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Quelles solutions libérales pour sortir de la crise ?


eclipse

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Je suis perplexe à la lecture d'un article de Jean-Jacques Rosa, présentant de soi-disantes mesures libérales afin de sortir de la crise ; il est disponible ici http://blog.turgot.org/index.php?post/Rosa-sortie-de-crise .

L'auteur prétend que le seule moyen de relancer l'économie serait de pousser à un euro faible, jugeant la BCE trop conservatrice (!) :

Le minimum libéral (et social) consiste surtout, pour le gouvernement, à prendre publiquement et résolument parti en faveur d’un euro faible, l’une des deux seules mesures capables de relancer l’économie, l’autre étant la réduction significative de l’impôt sur le travail (et non pas de l’impôt sur le capital). Faute d’une sortie de l’euro, sa dépréciation donnerait néanmoins une bouffée d’oxygène aux entreprises françaises implantées sur le territoire par stimulation des exportations et modération des importations.

C’est ce que l’on a vu dans les années 1999-2002, et plus récemment lorsque l’euro s’est déprécié face au dollar (et donc au yuan). La justification d’une telle orientation est que l’euro est actuellement surévalué du fait d’une politique indument conservatrice de la BCE. Le conservatisme (ici monétaire) s’oppose au libéralisme qui recherche les équilibres de marché plutôt que des prix administrés générateurs de rentes (l’euro fort).

Mes connaissances en économie et en politique monétaire sont limitées, mais en agissant ainsi, ne va-t-on pas aboutir à une baisse du pouvoir d'achat réel des individus de la zone euro ? Si j'en crois mon petit Mises illustré :

Ces avantages, dont on parle tant, que la dévaluation présente pour le commerce extérieur et le tourisme, sont entièrement dus au fait que l’ajustement des prix intérieurs et des taux de salaires à l’état de chosescréé par la dévaluation prend un certain temps. Aussi longtemps que ce processus d’adaptation n’est pas achevé, l’exportation est encouragée et l’importation freinée. Toutefois, cela signi e seulement que dans l’intervalle, les citoyens du pays qui a dévalué reçoivent moins pour ce qu’ils exportent et paient davantage pour ce qu’ils achètent à l’extérieur ; il faut une baisse concomitante de leur consommation. Cet effet peut apparaître heureux, aux yeux de ceux qui considèrent la balance du commerce extérieur comme le baromètre de la prospérité du pays. En langage ordinaire, la réalité doit se décrire comme ceci : le citoyen britannique doit exporter davantage de marchandises britanniques pour acheter la quantité de thé qu’il recevait, avant la dévaluation, en échange d’une moindre quantité d’articles britanniques exportés.

La dévaluation, disent ses avocats, réduit la charge des dettes. Cela est certainement exact. Elle favorise les débiteurs aux dépens des créanciers. Aux yeux de ceux qui n’ont pas encore compris que, dans les conditions modernes, il ne faut pas identi er les créanciers avec les riches ni les débiteurs avec les pauvres, cela est bienfaisant. Le résultat effectif est que les débiteurs qui possèdent des immeubles et des terres agricoles, ainsi que les porteurs d’actions des sociétés industrielles chargées de dettes, font des gains aux dépens de la majorité des gens dont les épargnes sont placées en bons, obligations, livrets de caisse d’épargne et polices d’assurances.

J'ai donc du mal à comprendre en quoi cette mesure peut être consiédéré comme sociale ; plus loin :

Une solution libérale -- et efficace -- consiste, dans une telle conjoncture, à mettre la priorité sur une réduction des impôts (libérale) qui stimule l’activité efficace. Elle diminuera le ratio d’endettement par augmentation du dénominateur (le Pib). Dans un premier temps il faut cibler avant tout cette réduction de l’impôt plutôt que la réduction des déficits budgétaires, si, du moins, l’on veut revenir à une économie de croissance (1).

[…]

Les coupes dans les dépenses (publiques) ne sont acceptables que si les bénéfices en sont rendus en même temps aux Français sous forme d’augmentation des salaires directs, tout en maintenant intégralement les subventions santé du système actuel dont bénéficient les salariés les moins aisés (voir le dispositif qui permet d’obtenir ce résultat en apparence paradoxal dans l’article « Comment gagner plus »).

Tout le reste de l’arsenal des réformes et réformettes libérales est sans effet majeur sur la croissance du Pib, y compris la « flexibilité » chère à M. Trichet (2), ainsi que les tentatives (inabouties jusqu’à présent) d’abrogation des diverses rentes (y compris les taxis !) (3).

[…]

(1) Tout déficit budgétaire n’est pas nécessairement mauvais. Cela dépend de la conjoncture d’une part et de son ampleur de l’autre.

(2) La seule réforme de « flexibilité » qui me paraisse de nature à exercer un effet sur l’activité c’est celle du marché du travail, mais parce que ses partisans appellent « flexibilité » ce qui est en réalité une simple police des salaires, destinée à faire baisser les coûts des entreprises et stimuler les profits mécaniquement, par transfert de revenus des salariés aux actionnaires. C’est une solution conservatrice, patronale, à l’Allemande, à laquelle je suis totalement opposé parce qu’elle pénalise les salariés qui sont déjà laminés par les cotisations sociales (qui affectent aussi les entreprises parce qu’elles enchérissent le coût total du travail tout en réduisant sa rémunération nette !), et parce que, de plus, toute réduction des salaires va encore réduire la quantité de travail dans un pays qui travaille insuffisamment pour être en mesure d’augmenter rapidement le niveau de vie (le Pib).

(3)Tentatives vouées à l’échec comme je peux l’expliquer plus en détail si nécessaire.

Pensez-vous qu'une telle baisse des charges sociales afin d'augmenter les salaires nettes puisse compenser la perte de pouvoir d'achat entraîné par une dévaluation de l'euro ?!

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Je suis perplexe à la lecture d'un article de Jean-Jacques Rosa, présentant de soi-disantes mesures libérales afin de sortir de la crise ; il est disponible ici http://blog.turgot.org/index.php?post/Rosa-sortie-de-crise .

L'auteur prétend que le seule moyen de relancer l'économie serait de pousser à un euro faible, jugeant la BCE trop conservatrice (!) :

Mes connaissances en économie et en politique monétaire sont limitées, mais en agissant ainsi, ne va-t-on pas aboutir à une baisse du pouvoir d'achat réel des individus de la zone euro ? Si j'en crois mon petit Mises illustré :

J'ai donc du mal à comprendre en quoi cette mesure peut être considéré comme sociale ; plus loin :

Pensez-vous qu'une telle baisse des charges sociales afin d'augmenter les salaires nettes puisse compenser la perte de pouvoir d'achat entraîné par une dévaluation de l'euro ?!

A mettre en parallèle avec Gave. Rosa n'explique pas ce qu'il y a de particulièrement libéral à pousser la banque centrale européenne à créer plus de monnaie que les autres pour avoir un euro faible, parce que c'est de ça qu'il s'agit bien sûr lorsqu'il parle d'euro faible.

Moralité, on n'a pas besoin d'adversaires déclarés du libéralisme pour en fournir la caricature ou des visions complètement fausses, la confusion est déjà produite dans les rangs de ses supposés partisans.

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A mettre en parallèle avec Gave. Rosa n'explique pas ce qu'il y a de particulièrement libéral à pousser la banque centrale européenne à créer plus de monnaie que les autres pour avoir un euro faible, parce que c'est de ça qu'il s'agit bien sûr lorsqu'il parle d'euro faible.

Moralité, on n'a pas besoin d'adversaires déclarés du libéralisme pour en fournir la caricature ou des visions complètement fausses, la confusion est déjà produite dans les rangs de ses supposés partisans.

Oui, il s'agit souvent des enfants perdus du monétarisme toujours déboussolés par la crise que le modèle néoclassique ne parvient pas à expliquer, sauf avec l'épargne des chinois et la psychologie des masses qui font parfois des bulles sauf quand elles n'en font pas.

Et écrire un truc comme ça :

"e conservatisme (ici monétaire) s’oppose au libéralisme qui recherche les équilibres de marché plutôt que des prix administrés générateurs de rentes (l’euro fort)."

Puis ensuite gratter 2 pages sur comment administrer l'euro -différemment qu'actuellement certes, mais administrer tout de même- c'est tout de même surprenant. On voit pas en quoi administrer l'euro à la baisse serait plus libéral qu'administrer l'euro à la hausse. ou vice versa. C'est le mot administrer, le problème anti-libéral.

On est dans une crise majeure massivement due aux apprentis sorciers des banques centrales, et sans aucun complexe, sans l'ombre d'un doute, d'autres wannabe apprentis sorciers ont des nouvelles idées bien meilleures que les apprentis sorciers en place pour faire joujou avec les monnaies. On est sauvés.

  • 2 weeks later...
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Oui, il s'agit souvent des enfants perdus du monétarisme toujours déboussolés par la crise que le modèle néoclassique ne parvient pas à expliquer, sauf avec l'épargne des chinois et la psychologie des masses qui font parfois des bulles sauf quand elles n'en font pas.

A mon avis, la seule cause de la crise monétaire provient de l'endettement excessif des États.

Et écrire un truc comme ça :

"e conservatisme (ici monétaire) s’oppose au libéralisme qui recherche les équilibres de marché plutôt que des prix administrés générateurs de rentes (l’euro fort)."

Puis ensuite gratter 2 pages sur comment administrer l'euro -différemment qu'actuellement certes, mais administrer tout de même- c'est tout de même surprenant. On voit pas en quoi administrer l'euro à la baisse serait plus libéral qu'administrer l'euro à la hausse. ou vice versa. C'est le mot administrer, le problème anti-libéral.

oui. Lorsque la valeur d'un bien n'est pas soumis au marché, sa valeur est nécessairement inconnue. Il en est de même pour la monnaie monopolistique de l'Etat. Nul expert ne peut valablement dire si, pour l’intérêt de tel pays, l'euro devrait être plus fort ou faible.

On est dans une crise majeure massivement due aux apprentis sorciers des banques centrales, et sans aucun complexe, sans l'ombre d'un doute, d'autres wannabe apprentis sorciers ont des nouvelles idées bien meilleures que les apprentis sorciers en place pour faire joujou avec les monnaies. On est sauvés.

Une banque centrale est mandatée par un État pour gérer le monopole monétaire. Les gestionnaires de la banque centrale gèrent aussi bien que possible ce monopole de la monnaie. Ils ne sont pas des apprentis sorciers.

L'effet pervers majeur de ce monopole monétaire est que l’État est trop cupide pour résister à la tentation de voler dans la caisse. La crise majeure ne surviendra que si les États s'endettent au delà d'un certain seuil. Ce seuil est inconnu. Mais il existe.

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