Franklin Posté 13 avril 2010 Signaler Posté 13 avril 2010 L'IMG : franchement je ne comprend pas comment on peut être cruel au point de laisser se développer un trisomique 21. Après avoir lu les 15-20 pages de sujet, je suis pour l'IMG. Mais cette remarque n'ouvre-t-elle pas la voie à l'eugénisme? Sur quoi se base-t-on pour déterminer une maladie dont il serait cruel de laisser un enfant vivre avec? Sur les capacités cognitives? Sur les capacités motrices? Une maladie peut être incurable à un moment M mais soignable à M+5 ans non?
Tremendo Posté 13 avril 2010 Signaler Posté 13 avril 2010 L'IMG : franchement je ne comprend pas comment on peut être cruel au point de laisser se développer un trisomique 21. En tout cas si cela m'arrive en tant que parent, je ne pense pas avoir le courage de l'accepter et voudrait avoir recours à l'avortement le plus tôt possible, c'est une responsabilité très lourde que l'éducation d'un trisomique et ça n'a rien d'immoral de ne pas l'accepter, et je dis chapeau à ceux qui l'acceptent.
Fuego Posté 13 avril 2010 Signaler Posté 13 avril 2010 En tout cas si cela m'arrive en tant que parent, je ne pense pas avoir le courage de l'accepter et voudrait avoir recours à l'avortement le plus tôt possible, c'est une responsabilité très lourde que l'éducation d'un trisomique et ça n'a rien d'immoral de ne pas l'accepter, et je dis chapeau à ceux qui l'acceptent. Je pense aussi, mais la famille qui a gardé l'enfant est vraiment parfaite. Et l'environnement particulièrement favorable pour son épanouissement personnel.
Invité jabial Posté 13 avril 2010 Signaler Posté 13 avril 2010 Ca ne répond toujours pas à la question: que fais-tu des foetus qui sont encore vivants une fois sortis du ventre de leur mère ? Est-il selon toi légitime de les laisser mourir ou faut-il forcer la mère ou quelqu'un d'autre à les nourrir ? A tout âge ou bien passé quel délai ? À ce stade c'est une personne. Comme toute personne, il n'est en aucun cas légitime de forcer quelqu'un à le nourrir ou de le tuer. On entre dans le domaine de l'orphelinat, si bien sûr les parents eux-mêmes désirent l'abandonner. J'imagine que ce n'est pas volontaire. Il y a des gens qui, pour des raisons religieuses, mèneront une grossesse trisomique - ou même non viable - jusqu'à son terme. Le même problème se pose dans les cas de parasitisme gémellaire : certains parents refuseront la séparation même si elle met la vie du jumeau indépendant en danger. La trisomie doit pouvoir se détecter très tôt mais il y a des erreurs. Et il n'y a pas que la trisomie mais aussi des malformations physiques externes ou internes, qui ne sont parfois détectées que très tard, après 6 mois de grossesse. En tout cas, c'est ce qui ressortait du reportage au sujet des IMG que j'ai vu il y a quelque temps. En tout cas c'est vrai que ça pose de graves questions morales, et je serais beaucoup moins catégorique pour les malformés viables que s'agissant d'un embyron. Je pense aussi, mais la famille qui a gardé l'enfant est vraiment parfaite. Et l'environnement particulièrement favorable pour son épanouissement personnel. C'est vraiment tout à leur honneur, mais franchement je ne sais pas comment ils font. Un enfant qui est sourd ou aveugle est déjà totalement rejeté par les autres, alors un trisomique… En plus la trisomie 21 n'est pas qu'un retard intellectuel, elle s'accompagne de graves problèmes cardiaques qui réduisent fortement l'espérance de vie. Je pense qu'il vaut mieux renouveler l'expérience et faire des enfants normaux dont on pourra s'occuper à fond.
Chanèle Posté 22 avril 2010 Signaler Posté 22 avril 2010 Dans Liberté Politique, Pierre-Olivier Arduin, responsable de la commission bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon, revient sur les propos de Didier Sicard, qui en février 2007, parlait de la montée de l'eugénisme en France (cf. Synthèse de presse du 05/02/07). Le professeur Sicard était l'un des invités de l'Académie pontificale pour la Vie pour son colloque international sur "les nouvelles frontières de la génétique et le risque de l'eugénisme" organisé à Rome les 20 et 21 février dernier. Au cours du colloque, il a réitéré ses craintes à l'encontre du système de dépistage pratiqué en France. Alors que l'article 16-4 du Code civil mentionne que "toute pratique eugénique tendant à l’organisation de la sélection des personnes est interdite", force est de constater que le dépistage ne cesse d'augmenter. Le dernier rapport de l'Agence de la biomédecine nous apprend qu'il y a eu, entre 2005 et 2006, une augmentation de plus de 10% des interruptions médicales de grossesse (IMG) : 6 787 en 2006 contre 6 093 en 2005. Pour illustrer ses propos, Pierre-Olivier Arduin prend l'exemple de la trisomie 21, pathologie pour laquelle 96% des embryons dépistés sont avortés. Alors que le dosage de deux nouveaux marqueurs sériques dès le premier trimestre de la grossesse est en train de voir le jour, deux nouvelles méthodes, l'une américaine, l'autre française, pourraient affiner encore ce dépistage. La généralisation de ce genre de techniques permettra le dépistage du handicap a un stade très précoce, dans un temps où la femme pourra avorter sans avoir à justifier des motifs qui étayent sa décision. Il ne sera plus alors nécessaire d'attendre l'avis des centres pluridisciplinaires sensés éclairer le jugement de la mère. Au Vatican, Didier Sicard a parlé de "politique de traque qui par ses recherches et examens de cellules fœtales circulantes chez la femme enceinte, tend à l’informer le plus tôt possible de l’identification chromosomique de tel ou tel caractère éventuellement délateur de l’enfant à venir". Pierre-Olivier Arduin rappelle également qu'une étude de l'Inserm vient de montrer que la plupart des femmes ne sont pas conscientes des implications de ce dépistage (cf. Synthèse de presse du 08/01/09). Devant les membres de l'Académie pour la Vie, Didier Sicard s'est interrogé : "peut-on clairement séparer eugénisme individuel et eugénisme collectif ? Apparemment oui, il n’y a pas de politique d’État ni de volonté d’amélioration des lignées humaines. Mais il y a une politique de santé publique […]. Le résultat est que par son caractère systématique, sa prise en charge collective par l’intermédiaire de l’assurance maladie, se dessine peu à peu le projet d’une naissance sans handicap prévisible ou prédictible […]. Le consensus semble établi qu’un enfant porteur d’une trisomie 21 ou 18 n’a pas vocation à naître". Pour Pierre-Olivier Arduin, cette question du dépistage ne doit pas être éludée. Au contraire, "elle doit être alimentée par des propositions politiques fortes pour casser l'instauration de ce cercle vicieux". Par ailleurs, il dénonce le basculement de la pratique médicale dans une logique d'obligation de résultats alors que la déontologie médicale est basée sur l'obligation de moyens. C'est d'ailleurs l'une des propositions de Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, dans son dernier livre : "La trisomie est une tragédie grecque". Il propose que les médecins "puissent conserver l’entière liberté de proposer les tests, en conscience, s’ils les jugent utiles, de même que le bénéfice de ces tests serait accordé aux femmes qui le demandent. De la sorte, on casserait la spirale eugéniste. On n’imposerait pas à qui que ce soit, femme ou médecin, un quelconque ordre moral, mais on éviterait au moins à l’État d’imposer le sien". Pour conclure, Pierre-Olivier Arduin rend hommage aux parents qui ont fait le choix de garder un enfant qu'ils savaient handicapé. Enfin, il relaie la suggestion de Jean-Marie Le Méné qui propose : "que soit créé un fonds public pour la recherche à visée thérapeutique sur la trisomie 21. Ce fonds devrait être alimenté par un prélèvement sur le financement du dépistage de la trisomie 21 : un euro pour le dépistage, un euro pour la recherche à visée thérapeutique. Cette économie serait cohérente avec la libération des médecins de leur obligation de proposer les tests à toutes les femmes enceintes. Si le système finançait moins de dépistage, il pourrait financer plus de recherche, il serait donc plus juste". © genethique.org Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse et dont les sources sont indiquées dans l'encadré noir. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction.
Chanèle Posté 22 avril 2010 Signaler Posté 22 avril 2010 Le nombre d'IMG en hausse de 10% en France pour 2006 Posté le 1 novembre, 2008 - 12:00 version PDF Le sigle IMG (interruption médicales de grossesse) désigne les interruptions volontaires de grossesse (IVG) réalisées après le délai légal (12 semaines en France). Cette pratique est réglementée et l'IMG ne peut être pratiquée que pour certaintes raisons, en particulier en cas de malformation du foetus, ce qui pose le problème de l'eugénisme. Quel est la norme pour qu'un foetus, parfois viable (pouvant survivre hors de l'utérus de la mère) puisse être éliminé au nom de son "anormalité" ? C'est ainsi que les enfant trisomiques, atteint de déficience mentale, mais pouvant vivre, sont éliminés à 95%. Le rapport annuel 2007 de l'Agence de la biomédecine vient d'être rendu public et présente l'état des lieux de l'IMG en France pour l'année 2006 : En 2006, le nombre d’attestations demandées et délivrées en vue d’autoriser une interruption "médicale" de la grossesse (IMG) a progressé de plus de 10% (6 787 en 2006 contre 6 093 en 2005) ; 402 grossesses ont été poursuivies malgré l’annonce d’une pathologie qui aurait pu, selon la loi, permettre une IMG. Près de la moitié de ces grossesses ont abouti à la naissance d’un enfant vivant, mais le rapport ne précise pas combien étaient indemnes de la pathologie annoncée. Le taux de refus de délivrance de cette attestation reste stable, autour de 1,7 %, sur les deux dernières années. Cette augmentation de 10% des IMG, alors que le nombre des naissance n'a pas augmenté, loin de là, pose le problème de l'accentuation d'une dérive eugénique. La "normalité" de l'être humain, c'est à dire les conditions dans lesquelles il doit être physiquement et intellectuellement pour ne pas être avorté ne serait-elle pas en train de se durcir de 10%? En ce qui concerne les motifs qui conduisent la femme à demander une IMG, leur répartition est très stable entre 2005 et 2006 : une anomalie chromosomique dans 36 % des cas (en particulier la trisomie); la proportion est la même pour les syndromes malformatifs ou associations malformatives (toute malformation du foetus, comme la malformation d'un membre). Ces deux catégories représentent, à elles seules, plus de 70 % des motifs d’IMG. Une cause génique existe dans 6 % des cas ; les indications infectieuses dans 1 %. Les IMG les plus tardives (≥ 22 SA) concernent les malformations et syndromes malformatifs, en raison d’un diagnostic lui-même souvent plus tardif, alors que les IMG les plus précoces (< 22 SA) concernent les indications biologiques (chromosomiques et géniques), souvent posées au premier trimestre de la grossesse. Sources : gènéthique.org, Rapport 2007 de l'Agence de la biomédecine """"Médecine prédictive et eugénisme : l'avortement comme seul recours ? Posté le 7 octobre, 2008 - 18:00 James Watson, co-découvreur de l'ADN, a accepté l’année dernière que soit séquencée et publiée dans la revue Nature l’intégralité de ses propres gènes à l’exception d’un, dont il sait qu’il peut prédisposer à la maladie d’Alzheimer. Sa grand-mère étant morte de cette maladie, il s’est opposé à découvrir ses propres risques. Il savait que s’il était porteur de la maladie, la médecine ne lui serait pour l’instant d’aucun secours faute de traitement. Depuis une dizaine d’années, la médecine prédictive se développe grâce à la génétique et à l’imagerie. Or la prédiction d’une maladie n’a de sens que si un projet de prévention ou de traitement existe. Sinon, cette médecine ne peut que générer de l’angoisse face à l’avenir. Lorsque les maladies sont monogéniques, un seul gène suffit à l’apparition de la maladie. La médecine prédictive vise dans ce cas à faire un diagnostic au niveau de l’embryon pour empêcher la naissance d’un enfant malade ou gravement handicapé. Mais la majorité des gènes des maladies courantes comme le diabète ou la maladie Alzheimer ne peuvent apporter qu’une prédisposition à la maladie qui, de plus, est modérée par l’environnement. Malgré cela de nombreuses entreprises offrent la possibilité via internet de faire ces tests. « Mais personne n’assure le service après vente», déplore la journalisteMartine Pérez, rédactrice en chef, chargée du service Sciences et Médecine au Figaro. Les médecins traitants voient de plus en plus de patients rongés par l’inquiétude. Pour Ségolène Aymé, médecin généticienne, experte auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et responsable du réseau Orphanet (maladies rares), « il n’est pas éthique de dépister quand on n’a rien à offrir en termes de prévention ou de thérapie. Vous obscurcissez l’avenir sans apporter de solution ». Sauf qu'il existe une "solution" : l'avortement. Dans la quête de l'enfant parfait, ce ne sont plus les enfants considérés comme non viables à la naissance qui sont menacés d'élimination, mais bien tout foetus ayant des prédisposition aux maladies pourtant communes. C'est ainsi le cas pour les trisomiques, qui sont systématiquement éliminés en raison de leur patrimoine génétique, et ce quelque soit l'avancée de la grossesse. Un avortement qualifié non plus d'IVG, mais d'IMG (interruption médicale de grossesse), censée être thérapeutique, sauf qu'en théorie, une thérapie vise à soigner, et non à supprimer. Des chercheurs américains, de l'équipe de Stephen Quake de l'université de Stanford, ont mis au point un nouveau système de dépistage de la trisomie 21 in utero, fondé sur l'analyse de l'ADN fœtal circulant dans le sang périphérique maternel. L'étude a été menée sur 18 femmes enceintes, dont 12 portaient un enfant atteint de trisomie 21, 18 ou 13. La méthode semble sensible dès la quatorzième semaine de gestation. Ces travaux, publiés dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS) du 6 octobre 2008 visent non pas à soigner mais bien à supprimer tous les foetus portant un certain patrimoine génétique. """"""""""""" Source : gènéthique.org
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.