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Accords D’helsinki, De 1975 à 2005… C’est L’occi


Luc Douillard

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Posté

Accords d’Helsinki, de 1975 à 2005… « C’est l’Occident qui n’est pas prêt pour la démocratie en Russie » (et en Afrique ou Asie !)

Pour le « livre du jour », Daniel Vernet présente dans « Le Monde » (hier mercredi 16 novembre 2005, page 20), l’ouvrage du diplomate français Jacques Andréani : « Le piège, Helsinki et la chute du communisme » (Odile Jacob, 270 p. 23,50 euros). Pas lu le bouquin, mais lu la chronique.

L’auteur a participé aux négociations des accords d’Helsinki, ou « Acte final sur la coopération et la sécurité en Europe » (CSCE), adopté il y a juste trente ans : « Une étape essentielle dans la transformation du monde à la fin du XXe siècle. Il a joué un rôle dans la chute de l'empire soviétique et la fin du communisme » en permettant de « transformer un piège soviétique en piège occidental ». (Andréani).

Rappel de Daniel Vernet : « A l'origine, la conférence qui s'est tenue dans la capitale finlandaise était une idée du Kremlin. Il s'agissait pour l'URSS de figer le statu quo en Europe. (…) Mais les Occidentaux réussirent à imposer aux Soviétiques, en échange d'engagements sur l'inviolabilité des frontières et la coopération économique, des dispositions sur les droits de l'homme. Le Kremlin n'avait nullement l'intention de les respecter ni ses interlocuteurs de l'obliger à le faire. Comme l'écrit Jacques Andréani, "les Soviétiques avaient truffé les textes d'une quantité de libertés et de droits qu'ils n'auraient jamais dû laisser passer s'ils n'avaient pas pensé que personne ne serait assez téméraire pour en exiger l'observation". (…) Ce que les dirigeants soviétiques n'avaient pas prévu dans les années 1970, c'est que les dissidents prendraient au mot les accords d'Helsinki et invoqueraient la signature du secrétaire général du PCUS Leonid Brejnev pour revendiquer les libertés essentielles. Ni que les gouvernements occidentaux ne pourraient pas totalement fermer les yeux quand un accord international était bafoué. » D’où la première émergence d’un Droit international, fondé sur le recours à l’opinion publique universelle, bien avant l’actuelle revendication du « droit d’ingérence ».

Ainsi, « Personne ne serait assez téméraire pour en exiger l’observation »… Ils n’avaient pas prévu « que les dissidents prendraient au mot les accords… » Il faut relire ces phrases si décisives. C’est dans la mesure où des idéalistes investissent les déclarations officielles destinées à rester lettre-morte qu’ils leur donnent force de loi. Contre toute attente, ils « pervertissent » heureusement la parole des puissants en arme des faibles. Il y a donc une relative autonomie de la sphère juridico-politique. C’est d’ailleurs ce que n’a jamais compris une certaine interprétation brutale du marxisme (« brutal » aux deux sens du mot : inculte et cruel.) Dans les années 1980, lorsque nous étions arrêtés par les polices communistes en Russie, en Pologne et en Yougoslavie, c’est aux accords d’Helsinki que nous voulions donner corps et c’est par eux que nous trouvions justification (et la vie sauve).

La même leçon pourrait d’ailleurs servir aujourd’hui contre le capitalisme total.

Contre les fatalistes d’un Orient prétendument génétiquement inapte aux Droits de l’Homme, Andréani cite cette phrase révélatrice et magnifique de Iouri Orlov, « un ancien dissident, fondateur du Groupe de surveillance des accords d'Helsinki : "L'argument le plus fréquent des sceptiques est que la Russie n'est pas prête pour la démocratie. En fait, c'est l'Ouest qui n'est pas prêt pour la démocratie en Russie." »

On pourrait même ajouter aujourd’hui : C’est l’Occident qui n’est pas prêt pour la démocratie en Afrique ou en Asie.

jeudi, 17 novembre 2005 | Lien permanent | Commentaires (0)

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Posté
Accords d’Helsinki, de 1975 à 2005… « C’est l’Occident qui n’est pas prêt pour la démocratie en Russie » (et en Afrique ou Asie !)

La même leçon pourrait d’ailleurs servir aujourd’hui contre le capitalisme total.

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Quel est donc ce curieux animal ? Que vient-il faire avec Helsinki ?

S'agirait-il du fameux capitalisme totalitaire ?

Faut-il un capitalisme partiel (à la française) ?

Un capitalisme d'État (à la chinoise) ?

Un capitalisme citoyen (très tendance) ?

Un capitalisme éthique (respectant le principe de précaution) ?

Un capitalisme décroissant (de plus en plus vert, au fur et à mesure de son agonie) ?

Invité khano-et-khayek
Posté
Quel est donc ce curieux animal ? Que vient-il faire avec Helsinki ?

C'est vrai que tout le texte se tient, hormis ce message subliminal en forme de slogan mal rattaché au reste et qui tombe comme cheveu sur la soupe… On a compris apparemment la position libérale modérée (inconséquente ?) qui est la vôtre, pas besoin de la faire passer en contrebande, il s’agit maintenant de la défendre.

Quant au texte en lui-même, OK, surtout pour la conclusion : ce n’est pas parce qu’en ce moment les questions politiques en Afrique sont « quel est le prochain qui va s’en mettre plein les fouilles ? », que ce continent est incompatible avec le capitalisme. Quant à l’Asie, à part la Corée du Nord à l’agonie, c’est déjà bon, non ?

Posté
La même leçon pourrait d’ailleurs servir aujourd’hui contre le capitalisme total.

Vous vouliez écrire Kapitalism Total, plutôt.

Que vient-il faire ici ? Ca mord ?

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