gdm Posté 4 octobre 2009 Signaler Posté 4 octobre 2009 Corrélation ne fait pas lien de cause à effet, en particulier quand on ne peut pas contrôler toutes les variables qui pourraient avoir un impact sur le résultat (allez reproduire la société entière dans une expérience de laboratoire) et qu'on n'étudie pas des objets qui reproduisent toujours le même comportement une fois exposés aux mêmes conditions (des objets dénués de libre arbitre contrairement aux hommes qui composent la société auxquels on ne peut donc pas appliquer la méthode expérimentale des sciences physiques.) Certes, mais mon propos n'était pas si ambitieux. Oui, la science économique se fonde d'abord sur la logique des concepts, sur des raisonnements abstraits. Mon propos se limitait à dire que le monopole étatique de la monnaie n'a pas conduit à une catastrophe. Le monopole étatique détruit de la richesse, provoque un manque de services et en produit nouveaux. Bref, l'observation selon laquelle les plus grands progrès économiques ont été au 20ème siècle lorsque le monopole monétaire était partout pourrait bien être vraie mais elle ne nous dit pas si c'est grâce à ou malgré le monopole monétaire que ces progrès ont eu lieu. Si Guillaumat est une référence pour vous, ça devrait vous parler. Oui, je suis encore d'accord. Je ne soutiens pas que le grand progrès économique du 19e et du 20e siècle serait du au monopole monétaire. Mais dire que le monopole étatique de la monnaie serait une catastrophe est inexact. C'est donc, à mon avis, un mauvais argument. Il existe des bons arguments contre le monopole monétaire. Vous mentionniez une ambiguïté sur le terme de "prêt", je n'ai pas compris ce dont vous parliez précisément Je me répète: "Une remarque sémantique sur le mot "prêt" est importante. En effet, dans un prêt, l'emprunteur utilise un objet qui ne lui appartient pas. Ensuite il rend cet objet au propriétaire. Un "prêt bancaire" n'est donc pas un prêt. En effet, chaque billet de banque est une promesse faite par le banquier. Chacune de ces promesses appartiennent à l'emprunteur. Les billets de banque appartiennent à l'emprunteur en toute propriété. Et symétriquement, le banquier est propriétaire de la reconnaissance de dette faite par l'emprunteur. Le banquier peut la revendre. Un "prêt bancaire" est donc un échange de promesses entre deux individus. Chacun des deux devenant ainsi propriétaire des promesses de l'autre. Cette utilisation impropre du mot "prêt" est une cause majeure d'incompréhension du concept de "prêt bancaire"." mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a beaucoup de confusion autour du terme "étalon-or". Non, il n'existe pas de "confusion" sur l'étalon-or. Mais il existe plusieurs manières de produire une monnaie ayant l'or comme étalon de valeur, comme valorimètre de monnaie. Deux monnaies distinctes utilisant l'étalon-or peuvent prévoir des clauses différentes dans leurs contrats de monnaie respectifs. Chaque contrat de monnaie, ou d'émission monétaire, stipule la procédure exacte par laquelle la monnaie émise sera équivalente à la valeur de l'or. Ces différences concernent principalement les conditions de conversion de la monnaie en or. Tel contrat de monnaie stipulera que chaque billet de banque, que chaque unité monétaire, sera échangée à vue contre son équivalent en or. Un autre contrat stipulera que la banque convertit uniquement des lots de 1000 billets de banque afin de réduire le coût administratif de conversion. Une autre banque pourra stipuler, dans son contrat de monnaie, que dans certains cas, le conversion pourra être suspendue et qu'elle versera des intérêts en compensation du retard. C'est ainsi que tel contrat de monnaie sera un "titre de propriété sur de l'or". tel autre contrat de monnaie sera un "substitut a l'or". tel autre contrat de monnaie sera un titre financier dont le sous-jacent est l'or. Vous mentionniez notamment "l'étalon-or" d'avant 1971 mais ce n'était un étalon-or que dans le sens le plus lâche du terme, puisque si je me souviens bien il ne concernait que les échanges des gouvernements entre eux. oui. Avant 1971, cette monnaie étatique était équivalente à l'or d'une manière qui me semble incohérente. Chaque Etat imposait le "cours forcé" de la monnaie. Donc interdiction de conversion. Et l'obligation de l'Etat envers l'utilisateur de monnaie était une obligation politique "un peu lâche", et non pas un véritable contrat commercial. L'étalon-or pur est le contraire de ce que vous dites. Ce n'est pas un "valorimètre", l'étalon-or désigne la situation où l'or est la monnaie et que les billets de banques ne sont pas une monnaie qu'on peut échanger à un taux fixé contre de l'or mais des titres de propriété sur l'or qu'on utilise comme substituts dans les échanges à la place de l'or lui-même (le taux est fixe non parce qu'il y aurait un contrôle de prix billets vs or mais parce que les billets représentent de l'or -l'échange billets/or n'est pas un achat/vente mais la récupération de ce dont on est propriétaire grâce au reçu qui est en est la preuve). Vous décrivez correctement une monnaie utilisant un étalon-or et dont chaque billet est un substitut à l'or. Mais contrairement à ce que vous dites, ce que vous décrivez n'est pas la seule manière de produire une monnaie avec un étalon-or. Un peu plus haut dans le débat, Vponcet rappelait un autre cas: "le banquier avait X fois plus de fonds propres que le volume des titres de monnaies émis. Ce qui en ferait une banque à >100% en valeur, mais fractionnaire en nature (elle n'a pas l'or)." Un tel banquier pourra toujours vendre qq actifs pour verser de l'or aux utilisateurs qui souhaitent convertir. Il est à 100% de réserves parce que lorsque vous déposez dans un entrepôt disons 1000 automobiles, vous devez pouvoir récupérer 100% de ce qui vous appartient, 1000 automobiles et non 800, 600 ou 300 parce que 200, 400 ou 700 auraient été prêtées à quelqu'un d'autre entre temps. Dans un tel schéma, un banquier n'émet pas de monnaie, il l'entrepose en tant que banque de dépôt où il prête celle qu'il a emprunté en tant qu'intermédiaire financier (la création monétaire n'a lieu que par l'extraction d'or dans les mines). oui. Ce que vous décrivez est une manière, parmi d'autres, de concevoir une banque 100% de réserves en or. Mais il existe une infinité de variantes possibles, selon les termes choisis par la banque pour rédiger le contrat de monnaie. Ensuite on parle aussi d'étalon-or pour les situations où l'or est bien la monnaie de base et où les billets sont convertibles en or mais où les banques n'ont pas l'obligation de n'émettre des billets que dans la limite des stocks d'or déposés comme titres sur eux. Votre conception de l'étalon-or est trop restrictive. Elle exclut inutilement d'autres banques qui produisent une monnaie convertible en or. Il y a plus de reçus que de marchandise sur laquelle ils reposent. C'est la réserve fractionnaire dans un étalon-marchandise. C'est ce que je comprends en tout cas. Un billet de banque, ou plus généralement une "unité monétaire", n'est pas nécessairement un reçu d'or. Un billet de banque est un contrat unilatéral entre la banque et le porteur du billet. L'utilisateur de billet est propriétaire du billet de banque, et non pas de l'or. Sauf dans le cas très particulier que vous décrivez.
gdm Posté 4 octobre 2009 Signaler Posté 4 octobre 2009 Une monnaie étatique sans concurrence possible, mène tôt ou tard, à la catastrophe. Les gouvernements ont une fâcheuse tendance à taxer les gens en détruisant la valeur de la monnaie afin de financer leurs programmes et guerres inutiles. La compétition permet de limiter la fraude. S'il y a un petit malin qui fraude, il perdra ses clients qui iront voir ailleurs. Vous dites que le monopole monétaire pourrait mener aux guerres. C'est une thèse intéressante. Il est vrai que l'Etat peut imaginer plus facilement trouver l'argent de sa guerre lorsqu'il maitrise la production de monnaie. Mais, il y eut des guerres avant les monopoles monétaires. Votre thèse est donc fragile. Le monopole monétaire devient donc un moyen plus élégant, moins visible, de spolier les populations. Si votre thèse est vraie, le monopole monétaire étatique aurait contribué à rendre possible les guerres du 20e siècle. Et alors, je suis d'accord que ces guerres furent des catastrophes.
gdm Posté 4 octobre 2009 Signaler Posté 4 octobre 2009 J'ai du mal à voir la relation que l'on peut tirer entre le fait que la monnaie soit ou non étatique et le progrès économique.Les progrès économiques du XXème siècle ne renseigne en rien sur le fait que la monnaie étatique soit ou non une catastrophe. La seule chose que l'on peut en déduire c'est que les progrès économiques sont possibles avec une monnaie d'état. Le mot "catastrophe" a ici un sens très subjectif. débattre pour savoir si telle chose nuisible serait, ou ne serait pas, une catastrophe relève alors de la pure subjectivité. Hormis l'incertitude sur la définition du mot "catastrophe", je suis d'accord avec votre remarque.
Kevinz Posté 4 octobre 2009 Signaler Posté 4 octobre 2009 Vous dites que le monopole monétaire pourrait mener aux guerres. C'est une thèse intéressante. Il est vrai que l'Etat peut imaginer plus facilement trouver l'argent de sa guerre lorsqu'il maitrise la production de monnaie. Mais, il y eut des guerres avant les monopoles monétaires. Votre thèse est donc fragile. Le monopole monétaire devient donc un moyen plus élégant, moins visible, de spolier les populations.Si votre thèse est vraie, le monopole monétaire étatique aurait contribué à rendre possible les guerres du 20e siècle. Et alors, je suis d'accord que ces guerres furent des catastrophes. Je n'ai pas dis que les guerres n'existeraient pas sans ce genre de monopole. Mais elles seraient certainement plus restreintes, plus brèves et probablement moins fréquentes. Un passage intéressant du livre de Ron Paul, END THE FED: Following the creation of the FED, the government would discover other uses for an elastic money supply aside from keeping the banking system from defaulting on its obligations. It would prove usefull in funding war. It is no coincidence that the century of total war coincided with the century of central banking. When governements had to fund their own wars without a paper money machine to rely upon, they economized on resources. They found diplomatic solutions to prevent war, and after they started a war they ended it as soon as possible.[…] As Mises wrote in 1919: "one can say without exaggeration that inflation is an indispensable means of militarism. Without it, the repercussions of war on welfare become obvious much more quickly and penetragly; war weariness would set in much earlier." […] I'm not for government imposing any particular standard: no central bank, no legal tender, no provilege for any commodity chosen as a backing for the currency.
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.