Freeman Posté 5 février 2005 Signaler Posté 5 février 2005 Si, si ! A croire que les trotskistes à la sauce Pleynel se sont tous fait virer et remplacés par des libéraux pur jus… _____________________________________ Contre la pauvreté, M. Chirac, oubliez la taxe Tobin et libéralisez l'agriculture ! LE MONDE | 05.02.05 | 12h13 Les archives du "Monde" : plus de 800 000 articles à consulter. Abonnez-vous au Monde.fr CHRONIQUE DE L'ÉCONOMIE Le président de la République française, le premier ministre britannique et tous les autres élevés personnages qui ont proclamé, lors du Forum de Davos, la semaine passée, qu'il fallait "se mobiliser" pour vaincre la pauvreté ont mille fois raison. Il faut dire et redire que, pour la première fois dans sa longue histoire, l'humanité a les moyens techniques, humains et financiers d'éradiquer la faim sur la planète. Il ne s'agit que de le décider. "Et ce n'est pas cher", a justement martelé l'ancien président Bill Clinton lors du Forum : quelque 50 milliards de dollars, bien moins que les 80 milliards de surcoût de la guerre en Irak demandés par George Bush au Congrès pour un an… L'année 2005 sera décisive dans ce combat, à cause de multiples rendez-vous : un G7 des ministres des finances ce week-end à Londres, un G8 sous présidence britannique en juillet, une réunion de l'ONU en septembre sur les objectifs du millénaire (pauvreté, mortalité infantile, accès à l'eau…) et une conférence de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) sur le "Cycle du développement" en décembre. DES PRÊTS OU DES DONS ? Un relatif optimisme est permis : une prise de conscience se dessine, y compris aux Etats-Unis. Le développement du Sud revient parmi les priorités, ne serait-ce que parce que la misère fait le terreau des fanatismes et des terroristes. Les opinions publiques sont sensibles au thème de la solidarité et il n'est pas à exclure d'assister, comme après le tsunami en Asie, à des surenchères des gouvernements en faveur des pays pauvres. Ainsi soit-il ! Mais si le but fait consensus, les débats sur le "comment ?" sont loin d'être achevés. Les Américains condamnent les politiques de prêts aux pays pauvres et prônent des dons. Ils estiment que l'aide ne doit être versée qu'aux gouvernements qui font preuve d'une bonne "gouvernance" (pas de corruption). Les Etats s'interrogent aussi sur les moyens de trouver les budgets promis et c'est dans ce cadre que Jacques Chirac a avancé une série de propositions, dont la célèbre taxe sur les flux de capitaux prônée par les mouvements antimondialisation. Taxe mythique : les autres gouvernements la repoussent et elle prendrait des années de mise en place. AVANTAGE COMPARATIF Le président français, et ses inspirateurs taxateurs, feraient bien de lire la dernière étude de la Banque mondiale sur le commerce agricole (Global agricultural trade and developing countries, par Ataman Aksoy et John Beghin). Elle montre que le meilleur moyen d'aider le Sud et le plus rapide est d'ouvrir nos portes aux seuls produits qu'ils sont capables de fabriquer et d'exporter : le sucre, le lait, l'arachide, les fruits, le coton, le café, les poissons. Si les dragons asiatiques et la Chine ont pu monter dans le train de la mondialisation grâce à la production de biens industriels, beaucoup d'autres pays en Afrique et en Amérique latine n'ont comme "avantage comparatif" que l'agriculture. Leur insertion dans la division internationale du travail et leur développement passe par l'exportation de ces produits, c'est-à-dire par l'ouverture de nos marchés du Nord. Or, les barrières ont été abaissées pour les produits industriels, pas pour les produits agricoles. Les taxes à l'entrée sont en moyenne de 4 % pour l'industrie et de 19 % pour l'agriculture dans l'Union européenne, ont calculé les auteurs. Et c'est vrai partout. A cela s'ajoutent, dans les pays riches, des subventions directes et des soutiens de prix (la PAC en Europe) qui ont à peine été réduits ces dernières années et qui atteignent encore 228 milliards de dollars. Prenez l'exemple du coton : les aides du gouvernement américain à ses producteurs (3,7 milliards de dollars par an) et de l'Union aux siens (1 milliard en Grèce et en Espagne) représentent le quart de la valeur totale du marché mondial de cette matière ! Suivant cette mauvaise école, le Brésil, l'Egypte, le Mexique et la Turquie subventionnent également leurs producteurs (0,6 milliard). Le prix mondial est ainsi faussé, amputé de 10-15 % selon la Banque mondiale, "abaissant le revenu des paysans pauvres d'Afrique de l'Ouest et d'Asie centrale". Leur perte est estimée à 250 millions de dollars, alors que le total des aides que reçoivent les régions productrices est d'environ 400 millions. La politique agricole de l'UE "n'est pas l'ennemie de l'agriculture des pays pauvres", a expliqué Jacques Chirac, vendredi, à Dakar. Le président français, grand défenseur de la PAC, se sait sur la sellette. Car il a tort. Son protectionnisme agricole, même adouci, est en brutale contradiction avec son engagement dans la lutte contre la pauvreté. Pourquoi ? Le rapport de la Banque mondiale en fait une démonstration implacable : 1 – la pauvreté est agricole. Dans les pays les moins avancés, 82 % des pauvres (moins de 1 dollar par jour pour vivre) sont ruraux. Par parenthèse, c'est l'inverse dans les pays développés, les revenus des paysans y sont supérieurs à la moyenne ; 2- les marchés locaux ne suffisent pas pour assurer un développement suffisant des populations rurales ; 3- une libéralisation des énormes marchés du Nord a de multiples et importantes conséquences pour le Sud. Elle permettrait de faire remonter les prix et les revenus des producteurs mais aussi de stabiliser les cours mondiaux de ces matières qui, dans l'état actuel, sont déterminés sur des marchés de surplus. PRUDENCE Cette ouverture ne serait pas une recette miracle, prévient le rapport, qui souligne la grande "complexité" du sujet. Certains pays pauvres, importateurs de nourriture, pourraient voir leur situation empirer. Les pays dotés d'accès préférentiels (comme les Caraïbes) aussi. Les auteurs ont plongé dans le détail des filières pour anticiper la liste des gagnants et des perdants d'une réforme. Et d'en appeler à une "coordination" et à de la prudence pour réaffecter les gains et les pertes. On peut s'inquiéter d'une monopolisation des bénéfices par les "grands" producteurs agricoles comme le Brésil, ou l'Argentine, aux dépens des plus petits comme les Africains. Mais au total les arguments portent. Les plus pauvres n'ont que la terre : acheter leur travail est le seul moyen de les aider à mettre la main sur l'échelle du développement. Eric Le Boucher
DiabloSwing Posté 6 février 2005 Signaler Posté 6 février 2005 Mais Eric Le Boucher écrit de bons articles depuis des années dans une veine assez libérale (version utilitariste peut-être ?). Fabrice en avait déjà fait l'éloge sur l'ancien forum.
Ronnie Hayek Posté 6 février 2005 Signaler Posté 6 février 2005 Mais Eric Le Boucher écrit de bons articles depuis des années dans une veine assez libérale (version utilitariste peut-être ?). Fabrice en avait déjà fait l'éloge sur l'ancien forum. <{POST_SNAPBACK}> Ce n'est en effet pas une nouveauté. Je crois que Freeman se laisse influencer, en l'occurrence, par les commentaires stéréotypés que l'on trouve sur un certain forum… http://www.peres-fondateurs.com/forum/viewtopic.php?id=3410
Freeman Posté 6 février 2005 Auteur Signaler Posté 6 février 2005 Et encore Ronnie, je suis aussi sur Forum-Politique.org, et je peux t'assurer que cela n'a rien à voir avec les Pères Fondateurs !
Copeau Posté 7 février 2005 Signaler Posté 7 février 2005 Le Boucher, ce n'est pas Simonnot non plus !
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