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What Hayek Would Do (Robert Miller)


Arturus

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Non, mais si tu veux le faire et le résumer, voilà un bel article pour CP !

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:)

Zut, moi qui disais ça pour savoir si cela valait le coup de se taper les 50 pages.

Je regarderai mais pas tout de suite (j'ai assez peu de temps en ce moment). Mais de toutes façons ce n'est pas de l'Actu, donc cela peut bien attendre un peu. Et puis la crise on n'en est pas sorti, donc j'ai tout mon temps. :)

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Je viens de finir de le lire, c'est intéressant.

 

Cela donne une bonne vue d'ensemble de ce qu'est la théorie autrichienne, la théorie des business cycle, et ensuite explique le positionnement d'Hayek quant aux réformes nécessaires du système monétaire et bancaire pour empêcher les business cycle. Par exemple, il est justement dit qu'Hayek n'aurait pas été contre un quantitative easing limité (ayant seulement pour but de sauver le système bancaire et partant, permettant d'empêcher la diminution de la masse monétaire) étant donné qu'Hayek, contrairement à certains autrichiens, voyait d'un mauvais oeil la déflation. 

 

 

Ce n'est pas écrit dans le texte, mais c'est assez intéressant de constater que les technologies qui sont en train d'émerger (les monnaies cryptographiques, Ripple...) vont probablement entraîner de facto la réforme du système bancaire que les Autrichiens appellent de leurs voeux depuis des décennies, et ainsi libérer à tout jamais l'économie des boom et bust. La technologie est décidément un plus sûr allié du progrès que ne le sont les idées.

Posté

Ce n'est pas écrit dans le texte, mais c'est assez intéressant de constater que les technologies qui sont en train d'émerger (les monnaies cryptographiques, Ripple...) vont probablement entraîner de facto la réforme du système bancaire que les Autrichiens appellent de leurs voeux depuis des décennies, et ainsi libérer à tout jamais l'économie des boom et bust. La technologie est décidément un plus sûr allié du progrès que ne le sont les idées.

Peux-tu expliquer un peu? Je ne suis pas très au fait de la doctrine autrichienne.

Posté

Peux-tu expliquer un peu? Je ne suis pas très au fait de la doctrine autrichienne.

 

Les prix contiennent et transmettent de l'information. Le taux d'intérêt est également un prix, c'est le prix de l'argent.

Lorsque les taux d'intérêt sont trop bas par rapport à ce qu'ils devraient être si le marché de la monnaie était libre (ce qu'il n'est pas puisqu'il est soumis au pouvoir discrétionnaire des banquiers centraux), les acteurs économiques reçoivent une fausse information (ils pensent qu'il y a plus d'argent dans l'économie qu'il n'y en a réellement). Par conséquent les banques prêtent trop, des projets trop risqués sont entrepris et les consommateurs s'endettent trop. Trop par rapport à la réelle quantité de ressources de l'économe. C'est le boom.

 

La réalité s'impose progressivement à tout le monde et fait disparaître l'illusion créée par la fausse information. Les banquiers centraux remontent les taux, les banques coupent le crédit et les projets qui étaient rentables en se basant sur la fausse information sont constaté être non-rentables. C'est le bust. Il doit y avoir une ré-allocation des ressources qui ont été allouées sur la base d'une fausse information, cela ne peut se faire que moyennant une récession.

 

Tout cela vient dans un premier temps du pouvoir discrétionnaire des banquiers centraux, puis cette mauvaise information initiale est transmise et amplifiée par le système de réserves fractionnaires. La solution préconisée par Hayek est une concurrence entre des monnaies privées dont les émetteurs ne seraient pas garantis par un prêteur en dernier ressort. Le risque de faillite contraindrait alors ces émetteurs à limiter le levier de leurs réserves fractionnaires. Et la fin du monopole de la monnaie étatique mettrait fin au pouvoir discrétionnaire des banques centrales sur le taux d'intérêt.

 

Au final la technologie risque de rendre le système bancaire obsolète et de mettre fin de facto au pouvoir discrétionnaire des banques centrales.

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Tout cela vient dans un premier temps du pouvoir discrétionnaire des banquiers centraux, puis cette mauvaise information initiale est transmise et amplifiée par le système de réserves fractionnaires.

Ma compréhension est que c'est la création monétaire qui fausse le prix de l'argent, indépendamment que celle-ci vienne de la banque centrale ou de la pratique de la réserve fractionnaire par une banque commerciale.

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Ma compréhension est que c'est la création monétaire qui fausse le prix de l'argent, indépendamment que celle-ci vienne de la banque centrale ou de la pratique de la réserve fractionnaire par une banque commerciale.

 

Une fois que les réserves fractionnaires sont devenues une pratique institutionnalisée, la création monétaire supplémentaire vient nécessairement de la banque centrale (même avec des réserves fractionnaires il y aura une sorte d'équilibre de la masse monétaire si la banque centrale n'intervient pas). 

 

The natural rate is the undistorted rate that would be set by savers and investors without interference. The market rate, by contrast, is the one set or tolerated by the central bank – which may be higher or lower than the natural rate. And that is how false incentives arise. 
[...] central bankers who permit bubbles should be sacked, as they have failed in their primary responsibility. On the other hand, much of the blame that has been put upon ordinary bankers is misplaced: they made the reasonable assumption that the central bank was maintaining a sound interest-rate policy as they were supposed to do. 
 
Pour moi cela signifie que la distorsion initiale vient de la banque centrale. Les banques de second rang sont également des acteurs économiques qui fondent leurs décisions sur l'information dont elles disposent.
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Une fois que les réserves fractionnaires sont devenues une pratique institutionnalisée, la création monétaire supplémentaire vient nécessairement de la banque centrale (même avec des réserves fractionnaires il y aura une sorte d'équilibre de la masse monétaire si la banque centrale n'intervient pas).

Sauf si le coefficient de caisse diminue, non? La banque commerciale peut créer plus de monnaie en diminuant ce coefficient.

 

The natural rate is the undistorted rate that would be set by savers and investors without interference. The market rate, by contrast, is the one set or tolerated by the central bank – which may be higher or lower than the natural rate. And that is how false incentives arise.

[...] central bankers who permit bubbles should be sacked, as they have failed in their primary responsibility. On the other hand, much of the blame that has been put upon ordinary bankers is misplaced: they made the reasonable assumption that the central bank was maintaining a sound interest-rate policy as they were supposed to do.

Pour moi cela signifie que la distorsion initiale vient de la banque centrale. Les banques de second rang sont également des acteurs économiques qui fondent leurs décisions sur l'information dont elles disposent.

Oui.

Cela me fait penser à une conférence de Pascal Salin lors de laquelle j'avais demandé si, dans un contexte de monnaie monopolistique, une banque commerciale pouvait, seule, pratiquer un coefficient de caisse de 100% (ie abandonner le privilège de création monétaire à ses concurrents). Un autre intervenant, Philippe Nataf, m'avait répondu que oui, et que Ludwig von Mises avait écrit cette réponse dans un de ses ouvrages (L'action humaine). Mais je n'ai jamais pu trouver ce passage. Si quelqu'un le connait...

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Un autre intervenant, Philippe Nataf, m'avait répondu que oui, et que Ludwig von Mises avait écrit cette réponse dans un de ses ouvrages (L'action humaine). Mais je n'ai jamais pu trouver ce passage. Si quelqu'un le connait...

 

Je ne me rappelle absolument pas d'avoir lu ça dans Human Action. Peut-être dans The Theory of Money and Credit ? (que je n'ai pas lu).

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Sauf si le coefficient de caisse diminue, non? La banque commerciale peut créer plus de monnaie en diminuant ce coefficient.

Oui c'est vrai, mais elle le ferait alors en se fondant sur une information non-faussée. La création monétaire n'est pas un problème en soi, c'est seulement un problème lorsqu'elle ne correspond à aucune réalité économique.

Oui.

Cela me fait penser à une conférence de Pascal Salin lors de laquelle j'avais demandé si, dans un contexte de monnaie monopolistique, une banque commerciale pouvait, seule, pratiquer un coefficient de caisse de 100% (ie abandonner le privilège de création monétaire à ses concurrents). Un autre intervenant, Philippe Nataf, m'avait répondu que oui, et que Ludwig von Mises avait écrit cette réponse dans un de ses ouvrages (L'action humaine). Mais je n'ai jamais pu trouver ce passage. Si quelqu'un le connait...

Le problème c'est que tant qu'une banque centrale joue le rôle de prêteur en dernier ressort alors jamais aucune banque de second rang n'aura le moindre intérêt à faire cela.

Posté

Oui c'est vrai, mais elle le ferait alors en se fondant sur une information non-faussée.

Pourquoi non faussée? Parce que la création ne vient pas de la banque centrale?

 

La création monétaire n'est pas un problème en soi, c'est seulement un problème lorsqu'elle ne correspond à aucune réalité économique.

Si puisque cela spolie (par dilution) les épargnants.

 

Le problème c'est que tant qu'une banque centrale joue le rôle de prêteur en dernier ressort alors jamais aucune banque de second rang n'aura le moindre intérêt à faire cela.

Oui.

Posté

Pourquoi non faussée? Parce que la création ne vient pas de la banque centrale?

Parce qu'une banque déciderait alors d'augmenter ou de contracter la monnaie qu'elle produit sur la base du taux d'intérêt naturel, le taux d'intérêt issu de la réalité de l'activité économique. Donc ce serait une décision qui suivrait l'évolution de l'activité économique (et si l'on parle d'un monde où il n'y a pas de prêteur en dernier ressort, alors le montants des réserves augmenterait énormément et les fluctuations seraient beaucoup plus fiables).

Si puisque cela spolie (par dilution) les épargnants.

Pas si l'épargne bancarisée est rémunérée par un taux d'intérêt. Le taux d'intérêt est de toute manière fonction de l'inflation.

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Pas si l'épargne bancarisée est rémunérée par un taux d'intérêt. Le taux d'intérêt est de toute manière fonction de l'inflation.

Les dépôts à vue ne sont pas rémunérés.

Pour les dépôts à terme : plus la création monétaire est importante, moins le taux d'intérêt offert est élevé (rareté moindre car inflation de la masse monétaire). Pour l'inflation / augmentation des prix, oui, si les anticipations augmentent, les taux d'intérêt demandés vont aussi augmenter.

 

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Les dépôts à vue ne sont pas rémunérés.

Parce que le niveau général des taux est très faible. Ils le seraient probablement si ce niveau était plus élevé.

De toute manière la fonction première de dépôts à vue n'est pas l'épargne.

 

Pour les dépôts à terme : plus la création monétaire est importante, moins le taux d'intérêt offert est élevé (rareté moindre car inflation de la masse monétaire).

Lorsqu'il bancarise sont épargne, l'épargnant finance les projets des autres (via la création monétaire qu'il permet). C'est un service qu'il rend aux autres et il est rémunéré de ce service par l'intérêt. Ce service diminue la rareté de l'argent de la même manière que la rareté du pain diminue lorsque le boulanger fait du pain. Est-ce qu'un boulanger est victime de fraude lorsqu'il fait du pain ?

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De toute manière la fonction première de dépôts à vue n'est pas l'épargne.

Oui, et d'ailleurs la banque ne devrait même pas y toucher pour le prêter (cf Huerta de Soto), même sans création monétaire.

 

Lorsqu'il bancarise sont épargne, l'épargnant finance les projets des autres (via la création monétaire qu'il permet). C'est un service qu'il rend aux autres et il est rémunéré de ce service par l'intérêt.

Oui.

 

Ce service diminue la rareté de l'argent de la même manière que la rareté du pain diminue lorsque le boulanger fait du pain. Est-ce qu'un boulanger est victime de fraude lorsqu'il fait du pain ?

Le boulanger n'interdit à personne de faire du pain ni ne force personne à accepter sa marchandise comme monnaie d'échange.

Posté

Le boulanger n'interdit à personne de faire du pain ni ne force personne à accepter sa marchandise comme monnaie d'échange.

On est d'accord. Mais ce sont des arguments qui concernent le monopole de la monnaie et le cours forcé, pas le caractère supposément frauduleux des réserves fractionnaires.

Oui, et d'ailleurs la banque ne devrait même pas y toucher pour le prêter (cf Huerta de Soto), même sans création monétaire.

Techniquement elle ne le prête pas. Elle le comptabilise juste dans son bilan. Ce qui lui permet d'augmenter sa capacité de prêt.

Pourquoi donc vouloir interdire à une banque de comptabiliser une dette dans son bilan ? Toutes les entreprises le font mais cela doit devenir un délit lorsqu'il s'agit d'une banque ?

 

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On est d'accord. Mais ce sont des arguments qui concernent le monopole de la monnaie et le cours forcé, pas le caractère supposément frauduleux des réserves fractionnaires.

Oui on est bien d'accord.

 

Techniquement elle ne le prête pas. Elle le comptabilise juste dans son bilan. Ce qui lui permet d'augmenter sa capacité de prêt.

Pourquoi donc vouloir interdire à une banque de comptabiliser une dette dans son bilan ? Toutes les entreprises le font mais cela doit devenir un délit lorsqu'il s'agit d'une banque ?

Pour Huerta de Soto, il y a deux types de dépôts : les dépôts à vue et les dépôts à terme. Les premiers doivent juste être conservés par la banque (moyennant droits de garde) et ne pas être prêtés (comme un gardien de parking n'a pas le droit de prêter les voitures qui y sont garées). Le client peut venir les récupérer à tout moment. Les seconds sont rémunérés et peuvent être prêtés. Ils ne peuvent en aucun cas être récupérés avant le terme par le client. Et les deux types de dépôts sont bien entendu capitalisés dans le bilan.

Posté

Pour Huerta de Soto, il y a deux types de dépôts : les dépôts à vue et les dépôts à terme. Les premiers doivent juste être conservés par la banque (moyennant droits de garde) et ne pas être prêtés (comme un gardien de parking n'a pas le droit de prêter les voitures qui y sont garées). Le client peut venir les récupérer à tout moment. Les seconds sont rémunérés et peuvent être prêtés. Ils ne peuvent en aucun cas être récupérés avant le terme par le client. Et les deux types de dépôts sont bien entendu capitalisés dans le bilan.

Mais s'ils sont enregistrés dans le bilan alors de facto la banque peut s'appuyer dessus pour les prêter. Cela devient une ressource, et l'élémentaire rationalité économique veut que entreprises emploient leurs ressources au lieu de les laisser inutilisées.

 

Et il n'y a aucune raison de considérer un dépôt à vue comme autre chose que comme une dette, donc comme une ressource pour la banque. Pour une banque dépôt à vue et dépôt à terme sont réellement des dettes, avec pour seule différence un niveau d'exigibilité différent. Elle doit être capable de rembourser instantanément sa ligne de dépôt à vue alors que les dépôts à terme sont des dettes avec échéance. 

 

Et si un client veut que la banque rende uniquement un service de gardiennage, il loue un coffre-fort dans la banque. L'existence des dépôts à vue n'empêche pas cela. Et je crois le mieux c'est de laisser au gens décider s'ils préfèrent un coffre-fort ou un depôt à vue, et que de Soto essaie de contenir ses envies de régémentations.

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Les prix contiennent et transmettent de l'information. Le taux d'intérêt est également un prix, c'est le prix de l'argent.

Lorsque les taux d'intérêt sont trop bas par rapport à ce qu'ils devraient être si le marché de la monnaie était libre (ce qu'il n'est pas puisqu'il est soumis au pouvoir discrétionnaire des banquiers centraux), les acteurs économiques reçoivent une fausse information (ils pensent qu'il y a plus d'argent dans l'économie qu'il n'y en a réellement). Par conséquent les banques prêtent trop, des projets trop risqués sont entrepris et les consommateurs s'endettent trop. Trop par rapport à la réelle quantité de ressources de l'économe. C'est le boom.

 

Bon résumé. J'ai tout de même une petite critique : le taux d'intérêt n'est pas le prix de l'argent. Le prix de l'argent est... son pouvoir d'achat, i.e. la gamme de tous les biens contre lesquels une unité de monnaie peut être échangée. 

 

On s'approcherait un peu de la vérité en disant que l'intérêt est le prix du temps, mais ce serait tout de même méconnaître que le temps n'est pas une denrée homogène.

 

En général, côté "autrichien", on dit donc que l'intérêt est un ratio de prix (prix d'un bien futur / prix d'un bien présent, et vice versa).

 

Ce point est important. Si le taux d'intérêt était réellement le prix de l'argent, le gouvernement pourrait effectivement l'abaisser en créant de la monnaie, comme Keynes le préconisait.

 

En réalité, l'intérêt n'a pas fondamentalement de rapport avec la quantité de monnaie. Toutefois, de nos jours, en raison des aspects techniques de la création monétaire, l'argent nouvellement est "injecté" dans l'économie via le marché du prêt, ce qui fait baisser ponctuellement le taux d'intérêt sur ledit marché. 

 

Ce qui répond également à la question posée ci-dessous : que se passerait-il si l'argent était créé autrement, par exemple si le gouvernement l'employait directement pour ses propres dépenses ? Eh bien, cela pourrait éventuellement créer une bulle, mais cela ne ferait pas baisser le taux d'intérêt. 

 

Par ailleurs, tant que j'y suis, le problème n'est pas tant que les entrepreneurs s'engagent dans des projets trop risqués (ni que les consommateurs s'endettent excessivement), mais qu'il y ait une rupture dans la coordination des étapes de production. 

Posté

Cela me fait penser à une conférence de Pascal Salin lors de laquelle j'avais demandé si, dans un contexte de monnaie monopolistique, une banque commerciale pouvait, seule, pratiquer un coefficient de caisse de 100% (ie abandonner le privilège de création monétaire à ses concurrents). Un autre intervenant, Philippe Nataf, m'avait répondu que oui, et que Ludwig von Mises avait écrit cette réponse dans un de ses ouvrages (L'action humaine). Mais je n'ai jamais pu trouver ce passage. Si quelqu'un le connait...

 

Hmm. Selon Mises, la présence d'une banque pratiquant un coefficient de 100% mettrait en danger les banques fractionnaires, dans la mesure où la banque 100% demandera aux banques fractionnaires le remboursement en espèces des chèques ou virements rendus possibles par l'extension de crédit (ce qui aura pour effet de réduire les réserves des banques fractionnaires). D'où l'intérêt pour les banques de former un cartel pour décider en commun du coefficient de réserves à pratiquer.

Posté

Je viens de finir de le lire, c'est intéressant.

 

Cela donne une bonne vue d'ensemble de ce qu'est la théorie autrichienne, la théorie des business cycle, et ensuite explique le positionnement d'Hayek quant aux réformes nécessaires du système monétaire et bancaire pour empêcher les business cycle. Par exemple, il est justement dit qu'Hayek n'aurait pas été contre un quantitative easing limité (ayant seulement pour but de sauver le système bancaire et partant, permettant d'empêcher la diminution de la masse monétaire) étant donné qu'Hayek, contrairement à certains autrichiens, voyait d'un mauvais oeil la déflation. 

 

J'ai lu le papier en diagonale pour voir de quoi ça parlait. Il y a un truc problématique au coeur de la discussion: 

 

"Austrian prescriptions have been derided as proposing that the banking system should be allowed to collapse and suggesting that the only way to fix the economy would be a return to the gold standard with banks forced to match cash 100% with gold. This is a parody of the truth."

 

L'auteur pourrait au moins avoir l'honnêtété de reconnaitre un désaccord là dessus entre divers auteurs. La réalité est que ce n'est pas un strawman. C'est bien la "prescription autrichienne" de nombreux auteurs, mais c'est plus simple de faire comme s'ils n'existaient pas apparemment (aussi il dit "Though marginalised for decades, Austrian thinking remains a creative force, with theories and prescriptions being continuously refined and improved. Leading figures include the US and UK academics Roger Garrison, Kevin Dowd, Steve Horowitz, and George Selgin" c'est-à-dire ceux qui ont une vue bien spécifique non représentative des autrichiens en général). 

Il est vrai qu'Hayek n'a pas été "liquidationniste" comme Mises et ses héritiers aujourd'hui mais je soupçonne -faudrait vérifier les écrits en question- que c'était pour des raisons stratégiques, pas pour des divergences théoriques. A savoir qu'il aurait été prêt à maintenir des malinvestissements en place par des bailouts pour donner des gages et éviter une crise dont l'issue pourrait être désastreuse dans le contexte de l'époque. Mais l'auteur va plus loin en mentionnant les auteurs contemporains Selgin & co, qui ont vraiment une théorie différente des autrichiens traditionnels et tendent à être quelque peu "monétaristes" là dessus. D'ailleurs, l'auteur du texte mentionne favorablement Friedman & Schwartz à ce sujet pour dire ensuite:

 

 

Although the central banks of the world can and should be criticised for permitting the boom, at least they learnt the lesson of the 1930s and prevented the collapse of the banking system and a precipitous decline in the money supply. Not only did they move to protect depositors in the initial crisis of 2008, but subsequently the

programme of Quantitative Easing has replaced money which had been destroyed by the contraction of banks’ balance sheets. But this is not really a justification of their behaviour. They should have realised the damage that a boom could do and stopped it developing in the first place.

Hayek: Against deflation and for limited QE

Austrian economists (Hayek in particular) have sometimes been criticised for their toleration of deflation in the 1930s. But Hayek rapidly saw the error of this way of thinking and had changed his mind by 1933; and in 1937 he argued strongly that central banks should offset undue expansion or contraction of the money supply.

Hayek would have welcomed Quantitative Easing insofar as it prevented the collapse of the money supply, and deflation.

Tout ça après avoir donné des gages aux vues autrichiennes selon lesquelles la récession était la conséquence normale du boom et ce qui le corrige. Mais bien sûr interférer avec le processus par de la création monétaire doit faire perdurer le problème initial selon ces vues. Là tout d'un coup, ce problème n'existe plus.

Un papier que je n'ai pas lu mais qui manifestement ne tombe pas dans l'écueil (à lire le résumé) est celui de François Facchini:

 

Les économistes autrichiens sont divisés, en revanche, sur les raisons de cet excès d’offre de monnaie. Il y a ceux qui soutiennent que cet excès d’offre se mesure par rapport à l’épargne monétaire et s’explique par la pratique des réserves fractionnaires (école de la libre circulation). Il y a ceux, au contraire, qui estiment que cet excès doit être mesuré par rapport à la demande de monnaie et expliqué par l’absence de concurrence entre les monnaies (école de la banque libre).

Posté

Le problème c'est que tant qu'une banque centrale joue le rôle de prêteur en dernier ressort alors jamais aucune banque de second rang n'aura le moindre intérêt à faire cela.

 

Vrai.

 

On est d'accord. Mais ce sont des arguments qui concernent le monopole de la monnaie et le cours forcé, pas le caractère supposément frauduleux des réserves fractionnaires.

 

Oui et non. Des réserves fractionnaires, dans un régime de monnaie libre, ne seraient pas frauduleuses (à condition que les clients soient correctement informés), mais, si on a une monnaie étatisée, cela change la donne. 

 

Et il n'y a aucune raison de considérer un dépôt à vue comme autre chose que comme une dette, donc comme une ressource pour la banque. Pour une banque dépôt à vue et dépôt à terme sont réellement des dettes, avec pour seule différence un niveau d'exigibilité différent. Elle doit être capable de rembourser instantanément sa ligne de dépôt à vue alors que les dépôts à terme sont des dettes avec échéance. 

 

Ce n'est pas seulement une question de "niveau" d'exigibilité. La vraie différence porte sur le fait que, dans un cas, la date d'exigibilité, qu'elle soit proche ou lointaine, est déterminée, et que dans l'autre, elle n'est pas connue. 

 

Et si un client veut que la banque rende uniquement un service de gardiennage, il loue un coffre-fort dans la banque. L'existence des dépôts à vue n'empêche pas cela. Et je crois le mieux c'est de laisser au gens décider s'ils préfèrent un coffre-fort ou un depôt à vue, et que de Soto essaie de contenir ses envies de régémentations.

 

Cépafo, mais ça ne doit pas interdire aux tribunaux de déterminer ce qui se passe quand le contrat ne précise pas clairement s'il s'agit d'une dette ou d'un dépôt. 

 

Edit : de plus, louer un coffre-fort est très coûteux. Une banque pourrait aussi proposer un service de dépôt commun de choses fongibles. 

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