Régionales : Ces futurs-élus qui n'exerceront pas

[Samahell]

(badurl) http://www.rue89.com/regions-en-campagne/2010/03/12/regionales-ces-futurs-elus-qui-nexerceront-pas-leur-mandat-142574 (badurl)

Electeurs, électrices, vous risquez d'élire des candidats aux élections régionales qui n'iront pas au conseil régional. Pas parce qu'ils sècheront la plupart des séances, mais parce que la loi leur interdit de cumuler certains mandats… et qu'ils n'entendent pas forcément abandonner leurs fonctions actuelles.

Sur les 650 têtes de liste départementales et régionales recensées par l'association Un homme = une voix, 46% n'ont aucun mandat (sans compter le mandat de conseiller régional).

Mais ces têtes de liste non cumulardes appartiennent généralement aux partis les plus modestes. Le décompte pour les deux formations politiques qui ont le plus d'élus est logiquement sans appel :

* 5% pour la Majorité présidentielle (UMP et alliés)

* 22 % pour le Parti socialiste

* 38% pour le MoDem

* 64% pour le Front de gauche

* 70% pour Europe Ecologie

* 81% pour le Front national

98 députés et 31 sénateurs candidats aux régionales

(…)

Lorsqu'on les interroge, la question dérange, surtout s'ils sont têtes de liste. L'entourage de Marie-George Buffet, tête de liste du Front de gauche en Seine-Saint-Denis mais déjà députée et conseillère municipale, dit ne pas avoir de « réponse officielle à fournir ». Un membre de son équipe de campagne glisse toutefois, anonymement : « Elle lâchera son mandat de conseiller régional. »

Tête de liste de la Majorité présidentielle dans le Val-d'Oise, Axel Poniatowski, par ailleurs député, maire et président de communauté de communes, a lui choisi de ne pas rappeler, malgré plusieurs sollicitations de Rue89.

Quant à André Santini, tête de liste de la Majorité présidentielle dans les Hauts-de-Seine, abandonnera-t-il son mandat de député ou celui de maire d'Issy-les-Moulineaux en cas d'élection qui ne fait aucun doute ? « Il ne souhaite pas communiquer sur le sujet », a fait savoir son cabinet à la mairie.

Avec Yves Jégo, le nombre de têtes de liste de la Majorité présidentielle en Ile-de-France qui vont être assurément confrontés à ce problème, s'élève à trois. Déjà maire de Montereau-Fault-Yonne, la tête de liste en Seine-et-Marne, « s'il est élu, conservera son mandat de maire et, pour le reste, il n'exclut rien », confie son collaborateur.

« Si je suis élu président de la région, je siègerai »

D'autres affirment toutefois qu'ils siègeront au conseil régional… à une condition : remporter l'élection et être élu président de région. Pas question d'abandonner un autre mandat pour être simple conseiller régional.

C'est beau !

[thabor]

Qu'est-ce qui se passe si quelqu'un se fait élire et qu'il renonce ensuite ? Au lire de cet article, j'imagine qu'il n'y a pas d'élection complémentaire ? Comment est choisi celui qui va le remplacer ? Quelqu'un peut-il m'expliquer ?

[Guest]

C'est le premier non élu de la liste qui devient élu, dans l'ordre de présentation de la liste.

[Samizdat]

Simple stratégie non ? On affiche les noms ronflants pour mettre toutes les chances de son coté. Surtout si les types d'en face font de même. Derrière, quel est l'intérêt d'abandonner un mandat où l'on a le pouvoir pour en obtenir un de simple opposant ? Aucun. L'application directe de la maxime "le premier dans un petit village mieux que le second à Rome" en quelque sorte.

[Guest rogermila]

Simple stratégie non ? On affiche les noms ronflants pour mettre toutes les chances de son coté.

Oui c'est tout à fait ça. Ils profitent d'un vide juridique pour tromper l'electorat.

Car si la loi interdit le cumul des mandats, elle n'interdit pas aux politiques qui ont déjà plusieurs mandats d'en briguer d'autres en se présentant à des élections.

Ensuite une fois élu, pour se conformer à la loi, ils doivent simplement abandonner les mandats en trop…. au profit de suppléants dans leur parti.

C'est une tartufferie assez pitoyable qui n'est pas suffisamment dénoncée.

[Théo31]

L'application directe de la maxime "le premier dans un petit village mieux que le second à Rome" en quelque sorte.

C'est la politique du PS. Comme il est plus difficile d'avoir l'Elysée, le PS se concentre sur les régions et les mairies. Le pouvoir est peut-être moindre, mais il permet de continuer aux nouveaux notables se bien se gaver sur le dos des moutons-tribuables.