Bastiat Posté 20 novembre 2010 Signaler Posté 20 novembre 2010 Michel Leter m'a dit il y a quelques mois que le plus important dans la libération de l'enseignement était de mettre fin à la collation des grades (monopole des diplômes). Mais je n'avais pas compris toute la porté de la malfaisance de ce monopole. Cet excellent article donne quelques clefs (l'anti-cléricalisme) mais pas toutes… http://www.histoire.presse.fr/content/2_ar…rticle?id=10546 L’attribution des grades et titres universitaires est une affaire de la plus haute importance pour le gouvernement et les parlementaires républicains de 1879. Le projet de loi débattu en juin et juillet 1879 à la Chambre des députés a pour objet de revenir sur la loi de juillet 1875 sur l’enseignement supérieur, votée sous une majorité monarchiste et conservatrice, qui avait retiré à l’État le monopole de la collation des grades. Car ce monopole donne un pouvoir absolument terrible que l'on a de la peine à imaginer tellement il est absurde, tant il heurte l'esprit si l'on a pas une pensée totalitaire. Ce monopole de la collation des grades, donne de fait la possibilité de supprimer les diplômes à toute une branche de la science pour la détruire. C'est pourtant ce qui arriva aux chaires d'économie moins de 10 ans plus tard et pour les 75 ans à venir. C'est le Lyssenkisme à la française, celui de Jules Ferry et consorts. http://www.quebecoislibre.org/000401-8.htm Bertrand Lemennicier : Oui, parce que l'enseignement de l'économie a été interdit et a été mis chez les juristes. Avant, il y avait des chaires d'économie. Jules Ferry a collé l'économie dans les facultés de Droit. Même son ami Walras, il ne lui a pas offert une possibilité d'enseigner à Paris ce qu'il réclamait. Les socialistes de l'époque redoutaient comme aujourd'hui cet enseignement-là. Mais dans les facs de droit, avant de devenir économiste, il fallait faire son doctorat, enfin presque, c'est au niveau du doctorat qu'on se spécialisait en économie. Donc, c'était des juristes. Et vous avez simultanément la montée du droit positif. Cela va durer pratiquement jusqu'en 1964-65. À cette date, on va se séparer des juristes. Il va se créer un enseignement de l'économie dans l'université. Le seul enseignement qui restait de l'économie était à travers les écoles d'ingénieurs. Il y a eu quelques grands libéraux, comme Rueff, Allais… on ne sait pas trop s'il est libéral, il est plus gâteux qu'autre chose. Il y en a eu quelques-uns à travers Polytechnique, mais pas beaucoup. Alors, en 1964, la science économique devient autonome et qu'est-ce que vous avez? Eh bien, vous avez tout le travail des gens de gauche, de l'intelligentsia de gauche dans l'enseignement – l'école normale étant dans les mains du PC – une grande partie des élites sont à gauche, deviennent marxistes, et 68, eh bien, c'est la génération des marxistes qui envahit l'enseignement. Donc, avec le phénomène de la généraiton de 68 qui a contrôlé l'enseignement unversitaire et secondaire, je constate que c'est tout à fait normal de ne pas trouver de libéraux. Car alors, l'école de Paris (Yves Guyot, Molinari et ceux qui les on précédés dont Bastiat et Say) défendaient farouchement la liberté scolaire et le pluralisme intellectuel. Voir aussi p473 de l' Histoire du libéralisme en Europe. La réforme de l'enseignement supérieur est probablement, à cette heure un des rares point positifs du gouvernement Sarkozy, ce n'est pas une libéralisation, juste une ouverture à l'enseignement catholique, mais c'est toujours ça de pris. décret du 16 avril 2009 http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte….EXT000020530672
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