Dilbert Posté 27 février 2005 Signaler Posté 27 février 2005 Un peu plus léger et aérien, cette fois… Portrait (Paul Verlaine) O les premiers frimas dans la ville en détresse ! La statue, au square, que l’hiver va flétrir, Est cause de mon tourment, quoi qu’il en paraisse… O frêle jeune fille, ô douce à en mourir !… Le vague tintement de l’heure monotone Suscite en nos deux cœurs des concerts de soupirs ; Quelle vaine fureur fait encor se languir Les saules effeuillés sous un souffle d’automne ?
Morrissey Posté 28 février 2005 Signaler Posté 28 février 2005 Voila un de mes poèmes préféré, qui m'as rendu un grands service, quant j'étais aux lycée j'ai fait croire à ma copine avec qui j’étais en froid, que je l'avais écrit spécialement pour elle et le pire c'est qu'elle m'a cru. Rien que pour ça merci Alfred. A madame M*** par Alfed de Musset. Qui avait envoyé par plaisanterie, un petit écu à l'auteur Vous m'envoyez, belle Emilie, Un poulet bien emmailloté; Votre main discrète et polie L'a soigneusement cacheté. Mais l'aumône est un peu légère, Et, malgré sa dextérité, Cette main est bien ménagère Dans ses actes de charité. C'est regarder à la dépense Si votre offrande est un paiement, Et si c'est une récompense, Vous n'aviez pas besoin d'argent. A l'avenir, belle Emilie, Si votre coeur est généreux Aux pauvres gens, je vous en prie, Faites l'aumône avec vos yeux. Quand vous trouverez le mérite, Et quand vous voudrez le payer, Souvenez-vous de Marguerite Et du poète Alain Chartier. Il était bien laid, dit l'histoire, La dame était fille de roi; Je suis bien obligé de croire Qu'il faisait mieux les vers que moi. Mais si ma plume est peu de chose, Mon coeur, hélas! ne vaut pas mieux; Fût-ce même pour de la prose Vos cadeaux sont trop dangereux. Que votre charité timide Garde son argent et son or, Car en ouvrant votre main vide Vous pouvez donner un trésor
Dilbert Posté 28 février 2005 Signaler Posté 28 février 2005 Voila un de mes poèmes préféré, qui m'as rendu un grands service, quant j'étais aux lycée j'ai fait croire à ma copine avec qui j’étais en froid, que je l'avais écrit spécialement pour elle et le pire c'est qu'elle m'a cru. Rien que pour ça merci Alfred. Ah ah ! Moi je faisais le contraire : j'écrivais des poèmes, et je les faisais passer pour des oeuvres de Baudelaire, de Verlaine, de Villon… Et ça marchait !
Alphonse.D Posté 2 mars 2005 Auteur Signaler Posté 2 mars 2005 Voila un de mes poèmes préféré, qui m'as rendu un grands service, quant j'étais aux lycée j'ai fait croire à ma copine avec qui j’étais en froid, que je l'avais écrit spécialement pour elle et le pire c'est qu'elle m'a cru. Rien que pour ça merci Alfred.A madame M*** par Alfed de Musset. Qui avait envoyé par plaisanterie, un petit écu à l'auteur Vous m'envoyez, belle Emilie, Un poulet bien emmailloté; Votre main discrète et polie L'a soigneusement cacheté. Mais l'aumône est un peu légère, Et, malgré sa dextérité, Cette main est bien ménagère Dans ses actes de charité. C'est regarder à la dépense Si votre offrande est un paiement, Et si c'est une récompense, Vous n'aviez pas besoin d'argent. A l'avenir, belle Emilie, Si votre coeur est généreux Aux pauvres gens, je vous en prie, Faites l'aumône avec vos yeux. Quand vous trouverez le mérite, Et quand vous voudrez le payer, Souvenez-vous de Marguerite Et du poète Alain Chartier. Il était bien laid, dit l'histoire, La dame était fille de roi; Je suis bien obligé de croire Qu'il faisait mieux les vers que moi. Mais si ma plume est peu de chose, Mon coeur, hélas! ne vaut pas mieux; Fût-ce même pour de la prose Vos cadeaux sont trop dangereux. Que votre charité timide Garde son argent et son or, Car en ouvrant votre main vide Vous pouvez donner un trésor <{POST_SNAPBACK}> C'est vrai qu'il est très bon. Musset reste magnifique. Jetez donc un oeil sur cette pièce, si belle et si vraie. A Mademoiselle *** Oui, femmes, quoi qu'on puisse dire, Vous avez le fatal pouvoir De nous jeter par un sourire Dans l'ivresse ou le désespoir. Oui, deux mots, le silence même, Un regard distrait ou moqueur, Peuvent donner à qui vous aime Un coup de poignard dans le coeur. Oui, votre orgueil doit être immense, Car, grâce à notre lâcheté, Rien n'égale votre puissance, Sinon votre fragilité. Mais toute puissance sur terre Meurt quand l'abus en est trop grand, Et qui sait souffrir et se taire S'éloigne de vous en pleurant. Quel que soit le mal qu'il endure, Son triste rôle est le plus beau. J'aime encor mieux notre torture Que votre métier de bourreau.
Alphonse.D Posté 2 mars 2005 Auteur Signaler Posté 2 mars 2005 Ce n'est pas mon préféré (ses poèmes postérieurs sont mieux réussis) mais il n'est pas mal. <{POST_SNAPBACK}> Auxquels penses-tu en particulier ? Je t'en prie…
Dilbert Posté 2 mars 2005 Signaler Posté 2 mars 2005 Auxquels penses-tu en particulier ? Je t'en prie… <{POST_SNAPBACK}> Si on s'en tient à la forme classique (en laissant de côté le vers libre et le poème en prose auxquels il s'est adonné plus tard), il y a bien sûr Voyelles, le Bateau Ivre, Ma bohème ("Mon unique culotte avait un large trou"), et d'autres que j'ai oubliés…
Morrissey Posté 3 mars 2005 Signaler Posté 3 mars 2005 Un autre poeme que j'aime beacoup Elle a passé, la jeune fille, Vive et preste comme un oiseau: A la main un fleur qui brille, A la bouche un refrain nouveau. C'est peut-etre la seule au monde Dont le coeur au mien répondrait; Qui, venant dans ma nuit profonde, D'un seul regard l'éclairerait! … Mais non,-ma jeunesse est finie… Adieu, doux rayon qui m'a lui. Parfum, jeune fille, harmonie… Le bonheur passait- il a fui ! Gerard De Nerval "Une allée du Luxembourg" Odettes 1832.
Dilbert Posté 3 mars 2005 Signaler Posté 3 mars 2005 Un peu de métaphysique pour changer… Immobilis in mobile Yves Bonnefoy Nous marchons dans l’éclair d’une pierre défunte. L’espace de nul cerf a saigné dans l’argile Funéraire du vent. O gestes de l’orante. Le phénix s’est dépris d’une absence de cil. Un signe hantera nos rivages de mots Ténébreux, de mort seule. Et la cendre de l’aube Noircira l’horizon d’une houille de mots Plus grise, auprès d’un seuil d’écume absente. Tu renaîtras. Scintillement de nulle usure Soit le feu de ta voix dans le silence pur Que l’angoisse du fer illumine de jour. Corps de sang dévasté aile intime du froid, Douve, orgueil du néant que la nuit n’atteint pas, Ton verbe incendiera l’autre face des jours.
Dilbert Posté 5 mars 2005 Signaler Posté 5 mars 2005 Amour déçu Guillaume Apollinaire Sous le pont Alexandre Coulent tous les égouts Coulent tous mes dégoûts Renée me fait attendre Quelle folie m’a pris Pourquoi m’en être épris Les roses qu’elle aimait S’effeuillent chaque jour Belles au mois de mai Sous la rive qui pleure Tous nos espoirs d’amour S’effacent fleur à fleur Dans leurs vases anciens Des lotus léthéens Oints de tendre poison Lèvent leurs fronts pâlis Ma sirène glissons Lentement vers l’oubli Sur le pont Alexandre Je ne viens plus t’attendre
Alphonse.D Posté 6 mars 2005 Auteur Signaler Posté 6 mars 2005 Si on s'en tient à la forme classique (en laissant de côté le vers libre et le poème en prose auxquels il s'est adonné plus tard), il y a bien sûr Voyelles, le Bateau Ivre, Ma bohème ("Mon unique culotte avait un large trou"), et d'autres que j'ai oubliés… <{POST_SNAPBACK}> Je trouve moi aussi La Bohème très beau, en revanche j'ai plus de difficulté avec Voyelles et le Bateau Ivre, que je ne comprends presque pas par endroits (bien que je connaisse le contexte et le thème)
Dilbert Posté 6 mars 2005 Signaler Posté 6 mars 2005 Un très bon site que j'ai trouvé : http://www2.wheatonma.edu/Academic/Academi…rench/ViveVoix/ (merci aux Ricains).
Alphonse.D Posté 6 mars 2005 Auteur Signaler Posté 6 mars 2005 Merci pour vos poèmes. Un nouveau poète, parfois décrié mais souvent aimé, Saint-Amant, bien connu pour son amour de la débauche (et de l'alcool) dont il fait part dans cette pièce: LA CREVAILLE Qu’on m’apporte une bouteille Qui d’une liqueur vermeille Soit teinte jusqu’à l’ourlet , Afin que sous cette treille Ma soif soit prise au collet. Laquais, fringue bien ce verre : Fais que l’éclair du tonnerre Soit moins flamboyant que lui ; Ce sera le cimeterre Dont j’égorgerai l’ennui. Bacchus aime le désordre , Il se plaît à voir l’un mordre , L’autre braire et grimacer , Et l’autre en fureur se tordre Sous la rage de danser. O que la débauche est douce ! Il faut qu’en faisant carousse Ma flûte en sonne le prix , Et que sur Pégase en housse Je la montre aux beaux esprits. Celui qui forgea ces rimes , Dont Bacchus fait tous les crimes , C’est le bon et digne Gros Qui voudrait que les abîmes Se trouvassent dans les brocs.
Alphonse.D Posté 6 mars 2005 Auteur Signaler Posté 6 mars 2005 Un très bon site que j'ai trouvé :http://www2.wheatonma.edu/Academic/Academi…rench/ViveVoix/ (merci aux Ricains). <{POST_SNAPBACK}> En effet, très bon. C'est rare les sites de poèmes récités si complets. Ce qu'il y a c'est qu'aussi bien dit que le texte puisse être, il ne sera jamais aussi beau que de la façon dont tu peux te le dire dans ton fort intérieur. C'est en cela aussi que je trouve la poésie comme quelque chose de très personnel.
Dilbert Posté 13 mars 2005 Signaler Posté 13 mars 2005 Cocktail de gens Jean Cocteau Le scaphandrier pèle un nuage au gros dos ; Tout souillé par les robes des statues-torpilles Le lavoir fait mousser les cris des jeunes filles ; Midas, le roi Midas, s’y fait prendre en photo. Les doigts d’un revenant y lancent des rondelles De cire. Oh ! sommeil rose de la Marne ! L’oracle d’églantine habille l’hirondelle Lascive avec le col poisseux des gendarmes. Le pape crie en rêve : « qui a tué le nonce ? » Tandis que sous le lit se tait la colombe. Les moulins d’étoiles se font des crocs-en-jambes : Survient alors la mule ailée qui les dénonce. Que faire, aile de marbre, contre ces interstices Par où poussent l’ortie et les grands cirques d’arbres ? Le buste perpétrait les crimes du solstice, Mais l’ange a dénoué les lacets des ténèbres.
Dilbert Posté 18 mars 2005 Signaler Posté 18 mars 2005 Tombeau d’Eros Stéphane Mallarmé De sa Beauté future une joie apeurée, Fille d’un sein pâli, déesse se rêvant, Parue hier au deuil froid de l’astre, et du levant Même nonchalamment la méchante curée ; Hymen, sanglots dont le calice va lavant De ses roses la lèvre, ou d’une obscure orée Niant le faible aveu qu’un pur désir maugrée, Une nymphe s’éveille à un déclin savant ! Parmi l’étale mer tombe une nue au cœur De qui s’élève encore une analogue sœur, Génie au tir pervers dont s’affole la cible ! Inextinguible source où s’entend, murmuré, Quel liquide soupir ! d’une lyre invisible Le chant du mal armé, hagard et azuré !
Dilbert Posté 27 mars 2005 Signaler Posté 27 mars 2005 Dommage que personne ne s'intéresse à la poésie… Tiens, si vous êtes sage, je vous ferai une révélation, vendredi.
Dilbert Posté 1 avril 2005 Signaler Posté 1 avril 2005 Bon, je peux bien vous le dire aujourd'hui, puisqu'on est le 1er avril… Tous les poèmes que j'ai postés dans ce fil sont des faux (personne ne s'en est aperçu !), ce sont des pastiches que j'ai écrits il y a longtemps.
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