Je suis toujours un peu géné par les querelles de chapelle, surtout compte tenu de notre importance politique. Mais bon…
D'abord, à la base, c'est quoi le "pouvoir" ? La capacité à obtenir des autres qu'il fasse ce qu'on veut qu'ils fassent. Par tous moyens : conviction, négociation, échange, contrainte, etc. Certains moyens étant même pratiquement indecelable (exemple célèbre : technique employer par Nestor pour obtenir d'Achille qu'il reviennent combattre avec les grecs contre Troie)
Ensuite, que sont LES pouvoirs ? Traditionnellement, et cela vient du plus profond de la tradition indo-européenne, on en compte trois (législatif, executif, judiciaire). Depuis, on en a rajouter : pouvoir économique, pouvoir médiatique, etc. mais on discute s'il s'agit vraiment de nouveaux pouvoir, ou de nouvelles modalités d'exercice des trois fondamentaux.
Vaste et inutile débat.
Pour ce qui nous interesse, d'un point de vue libéral, la question est plutôt de définir ce qui relève de la contrainte inacceptable et de la libre négociation mutuellement profitable, quelque soit le type de pouvoir mis en jeu et le champs d'exercice de ce pouvoir. De ce point de vue, il n'y a plus qu'un seul pouvoir.
Par ailleurs, nous avons un problème : dans la réalité, le temps passe. Par exemple si, aujourd'hui, j'accepte une somme d'argent pour donner ma maison demain, demain j'aurais intérêt à ne pas respecter ma parole et à conserver et l'argent, et la maison. J'aurais même avantage à consacrer une part de l'argent à la conservation de la maison, par tous moyens (juridique ou pire).
Face à cela, il faut bien que quelque part il existe un "pouvoir", que même moi je craind assez pour respecter ma part du contrat. Mais il ne doit pas non plus pouvoir m'imposer autre chose que ce que j'avais accepté à l'avance.
Il me semble que ce problème est parfaitement insoluble en raison pure, et que les anar-cap n'ont pas plus la solution que les autres. Ce n'est pas l'Etat qui fait (a) le pouvoir, c'est le pouvoir qui fait l'Etat. C'est d'ailleurs pourquoi, dès qu'un anar-cap dit "à mort l'état", le commun des mortels traduit "vive la mafia" et il s'enfuit en hurlant : à tout prendre, il préfère un mal connu à la certitude d'un mal inconnu mais potentiellement bien pire.
Ta question est donc, me semble-t-il, biaisée.
En revanche, et paradoxalement, il y a une réponse irrationnelle : le pouvoir de "dieu" est à la fois suffisant pour obliger le respect, et parfaitement nul. Le paradoxe est donc que la seule réponse rationnelle à la limitation du pouvoir est l'appel à l'irrationel divin, à la "foi". A partir de là tu peux faire ce que tu veux, et la sélection naturelle s'applique au système religieux.
Sinon, la seule limite au pouvoir, c'est la finitude et l'incertitude de la vie humaine qui l'imposent. Si les hommes étaient immortels (respectivmeent : si leur durée de vie étaient connue à l'avance), il n'y en aurait plus qu'un seul (respectivement : zéro)…