après des siècles de dévalorisation orchestrée par saint Augustin et ses disciples, autour du péché originel qui fit de nous des êtres de faute, nous révélant que le geste le plus anodin, comme croquer une golden dans un jardin, pouvait entraîner une catastrophe collective éternelle, la culpabilité est sortie des églises. Le monde laïque, qui depuis la révolution a forgé son identité dans la lutte contre le satan religieux, a récupéré son arme la plus nocive. La faute individuelle engage le reste du monde. Observons l'évolution de la lutte antitabac. Quel a été l'argument fondamental qui a réglé le destin de nos frères fumeurs martyrisés ? Le tabagisme passif. Le fumeur tue. L'homme au clopeau constitue un danger pour autrui, passant passif inhalateur de volutes. C'est la révélation de la responsabilité collective du futur cancéreux qui a eu la peau de son filtre. L'écologie applique le même système de culpabilisation de l'individu que l'on retrouve partout dans notre société, une vraie pandémie d'hyper-responsabilisation qui écrase l'homme aspirant à l'humilité de n'être toxique que pour lui-même. On le sait, la morale est l'impôt perçu par la collectivité sur la liberté de l'individu. Lorsqu'elle nous force à respecter les Dix Commandements, ça va. Je ne suis pas pour le massacre de mon prochain et le respect du père et de la mère me paraît recevable, depuis que j'ai des enfants. Mais Dieu a-t-il écrit sur les tables de l'Arche d'alliance "Tu ne pollueras point ta planète" ? Non. Donc, pas de zèle. La laïcité se fondamentalise, autour de thèmes qui sont devenus aussi sacrés que les reliques rapportées des croisades : la nature, la santé… Elle a ses adorateurs, elle a ses hérétiques. Son bras séculier s'abat lourdement sur le quotidien de ceux qui n'aspirent qu'à respirer un air qu'elle n'aura pas purifié. Elle a trouvé dans l'écologie son armée d'inquisiteurs, pas plus rassurants que les premiers. Les avez-vous bien regardés, ces protecteurs de notre avenir qui prolifèrent autour de nous comme des mousses, ces flics sans uniforme qui radarisent notre liberté ? Ils pensent que le quidam est aussi dangereux qu'une usine nucléaire. C'est sur lui que tous les efforts doivent porter par une rééducation purifiante. Ce ne sont pas seulement des soixante-huitenaires prêcheurs, mais des jeunes gens concernés, énergiques, des bons petits qui pour nous sauver sont prêts à nous pourrir la vie avec une motivation éternellement renouvelée. Ils ne font pas peur, ils sont séduisants pour la plupart, rarement gros, rarement barbus, rarement de droite. Ce sont des braves gens. Ils ont presque toutes les qualités, il leur en manque une, toujours, l'humour. Un écologiste avec humour intégré n'en est pas un. Le sourire trahit le transfuge. L'écologiste drôle s'occupe de son propre développement durable et pas de celui de la planète. Voir les dernières élections européennes. Moi, ils m'attristent ces concernés par le futur. Ils croient dur comme fer que la pollution est leur ennemie. Verts de trouille, les écolos, et engagés à coeur battant pour la protection de la nature. Comme si nous la menacions, la nature. J'ai lu qu'à Tchernobyl, poussaient des champignons noirs qui transformaient les radiations en substance organique, qu'une requine blanche, dans un zoo, célibataire depuis trois ans avait accouché d'un bébé requin sans père. Un clone spontané. La faible nature. La fragile, qui nous a attendus cinq milliards d'années pour rendre son dernier soupir. Elle doit bien rire de notre minuscule toxicité, la vieille infectée, immunisée à mort, par ses anticorps anti-humains. J'ai toujours pensé que c'était la nature qui nous polluait, pas l'inverse. Elle aura notre peau, l'ingénue. D'ailleurs, elle a commencé, la pollution la plus menaçante pour l'atmosphère terrestre est la plus naturelle de toutes, les flatulences méthanisées de nos soeurs bovines. Voilà. En tant que citoyen irresponsable, je sais que mon avenir est sans lendemain. Coupable de sérénité. J'inhale à plein poumon les gaz de ma planète. Au bout du compte, il se pourrait que l'air pollué soit le dernier air respirable. Ecrivain, médecin spécialisé en neurologie et licencié d'histoire à la Sorbonne, est l'auteur de deux romans aux éditions Grasset : "Blouse" (2004), "La Grande Garde" (2007), et d'un essai aux éditions du Regard "Maître Eckhart peint par Van Eyck". Il a publié en 2008 "L'Ami de jeunesse", roman qui met en scène la renaissance à la vie d'un psychiatre prénommé Antoine Antoine Senanque
Esperluette Posté 6 juillet 2009 Signaler Posté 6 juillet 2009 Belle vigueur de plume en vérité. Ca rafraîchit.
Randian shithead Posté 6 juillet 2009 Signaler Posté 6 juillet 2009 Encore une mystique illuministe du détachement et de la dissolution dans le grand tout. Eckhart fut d'ailleurs par son ésotérisme un précurseur du charlatan Paracelse et de sa pseudo médecine psychosomatique. L'Eglise a heureusement condamné les thèses extrêmistes de cet hérétique qui inspira Heidegger et les nazis. Plus inquiétant est le retour de cet ésotérisme sur fond de néo-bouddhisme. Pouh pouh pouh, Eckhart a été réhabilité depuis. Bon, c'est vrai qu'il fait partie des cautions du New Age.
Saucer Posté 6 juillet 2009 Signaler Posté 6 juillet 2009 Belle vigueur de plume en vérité. Ca rafraîchit. Voui. En ces temps trop sérieux, la provocation reste salutaire.
h16 Posté 6 juillet 2009 Signaler Posté 6 juillet 2009 Excellent article. Je m'en vais le linker dans un prochain article qui parlera de Borlouille La Fripouille.
Sous-Commandant Marco Posté 6 juillet 2009 Signaler Posté 6 juillet 2009 Encore une mystique illuministe du détachement et de la dissolution dans le grand tout. Eckhart fut d'ailleurs par son ésotérisme un précurseur du charlatan Paracelse et de sa pseudo médecine psychosomatique. L'Eglise a heureusement condamné les thèses extrêmistes de cet hérétique qui inspira Heidegger et les nazis. Plus inquiétant est le retour de cet ésotérisme sur fond de néo-bouddhisme. Qu'est-ce qui te permet de traiter Paracelse de charlatan?
free jazz Posté 6 juillet 2009 Signaler Posté 6 juillet 2009 Qu'est-ce qui te permet de traiter Paracelse de charlatan? D'abord il était néo-platonicien. Ensuite, il expliquait les maladies par l'influence des astres et l'alchimie. « Prends du fiel de bœuf pour la cirrhose hépatique et de l'extrait splénique pour les obstructions de la rate. » http://www.moncelon.com/paracelse1.htm
Randian shithead Posté 6 juillet 2009 Signaler Posté 6 juillet 2009 D'abord il était néo-platonicien. Ensuite, il expliquait les maladies par l'influence des astres et l'alchimie. « Prends du fiel de bœuf pour la cirrhose hépatique et de l'extrait splénique pour les obstructions de la rate. » http://www.moncelon.com/paracelse1.htm C'est un peu triste de le réduire à ça tout de même.
Sous-Commandant Marco Posté 6 juillet 2009 Signaler Posté 6 juillet 2009 D'abord il était néo-platonicien. Ensuite, il expliquait les maladies par l'influence des astres et l'alchimie. Parce que c'est faux peut-être? L'alternance du jour et de la nuit, le chaud, le froid, les saisons … sont des phénomènes astronomiques dont il serait absurder de nier l'influence sur nos constitutions et notre santé. Quant à l'alchimie, c'est une science qui a pour but, au-delà des babioles comme la pierre philosophale, de changer l'alchimiste lui-même, en le reliant à ses constituants de base.
0100011 Posté 6 juillet 2009 Auteur Signaler Posté 6 juillet 2009 D'abord il était néo-platonicien. Ensuite, il expliquait les maladies par l'influence des astres et l'alchimie. « Prends du fiel de bœuf pour la cirrhose hépatique et de l'extrait splénique pour les obstructions de la rate. » http://www.moncelon.com/paracelse1.htm Je l'utilise dans en cours en théorie de l'information C'est l'histoire de la rose de Paracelse : il affirmait pouvoir faire renaitre une rose à partir de ses cendres. Les chimistes un peu simplistes ne lui donnaient pas tort : "rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme". Quand on brûle un objet, fut ce une idole, quelque chose est perdu à jamais… Edit : une jolie parabole à méditer pour les axiomatiques qui veulent tout réduire à un paquet de cendres d'axiomes…
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