Ronnie Hayek Posté 5 mars 2005 Signaler Posté 5 mars 2005 Mystery of Capital d'Hernando de Soto est enfin paru en français, chez Flammarion. Le sous-titre résume bien le thème de cet essai important: "Pourquoi le capitalisme triomphe en Occident et échoue partout ailleurs ?" Pour de Soto, la cause de ce problème ne réside pas dans l'absence de patrimoine ou de capital comme tel, mais dans les lacunes des systèmes juridiques locaux, empêchant l'officialisation des titres de propriété et laissant donc le capital à l'état inerte.
Constantin_H Posté 5 mars 2005 Signaler Posté 5 mars 2005 Cette thèse serait-elle compatible avec les thèses de Simmonot sur les aspects économiques des droits de propriété ?
walter-rebuttand Posté 5 mars 2005 Signaler Posté 5 mars 2005 Mystery of Capital d'Hernando de Soto est enfin paru en français, chez Flammarion. Le sous-titre résume bien le thème de cet essai important: "Pourquoi le capitalisme triomphe en Occident et échoue partout ailleurs ?" Pour de Soto, la cause de ce problème ne réside pas dans l'absence de patrimoine ou de capital comme tel, mais dans les lacunes des systèmes juridiques locaux, empêchant l'officialisation des titres de propriété et laissant donc le capital à l'état inerte. <{POST_SNAPBACK}> Est-il de la famille de Jesus (You dont fuck with the Jesus) Huerta de Soto?
Constantin_H Posté 5 mars 2005 Signaler Posté 5 mars 2005 L'auteur de ce fort intéressant ouvrage sur les "espanich escholastics" ?
Ronnie Hayek Posté 5 mars 2005 Auteur Signaler Posté 5 mars 2005 Hernando de Soto est péruvien, tandis que - me semble-t-il - Jesus Huerta de Soto est espagnol.
Ronnie Hayek Posté 5 mars 2005 Auteur Signaler Posté 5 mars 2005 Cette thèse serait-elle compatible avec les thèses de Simmonot sur les aspects économiques des droits de propriété ? <{POST_SNAPBACK}> Comme Melo a lu l'ouvrage de De Soto, il pourra sans doute donner son avis à ce sujet.
Constantin_H Posté 5 mars 2005 Signaler Posté 5 mars 2005 Comme Melo a lu l'ouvrage de De Soto, il pourra sans doute donner son avis à ce sujet. <{POST_SNAPBACK}> Pour paraphraser la version latine de l'Illiade, "Timeo Melodium et juris milites"
Ronnie Hayek Posté 5 mars 2005 Auteur Signaler Posté 5 mars 2005 Pour paraphraser la version latine de l'Illiade, "Timeo Melodium et juris milites" <{POST_SNAPBACK}> L'Enéide est quand même suffisamment différente de l'Iliade que pour ne pas être ravalée au rang de simple version latine d'icelle (pour paraphraser notre ami juriste).
Constantin_H Posté 5 mars 2005 Signaler Posté 5 mars 2005 L'Enéide est quand même suffisamment différente de l'Iliade que pour ne pas être ravalée au rang de simple version latine d'icelle (pour paraphraser notre ami juriste). <{POST_SNAPBACK}> Bah, ce n'est jamais somme toute qu'une tentative des romains de s'inventer à bon compte une noblesse. Après tout, la "gens iulia" ne se réclamait-elle pas de la descendance d'Enée ?
Ronnie Hayek Posté 5 mars 2005 Auteur Signaler Posté 5 mars 2005 Bah, ce n'est jamais somme toute qu'une tentative des romains de s'inventer à bon compte une noblesse. Après tout, la "gens iulia" ne se réclamait-elle pas de la descendance d'Enée ? <{POST_SNAPBACK}> Si fait. Du reste, cette tradition mytho-historique s'est perpétuée, notamment avec "La Franciade" de Ronsard (premiers quatrains publiés en 1572).
Chitah Posté 5 mars 2005 Signaler Posté 5 mars 2005 Cette thèse serait-elle compatible avec les thèses de Simmonot sur les aspects économiques des droits de propriété ? <{POST_SNAPBACK}> Ce serait bien que vous en discutiez en public, de ce sujet, (à qui appartient le parfum des fleurs) parce que moi ça m'intéresse. On trouve derière ces concepts les notions de barrière à l'entrée (pour un marché notamment) et c'est pour cela que distinguer la propriété économoqie de la propriété juridique d'un bien paraît important.
Copeau Posté 7 mars 2005 Signaler Posté 7 mars 2005 L’absence de propriété,c’est le vol ! > LE MYSTÈRE DU CAPITAL. POURQUOI LE CAPITALISME TRIOMPHE EN OCCIDENT ET ÉCHOUE PARTOUT AILLEURS ?, d’Hernando de Soto (Flammarion, 2005, 312 p., 21 ¤) pourquoi le capitalisme qui a mis K-O le communisme est-il honni ? Pourquoi ne parvient-il pas à tirer les deux tiers de la population mondiale de la misère ? Pourtant, les pays du tiersmonde et ceux de l’exbloc soviétique ont fait tout ce que leur demandaient les donneurs de leçon patentés. Ils ont équilibré leur budget, réduit leur dette, supprimé leurs subventions, ouvert leurs portes aux investisseurs étrangers et abaissé leurs barrières douanières. Cette potion a débouché sur des crises à répétition, des émeutes, et une aggravation de la pauvreté en Amérique latine et en Afrique. La faute à la culture ? Au fatalisme de la négritude, à la passivité de la religion orthodoxe, aux traditions nomades des Arabes ? Faux, répond ce livre étonnant, écrit par l’économiste péruvien Hernando de Soto. Les pauvres travaillent avec acharnement et font preuve d’esprit d’entreprise comme les riches : immobilier sauvage, économie informelle, trafics en tout genre créent de la valeur. Par exemple, l’immobilier sans titre vaut quatre fois les 216 entreprises cotées à la Bourse des Philippines. Le problème, dit l’auteur, est qu’il n’existe pas dans ces pays de systèmes fondateur et protecteur du droit de propriété. Donc, pas d’adresse légale, pas de branchement à l’eau et à l’électricité, pas de vente facile ou de division possible du bien, pas de garantie pour des prêts, pas de comparaison entre les biens, et des contestations se réglant parfois à la machette ou au fusil. Le capital des pauvres est « un capital mort ». Essayez de créer dans le respect de la légalité une petite boutique de vêtements à Lima (Pérou) avec un seul salarié et deux machines à coudre. A raison de six heures de démarches par jour, il vous en coûtera 1 231 dollars, soit 31 fois le salaire mensuel minimum, et 289 jours de patience. Autrement dit, les plus défavorisés sont contraints à l’illégalité et donc incapables de transformer les fruits de leur travail en capital. potentialités Que faire ? Emprunter le chemin suivi depuis deux siècles par l’Europe et les Etats-Unis, c’est-à-dire comprendre que le capital n’est pas seulement de l’argent, mais aussi des potentialités qui ne peuvent être révélées que par l’assurance de la propriété. Ou plus exactement, par la protection des transactions portant sur la propriété. Cela suppose qu’en un temps très court, les pays en voie de développement et ex-communistes mettent en accord une loi peu appliquée avec des pratiques « grises », voire délictueuses. Il faut, dit M. de Soto que la loi repose sur un contrat social qui prenne en compte les pratiques et les intérêts des pauvres. Le capitalisme actuel, conclut l’auteur, est un apartheid qui exclut de la propriété et du capital la plus grande partie de l’humanité. Ce plaidoyer paradoxal pour un capitalisme généralisé et populaire est servi par une vaste culture : de Michel Foucault à saint Thomas d’Aquin en passant par Jean Charles Sismondi… jusqu’à Viviane Forrester. Tous sont invités à participer à un débat captivant parce que juridique, sociologique, philosophique et, bien sûr, politique.
Legion Posté 7 mars 2005 Signaler Posté 7 mars 2005 Ah ! C'est le livre dont Norberg parlait dans "le plaidoyer…" ! Miam, ça doit être du tout bon.
Ronnie Hayek Posté 7 mars 2005 Auteur Signaler Posté 7 mars 2005 Ah ! C'est le livre dont Norberg parlait dans "le plaidoyer…" ! Miam, ça doit être du tout bon. <{POST_SNAPBACK}> Livre passionnant, notamment lorsqu'il insiste sur le caractère de représentation du capital (non réductible à la matérialité d'un bien) ; mais aussi livre qui repose en partie sur l'idée que c'est grâce à la reconnaissance par l'autorité publique des titres de propriété que l'essor économique est possible. Ainsi écrit-il à la page 67: En Californie, au lendemain de la ruée vers l'or de 1849, la propriété foncière était administrée par quelque huit cents institutions, disposant chacune de ses propres registres et de ses propres réglementations établies par consensus local. Sur tout le territoire des Etats-Unis, de la Californie à la Floride, des associations de répartition foncière édictaient leurs propres régles et élisaient leurs propres représentants. Il a fallu plus de cent ans pour que, vers la fin du XIXe siècle, le gouvernement adopte des statuts spéciaux afin d'unifier et de codifer les avoirs américains. En mettant en coordination plus de trente-cinq statuts de préemption et d'exploitation minière, le Congrès allait graduellement réussir à réunir dans un seul système les règles de propriété informelle créées par des millions d'immigrants et de squatters. Ainsi allait naître un marché unifié de la propriété foncière qui alimenterait ensuite la croissance économique exponentielle du pays.
Constantin_H Posté 8 mars 2005 Signaler Posté 8 mars 2005 Ce serait bien que vous en discutiez en public, de ce sujet, (à qui appartient le parfum des fleurs) parce que moi ça m'intéresse.On trouve derière ces concepts les notions de barrière à l'entrée (pour un marché notamment) et c'est pour cela que distinguer la propriété économoqie de la propriété juridique d'un bien paraît important. <{POST_SNAPBACK}> C'est effectivement un sujet passionnant. D'ailleurs je compte acquérir sous peu un bouquin recommandé par Simmonot, "Economic analysis of property rights" par Yoran Barzel. Je vous tiendrai au courant …
Allexia Posté 13 mars 2005 Signaler Posté 13 mars 2005 Les Echos 10 Mars Eloge de la propriété L'échec d'une partie de l'humanité à se développer tient à l'absence de système juridique unifié sur le droit de propriété dans les pays pauvres. Proudhon avait tort : la propriété n'est plus le vol. C'est même le secret de la réussite des pays riches et de l'échec des autres. Voilà le message central de l'économiste péruvien Hernando de Soto. Son « Mystère du capital », l'un des plus grands livres d'économie publiés ces dernières années, alimente les débats internationaux depuis sa parution en 2000. Il a inspiré « Doing Business », un gros travail réalisé par la Banque mondiale dont la première édition en 2003 s'attaquait violemment au système juridique français. Décidément, il était temps que ce livre paraisse à Paris. Hernando de Soto cherche à comprendre pourquoi la majeure partie de l'humanité échoue à se développer. Pour lui, la réponse n'est ni dans l'économie ni dans la psychologie ou la culture : elle est d'abord dans le droit, et plus précisément dans le droit de la propriété. Dans tous les pays riches, il existe un système juridique unifié de définition de ces droits. Dans tous les pays pauvres, ce droit est réservé à une infime minorité. La majeure partie de la population vit dans l'« extralégalité ». En Egypte par exemple, 92 % des citadins vivent dans un logement sur lequel personne ne détient de titre juridique assuré ! Cette absence est fondamentale, estime de Soto. Car « la propriété formelle n'est pas seulement un système destiné à établir des titres, les enregistrer, et cadastrer des biens, c'est un instrument de réflexion, qui représente les biens de telle manière que l'esprit pourra les manipuler pour en tirer un surplus de valeur. C'est pourquoi la propriété formelle doit être universellement accessible pour faire entrer tout le monde dans un même contrat social où il soit possible de coopérer pour augmenter la productivité de la société ». Elle est au coeur du capital, et donc du capitalisme. Un modèle incomplet Une banale défense de la propriété privée par un ultralibéral, ou l'inspiration de la « société de propriété » chère à George W. Bush ? En réalité, de Soto échappe aux catégories classiques. Partant des réflexions d'Adam Smith et de Karl Marx, il montre la nature même du capital, « concept abstrait qui doit recevoir une forme fixe et tangible pour devenir exploitable ». Sans cette forme fixe, le capital est « mort ». Il ne peut pas respirer, vivre, fructifier. Or l'essentiel du capital des pays pauvres existe hors d'un cadre légal. De Soto estime ce capital mort, sous forme de logements sans titre de propriété ou d'entreprises sans cadre légal, à près de 10.000 milliards de dollars ! Dans ce cadre, l'ouverture des frontières a une utilité limitée. « La mondialisation capitaliste ne vise aujourd'hui qu'à relier entre elles les élites qui vivent à l'intérieur des cloches de verre. » On tente d'appliquer aux pays du Sud un modèle incomplet. « Comme les habitants d'un delta riche et fertile au bout d'une longue rivière, les avocats du capitalisme n'ont guère cherché à connaître l'amont d'où provenait leur prospérité. » Ils ont donc conseillé aux pays pauvres d'« imiter les conditions de la vie dans le delta : stabilité monétaire, marchés ouverts et entreprises privées ». Mais « tout le monde avait oublié que les régimes juridiques de propriété largement ouverts sont le limon venu de l'amont qui permet au capital moderne de s'ouvrir ». Forger ce cadre juridique unifié n'est pas simple. En Occident, il a fallu des siècles d'efforts pour y parvenir. En 1849, il y avait par exemple encore 800 institutions gérant la propriété foncière dans la seule Californie ! Pas question de plaquer un système comme s'il tombait de la lune. Il doit au contraire être bâti à partir des droits extralégaux mais bien réels. De Soto explique qu'à Bali les chiens connaissent parfaitement les limites des propriétés puisqu'ils aboient dès qu'on les franchit. Le professeur de Lima écrit clair. Il étaie sans cesse son raisonnement de références théoriques (Smith et Marx déjà cités, mais aussi Say, Coase, Sismondi…) et d'observations sur le terrain à Haïti, aux Philippines, en Egypte, au Pérou. A condition de sauter quelques redondances, son livre se lit comme un thriller car il révèle un nouveau secret de la richesses des nations qui était jusqu'à présent profondément enfoui. Certes, il a de quoi choquer à la fois les hommes de gauche pour qui la propriété reste au fond une malédiction capitaliste et les hommes de droite pour qui la pauvreté est la faute des pauvres. Mais il aurait pu trouver grâce aux yeux de Proudhon, lui qui rêvait de remplacer la « propriété capitaliste » par une possession individuelle transmissible et susceptible d'échange « ayant pour condition le travail, non une occupation fictive, ou une oisive volonté ». JEAN-MARC VITTORI
Evildeus Posté 26 avril 2005 Signaler Posté 26 avril 2005 Certains d'entre vous sont ils au courant du passage de H. de Soto à Paris en Juin?
Chitah Posté 26 avril 2005 Signaler Posté 26 avril 2005 Certains d'entre vous sont ils au courant du passage de H. de Soto à Paris en Juin? <{POST_SNAPBACK}> Oui, tu es parisien?
Evildeus Posté 26 avril 2005 Signaler Posté 26 avril 2005 Oui oui. Il y a pas de problème j'ai une invitation. C'est pour les autres
Invité Aurel Posté 21 mai 2005 Signaler Posté 21 mai 2005 Je suis en train de lire le boquin et j'avoue être absolument enthousiaste à son sujet. c'est absolument grandiose !!! Je sens que ça va m'inspirer un texte… C'est une approche extra du libéralisme dans ses fondements : les droits de propriété. L'intervention de l'Etat y est décrit comme une importante nuisance, même s'il ne voit l'harmonisation de la reconnaissance de la propriété que par lui. Rien n'empêche d'imaginer un tel système harmonisé mais privé.
Copeau Posté 21 mai 2005 Signaler Posté 21 mai 2005 Aurel, ceci te plaira sûrement : un PDF sur les droits de propriété : http://www.mercatus.org/pdf/materials/1160.pdf
Bastiat Posté 28 mars 2008 Signaler Posté 28 mars 2008 Mystery of Capital d'Hernando de Soto est enfin paru en français, chez Flammarion. Le sous-titre résume bien le thème de cet essai important: "Pourquoi le capitalisme triomphe en Occident et échoue partout ailleurs ?" Pour de Soto, la cause de ce problème ne réside pas dans l'absence de patrimoine ou de capital comme tel, mais dans les lacunes des systèmes juridiques locaux, empêchant l'officialisation des titres de propriété et laissant donc le capital à l'état inerte. Je suis en train de lire ce bouquin avant la conf du 8 il est vraiment passionnant. Je trouve que son travail révéle typique des institutions que nous utilisons sans le savoir tel qu'Hayek en parle. Indispensable et croustillant de surcroit
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