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Stratégies D'action


Punu

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J'ai récemment reçu deux excellents message sur les stratégies d'action potentiellement efficaces. Je les copie ici.

Xavier P.

Si j'avais à convainvre quelqu'un qui ait les préjugés classiques sur le libéralisme et qui pense qu'un libertarien est l'équivalent masculin de Mylène Farmer:

1/ je ne prononcerais dans un premier temps aucun de ces termes (encore

moins celui d'"Anarcho-Capitaliste")

2/ je parlerais d'un mouvement d'éducation des individus, un contre-pouvoir "aléa-mondialiste" défenseur de nos libertés, contre l'Etat voyou et contre le mercantilisme…. avec un nom et un logoséduisant

3/ j'aimerais l'inviter sur un site web qui claque ou sur une mailing-list peuplée "d'evangéliste" qui prennent le temps de se mettre au niveau des esprits vierges du Libéralisme (le vrai) et qui oeuvrent pour l'attirer dans la boutique sans jamais lui mentir sur la marchandise.

Bref, j'utiliserais les techniques de marketing de la concurrence.

Christian M.

1.  Les libertariens sont un groupuscule. Les seules actions que peuvent mener les groupuscules avec leurs propres forces sont ponctuelles et spectaculaires - depuis 'entarter' un ministre, ce qui est tentant, jusqu'à faire sauter un bus, ce qui va contre nos principes. Je ne crois pas que nous gagnerions quoi que ce soit à ce type d'actions.

2. Les groupuscules sont risibles dès qu'ils rendent public leur nombre dérisoire par des manifs du type 'marches'

3.  En outre, comme le rappelle Xavier P, il est des mots tabous, négativement connotés, et nous n'y pouvons rien. 'Capitalisme', 'libéralisme', 'marché', 'profit', sont de ces mots-là, (comme être pro-Bush et pro-guerre d'Irak). On doit bannir tous ces mots de son vocabulaire si l'on veut être crédible ailleurs que sur ce forum. Or on peut dire exactement les mêmes choses avec d'autres images (société non-violente, société douce, transactions consensuelles, etc) Les gens qui acceptent le vocabulaire traditionnel sont déjà des compagnons de route, même s'ils ne sont pas nécessairement libertariens, et ce n'est pas à eux qu'une campagne d'évangélisation s'adresse.

4.  Si l'on exclut les actions qui nous enfermeraient dans un ghetto, type 'marche pour le capitalisme', il reste deux possibilités : les actions ponctuelles sur une revendication précise, à mener avec d'autres, et le combat des idées.

5.  Les actions ponctuelles ont mis en orbite des mouvements aussi divers qu'Act Up, Ni Putes Ni Soumises, Liberté Chérie, Contribuables Associés…. L'avantage est de faire progresser l'opinion sur une revendication qui s'inscrit dans notre programme. Deux inconvénients évidents sont, d'une part, de concentrer bcp d'efforts à une revendication limitée ; d'autre part, étant donné notre petit nombre, de disparaître dans la masse de nos partenaires.

6.  Le combat des idées est plus à notre portée. Mais pour être efficace, il demande un apprentissage et une discipline. Il est aussi difficile, sur un marché concurrentiel, de vendre des idées que des voitures.

7. Il existe nombre de lieux où nous pouvons évangéliser : chez nos amis et parents, le boulot, les cafés-philo et autres groupes de discussion, et bien sûr, internet.

Il est certain qu'en critiquant d'emblée ceux qui ne sont pas de notre avis, en émettant le nôtre tout cru qui prend tout le monde à rebrousse-poil, nous ne serons pas entendus (pas plus que nous-mêmes n'écoutons le socialiste de service).

8. La première règle, me semble-t-il, est de se faire admettre dans le groupe (à moins que, par relation de famille ou de travail, nous ne le soyons déjà et les autres forcés de nous écouter)

9. Se faire admettre dans le groupe implique de manifester un intérêt réel pour les inepties qui y sont proférées, les opinions insupportables qui y ont exposées.

Petit à petit, on peut en venir à poser des questions naïves mais doucereuses "Je suis entièrement d'accord avec toi ; ce qui me gêne quand même un peu, c'est que ta proposition repose sur la coercition… " "Ta théorie est tout à fait juste, mais que répondre à ceux qui montrent qu'elle a échoué partout où elle a été appliquée ?".

10. On ne convainc pas les gens par des 'raisons'. Tout au plus, on peut les faire douter. Ils trouveront la réponse tout seuls (c'est parce qu'ils croient la trouver tout seuls qu'ils l'adoptent ; les gens n'aiment pas avouer qu'ils avaient tort et que vous aviez raison, il faut donc ne jamais se placer dans une position de vainqueur,

'convaincre', c'est 'vaincre avec').

11. Non seulement il faut de l'humilité dans les débats, mais il faut du temps. L'avantage des forums sur internet est leur permanence, alors que les groupes de discussion se retrouvent au mieux une fois par semaine.

12. X a dit : "[..] nos adversaires [….] utilisent une  rhétorique sentimentale qui malheureusement sera toujours ce qui touchera la majorité de la population."

Exactement. Si les publicitaires se contentaient de montrer la fiche technique d'un produit, pas un exemplaire ne quitterait le magasin. Les publicitaires communiquent autour du plaisir de le posséder, de la fierté de le montrer aux autres, du bien-être qu'il procure….

Ce n'est pas la raison qui fait vendre les idées, mais la passion, l'indignation, le sentiment d'être dans le vent, avec les autres, la satisfaction de faire 'ce qui est bien', ce qui est juste.

La liberté suscite un attachement émotionnel, mais pas la liberté des multinationales, pas la liberté des profiteurs. Alors pourquoi afficher qu'on défend ces gens-là ?

Ne réclamons pas 'le marché' ; réclamons le droit pour les cotonniers du Burkina de vendre aux Etats-Unis. Ne demandons pas la vente à prix cassés de trithérapies en Afrique, ou le démantèlement de Microsoft, demandons l'abolition de la PI. Ne demandons pas la liberté des 'gros', mais celle des 'petits' ; si les frontières sont ouvertes pour les petits elles le seront pour tout le monde.

Demandons aussi fort que les autres l'abolition de la dette des pays pauvres, mais pour éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets, demandons que les nouveaux prêts soient consentis directement aux entrepreneurs. Favorisons le micro-crédit, l'économie informelle, les mouvements d'émancipation des femmes…

Défendre le marché n'est pas défendre le profit, mais défendre les transactions volontaires, ce qui inclut la générosité, les assoc' sans but lucratif non subventionnées, etc.

Voilà ce qui nous place du 'bon côté', voilà qui est vendable, sans renier aucun de nos principes.

13.  Le concept d'extrême-droite est diablement puissant et fort utile. Comme la vulgarité, il est difficile à définir, mais on la reconnaît quand on la voit. En attaquant sans concession tout ce qui est d'extrême-droite, nous nous rendons crédiblesauprès des 85% de Français qui ne sont pas et ne seront jamais de ce bord - un bord sur lequel nos ennemis veulent tant nous cantonner. De toutes façons, ceux qui sont d'extrême-droite ne cesseront pas de pousser pour les 2 ou 3 projets que nous avons en commun simplement parce que nous nous distinguons d'eux.

Nous n'avons donc rien à gagner à risquer d'être ghettoïsés avec eux.

14.  On n'étendra pas le mouvement avec des grincheux, des défaitistes, des rabougris, des la-France-est-foutue, des pleureuses… De l'enthousiasme, que diable ! Les Français aiment leur pays, à juste titre.

Et que ceux qui ne peuvent pas s'empêcher d'adorer l'Amérique tiennent secrète cette passion ailleurs qu'ici (s'ils ne veulent pas s'entendre dire "Et bien, vas-y donc !", qui arrête toute discussion).

Invité Albert Li
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J'apprécie Christian Michel mais quant à la méthode à adopter pour convaincre sur les forums je ne suis pas d'accord avec lui.

Celui qui dit des aneries sur le libéralisme sur un forum est peut-être pas méchant dans le fond, mais ça n'empêche pas qu'il faut montrer qu'il dit des aneries.

S'il est prétentieux, il le prendra mal certes et vous en voudra. Il n'admettra jamais aussi que vous avez eu raison contre lui certes.

Mais il aura néanmoins retenu la leçon et il n'ira plus évangéliser sur les forums

ces aneries car il ne voudra plus prendre le risque de passer pour un idiot.

Voilà comment on fera progresser les idées libérales sur les forums à mon avis. En y allant franco tout en respectant ses interlocuteurs bien sur. Pas besoin de faire les concessions dont parle CM.

Posté

Cite moi un exemple d'un gars que tu as calmé de cette manière et qui n'a plus raconté d'âneries sur le libéralisme ensuite, et je suis prêt à te croire.

Invité Albert Li
Posté
Cite moi un exemple d'un gars que tu as calmé de cette manière et qui n'a plus raconté d'âneries sur le libéralisme ensuite, et je suis prêt à te croire.

Sans problème.

Sur le forum de l'UDF, quand j'ai débarqué, ils m'ont fait le coup de "les libéraux c'est tous des sales racistes d'extreme droite comme Madelin dans sa jeunesse etc…"

J'ai répondu à leurs "arguments" courtoisement quand ils étaient encore courtois, fermement ensuite, et j'ai fini par les faire passer pour les bouffons qu'ils étaient.

Le sujet n'est jamais revenu sur le tapis même s'ils n'ont jamais reconnu qu'ils s'étaient bananés grave sur ce coup là bien sur. :icon_up:

Le libéralisme avait progressé d'un pas.

Avec la méthode de CM, on y serait encore : "Excuse moi de te demander pardon mais es tu bien certain que les libéraux c'est tous des sales racistes, pcq je me demande etc… ?"

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L'une n'exclut pas l'autre.

Faut pas être psychorigide, faut être sympa avec ceux qui sont prêts à dialoguer et botter le cul des autres.

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Dimanche, je rentrais avec un autre libéral. Je l'ai reconnu à ses bonnes lectures (l'IFRAP) et à ses fréquentations.

1ere conclusion : nous avons quand même besoin de nous reconnaitre entre nous.

J'ai retenu de la discussion, entres autres, une remarque en rapport direct avec le sujet : il citait Hayek, qui faisait remarquer que les gens n'agissent pas pour plus de confort, mais que par contre ils se bougent volontiers (ou tolèrent qu'on les bougent malgré eux) pour faire disparaitre une gêne (et notamment une gêne morale). Et c'est parfaitement vrai.

Je relie ça à une autre remarque : c'est sur le terrain des valeurs que GWBush a gagné

2eme conclusion :

il ne sert à rien de dénoncer les privilèges (type : agents EDF, SNCF, emploi à vie des fonctionnaires, etc.), car non seulement ça ne gène pas les gens qui en sont privés (matérielement ça impacte leur vie de façon insignifiante), mais en plus moralement ça les met plutôt à l'aise pour râler et justifier leur propres petits avantages, et ils préfèrent ça.

Par contre, il est efficace de s'adresser directement aux titulaires des privilèges, et à eux seulement, et de les culpabiliser sans vergogne (toujours la question des valeurs, du moral).

Inversement, il est très efficace de dénoncer les "injustices", c'est à dire la situation des quelques malheureux qui sont privés de quelque chose dont la plupart des autres disposent. Parce que ça, ça met tous le monde mal à l'aise.

Evidemment, il ne suffit pas de susciter la gène, il faut aussi suggérer le moyen de la faire cesser, l'idéal étant de faire les deux en même temps (comme on vend la "clim" des bagnoles, en mettant en avant les problèmes que posent son absence, et comme la direction du PS a fait voter "oui", en mettant en avant les conséquences forcément désastreuses du "non").

Donc il faut chercher les "injustices" et les choses génantes dans l'étatisme.

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Le libéralisme avait progressé d'un pas.

D'ailleurs l'Etat a en suivant déposé son bilan. C'était si simple finalement…

Posté

Ok, Albert Li, je suis d'accord avec toi et melodius (j'ai d'ailleurs eu une discussion il y a longtemps avec Walter et on en était arrivé à la même conclusion).

Tant qu'on peut espérer convaincre l'autre, il ne faut pas le ridiculiser, quand on sent que c'est foutu, alors il faut convaincre les spectateurs que le mec dit vraiment nimporte quoi, mais ça peut se faire de manière courtoise, donc en restant fidèle à l'esprit du texte de CM ; d'ailleurs il donne lui même en 13 l'exemple du FN, et ce n'est pas être agressif que de faire comprendre un peu vigoureusement qu'on se sent insulté par un mec qui nous traite de facho alors qu'il n'a aucune connaissance du libéralisme.

Posté

Sinon, tout à fait d'accord avec gem, il est inutile de râler contre les privilégiés, mais j'ajouterai qu'en revanche il n'est pas inutile de montrer que les injustices sont souvent dûes aux privilèges, sans bien sûr tomber dans la jabialisation : tant pis pour ce con qui s'est fait flinguer, il n'avait qu'à choisir un métier honnête.

Invité Albert Li
Posté
L'une n'exclut pas l'autre. Faut pas être psychorigide, faut être sympa avec ceux qui sont prêts à dialoguer et botter le cul des autres.

Absolument.

Posté

Je suis entièrement d'accord, c'est d'ailleurs pour celà que lorsqu'il a été question de proposition libérales, j'étais contre la réforme de l'ISF.

* L'ISF est un mot tabou, comme capitalisme, profit etc

*

10. On ne convainc pas les gens par des 'raisons'.

*

12. X a dit : "[..] nos adversaires [….] utilisent une  rhétorique sentimentale qui malheureusement sera toujours ce qui touchera la majorité de la population."

*

Ce n'est pas la raison qui fait vendre les idées, mais la passion, l'indignation, le sentiment d'être dans le vent, avec les autres, la satisfaction de faire 'ce qui est bien', ce qui est juste.

*

Ne demandons pas la liberté des 'gros', mais celle des 'petits' ; si les frontières sont ouvertes pour les petits elles le seront pour tout le monde.

etc

Invité jabial
Posté

CM n'a pas entièrement tort, mais pas tout à fait raison non plus. Je suis convaincu que l'existence de petits mouvements "avant-gardistes" qui pronocents des termes comme "anarcho-capitalisme" et n'ont pas peur de montrer leur nombre "ridicule" est essentielle parce qu'elle resitue des groupes plus modérés sur l'échiquier politiques.

Invité jabial
Posté
Jabial serait-il le François Bayrou du libertarianisme, contre tout attente ?! "Au milieu, c'est mieux."  :icon_up:

J'ai donné mes raisons.

Posté
CM n'a pas entièrement tort, mais pas tout à fait raison non plus. Je suis convaincu que l'existence de petits mouvements "avant-gardistes" qui pronocents des termes comme "anarcho-capitalisme" et n'ont pas peur de montrer leur nombre "ridicule" est essentielle parce qu'elle resitue des groupes plus modérés sur l'échiquier politiques.

D'accord avec Jabial et Albert pour critiquer cette approche profil-bas, je ne suis pas inscrit sur cette liste dont vous parlez (liste adel je crois) mais je reçois directement des mails de Prégentil qui fait des articles pas mal et des propositions d'action. Il en ressort la vision de l'ours, hum en fait celle de l'URSS : patte de velours avec nos amis et griffe acérée pour nos ennemis. Sauf qu'il semble que pour convaincre, certains voudraient faire patte de velours avec les ennemis et griffer les potes, je ne parlais là de Christian Michel que pour la patte de velours et je lui tire mon chapeau quand même parce qu'il faut avoir du courage pour accepter des conneries gauchisantes et dire "excusez moi monsieur, je suis d'accord avec vous mais." Enfin je vais essayer avec lc on verra bien si les opportunistes deviennent libertariens plutôt que le contraire. aH AH.

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A titre personnel, je considère que deux tentations menacent les libéraux et libertariens: la dissidence et l'oecuménisme, qui sont en réalité les deux faces d'une même médaille. L'oecuménisme consistant à estimer qu'est allié du libéralisme quiconque s'oppose à la "gauche" me paraît relever de la basse politique. J'observe qu'il est très présent dans les milieux libéraux français où règne, hélas, la pensée binaire.

Cette volonté oecuménique de rassemblement droitiste caractérisant certains libéraux découle d’un autre piège intellectuel: celui de la dissidence, aussi paradoxal que cela puisse sembler. Je m'explique: à force de se croire bannis de la société des hommes - tous évidemment égarés, tous rongés par le gauchisme galopant -, ils finissent par se complaire dans une sorte de bantoustan culturel qu’ils ont eux-mêmes contribué à créer, notamment par une attitude de souverain mépris pour leurs contemporains et, surtout, leurs compatriotes. La culture de l’excuse serait, en l’espèce, mal venue ! On le voit: considérer que la France est corrompue par les idées de gauche et avilie par les "médias unanimement gauchistes" permet de se positionner en Soljenitsynes de Foire du trône. Ahh, comme on se sent héroïque en allant planter des OGM, en pensant que c'est le fin du fin du combat libéral. Comme si politiser une simple préférence alimentaire représentait une noble cause !

Ce faisant, le risque est grand que nous pactisions avec des groupes politiques qui, analysés superficiellement, peuvent apparaître proches en certains points de nos idées. Mais les mots ne font pas les principes ni les pleurnicheries anti-gauche une cohérence politique et intellectuelle. Le fusionnisme (cf. http://www.lewrockwell.com/rothbard/rothbard48.html ) serait fatal à la cause libérale et libertarienne.

De John Locke à Ludwig von Mises, en passant par Benjamin Constant, le libéralisme classique ne s’est jamais confondu avec les délires bellicistes et impérialistes non plus qu'avec le mercantilisme ou encore la conquête pour le monopole de la violence politique. Au contraire, ces idées, dignes de figurer dans un musée de la tératologie politique, il les a inlassablement dénoncées - quelle qu’en soit la couleur politique dont elles étaient superficiellement revêtues. Aux libéraux et libertariens de maintenir cette tradition, sous peine de ne jamais réussir à convaincre le public de leur sincérité.

Posté
A titre personnel, je considère que deux tentations menacent les libéraux et libertariens: la dissidence et l'oecuménisme, qui sont en réalité les deux faces d'une même médaille. L'oecuménisme consistant à estimer qu'est allié du libéralisme quiconque s'oppose à la "gauche" me paraît relever de la basse politique. J'observe qu'il est très présent dans les milieux libéraux français où règne, hélas, la pensée binaire.

Heu comme je suis bête je cherche des exemples :

- l'oecuménisme c'est les cafés liberté ou on accepte même le pas libéral pour trouver des libéraux ?

- la dissidence c'est les vilains trolls comme moi ?

D'accord c'est du raz des pâquerettes mais faut se mettre à mon niveau des fois, hein …

Le Troll

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L'oecuménisme dont je parle ne vise évidemment pas la propagation des idées libérales en dehors de notre cercle - cela n'aurait pas de sens ! Non, je parle de cette tendance à s'imaginer, sous le prétexte que le libéralisme est minoritaire en France et ailleurs, que quiconque critique la "gauchisation" des esprits est de notre famille. Désolé, le libéralisme n'est pas une auberge espagnole ayant vocation à accueillir les mendiants égarés du (néo-)conservatisme, les missionnaires de l'OGM et du nucléaire pour le plaisir de contredire les "misonéistes", ou encore moins les hussards noirs du laïcardisme ringard - ce ne sont que des exemples.

Posté
Heu comme je suis bête je cherche des exemples :

- l'oecuménisme c'est les cafés liberté ou on accepte même le pas libéral pour trouver des libéraux ?

- la dissidence c'est les vilains trolls comme moi ?

D'accord c'est du raz des pâquerettes mais faut se mettre à mon niveau des fois, hein …

Le Troll

Je remarque que ce ton narquois est employé plus d'une fois sur plusieurs fils, avec une sorte de bouillie vaguement rothbardienne.

C'est normal?

Posté
A titre personnel, je considère que deux tentations menacent les libéraux et libertariens: la dissidence et l'oecuménisme, qui sont en réalité les deux faces d'une même médaille. L'oecuménisme consistant à estimer qu'est allié du libéralisme quiconque s'oppose à la "gauche" me paraît relever de la basse politique. J'observe qu'il est très présent dans les milieux libéraux français où règne, hélas, la pensée binaire.

Cette volonté oecuménique de rassemblement droitiste caractérisant certains libéraux découle d’un autre piège intellectuel: celui de la dissidence, aussi paradoxal que cela puisse sembler. Je m'explique: à force de se croire  bannis de la société des hommes - tous évidemment égarés, tous rongés par le gauchisme galopant -, ils finissent par se complaire dans une sorte de bantoustan culturel qu’ils ont eux-mêmes contribué à créer, notamment par une attitude de souverain mépris pour leurs contemporains et, surtout, leurs compatriotes. La culture de l’excuse serait, en l’espèce, mal venue ! On le voit: considérer que la France est corrompue par les idées de gauche et avilie par les "médias unanimement gauchistes" permet de se positionner en Soljenitsynes de Foire du trône. Ahh, comme on se sent héroïque en allant planter des OGM, en pensant que c'est le fin du fin du combat libéral. Comme si politiser une simple préférence alimentaire représentait une noble cause !

Ce faisant, le risque est grand que nous pactisions avec des groupes politiques qui, analysés superficiellement, peuvent apparaître proches en certains points de nos idées. Mais les mots ne font pas les principes ni les pleurnicheries anti-gauche une cohérence politique et intellectuelle. Le fusionnisme (cf. http://www.lewrockwell.com/rothbard/rothbard48.html ) serait fatal à la cause libérale et libertarienne.

:icon_up:

Absolument, vrai, je retiens surtout la partie soulignée, c'est pour moi le plus grand péril pour les libéraux.

Posté
Je remarque que ce ton narquois est employé plus d'une fois sur plusieurs fils, avec une  sorte de bouillie vaguement rothbardienne.

C'est normal?

Vaguement ? Bouillie ? Pour qui te prends tu au juste pour prendre à partie de la sorte ?

Posté

Je suis tout à fait d'accord avec l'excellent post de Ronnie.

Noord, je crois que tu as parfaitement compris le mécanisme que démonte Ronnie, soit, "tous ensemble avec la droite" et "seuls contre tous avec la droite". Qu'en penses-tu ?

Posté

Je n'avais pas encore lu le texte de Christian MICHEL c'est d'une pertinence incroyable.

On n'étendra pas le mouvement avec des grincheux, des défaitistes, des rabougris, des la-France-est-foutue, des pleureuses… De l'enthousiasme, que diable ! Les Français aiment leur pays, à juste titre.

Et que ceux qui ne peuvent pas s'empêcher d'adorer l'Amérique tiennent secrète cette passion ailleurs qu'ici (s'ils ne veulent pas s'entendre dire "Et bien, vas-y donc !", qui arrête toute discussion).

Je fréquente ce forum depuis peu de temps et j'ai eu au départ la tentation de céder à des sirènes alarmistes et paranoïaques, pessimistes et aigries avant de commencer à comprendre ce que représente le libéralisme. Je suis donc extrêmement sensible à ce quatorzième argument (commandement ?).

De plus il est vrai que les gens n'ont plus l'habitude de se voir présenter un projet avec de l'enthousiasme, notamment en politique (et cela explique sûrement le succès d'estime de SARKOZY, toute réflexion sur le fond des idées excluse, s'entend).

Très heureux en tout cas de ne pas avoir basculé du côté obscur de la Force ! :icon_up:

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