Eva Posté 18 mars 2010 Signaler Posté 18 mars 2010 J'ai assisté hier soir à la présentation du nouveau livre de P. Salin. Ayant du partir durant les questions, je n'ai pas pu poser les miennes, très basiques, qui restent alors sans réponses. Je suis sûre qu'elles trouverons ici preneur : - En quoi la déflation est elle souhaitable plus qu'autre chose ? Si la rémunération du travail suit les fluctuations, la situation ne change t elle pas ? Si la rémunération du travail reste fixe, les salariés peuvent acheter plus de choses avec la même somme, donc les industriels ne reçoivent ils pas moins d'argent donc devraient trouver, pour rémunérer ces mêmes salariés, de l'argent ailleurs (réduire d'autres budgets etc) ? - "(contexte monétaire) la consommation est une destruction, contrairement à l'investissement" En quoi dans la mesure où l'on transfère de la richesse d'un acteur à un autre ? En quoi est ce une destruction ? N'est ce pas aussi un investissement, à la différence qu'il n'a pas la même échelle de temps si les mêmes objectifs ? merci par avance de vos contributions, E
Ash Posté 18 mars 2010 Signaler Posté 18 mars 2010 Je n'ai pas lu Salin, mais je vais essayer de répondre. J'ai assisté hier soir à la présentation du nouveau livre de P. Salin.Ayant du partir durant les questions, je n'ai pas pu poser les miennes, très basiques, qui restent alors sans réponses. Je suis sûre qu'elles trouverons ici preneur : - En quoi la déflation est elle souhaitable plus qu'autre chose ? Si la rémunération du travail suit les fluctuations, la situation ne change t elle pas ? Si la rémunération du travail reste fixe, les salariés peuvent acheter plus de choses avec la même somme, donc les industriels ne reçoivent ils pas moins d'argent donc devraient trouver, pour rémunérer ces mêmes salariés, de l'argent ailleurs (réduire d'autres budgets etc) ? La déflation n'est pas souhaitable mais nécessaire lorsqu'un pays est surendetté. Avec la déflation (toujours au niveau d'un pays) l'idée est de redonner du pouvoir d'achat et donc d'augmenter les recettes. Mais ça ne marche pas forcément, comme au Japon par exemple. Ça reste tout de même préférable à de l'inflation. - "(contexte monétaire) la consommation est une destruction, contrairement à l'investissement"En quoi dans la mesure où l'on transfère de la richesse d'un acteur à un autre ? En quoi est ce une destruction ? N'est ce pas aussi un investissement, à la différence qu'il n'a pas la même échelle de temps si les mêmes objectifs ? Tout le monde n'est pas d'accord et je ne sais pas ce que veut expliquer Salin précisément, mais de manière générale privilégier la consommation à l'investissement, c'est le meilleur moyen de se retrouver avec des bulles financières. Investir signifie épargner dans l'optique d'user de son capital dans le futur à un "projet" que l'on estimera nous rapporter d'avantage. Pour certains, les keynésiens notamment, l'épargne est une destruction d'argent puisque ce dernier stagne dans les fonds de tiroirs. Ils préfèrent une surconsommation, ainsi rien ne vient perturber le cycle de création de la monnaie. Etant donné qu'ils prônent en même temps l'inflation, c'est surtout un bon moyen de masquer l'inanité - et l'immoralité - d'un tel fonctionnement. L'énième crise que l'on vit le confirme une fois de plus. Donc quand on parle de consommation comme destruction de la monnaie, je crois qu'on renverse tout simplement cette théorie. Consommer sans chercher à investir, là est le vrai gâchis.
John Loque Posté 18 mars 2010 Signaler Posté 18 mars 2010 - En quoi la déflation est elle souhaitable plus qu'autre chose ? Si la rémunération du travail suit les fluctuations, la situation ne change t elle pas ? Si la rémunération du travail reste fixe, les salariés peuvent acheter plus de choses avec la même somme, donc les industriels ne reçoivent ils pas moins d'argent donc devraient trouver, pour rémunérer ces mêmes salariés, de l'argent ailleurs (réduire d'autres budgets etc) ? Si la quantité de monnaie est fixe (et pour beaucoup d'autrichiens, il n'est absolument pas nécessaire qu'elle augmente), la déflation - en tant que baisse des prix - est l'état normal d'une économie en croissance. La baisse relative du niveau des prix, c'est le but de l'activité économique. - "(contexte monétaire) la consommation est une destruction, contrairement à l'investissement"En quoi dans la mesure où l'on transfère de la richesse d'un acteur à un autre ? En quoi est ce une destruction ? N'est ce pas aussi un investissement, à la différence qu'il n'a pas la même échelle de temps si les mêmes objectifs ? Attention, la consommation, ce n'est pas lorsque tu achètes une pomme chez l'épicier (ça c'est l'échange), c'est lorsque tu manges la pomme. Donc destruction de richesse, même si elle est le but ultime de l'activité.
Sous-Commandant Marco Posté 18 mars 2010 Signaler Posté 18 mars 2010 La déflation est préférable parce qu'elle favorise l'épargne et l'investissement, signifie que la productivité augmente et évite d'avoir à demander des augmentations de salaire. Sur le long terme, seuls l'épargne, l'investissement et l'augmentation de la productivité permettent de s'enrichir. L'investissement, par définition c'est lorsqu'on dépense de l'argent pour quelque chose qui en rapportera plus dans le futur. La consommation est une destruction nette, pour une satisfaction immédiate.
Ash Posté 18 mars 2010 Signaler Posté 18 mars 2010 Pfff… ce que je peux faire compliqué ! Par contre : Attention, la consommation, ce n'est pas lorsque tu achètes une pomme chez l'épicier (ça c'est l'échange), c'est lorsque tu manges la pomme. Donc destruction de richesse, même si elle est le but ultime de l'activité. J'ai acheté une pelle mais je ne compte pas la manger. En quoi ai-je détruit une richesse ? La consommation c'est bien l'achat.
John Loque Posté 18 mars 2010 Signaler Posté 18 mars 2010 J'ai acheté une pelle mais je ne compte pas la manger. En quoi ai-je détruit une richesse ? La consommation c'est bien l'achat. Tu achètes une pelle pour l'utiliser et donc pour l'user et donc détruire du capital.
Théo31 Posté 18 mars 2010 Signaler Posté 18 mars 2010 N'est ce pas aussi un investissement Acheter une voiture, c'est un investissement : en allant au travail avec, tu génères un revenu. Idem pour une maison : tu peux l'hypothéquer pour créer une entreprise. Quand t'achètes des pommes, c'est pour les manger hein. Il y a destruction de richesses dès lors qu'un bien n'est plus disponible à l'appropriation.
Ash Posté 18 mars 2010 Signaler Posté 18 mars 2010 Tu achètes une pelle pour l'utiliser et donc pour l'user et donc détruire du capital. Je peux ne jamais l'utiliser. Je peux aussi la donner à quelqu'un tout comme la revendre au marché au puce.
Sous-Commandant Marco Posté 18 mars 2010 Signaler Posté 18 mars 2010 Je peux aussi la revendre au marché au puce. Voir même ne jamais l'utiliser. En effet. Mais par "consommation", on entend que la pelle ne sert pas à quelqu'un d'autre, par exemple un maçon qui s'en servirait pour construire des maisons. Que tu l'uses ou qu'elle prenne la poussière dans ton garage, le résultat est le même du point de vue économique : la pelle est retirée du capital de celui qui te la vend.
Ash Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 S'agissant de la consommation, d'accord. Mais ce n'est toujours pas une destruction de richesse.
Invité jabial Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Aussi bien la déflation que l'inflation sont mal. Le fait qu'on sache malheureusement très bien ce qui "ne se voit pas" dans le cas de l'inflation, alors qu'on a eu peu d'occasion de constater les dégâts de la déflation, ne signifie pas qu'il faille oublier que toute distorsion des prix a des conséquences cachées. Je suis étonné qu'un grand comme Pascal Salin puisse l'oublier. Le pire est que dans un pays comme la France où il est impossible de baisser les salaires hors plan social, la déflation, qui reviendrait à une augmentation de tous les salaires unilatéralement, provoquerait des faillites en cascade. Ce serait une véritable catastrophe. Pire : les gens n'épargnerait pas réellement, ils accumuleraient de la monnaie de singe, puisque la déflation, c'est aussi l'augmentation artificielle de la valeur de la monnaie étatique. Les gens vendraient de l'or pour acheter de l'Euro ! On aurait une "bulle monétaire", avec tout ce que ça implique. Et probablement aussi une grave crise de liquidité. Même si comme je l'ai déjà dit l'or n'est pas aussi idéal que le pensent certains, c'est toujours mieux que de la monnaie de singe.
Sam Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 CONSOMMER v. tr. XIIe siècle, au sens de « détruire, anéantir ». Emprunté du latin consummare, « faire la somme de », d'où « accomplir, achever », mais, sous l'influence, dès le latin chrétien, de consumere, « consumer, manger », d'où « détruire » (voir Consumer).(…) II. Se servir de choses qui se détruisent par l'usage. (…) Si un produit est vu comme une richesse, le consommer est une destruction de richesse. Un bien de consommation est considéré comme tel car son utilisation limite sa durée de vie. Je dis bien "considéré comme tel", car dans le cas de celui qui achète une pelle pour la remiser, je ne sais pas si on peut parler de consommation (ce qui est sûr c'est que cette pelle ne produit pas de richesse ). (…)Attention, la consommation, ce n'est pas lorsque tu achètes une pomme chez l'épicier (ça c'est l'échange), c'est lorsque tu manges la pomme. Donc destruction de richesse, même si elle est le but ultime de l'activité. (…) +1 On peut d'ailleurs consommer sans échanger, donc opposer rente et consommation, ça m'échappe (mais je n'ai pas lu l'exposé de Salin).
Invité jabial Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Si un produit est vu comme une richesse, le consommer est une destruction de richesse. Un bien de consommation est considéré comme tel car son utilisation limite sa durée de vie. Je dis bien "considéré comme tel", car dans le cas de celui qui achète une pelle pour la remiser, je ne sais pas si on peut parler de consommation (ce qui est sûr c'est que cette pelle ne produit pas de richesse ). Destruction de richesse pourquoi ? Le plaisir / l'assouvissement du besoin / etc d'avoir consommé n'est-il pas une richesse en soi ? Attention à ne pas tomber dans la valeur objective.
Sam Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Destruction de richesse pourquoi ? Le plaisir / l'assouvissement du besoin / etc d'avoir consommé n'est-il pas une richesse en soi ? Si, bien sûr (et merci de le rappeler^^). Attention à ne pas tomber dans la valeur objective. Mais même objectivement : manger enrichit l'organisme, par exemple. Et l'utilisation de la pelle peut créer des richesses. Rien ne se perd, dirait-on…
Eva Posté 19 mars 2010 Auteur Signaler Posté 19 mars 2010 Les gens vendraient de l'or pour acheter de l'Euro ! On aurait une "bulle monétaire", ce n'est pas déjà ce qui en train de se passer ? (question naïve) M. Salin ne voulait donc pas dire que c'est une destruction dans l'absolu mais du point de vue du consommateur ? Car quand on prend un cadre plus large, il n'y a eu qu'un transfert de richesse de A vers B, non ?
Sam Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Aussi bien la déflation que l'inflation sont mal. Oui, elle retirent son objectif à la monnaie : créer les repères de valeurs pour les échanges. (…)Le pire est que dans un pays comme la France où il est impossible de baisser les salaires hors plan social, la déflation, qui reviendrait à une augmentation de tous les salaires unilatéralement, provoquerait des faillites en cascade. Ce serait une véritable catastrophe. Pire : les gens n'épargnerait pas réellement, ils accumuleraient de la monnaie de singe, puisque la déflation, c'est aussi l'augmentation artificielle de la valeur de la monnaie étatique. Les gens vendraient de l'or pour acheter de l'Euro ! On aurait une "bulle monétaire", avec tout ce que ça implique. Et probablement aussi une grave crise de liquidité. (…) Donc c'est le fait d'entrer en déflation sans baisser la valeur "faciale" (je ne sais pas comment dire) de tous les salaires qui mène à la catastrophe ? A supposer que les gens acceptent la baisse de leurs salaires, après avoir admis que les prix sont censés s'y ajuster, les problèmes que tu décris se produiraient-ils ? Au fait (pour être sûr que nous parlons de la même chose) de quelle déflation parlons-nous ? Augmentation du pouvoir d'achat de la monnaie (définition INSEE), ou diminution de la masse monétaire en circulation, l'une et l'autre pouvant être indépendantes ?
Invité jabial Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 INSEE. Mais a priori, diminution de la masse monétaire c'est crise de liquidité immédiate.
Pax In Terris Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 J'ai assisté hier soir à la présentation du nouveau livre de P. Salin.Ayant du partir durant les questions, je n'ai pas pu poser les miennes, très basiques, qui restent alors sans réponses. Je suis sûre qu'elles trouverons ici preneur : - En quoi la déflation est elle souhaitable plus qu'autre chose ? Si la rémunération du travail suit les fluctuations, la situation ne change t elle pas ? Si la rémunération du travail reste fixe, les salariés peuvent acheter plus de choses avec la même somme, donc les industriels ne reçoivent ils pas moins d'argent donc devraient trouver, pour rémunérer ces mêmes salariés, de l'argent ailleurs (réduire d'autres budgets etc) ? La banque centrale est en réalité un organisme collecteur d'impôt. Lorsque la banque centrale imprime un billet de 100€ pour l'injecter dans le circuit économique, elle collecte en réalité un impôt de 100€ sur les utilisateurs de billets, puisque la diffusion de ce billet va lui permettre de s'emparer de biens divers pour une valeur de 100€. Lorsque la banque centrale imprime son billet de 100€, tout se passe pour le grand public comme si n'importe quel faux-monnayeur imprimait un billet de 100€ : c'est de l'extorsion. Et, comme c'est légal, c'est en réalité un impôt. Une partie du produit de cet impôt est reversée au gouvernement et le reste permet à la banque centrale de mener son train de vie pharaonique. C'est cela que l'on appelle «l'inflation». On appelle «déflation» l'absence d'inflation, c'est-à-dire la situation où la banque centrale renonce à fabriquer sa fausse monnaie. La déflation est donc une forme particulière de renonciation à la collecte d'impôts. C'est en cela que c'est une bonne chose. - "(contexte monétaire) la consommation est une destruction, contrairement à l'investissement"En quoi dans la mesure où l'on transfère de la richesse d'un acteur à un autre ? En quoi est ce une destruction ? N'est ce pas aussi un investissement, à la différence qu'il n'a pas la même échelle de temps si les mêmes objectifs ? merci par avance de vos contributions, Le mot «consommation» dérive du verbe consommer, de la même famille que le verbe consumer. Cela signifie par définition «détruire». Par définition,on consomme un meuble lorsqu'on le détruit. À ne pas confondre avec l'achat, qui souvent précède la consommation. Il se trouve que les comptables publics qui essayent de mesurer la consommation n'ont à leur disposition qu'un indicateur imprécis, à savoir l'ensemble des biens achetés en vue d'être consommés, c'est-à-dire détruits.
Invité jabial Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 La banque centrale est en réalité un organisme collecteur d'impôt. Lorsque la banque centrale imprime un billet de 100€ pour l'injecter dans le circuit économique, elle collecte en réalité un impôt de 100€ sur les utilisateurs de billets, puisque la diffusion de ce billet va lui permettre de s'emparer de biens divers pour une valeur de 100€. Lorsque la banque centrale imprime son billet de 100€, tout se passe pour le grand public comme si n'importe quel faux-monnayeur imprimait un billet de 100€ : c'est de l'extorsion. Et, comme c'est légal, c'est en réalité un impôt.Une partie du produit de cet impôt est reversée au gouvernement et le reste permet à la banque centrale de mener son train de vie pharaonique. C'est cela que l'on appelle «l'inflation». Oui, dans une certaine mesure (le patrimoine des gens n'est pas constitué à 100%, ni même en majorité, de monnaie). On appelle «déflation» l'absence d'inflation, c'est-à-dire la situation où la banque centrale renonce à fabriquer sa fausse monnaie. Non. On appelle déflation la situation où de la monnaie est détruite. La déflation est donc une forme particulière de renonciation à la collecte d'impôts. Non, la déflation est une autre forme d'impôt, qui permet d'enrichir artificiellement ceux qui détiennent de la monnaie (ou une créance en monnaie, ou un titre convertible en monnaie) au détriment de tous ceux qui sont obligés d'utiliser cette monnaie. C'est tout aussi mal que l'inflation. Prôner la déflation parce que l'inflation c'est mal, c'est un peu comme si on proposait que les gens appartenant à la catégorie sociale qui reçoivent aujourd'hui des aides sociales paient demain un impôt. C'est renverser les flux d'impôts, et ce n'est pas moins injuste. Ce qu'il faut c'est abolir ces transferts coercitifs. Et pour ça, un seul moyen : la fin du monopole de la monnaie, ou à défaut, la convertibilité en métal opposable à la banque centrale (ce qui est moins bien car un métal a une valeur subjective qui varie bel et bien, même si elle est certes moins manipulable que de la monnaie de signe créée ex nihilo).
Sam Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 (…)Non. On appelle déflation la situation où de la monnaie est détruite. (…) Mais on sort de la définition INSEE, "gain du pouvoir d'achat de la monnaie". Et bien sûr, ce gain peut être provoqué par une situation où de la monnaie est détruite.
Sam Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 (…)Non, la déflation est une autre forme d'impôt, qui permet d'enrichir artificiellement ceux qui détiennent de la monnaie (ou une créance en monnaie, ou un titre convertible en monnaie) au détriment de tous ceux qui sont obligés d'utiliser cette monnaie. C'est tout aussi mal que l'inflation. Prôner la déflation parce que l'inflation c'est mal, c'est un peu comme si on proposait que les gens appartenant à la catégorie sociale qui reçoivent aujourd'hui des aides sociales paient demain un impôt. C'est renverser les flux d'impôts, et ce n'est pas moins injuste. Ce qu'il faut c'est abolir ces transferts coercitifs. Et pour ça, un seul moyen : la fin du monopole de la monnaie, ou à défaut, la convertibilité en métal opposable à la banque centrale (ce qui est moins bien car un métal a une valeur subjective qui varie bel et bien, même si elle est certes moins manipulable que de la monnaie de signe créée ex nihilo). (…) La déflation ne peut être vue comme une forme d'impôt que si elle est causée par une destruction de monnaie par la force publique. Les causes de la déflation peuvent être une demande inférieure à l'offre, une thésaurisation excessive, une masse monétaire qui croît moins vite que le nombre d'agents économiques et de biens/services échangeables avec cette monnaie. L'or n'est pas à l'abri de ça, au contraire, sans même parler des variations de sa valeur subjective, comme tu le soulignes.
Fedaykin Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 - "(contexte monétaire) la consommation est une destruction, contrairement à l'investissement"En quoi dans la mesure où l'on transfère de la richesse d'un acteur à un autre ? En quoi est ce une destruction ? N'est ce pas aussi un investissement, à la différence qu'il n'a pas la même échelle de temps si les mêmes objectifs ? J'ai bien aimé la BD d'Irwin A. Schiff qui aborde la question. Il utilise deux "objets" pour montrer en quoi la consommation est une desruction de valeur, surtout si il y a prêt à la consommation. Pour lui un filet de pêche est un investissement, puisque ça rapportera des poissons (et donc ultimement de l'argent). Par contre partir en vacance consomme de l'argent. Dans les exemples donnée plus haut la pelle est plutôt un investissement, ça permettra de planter des légumes. Je rangerais aussi le meuble comme tel. Optimisation de l'espace, et il n'est pas dit qu'il perde de la valeur si c'est un meuble de colection. Du coup même si subjectivement, partir en vacance tu y gagnes, monétairement parlant ça ne rapporte rien.
Sloonz Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Destruction de richesse pourquoi ? Le plaisir / l'assouvissement du besoin / etc d'avoir consommé n'est-il pas une richesse en soi ? Attention à ne pas tomber dans la valeur objective. Pas si tu définis la richesse comme l’ensemble des biens et services susceptibles de fournir une satisfaction (grosso-modo, définition retenue par Say) Dans les exemples donnée plus haut la pelle est plutôt un investissement Tu investis dans du capital ; mais du capital se consomme : ta pelle s’use
Invité jabial Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Mais on sort de la définition INSEE, "gain du pouvoir d'achat de la monnaie". Et bien sûr, ce gain peut être provoqué par une situation où de la monnaie est détruite. Il va sans dire que, répondant à une personne utilisant la seconde acception du terme, je l'ai utilisée à mon tour. La déflation ne peut être vue comme une forme d'impôt que si elle est causée par une destruction de monnaie par la force publique. Bien entendu. L'inflation et la déflation naturelles ne sont pas des impôts mais des risques normaux de l'utilisation de monnaie. Les causes de la déflation peuvent être une demande inférieure à l'offre, une thésaurisation excessive, une masse monétaire qui croît moins vite que le nombre d'agents économiques et de biens/services échangeables avec cette monnaie. L'or n'est pas à l'abri de ça, au contraire, sans même parler des variations de sa valeur subjective, comme tu le soulignes. Encore une fois, si tu entends déflation selon la définition INSEE, oui. Je m'adressais à une personne qui utilisait la seconde acception, c'est-à-dire la destruction de monnaie - opération qui enrichit chacun des possesseurs de monnaie aux dépens de celui qui la détruit ; et donc, si l'État est le destructeur, des contribuables. Pas si tu définis la richesse comme l’ensemble des biens et services susceptibles de fournir une satisfaction (grosso-modo, définition retenue par Say) Si j'ai subi une opération qui me permet de remarcher, je n'ai pas détruit de la richesse, bien au contraire. Sauf le respect dû à la mémoire de Monsieur Say, il me semble que sa définition est trop limitative. Tu investis dans du capital ; mais du capital se consomme : ta pelle s’use Certes mais en s'usant elle a produit du travail.
Fedaykin Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Tu investis dans du capital ; mais du capital se consomme : ta pelle s’use Elle s'use, mais d'ici à ce qu'elle soit inutilisable, tu aurais planter des arbres fruitier, des potagers, mélanger x kilo de ciment… Peux-tu réellement dire que c'est de la consommation pure et pas un investissement ?
Ash Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 La déflation ne peut être vue comme une forme d'impôt que si elle est causée par une destruction de monnaie par la force publique. C'est le cas, on raisonne au niveau d'un pays. Pour un produit lambda, il va baisser de prix car c'est le plus souvent ainsi que le marché l'aura décidé. De nos jours la déflation est le plus souvent annoncée dans le but de rembourser la dette du pays. Si j'ai subi une opération qui me permet de remarcher, je n'ai pas détruit de la richesse, bien au contraire. Sauf le respect dû à la mémoire de Monsieur Say, il me semble que sa définition est trop limitative. Voila, les possibilités sont trop grandes. Appelons consommation l'achat du capital. Et laissons de côté cette histoire de destruction de richesse. D'ailleurs quand on épargne c'est dans l'optique d'investir dans un capital plus important.
TODA Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 simple avis de petite fille de paysan: Epargner ou sacrifier…. Les hommes du néolithique, les paysans, mes ancêtres et moi même, avons passé notre vie à faire des choix, des arbitrages concrets: Cet oeuf, je le gobe ou j'essaye de le faire couver pour obtenir un poussin? avec la
Sous-Commandant Marco Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 S'agissant de la consommation, d'accord. Mais ce n'est toujours pas une destruction de richesse. Ce n'est pas forcément une destruction instantanée. Même si la pelle ne sert pas, cela détruit la richesse que la pelle aurait pu servir à créer dans d'autres mains.
Invité jabial Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Mouais enfin bon, la destruction de richesse potentielle, là on va loin quand même dans le coupage de cheveux en quatre. Tu sors d'une yéchiva ou quoi ?
henriparisien Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 La différence entre « investissement » et « consommation » est purement comptable ou fiscale. J’achète une maison, si c’est pour y habiter, c’est une consommation. Si c’est pour la louer, c’est un investissement. Si je ne trouve pas de locataire, c’est encore un investissement mais foireux. J’achète une pomme, si je la mange, c’est une consommation, si je la plante, c’est un investissement. Si au lieu d’un pommier qui pousse, elle est mangée par une taupe, c’est un investissement foireux. Vouloir préférer la consommation à l’investissement, c’est un peu absurde. Et l’histoire économique est pleine d’investissements qui se sont révélé être des catastrophes.
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