Esperluette Posté 25 janvier 2011 Signaler Posté 25 janvier 2011 Dans ce jeu complexe ce qui m'échappe n'est pas l'influence de l'Iran, mais l'alliance de cette faction chiite avec la crapule Bachar el-Assad et son régime soi-disant baassiste. Il ne fait guère de doute que l'enquête du TSL montrera que le Hezbollah est mouillé jusqu'au cou avec les services syriens dans l'assinat de Rafiq Hariri. Encore une fois, c'est terriblement compliqué. D'après le peu que j'aie compris par les discussions directes, il existe apparemment des liens entre les services secrets syriens en Syrie, les services secrets syriens ayant exercé au Liban (éventuellement restés en fonction après le retrait), les collaborateurs libanais des services secrets syriens et, au milieu de ce foutoir, le Hezbollah chiite et ne me demande pas qui protège qui et à raison de quelles contreparties. Le Liban, c'est ça : les factions sont si divisées qu'au final leurs influences respectives en viennent à se neutraliser. Quant à moi j'avoue un intérêt à la fois familial envers le Liban et doctrinaire envers les chiites, surtout l'Iran. Je ne sais pas jusqu'à quel point la rhétorique iranienne du "super rassemblement mondial des muzz contre l'impérialisme du complot américano-sioniste et gnagnagna" modèle les Libanais chiites, j'aimerais le savoir - quelque chose me dit que ce ne sera pas simple d'y voir clair.
Invité jabial Posté 25 janvier 2011 Signaler Posté 25 janvier 2011 Si j'en crois le bouquin Un chemin de promesses, qui relate la marche à pied d'un couple de chrétiens de Paris à Jérusalem, en passant notamment par la Syrie, le pays est fliqué à mort et la terreur y règne. Le chapitre qui en parle est assez surréaliste, on croirait qu'ils ont fait une incursion en ex-URSS par une faille temporelle. Le contraste avec les autres pays musulmans qu'ils ont traversé est saisissant.
free jazz Posté 26 janvier 2011 Signaler Posté 26 janvier 2011 Franchement, après tout ce temps et toutes ces valses-hésitations juridiques, on ne sait plus à quel saint se vouer au sujet de l'assassinat d'Hariri. Quant à Bachar, il est à mon avis loin d'être aussi mauvais que tu le dis. Ce que je pense, c'est qu'il ne dirige que mollement l'appareil d'état syrien, qui tourne encore sur le carburant du vieux Hafez. Pas convaincu. Si on considère l'enchaînement logique des événements qui ont provoqué la chute du gouvernement et les manoeuvres en coulisse pour porter un homme de paille du Hezbollah et de la Syrie, on voit que tout est relié à l'enquête du Tribunal Spécial pour le Liban. Comme par hasard ce coup d'Etat institutionnel a lieu juste au moment où le TSL se préparait à livrer les résultats d'une investigation qui s'étend sur près de 5 ans. Quant à Bachar el-Assad, c'est un tyran brutal, adepte des coups tordus et du culte de la personnalité qui dirige d'une main de fer un Etat policier. Il est loin d'avoir l'intelligence des relations internationales qu'avait son père. Le temps de l'épuration Mais le Hezbollah n'entend pas en rester là. Mardi, Nasrallah a appelé le camp Hariri à participer à un gouvernement d'union nationale. «Les Libanais ont une véritable chance de s'unir sur la base de “ni vainqueur ni vaincu”», a-t-il déclaré devant des milliers de partisans. La formation pro-iranienne se doit d'avoir le triomphe modeste. Mikati n'était pas au départ son candidat au poste de premier ministre. Et, quoi qu'il advienne, le TSL va prononcer ses premières inculpations. Mais, grâce à sa nouvelle majorité au Parlement, la formation chiite pourra obtenir la récusation officielle de ces inculpations et exiger du cabinet qu'il cesse sa collaboration avec le TSL en demandant par la même occasion le renvoi des juges libanais qui le composent. La longue marche du Hezbollah vers le contrôle du Liban risque de ne pas s'arrêter là. Viendra rapidement le temps de l'épuration, après les années Hariri à la tête du pays. «Le Parti va réclamer la tête de trois responsables sunnites haut placés dans l'appareil de l'État», nous déclare un diplomate à Beyrouth. Le premier est Ashraf Rifi, le chef des Forces de sécurité intérieure (FSI), proches du camp Hariri. Le deuxième s'appelle Wissam al-Hassan, à la tête des services de renseignements loyaux à Saad Hariri. Il fut l'un des principaux artisans de la manipulation qui permit au camp Hariri de fabriquer les «faux témoins» qui accusèrent la Syrie dans les premiers mois de l'enquête sur la mort de l'ancien premier ministre. Enfin, la dernière tête réclamée par le Hezbollah sera celle du juge Saïd Mirza, le procureur général, pour mieux enterrer l'enquête Hariri. http://www.lefigaro.fr/international/2011/…-ses-rivaux.php Crise au Liban: "Damas n'a pas joué le jeu", déplore un responsable français (….) Pour Karim Emile Bitar de l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), la France peut se targuer, par ses choix, d'avoir permis un échange d'ambassadeurs entre la Syrie et le Liban. Mais "l'ambassadeur syrien a depuis disparu dans la nature" et sa nomination fut "une concession de pure forme non suivie d'un changement d'attitude de la Syrie", relève-t-il. Ex-puissance de tutelle au Liban, la Syrie qui soutient avec l'Iran le mouvement chiite Hezbollah, a eu un rôle dans l'effondrement récent de l'exécutif libanais, estime-t-on à Paris. "Damas n'a pas joué le jeu", déplore un responsable français sous couvert d'anonymat. Signe de l'agacement français, le président de l'Assemblée nationale française Bernard Accoyer, un proche de Nicolas Sarkozy, a reporté sine die un déplacement prévu cette semaine à Damas. Les Etats-Unis ont pour leur part affirmé lundi souhaiter "voir un gouvernement servant les intérêts des Libanais, plutôt que les gouvernements d'autres pays". "Nous refusons toute instrumentalisation du Liban au service d'intérêts qui sont des intérêts extérieurs", a aussi dit Nicolas Sarkozy. Paris a exprimé mardi sa "préoccupation pour la stabilité" du Liban, en appelant le nouveau Premier ministre Najib Mikati à se protéger de "toute ingérence" extérieure pour la formation de son gouvernement. La France a récemment avancé l'idée d'un groupe de contact sur le Liban mais la Syrie a déclaré lundi - avec l'Iran - qu'elle préférait des solutions trouvées par les pays de la région. Plaidant pour que justice soit faite après l'assassinat en 2005 du dirigeant libanais Rafic Hariri, père de Saad et ami de l'ex-président Jacques Chirac, la France avait contribué à la création d'un tribunal de l'ONU, le Tribunal spéciali pour le Liban, chargé d'enquêter sur les responsabilités de ce crime et d'en juger les accusés. La France a réclamé mardi à Najib Mikati de respecter les engagements internationaux du Liban en faveur de ce tribunal. Elle continue de penser que le TSL a vocation à "consolider" la fragile démocratie libanaise. Mais c'est l'inverse qui semble s'être produit. "Le Tribunal a perdu le soutien d'une partie des Libanais et est devenu une forme de discorde", note Karim Emile Bitar. Plusieurs députés alliés du Hezbollah ont laissé entendre que l'une des première décision du gouvernement Mikati serait de désavouer ce tribunal et d'interrompre la coopération que le Liban entretient avec lui. La toute proche publication de l'acte d'accusation du Tribunal, qui selon plusieurs médias pourraient mettre en cause le Hezbollah, ont poussé ce puissant mouvement armé à entraver son travail et in fine à entraîner la chute du gouvernement Hariri via la démission, le 12 janvier, de onze ministres de son camp. http://www.iloubnan.info/politique/actuali…e-fran%C3%A7ais
Sous-Commandant Marco Posté 26 janvier 2011 Signaler Posté 26 janvier 2011 Tu cites un article qui te contredit manifestement, puisque le diplomate interrogé par Georges Malbrunot affirme que le camp Hariri a fabriqué de faux témoins pour faire accuser la Syrie. Qui te dit que le TSL, qui est une nouvelle coterie de technocrates onusiens endimanchés, n'est pas à nouveau victime de faux témoins, pour faire accuser le Hezbollah cette fois-ci ?
free jazz Posté 26 janvier 2011 Signaler Posté 26 janvier 2011 Tu cites un article qui te contredit manifestement, puisque le diplomate interrogé par Georges Malbrunot affirme que le camp Hariri a fabriqué de faux témoins pour faire accuser la Syrie. Qui te dit que le TSL, qui est une nouvelle coterie de technocrates onusiens endimanchés, n'est pas à nouveau victime de faux témoins, pour faire accuser le Hezbollah cette fois-ci ? Rien en effet, sinon qu'au cours d'un long et laborieux processus entaché de tentatives de manipulations, d'erreurs et d'assassinats politiques, l'enquête a tout de même démonté les fausses pistes, désavoué ces faux témoignages, que les procureurs de l'époque ont démissionné et que de nouveaux ont repris les éléments bâclés des débuts. Cette procédure de coopération avançant par tatonnements successifs n'est sans doute pas impartiale ni à l'abri des pressions occidentales (comme tous les tribunaux internationaux de ce genre), mais elle a le mérite de réfuter progressivement les invraissemblances. Alors effectivement c'est un machin bureaucratique, mais c'est la seule façon de faire émerger les responsabilités des commanditaires de l'assassinat de Hariri. L'article ne contredit pas que les manoeuvres récentes du Hezbollah aient pour but d'enterrer l'enquête. Il explique au contraire que la nouvelle coalition lui permettra de récuser le TSL, tout en restant abrité derrière l'homme d'affaire qui dirige le gouvernement. D'ailleurs son chef ne s'en cache pas, puisque le parti chiite ne cesse d'accuser le TSL de faire partie d'un "complot sioniste" visant à le détruire, qu'il n'acceptera pas qu'un de ses militants soit mis en cause, promettant de "couper la main" de ceux qui arrêteront des membres de son parti.
Sous-Commandant Marco Posté 26 janvier 2011 Signaler Posté 26 janvier 2011 Rien en effet, sinon qu'au cours d'un long et laborieux processus entaché de tentatives de manipulations, d'erreurs et d'assassinats politiques, l'enquête a tout de même démonté les fausses pistes, désavoué ces faux témoignages, que les procureurs de l'époque ont démissionné et que de nouveaux ont repris les éléments bâclés des débuts. Cette procédure de coopération avançant par tatonnements successifs n'est sans doute pas impartiale ni à l'abris des pressions occidentales (comme tous les tribunaux internationaux de ce genre), mais elle a le mérite de réfuter progressivement les invraissemblances. Alors effectivement c'est un machin bureaucratique, mais c'est sans doute la seule façon de faire émerger les responsabilités des commanditaires de l'assassinat de Hariri. Ce serait bien la première fois que quelque chose d'utile sortirait de l'ONU. Tu dis que les faux-témoins ont été désavoués et que les procureurs ont démissionné à la suite de ce scandale mais je n'ai aucune trace de cela, ni dans l'article du Figolu, ni ailleurs. Et c'est bien ce que le Hezbollah reproche au tribunal : de s'être laissé abuser par des manipulations une première fois et de n'avoir pris aucune mesure pour éviter que cela ne se reproduise. L'article ne contredit pas que les manoeuvres récentes du Hezbollah aient pour but d'enterrer l'enquête. Il explique au contraire que la nouvelle coalition lui permettra de récuser le TSL, tout en restant abrité derrière l'homme d'affaire qui dirige le gouvernement. D'ailleurs son chef ne s'en cache pas, puisque le parti chiite ne cesse d'accuser le TSL de faire partie d'un "complot sioniste" visant à le détruire, qu'il n'acceptera pas qu'un de ses militants soit mis en cause, promettant de "couper la main" de ceux qui arrêteront des membres de son parti. Je ne vois pas comment le Hezbollah pourrait enterrer une enquête internationale, dont la majorité des membres sont nommés par l'ONU et ne sont pas libanais. Au mieux des intérêts du Hezbollah, le gouvernement libanais retirera son soutien au tribunal. C'est effectivement un test important de la théorie du Figolu. A priori, je dirais plutôt que ça n'arrivera pas et qu'une solution plus diplomatique sera trouvée. J'observe aussi que Mikati n'a rien de l'homme de lige du Hezbollah qu'on nous avait promis. C'est un homme d'affaires richissime, entretenant des relations cordiales avec tout le monde, y compris et surtout le camp pro-occidental. Le Hezbollah est bien trop malin pour mettre le Liban sous sa coupe comme on l'en accuse grossièrement. Enfin, bref, si tu veux continuer à croire aux bavardages d'une diplomatie française complètement discréditée, libre à toi.
free jazz Posté 26 janvier 2011 Signaler Posté 26 janvier 2011 Ce serait bien la première fois que quelque chose d'utile sortirait de l'ONU. Tu dis que les faux-témoins ont été désavoués et que les procureurs ont démissionné à la suite de ce scandale mais je n'ai aucune trace de cela, ni dans l'article du Figolu, ni ailleurs. Et c'est bien ce que le Hezbollah reproche au tribunal : de s'être laissé abuser par des manipulations une première fois et de n'avoir pris aucune mesure pour éviter que cela ne se reproduise. Alors le Hezbollah émet un grossier mensonge, car dès 2006, la commission d'enquête avait désavoué ces témoignages, nommé un nouveau procureur plutôt diligent et peu complaisant avec les autorités libanaises. Faux témoinsAu fil des semaines, les enquêteurs amassent de nombreux témoignages accablant la Syrie. Mais pas la moindre preuve. Des faux témoins soudoyés vont reprendre à leur compte ces soupçons épars, qui permettent à Mehlis d'emprisonner Hamdane, Sayyed et deux autres généraux prosyriens. Les plus faibles d'entre eux vont craquer en prison, espère Mehlis. Mais aucun ne parlera tout au long de leurs quatre années sous les verrous. La politisation de l'enquête est à son apogée lorsqu'un premier rapport du juge allemand évoque une rencontre à Damas entre responsables des services de renseignements syriens pour préparer le crime. Mais dans la foulée, un des faux témoins se rétracte. Damas exulte. Usé, Mehlis rend son tablier en janvier 2006. Lui succède un jeune juge belge, Serge Brammertz, qui ne prendra aucun risque pour sa carrière. «Il est reparti de zéro, revalidant toutes les pistes», se souvient un policier français. Mais Brammertz ne veut plus entendre parler du duo de «manipulateurs» Leman-al-Hassan. http://www.lefigaro.fr/international/2010/…e-a-tiroirs.php Après que Grammetz (craignant pour sa carrière et peut-être plus) a jeté l'éponge, il fut remplacé par le canadien Daniel Bellemare, qui a repris l'enquête en essayant de consolider les éléments matériels. L'objectif de son successeur, le Canadien Daniel Bellemare, sera de bâtir un dossier d'accusation qui «tienne la route» devant le Tribunal spécial sur le Liban, qui est installé en mars 2009 à La Haye. «On avance», répète alors Bellemare aux diplomates français qu'il rencontre. La Mitsubishi a été achetée en contrebande au Japon, puis acheminée par bateau à Dubaï avant d'être de nouveau embarquée jusqu'au port de Tripoli, au Liban-Nord, pour être assemblée, vraisemblablement dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. Il suffit de consulter le site officiel de la commission, qui rend compte du changement des procureurs en fonction de l'évolution du réexamen des preuves et des lacunes de la mission préliminaire qui avait produit les faux témoignages en question. Daniel Bellemare pressenti à la tête de la Commission d'enquête sur les attentats au Liban13 novembre 2007 – Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a informé aujourd'hui le Conseil de sécurité de son intention de nommer Daniel Bellemare (Canada) au poste de chef de la Commission internationale d'enquête sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri. Daniel Bellemare, qui servait encore récemment comme sous-procureur général adjoint du Canada, remplacerait Serge Brammertz (Belgique) à la tête de cette commission, a annoncé la porte-parole adjointe du Secrétaire général lors du point de presse aujourd'hui à New York. Serge Brammertz avait informé Ban Ki-moon qu'il ne serait plus en mesure de remplir ces fonctions au terme de son mandat à la fin de l'année, a-t-elle ajouté. Le Secrétaire général attend maintenant la réponse du Conseil de sécurité. Serge Brammertz avait été nommé à la tête de la Commission le 11 janvier 2006, en remplacement du magistrat allemand Detlev Mehlis. En juillet dernier, il se félicitait des progrès accomplis par la Commission mais avait insisté sur l'importance de protéger les témoins (dépêche du 19.07.2007). La Commission d'enquête, opérationnelle depuis le mois de juin 2005, a été mise en place par la résolution1595, adoptée le 7 avril 2005, après qu'une enquête préliminaire des Nations Unies ait trouvé de nombreuses carences dans l'enquête des services de police libanais. (dépêche du 30.03.2005). http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=15218&Cr=Liban&Cr1=Bellemare http://www.un.org/apps/newsFr/storyFAr.asp?NewsID=14484&Cr=liban&Cr1=hariri&Kw1=hariri&Kw2=&Kw3= Enfin, bref, si tu veux continuer à croire aux bavardages d'une diplomatie française complètement discréditée, libre à toi. La diplomatie française s'est montrée en l'occurence plutôt conciliante avec la Syrie (en se discréditant un peu plus j'en conviens) et Sarko a essayé de copiner avec Bachar, donc tu ne peux pas tout mélanger pour tenter de discréditer le TSL et l'enquête du Figalou, qui avance des éléments solides ( comme le fameux réseau de téléphones portables) pour remonter la piste au Hezbollah, lequel n'aurait pas pu monter une telle opération sans l'assistance des services d'un Etat. En revanche le crédit excessif que tu accordes à la propagande du parti chiite semble mal placée.
Sous-Commandant Marco Posté 26 janvier 2011 Signaler Posté 26 janvier 2011 Alors le Hezbollah émet un grossier mensonge, car dès 2006, la commission d'enquête avait discrédité ces témoignages, nommé un nouveau procureur plutôt diligent et peu complaisant avec les autorités libanaises. Je ne faisais pas allusion aux événements de 2006 (où d'ailleurs, contrairement à ce que tu affirmais, aucun procureur n'a démissionné ni aucun des faux témoins n'a été publiquement désavoué) mais à ce qu'il s'est passé depuis 2009, bien après la nomination de Bellemare, lorsque les 4 généraux pro-syriens faussement accusés furent enfin libérés faute de preuves, sans que le tribunal ne prenne aucune sanction à l'égard des faux-témoins. Quelles sont les mesures concrètes que le STL a prises pour éviter de se laisser abuser une nouvelle fois ? Pourquoi Bellemare a-t-il mis si longtemps à réagir ? C'est typique de la bureaucratie onusienne et cela entâche sérieusement la crédibilité de cette enquête. La diplomatie française s'est montrée en l'occurence plutôt conciliante avec la Syrie (en se discréditant un peu plus j'en conviens) et Sarko a tenté de copiner avec Bachar, donc tu ne peux pas tout mélanger pour tenter de discréditer le TSL et l'enquête du Figalou, qui avance des éléments solides ( comme le fameux réseau de téléphones portables) pour remonter la piste au Hezbollah, lequel n'aurait pas pu monter une telle opération sans la protection des services d'un Etat. Le réseau de téléphones portables n'a rien de probant, étant donné que plusieurs personnes soupçonnées d'espionnage au profit d'Israël ont été arrêtés récemment, dont un manager et un ingénieur d'un des réseaux de téléphonie mobile libanais (je cite des journaux sérieux, afin d'éviter l'accusation de théorie du complot dont tu es coutumier dès que les faits te dérangent) : http://www.guardian.co.uk/world/2010/jun/3…ted-israeli-spy http://www.jpost.com/MiddleEast/Article.aspx?ID=181524 En revanche le crédit excessif que tu accordes à la propagande du parti chiite semble mal placée. La nomination de Mikati, un modéré très consensuel alors qu'on attendait un ogre du Hezbollah, serait une fausse information ? Qu'est-ce qui est faux dans les éléments que j'ai apportés ?
free jazz Posté 26 janvier 2011 Signaler Posté 26 janvier 2011 Je ne faisais pas allusion aux événements de 2006 (où d'ailleurs, contrairement à ce que tu affirmais, aucun procureur n'a démissionné ni aucun des faux témoins n'a été publiquement désavoué) mais à ce qu'il s'est passé depuis 2009, bien après la nomination de Bellemare, lorsque les 4 généraux pro-syriens faussement accusés furent enfin libérés faute de preuves, sans que le tribunal ne prenne aucune sanction à l'égard des faux-témoins. Je ne crois pas qu'il revienne au TSL de décider de telles sanctions, qui pourraient être perçues comme une ingérence dans le cours de la justice libanaise. Quant aux deux premiers juges chargés de l'enquête, le premier Detlev Mehlis, a quitté ses fonctions avant la fin de son mandat et le second, Brammetz, a refusé sa prolongation. Le réseau de téléphones portables n'a rien de probant, étant donné que plusieurs personnes soupçonnées d'espionnage au profit d'Israël ont été arrêtés récemment, dont un manager et un ingénieur d'un des réseaux de téléphonie mobile libanais (je cite des journaux sérieux, afin d'éviter l'accusation de théorie du complot dont tu es coutumier dès que les faits te dérangent) :http://www.guardian.co.uk/world/2010/jun/3…ted-israeli-spy J'avoue ne pas avoir suivi cet ultime rebondissement. Mais quel serait le lien entre cet ingénieur et Wissam Eid, le capitaine de police qui a découvert ce réseau de téléphones portables en circuit fermé ayant servi au commando d'assassins? Ce capitaine ayant lui-même été assassiné depuis si je ne m'abuse. Aucun des deux articles que tu as posté ne fait état d'un tel rapport permettant de récuser cette preuve. En fait cette suspicion provient du Hezbollah, qui n'hésite pas à franchir le pas en clamant que le TSL est vendu au complot sioniste et au grand Satan occidental. Il va même plus loin en martelant depuis un an dans sa propagande à l'usage des foules fanatisées que Hariri a été assassiné par Israël. Je veux bien ne pas faire d'anti-complotisme primaire, mais faut pas pousser. La nomination de Mikati, un modéré très consensuel alors qu'on attendait un ogre du Hezbollah, serait une fausse information ? Qu'est-ce qui est faux dans les éléments que j'ai apportés ? Dans cette affaire à tiroirs où le l'Iran, Israël et la Syrie se servent du Liban comme théâtre d'opérations pour s'affronter par factions interposées, tout le monde ment dans un jeu de dupes, sauf si l'on técoute, le Hezbollah.
Sous-Commandant Marco Posté 26 janvier 2011 Signaler Posté 26 janvier 2011 Je ne crois pas qu'il revienne au TSL de décider de telles sanctions, qui pourraient être perçues comme une ingérence dans le cours de la justice libanaise.Quant aux deux premiers juges chargés de l'enquête, le premier Detlev Mehlis, a quitté ses fonctions avant la fin de son mandat et le second, Brammetz, a refusé sa prolongation. Non, aucun des deux n'a quitté son poste prématurément mais ce point n'est pas important puisque le problème est maintenant avec Bellemare. J'observe que tu n'es pas capable de répondre à mes questions à son sujet. Ca ne prouve pas que le TSL n'est pas plus sérieux que la commission qui l'a précédé mais comprends bien que ça n'est pas un signe d'efficacité non plus. […] En fait cette suspicion provient du Hezbollah, qui n'hésite pas franchir le pas en clamant que le TSL est vendu au complot sioniste et au grand Satan occidental. Il va même plus loin en martelant depuis un an dans sa propagande à l'usage des foules fanatisées que Hariri a été assassiné par Israël. Je veux bien ne pas faire d'anti-complotisme primaire, mais faut pas pousser. Tu noteras que je n'ai pas fait état de cette propagande. Je me borne à constater que le STL n'est pas si crédible qu'on le dit. Ce que ces arrestations prouvent, c'est que le Liban est un terrain de jeu pour les services secrets, israéliens bien sûr mais aussi occidentaux. Dès lors, lorsque le Hezbollah indique que les éléments à charge ont pu être fabriqués par Israël ou d'autres services secrets, ça n'a rien d'extravagant. Et, encore une fois, c'est parce que des questions légitimes comme "pourquoi avoir voulu à toute force faire accuser la Syrie ?" ne reçoivent pas de réponse. Dans cette affaire à tiroirs où le l'Iran, Israël et la Syrie se servent du Liban comme théâtre d'opérations pour s'affronter par factions interposées, tout le monde joue un jeu de dupes, sauf si l'on técoute, le Hezbollah. Je ne me souviens pas avoir dit ou même sous-entendu que le Hezbollah était une entreprise philanthropique au service de presse irréprochable. D'ailleurs, je ne l'ai jamais cité et n'ai mentionné que des sources peu suspectes d'être à sa solde, pour remarquer que le discours anti-Hezbollah est souvent à côté de la plaque.
free jazz Posté 26 janvier 2011 Signaler Posté 26 janvier 2011 D'ailleurs, je ne l'ai jamais cité et n'ai mentionné que des sources peu suspectes d'être à sa solde, pour remarquer que le discours anti-Hezbollah est souvent à côté de la plaque. Ce qui ne correspond pas à mon propos non plus. Au fond ce qui m'intéresse dans le cas du Liban, ce n'est pas l'absence de gouvernement, mais au contraire la vulnérabilité à la tutelle des gouvernements voisins. C'est une sorte de laboratoire d'observation privilégié de conflits civils. Je me place dans un questionnement classique. Comprendre comment les communautés se définissent par rapport à l'identification d'un ennemi, et in fine le processus de décomposition interne d'un pays en factions religieuses, politiques, militaires.
Esperluette Posté 26 janvier 2011 Signaler Posté 26 janvier 2011 Note : je ne sais pas dans quelle mesure les chiites Libanais reprennent à leur compte la thématique iranienne et, le cas échéant, quel écho ils reçoivent. Complot, pas complot, je m'en fiche un peu pour tout dire, ces enjeux diplomatiques appellent toujours des questions légitimes, même s'il vaut mieux ne pas se précipiter sur les conclusions. A fortiori dans le cas libanais où les négociations sont opaques à souhait parmi les intérêts étrangers, affairistes, religieux, familiaux, en long, en large et en travers, avec le jeu très fluctuant des alliances et, en arrière-plan, l'histoire du pays où la démographie ne pèse pas peu. Pour tout arranger, les Libanais ne convoquent pas automatiquement la presse pour prendre le monde à témoin de leurs petites affaires. Je ne sais pas si ce trait se ressent surtout chez les Orientaux, en tout cas ce n'est pas nous, avec nos gros sabots de Français portés à la confrontation et au déballage public, qui irons tirer les vers du nez aux Libanais s'ils ont décidé de rester évasifs. Moi, ce que je n'aime pas en tant que sunnite, c'est la rhétorique du grand rassemblement musulman mondial contre l'Occident sous la bannière de… l'Iran. Cet oecuménisme à la graisse de hérisson a ses partisans un peu partout, y compris en France. J'ai embrassé une religion où la fin ne justifie jamais les moyens.
Esperluette Posté 24 mars 2011 Signaler Posté 24 mars 2011 The story of Emilie (badurl) http://antiracismmovement.blogspot.com/2011/03/story-of-emilie.html (badurl)
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