Toast Posté 23 avril 2006 Auteur Signaler Posté 23 avril 2006 Maintenant, comme vous le constaterez dans la suite du texte, «l’économiste» révolutionne la perception que nous avons de «l’assurance chômage» qui pourrait être proposée par les syndicats eux-mêmes.C’est tout a fait passionnant mais peut être un peu trop utopique pour moi. Les syndicats ont pour (ou devrait avoir pour) ressource les cotisation de leur syndiqués. Or en cas de baisse du prix du travail, et donc de revenus de leurs cotisants, ils auraient à faire face à d’une part une explosion des demandes «d’indemnités chômage», et de l’autre une chute des rentrées par cotisations. Situation qui deviendrait rapidement intenable, et je ne parle même pas de la gestion d’un tel système, sans compter qu’il deviendrait quasiment obligatoire, de fait, de se syndiquer. Là dessus, il me semble que ce système est déjà en application dans les pays nordiques (en Suède en particulier) et cela fonctionne plutôt bien.
Joanes K-Parijs Posté 23 avril 2006 Signaler Posté 23 avril 2006 perso j'ai tendance à penser qu'une grève pour:-une entreprise en forte concurrence sur son marché -avec la possibilité pour le patron de virer les grevistes (et en priorité les syndiqués puisque c'est son droit…) -sachant qu'un individu n'aurait pas intéret à participer à la greve et à subir les forts risques de perte de l'emploi et en tout cas de perte de salaire, mais à jouer le passager clandestin en profitant du mouvement des autres -sans piquets de greve n'aurait que peu de chance de réussir… C'est là où tu te trompe. Les temps ont changé. Les ressources humaines ne sont pas toujours un capital interchangeable (ou du moins ça serait vraiment le cas s'il y avait moins de chomage), et un employeur ne peut pas toujour virer tout le monde pour les faire remplacer. Et avec moins de chômage, plus de responsabilité (épargne, actionariat, achat ciblé), plus de facilité à entreprendre (et un Basic Income pour faire glisser) les salariés ont moins peur de se faire virer. Et virer seulement les meneurs pourrait bien ne faire que renforcer la determination des autres. Et un employeur peut tout à fait avoir intérêt à ce qu'il y ait des contre-pouvoirs intelligents au sein de sa boite. L'image de marque prends également de l'importance, toutes les entreprises veulent s'afficher éthique de nos jours. Il s'agit surtout de marketing, mais pourquoi pas ? Entre l'interdiction du syndicalisme et le syndicalisme actuel (corporation de fonctionnaire et mythe de la lutte des classes et de la légitimisation de l'action violente), il y a le syndicalisme libre et responsable. Les libéraux du début qui voulaient interdire le syndicalisme ont manqué de clairvoyance, rattrapons le coup. Vive le syndicalisme libre ! Le probleme c'est que l'on mélange "sécurité de la vie" avec "sécurité de l'emploi". Il faut dissocier les deux à tout prix, sinon on avancera jamais. D'où l'importance de supprimer l'assurance chomage obligatoire, et de mettre en place un "Basic Income". Pour libérer le marché du travail dans l'intérêt de tous (et même des fonctionnaires sclérosés, certains ont besoin de prendre un peu l'air je crois).
John Loque Posté 23 avril 2006 Signaler Posté 23 avril 2006 Je fais juste remarquer que le concept d'"assurance-chômage" n'a aucun sens, en tout cas sur un marché du travail libre. On ne peut pas s'assurer contre un risque qui est déterminé par notre volonté (il existe toujours un prix auquel chacun désirant trouver un emploi le trouve).
Punu Posté 23 avril 2006 Signaler Posté 23 avril 2006 Que signifie ce slogan "le marché du travail n'est pas un marché comme les autres". Y a-t-il un marché qui soit comme les autres (le marché de la moule est-il le même que celui des voitures ?) ? Par ailleurs, je rappelle que les syndicats furent interdits dans les pays du socialisme réel et qu'Isaac Le Chapelier était un jacobin. La protection et la liberté d'association des travailleurs est donc mise en danger par l'étatisme.
Hellboy Posté 23 avril 2006 Signaler Posté 23 avril 2006 Là dessus, il me semble que ce système est déjà en application dans les pays nordiques (en Suède en particulier) et cela fonctionne plutôt bien. En période de stabilité économique je considère que ce système n'est pas réellement "mis à l'épreuve". Je fais juste remarquer que le concept d'"assurance-chômage" n'a aucun sens, en tout cas sur un marché du travail libre. On ne peut pas s'assurer contre un risque qui est déterminé par notre volonté (il existe toujours un prix auquel chacun désirant trouver un emploi le trouve). Même s'il doit crever de faim, emploi en poche?
Joanes K-Parijs Posté 23 avril 2006 Signaler Posté 23 avril 2006 Même s'il doit crever de faim, emploi en poche? Les gens ne crèvent pas de faim dans les Etats de droit, mais dans les états en guerre civile. Ensuite, il y a des restaux du coeur (merci à eux, à soutenir en tant que libéral). Ensuite AL revendique ce fameux bouclier social (ultra-simple : inconditionnel et cumulable). Ensuite avec une simplification fiscale, il sera plus facile d'entreprendre. Pourquoi pas à plusieurs d'ailleurs. Pour la période historique actuelle : plus de flexibilité -> baisse de la pression sur le marché de l'emploi, et plus de richesses, y compris pour les pauvres. Pour les autres périodes historiques : on verra à ce moment, comment savoir. Je ne suis pas contre des solutions qui fasse intervenir l'Etat (dépense public -> chèque formation rémunérée pour faire baisser la pression sur le marché de l'emploi). Je ne vois pas en quoi autoriser le licenciement des syndiqués, ou supprimer le système des indemnité chômage (pour le remplacer en partie par un Basic Income, et par une éducation à la responsabilité : épargne!) peut faire crever de faim les gens. Ca peut paraître choquant mais c'est à mon avis plus de bien être pour tous (oui je dois être utilitariste, qu'a des cons partout de toute façon). Il ne s'agit pas de faire des réformes choc à la Thatcher qui laisse plein de monde sur le carreau, et laisse des cicatrices définitives. Les réformes peuvent être mené de façon douce.
WALDGANGER Posté 23 avril 2006 Signaler Posté 23 avril 2006 Même s'il doit crever de faim, emploi en poche? oui la question n'est pas là. Ce que veut dire Molinari je pense c'est que l'indemnité chomage n'est versée que dans le cas où le risque pour lequel tu t'es protégé s'est réalisé, c'est à dire que tu es au chomage. Si par définition le fait d'être au chomage est simplement défini par le fait de chercher un emploi sans en trouver (excluant les chomeurs volontaires), le chomage n'existe effectivement pas si il n'y a pas de salaire minimum notamment. C'est donc toi qui choisis si tu es au chomage ou non et ça n'est donc pas un risque. Le fait que tu meures de faim ne change rien à la logique. A la limite tu peux t'assurer contre le risque de ne pas trouver un emploi qui t'assure un salaire supérieur à 1000 euros.
Asthenik Posté 23 avril 2006 Signaler Posté 23 avril 2006 En fait, ce n’est pas réellement «curieux», je dirais plutôt que c’est intuitif, et c’est ce qui complique la discussion… et comme vous l’aurez deviné, j’ai la même intuition :«le marché du travail ne serait pas vraiment un marché comme les autres…» Le marché du travail est réellement un marché comme un autre : on vend un produit, on vend un service, on vend sa capacité de travail, son expertise, etc. en fonction de ce que d'autres personnes sont prêtes à payer pour ce que l'on propose. Dans tout produit, il y a une part du travail nécessaire à sa fabrication, qui crée le seuil à partir duquel l'entreprise accepte de le vendre : à la base de tout produit, il y a du travail, ce qui signifie que si le marché du travail n'est pas un marché comme un autre, alors aucun marché "n'est un marché comme un autre" Le problème est que le prix du travail peut continuer à baisser jusqu'à ce qu'il soit quasiment impossible aux travailleurs de simplement nourrir convenablement leurs familles, et cela alors même que la «bienfaisance» est insuffisante.J’ai donc là un aveu de faiblesse de «l’économiste» qui tient le rôle du libéral. Si le prix du travail ne permet pas de survivre, pourquoi diable travaillerait-on ? Par ailleurs, en réalité, il faut noter que l'offre et la demande de travail sont des variables à la fois sectorielles, propres à une entreprise donnée, relatives à un lieu donné, etc. Si un secteur, une entreprise, un lieu, etc. a trop de main d'oeuvre, cette main d'oeuvre va être aspirée par un autre secteur, vers d'autres entreprises, vers d'autres lieux, etc où des conditions salariales plus favorables sont proposées. L'urgence de cette adaptation est évidemment relative à l'épargne que l'on a pu se constituer, au fait que l'on vive ou non à deux salaires, etc. Je trouve quand même maladroit d'identifier les ouvriers à des légumes alors même que c'est sur leur dynamisme qu'il faudrait compter
Chitah Posté 23 avril 2006 Signaler Posté 23 avril 2006 Je fais juste remarquer que le concept d'"assurance-chômage" n'a aucun sens, en tout cas sur un marché du travail libre. On ne peut pas s'assurer contre un risque qui est déterminé par notre volonté (il existe toujours un prix auquel chacun désirant trouver un emploi le trouve). Si, cela a un sens, parce que le chomage n'est pas toujours un choix.! Dans le cas où un salarié voit son employeur disparaître, dans le meilleur des cas le temps que le mécanisme de faillite se mette en place, et le temps qu'un repreneur se manifeste, il peut s'écouler un ou deux mois (au grand minimum) pendant lesquels l'assureur chomage prendra le relais (et au passage, conseillera au mieux son client sur la stratégie à adopter). Dans le pire des cas, il devra déménager ou changer de profession, et donc se reconvertir (formations, etc…) Ce qu'un individu assure, lorsqu'il contracte une assurance chomage, c'est un flux d'argent mensuel sur lequel il existe un risque de disparition. Ce que je dis simplement c’est que les syndicats ont un rôle plus ou moins grand à jouer selon la situation économique, et donc le rapport de force réel entre chômeurs en grand nombre et faiblesse de l’offre d’emplois. En cas de déséquilibre violent entre l’offre et la demande, je ne nie pas que seul le marché puisse rétablir l’équilibre, mais cela ne se fait pas toujours sans casse (sur un plan humain) ni sans se faire attendre, surtout quand on crève de faim. J'avais recopié un article sur l'ancien forum libéraux.org qui parlait des typologies de syndicats. Ces organismes sont bien entendu tout à fait utiles, et même indispensables à la plupart des salariés, mais pas seulement pour "défendre leurs droits" ou je ne sais trop quoi encore, leurs missions sont bien plus larges que cela. Evidemment, la vision de certains est déformée par le fait qu'en France, "syndicat" est égal à "CGT".
Fredo Posté 23 avril 2006 Signaler Posté 23 avril 2006 Evidemment, la vision de certains est déformée par le fait qu'en France, "syndicat" est égal à "CGT". Clair, en effet qui à part moi connaît le SNP ?
Hellboy Posté 23 avril 2006 Signaler Posté 23 avril 2006 Bon je voudrais réagir sur plein de post mais ce sera pour la semaine prochaine, en attendant… …Si le prix du travail ne permet pas de survivre, pourquoi diable travaillerait-on? C'est vrai ça… alors qu'il suffirait de euh… voler? Depuis le début, je place volontairement la problématique dans les schémas que nous offrent les crises les plus violentes. Concernant 1929 par exemple, je crois qu'on est tous d'accord ici pour ne pas mettre ça sur le dos du libéralisme… Ceci étant dit, au lieu de nous attarder sur les causes, parlons des effets… Oui les effets de l'action syndicale peuvent retarder le retour à l'équilibre, mais à choisir je préfère ça plutôt que de sacrifier une partie, aussi faible soit elle, de la population. Pendant la crise de 1929, on mourrait littéralement de faim… Moi, ça m'interpelle quelque part comme on dit. …Je trouve quand même maladroit d'identifier les ouvriers à des légumes alors même que c'est sur leur dynamisme qu'il faudrait compter Oui
WALDGANGER Posté 24 avril 2006 Signaler Posté 24 avril 2006 Je trouve quand même maladroit d'identifier les ouvriers à des légumes alors même que c'est sur leur dynamisme qu'il faudrait compter Je ne sais pas si vous connaissez ce bétisier reprenant quelques perles de journalistes, de politiques et d'étudiants; notamment celle ci: Quelle est la différence entre le marché du poireau et le marché du travail ? Au fond de l'amphi : ben, le poireau, on peut le dégorger ! Dans un amphi.
La Fougère Posté 29 avril 2006 Signaler Posté 29 avril 2006 Avant d'aller plus loin, je tenais à souligner que la comparaison oranges/ouvriers aurait clairement du mal à passer aujourd'hui. Finalement, ce n'est peut être pas le meilleur texte à faire circuler parmi les anti libéraux. Dommage. Et maintenant un peu de WikiBéral (je recommande naturellement de lire le texte intégral) http://www.liberaux.org/wiki/index.php?title=Syndicalisme …Institutionnalisation du cartel syndical … Avec ses 430.000 représentants et permanents actuels et des comptes totalement opaques, cette institution lourdement bureaucratique ne parvient toujours pas à évoluer, à appréhender la diversité des réalités et des attentes des salariés. Malgré plusieurs tentatives d’ouverture et de modernisation de la part de la CFDT, le monde syndical persiste globalement dans la voie du conflit idéologique ou de la défense d’intérêts corporatistes. … Dictature duale : Etat / syndicats Dès lors, la société civile se retrouve de plus en plus prise en étau (voire en otage) entre un pouvoir dual. S’adossant au pouvoir politique en quête d’une nouvelle crédibilité, l’institution syndicale cherche une légitimité. L’effondrement de l’illusion marxiste et la situation sociale désastreuse où le syndicalisme a contribué à nous mener, nous offrent l’opportunité d’assainir le syndicalisme dans ses fondements et dans son fonctionnement. Le concept de « partenaires sociaux » a prouvé, depuis longtemps mais particulièrement depuis une dizaine d'années, sa nocivité et son injustice. Le moment est aussi venu de repenser notre Code du Travail, oppressif et incohérent. Le travail ne doit plus être perçu comme un mal à combattre, l’entreprise comme un ennemi à terrasser ou la liberté individuelle de négocier comme une menace de classe. Il apparaît urgent d’abandonner l’« idéologie de la négociation collective » franco-française, purement incantatoire, pour revenir à un ensemble de normes de Droit et à une vraie place pour les négociations individuelles. La position libérale, en résumé Le syndicalisme est légitime, pour autant qu'il respecte les principes du droit, que les syndicats ne prétendent pas représenter plus que leur base d'adhérents, et ne se voient pas accorder par l'Etat des privilèges (qui sont exorbitants en France : monopole de la représentativité, intrusion illégitime dans la vie des entreprises, gestion de la sécurité sociale, etc.). Ces abus de droit sont d'ailleurs aussi bien le fait des syndicats de salariés que du syndicat patronal. Quant à la prétention des syndicats de salariés à être capable de faire progresser les salaires, elle est fortement mise en doute par les économistes. Il existe en effet une loi assez stricte qui aligne le niveau des rémunérations (financières ou en nature) sur celui des productivités. Des syndicats peuvent obtenir temporairement et pour quelques activités des conditions plus avantageuses que celles qu'autoriserait la productivité ; mais ce succès n'est qu'un transfert, au détriment d'autres salariés ou des consommateurs, et ne saurait durablement remettre en cause le niveau des rémunérations. … Bon à rappeler (même lien) Citations… Des dizaines d’années avant l’apparition des premiers partis communistes et même des premiers théoriciens socialistes, ce sont les libéraux du XIXe siècle qui ont posée, avant tout le monde, ce que l’on appelait alors la "question sociale" et qui y ont répondu en élaborant plusieurs des lois fondatrices du droit social moderne. C’est le libéral François Guizot, ministre du roi Louis-Philippe qui, en 1841, fit voter la première loi destinée à limiter le travail des enfants dans les usines. C’est Frédéric Bastiat, cet économiste de génie que l’on qualifierait aujourd’hui d’ultralibéral forcené ou effréné, c’est lui qui, en 1849, député à l’Assemblée législative intervint, le premier dans notre histoire, pour énoncer et demander que l’on reconnaisse le principe du droit de grève. C’est le libéral Émile Ollivier qui, en 1864, convainquit l’empereur Napoléon III d’abolir le délit de coalition, ouvrant ainsi la voir au syndicalisme futur. C’est le libéral Pierre Waldeck-Rousseau qui, en 1884 fit voter la loi attribuant aux syndicats la personnalité civile. (Jean-François Revel, La Grande parade,)
La Fougère Posté 29 avril 2006 Signaler Posté 29 avril 2006 Un lien trouvé sur le Wiki http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/article.php?ID=138 Argumentation libérale en faveur du syndicalisme: …LES ARGUMENTS DE FREEMAN ET MEDOFF Traditionnellement, quatre attitudes s'affrontent. L'analyse économique explique que les syndicats servent surtout à exercer un effet de monopole sur le marché du travail. Leur action a pour conséquence principale de relever le niveau relatif des salaires dont bénéficient les salariés syndiqués, au détriment de leurs collègues non syndiqués. Elle entraîne des effets négatifs sur l'évolution de la productivité et l'emploi. Les chefs d'entreprise se plaignent, eux, du caractère rigide des conventions collectives imposées par l'action syndicale, des entraves à la production qu'introduit le renouvellement des grèves, ainsi que du niveau plus élevé d'absentéisme qui résulterait des progrès de la protection syndicale. Les spécialistes des relations humaines insistent essentiellement sur les avantages que les entreprises retireraient, sur le plan de la gestion, des progrès de la négociation collective. Celle-ci faciliterait les gains de productivité. Enfin, les cadres syndicalistes insistent pour rappeler que leurs organisations ne sont pas seulement là pour défendre les salaires; elles remplissent également une fonction essentielle de protection des syndiqués contre les décisions arbitraires de la direction. Toutes ces affirmations ne sauraient être vraies simultanément. Lesquelles sont les plus crédibles? Jusqu'à présent, on ne disposait que de très peu de données empiriques permettant de départager les points de vue. C'est cette insuffisance des données statistiques qui a motivé les travaux des deux chercheurs américains. Les deux armes du travailleur : le départ et la protestation Albert O. Hirschman, dans son célèbre livre Exit, Voice and loyalty, distingue deux mécanismes par lesquels les gens réagissent à un écart entre leurs aspirations et la réalité . Freeman et Medoff reprennent à leur compte cette typologie. Les travailleurs insatisfaits de leurs rémunérations ou de leurs conditions de travail réagissent, et sanctionnent leur patron en quittant leur emploi pour un autre, qui leur semble meilleur, dans une autre firme. Mais il existe également une autre manière de faire part de son mécontentement : protester. Avant que de prendre la porte, on fait part à son patron, de manière plutôt vive, de ce qui ne va pas. Ces deux modes de sanction ne sont pas équivalents. Lorsqu'on discute avec son patron, mieux vaut être plusieurs que seul. Deux facteurs renforcent le caractère nécessairement collectif des actions de protestation. Leur objet, les conditions de travail, ont à bien des égards un caractère naturel de " biens publics " . Lorsqu'il s'agit de conditions de sécurité, d'éclairage, de cadences, de règles de négociation des salaires, d'arbitrage en matière de licenciement… ce qui est accordé peut difficilement être limité à quelques bénéficiaires et interdit aux autres. Comme pour la défense nationale, l'hygiène et la santé publique, il s'agit de " biens " qui concernent l'ensemble d'une communauté, et qui, pour être produits en quantité optimale, requièrent des procédures de décision collective. En l'absence d'action collective, les individus ne tiendront pas compte dans leur comportement des conséquences de leurs faits et gestes sur le bien-être des autres. L'action individuelle pour obtenir l'amélioration des conditions de travail ou du niveau des salaires sera peu efficace car les " coûts " en seront concentrés sur la personne alors que tout le monde profitera des résultats acquis. C'est cette asymétrie entre les coûts et les avantages qui rend l'action individuelle inadéquate, et donc improbable, pour traiter ce genre de problèmes. Par ailleurs, un ouvrier isolé, même s'il a de bons motifs, n'osera pas élever la voix de peur de prendre le risque de se faire renvoyer. Si le monde où évoluent les travailleurs était parfait, soulignent Freeman et Medoff, et s'ils avaient donc la possibilité garantie de retrouver aussitôt du travail au même salaire, la loi du marché suffirait à assurer la protection de la liberté de parole: malheureusement ce n'est pas le cas Lorsqu'il n'y a pas de syndicats, les entrées et les sorties représentent donc le principal mode d'ajustement par lequel les travailleurs peuvent exprimer leur mécontentement. Les employeurs, de leur côté, règlent leur comportement en fonction des préférences du travailleur marginal, celui qui sera prêt à partir au moindre changement dans les termes de l'échange. Ce travailleur marginal est celui pour lequel les " coûts de mobilité " sont les plus bas. C'est typiquement un homme jeune, qui n'a pas encore investi véritablement dans l'entreprise pour laquelle il travaille. Dans ce cas, l'entreprise tend à négliger les besoins de la main-d’œuvre plus ancienne et plus âgée, qui, elle, est moins mobile pour des raisons de compétence technique et de qualifications spécifiques aux métiers de la firme où elle est employée, ou encore de " droits " non transférables ailleurs (comme les pensions de retraite à la mode anglo-saxonne). Les syndicats réduisent les " coûts de transaction " internes de la firme Si l'on est en présence d'entreprises fortement syndicalisées, expliquent les deux auteurs américains, la tendance sera au contraire de tenir compte des préférences de tous les travailleurs, de telle sorte que les besoins de ceux qui sont le moins à même de s'exprimer individuellement (parce que c'est pour eux que les coûts de prendre le risque de quitter l'entreprise sont les plus élevés), seront également pris en considération. De ce fait, concluent-ils, loin de nuire à la productivité, le mécanisme de protestation par l'action collective du personnel est au contraire un facteur d'amélioration des performances, et cela de quatre façons: 1. La présence d'un syndicat permet de réduire les " coûts de transaction " de l'entreprise. Lorsqu'un employé formé par l'employeur le quitte avant que ce dernier n'ait récupéré la contrepartie de son coût d'investissement, c'est une perte sèche pour la firme. En offrant aux employés la possibilité de protester ouvertement, avec moins de risques personnels, le syndicat diminue la mobilité des travailleurs les plus insatisfaits, et donc les coûts que cela entraîne pour l'entreprise. 2. Parce qu'il contrôle l'établissement et l'évolution des rémunérations et qu'il les déconnecte des performances individuelles, le syndicat réduit l'intensité des phénomènes de rivalité au sein du personnel. Sa présence améliore la coopération des gens au travail. Ce qui facilite le contrôle des performances individuelles par l'encadrement. L'entreprise supporte des " coûts de contrôle " moins importants. 3. En favorisant la hausse des salaires en structurant les rémunérations autour d'un certain nombre de normes types, l'activité du syndicat facilite le travail de gestion du personnel. Elle permet à l'encadrement de faire son travail plus efficacement. 4. La présence du syndicat améliore la communication entre les employés et leur encadrement. En facilitant la circulation de l'information, en facilitant également l'introduction d'innovations locales dans le processus de production, elle entraîne des effets positifs sur la productivité. Entendons-nous bien. Freeman et Medoff ne nient pas la réalité de phénomènes monopolistiques classiques. Ils reconnaissent qu'ils existent, et qu'ils sont source d'effets nuisibles. Mais, prétendent-ils, à force d'insister sur les aspects négatifs de l'action syndicale, les économistes traditionnels ont fini par oublier totalement que les syndicats pouvaient également être à l'origine de certains effets bénéfiques. Ce sont ces effets qu'ils s'efforcent de présenter dans leur livre, avec force chiffres et données empiriques à l'appui. LES ÉCARTS DE SALAIRES Comment les rémunérations dans les secteurs à forte implantation syndicale se comparent-elles aux secteurs à faible syndicalisation? Avant Freeman et Medoff, les travaux les plus connus et influents étaient ceux du professeur G. Lewis . Publiés en 1963 (et confirmés par une nouvelle étude rendue publique en 1983), ils suggéraient que les salaires des secteurs syndiqués seraient en moyenne supérieurs de 10 à 20 % à ceux des autres secteurs. A partir de leurs régressions, Freeman et Medoff trouvent un écart sensiblement plus important. Compris entre 20 et 30 %. Le problème de ces estimations est qu'elles portent le plus souvent sur des données de nature transversale où ce sont des salaires gagnés par des gens différents qui sont comparés à un moment unique dans le temps. Ce genre d'analyse présente une faiblesse; les écarts constatés peuvent avoir deux origines : ils peuvent s'expliquer par la différence de syndicalisation, mais ils peuvent aussi avoir pour cause des données propres aux deux populations étudiées - la technique utilisée ne permet pas de faire la part des choses entre les deux hypothèses. Pour obtenir des chiffres incontestables, il faudrait par exemple éliminer l'influence de variables telles que les différences de formation et qualification. Il n'est en effet pas absurde de penser qu'en raison du caractère mieux protégé des emplois offerts, les entreprises des secteurs d'activité à fort taux de syndicalisation ont plutôt tendance à recruter des agents présentant, toutes choses égales d'ailleurs, des qualifications professionnelles plus élevées. Pour pallier cet inconvénient, des études portant sur des données statistiques longitudinales ont été entreprises. Elles observent comment le salaire d'un employé évolue quand il passe d'une activité à forte implantation syndicale à une activité où l'influence des syndicats est beaucoup plus faible (voir nulle). Leurs résultats donnent un écart moyen compris entre 8 et 15 %. Ce qui confirmerait que l'avantage salarial apporté par la présence de syndicats forts serait loin d'être négligeable. Ces estimations proviennent des États-Unis. D'autres travaux ont été réalisés sur des données canadiennes. Ils donnent des estimations d'écart compris entre 20 et 30 %. En Grande-Bretagne, le différentiel a été estimé aux alentours de 7 %. En revanche, en France, aucun écart notable n'a pu être observé. Deux études y ont été réalisées. L'une par le tandem Frédéric Jenny et André Weber, deux économistes connus travaillant pour le Conseil de la concurrence. L'autre par François Hennart, de l'université d'Orléans. Les premiers n'ont pas réussi à séparer l'effet sur les salaires lié au taux de syndicalisation, du fait que ce sont les secteurs les plus syndiqués qui sont aussi les plus concentrés. Le second, quant à lui, n'a trouvé aucune différence significative de salaire dès lors que l'on fait intervenir des données comme la structure des âges, le sexe, ou le niveau de qualification de la force de travail. Les études des deux économistes américains font enfin apparaître une moins grande dispersion des rémunérations dans les secteurs fortement syndiqués. L'écart des salaires y serait réduit de 20 à 25 %. 2 . LES AVANTAGES EN NATURE Les avantages en nature sous forme de pensions complémentaires, de retraite, d'assurances médicales, de congés payés, d'indemnités de départ, de prêts bonifiés, etc., sont incontestablement le produit de la syndicalisation. Ils représentent souvent plus du tiers du coût du travail dans l'entreprise, allant même parfois au-delà de 50 %. Les travaux statistiques de Freeman et Medoff confirment l'existence d'une corrélation très significative avec le taux de syndicalisation. En moyenne, les secteurs fortement syndicalisés bénéficieraient d'avantages en nature dont le montant serait supérieur de plus de 60 % à ce qui est observé dans l'échantillon de firmes où le taux de syndicalisation est faible. A salaires constants, l'écart serait encore de plus de 30 %. LES DIFFÉRENCES DE MOBILITÉ Pour Freeman et Medoff, l'un des avantages économiques du syndicat est qu'en négociant des procédures de réclamation et d'arbitrage, ainsi que des règles d'ancienneté plutôt plus favorables aux plus anciens dans l'entreprise, il favorise une réduction de la mobilité de la main-d’œuvre. Leurs chiffres confirment une plus grande stabilité de l'emploi dans l'échantillon d'entreprises à forte implantation syndicale. Selon les secteurs, le taux moyen des démissions y est entre 30 et 65 % inférieur à ce que l'on observe ailleurs. Le nombre moyen d'années passées par un salarié dans une entreprise y est de près d'un tiers plus long. Cette moindre mobilité, du fait des comportements spontanés de la main-d’œuvre se traduirait, pour l'entreprise, par une économie de coûts de l'ordre de 1 à 2 %. Pour obtenir dans les firmes des secteurs les moins protégés un taux de démission identique, il faudrait, selon Freeman et Medoff, y augmenter les salaires d'environ 40 %. LES AJUSTEMENTS CONJONCTURELS Dans l'entreprise, une catégorie de décisions importantes concerne la façon dont il convient de réagir aux variations soudaines et imprévisibles de la demande. Faut-il en priorité faire porter l'ajustement sur les salaires, les heures de travail ou le niveau de l'emploi? Les recherches de Freeman et Medoff confirment que la présence d'une influence syndicale forte modifie le comportement des firmes face aux aléas inattendus de la conjoncture. Durant les périodes de récession, les entreprises fortement syndiquées recourent davantage au licenciement temporaire, et ont plutôt tendance à éviter toute incidence sur le nombre d'heures travaillées, ainsi que sur les salaires. Lorsque la reprise apparaît, elles reprennent leurs anciens employés, cependant que les firmes non syndiquées embauchent plutôt de nouveaux salariés. Ce n'est que lorsque la crise se prolonge que les syndicats se montrent davantage disposés à accepter des baisses de rémunération, ainsi que des aménagements aux conditions de travail. L'IMPORTANCE DE L'ANCIENNETÉ Freeman et Medoff mettent en évidence l'existence d'une corrélation étroite entre le taux de syndicalisation et la présence de dispositions contractuelles favorisant l'ancienneté dans l'entreprise. Ils montrent que, dans les firmes fortement syndiquées, la sécurité de l'emploi et l'avancement y sont d'autant mieux assurés que les ouvriers concernés sont plus anciens. D'une manière générale, les avantages en nature sont ainsi conçus qu'ils bénéficient davantage aux plus anciens qu'aux autres. LE TAUX DE SATISFACTION DES SALARIÉS L'un des résultats paradoxaux de l'enquête de Freeman et Medoff fait apparaître que si les travailleurs des entreprises les plus fortement syndiquées sont en règle générale moins tentés de quitter volontairement leur emploi, en revanche, c'est dans cette catégorie d'entreprises que les gens se plaignent le plus de leur situation. Leurs griefs portent principalement sur les conditions de travail, ainsi que leurs rapports avec les contremaîtres. Pour les deux économistes, cette contradiction n'est qu'apparente. Pour obtenir des avantages, il faut exprimer son mécontentement. Il est donc normal que, même si les gens n'ont pas envie de quitter leur travail, les syndicats y entretiennent un degré d'insatisfaction suffisant pour peser sur les décisions de l'employeur. LES EFFETS SUR LA PRODUCTIVITÉ Selon Freeman et Medoff, c'est une erreur de croire que la présence d'un syndicalisme actif dans l'entreprise nuit à la productivité. Leurs observations, affirment-ils, montrent que dans de nombreux secteurs c'est l'inverse. Les établissements syndiqués afficheraient, dans l'ensemble, une productivité plus élevée. L'explication en serait simple. Le monopole syndical incite l'encadrement à embaucher une main-d’œuvre plus qualifiée pour ajuster la productivité aux salaires versés. La moindre mobilité et l'amélioration des méthodes de gestion assurent une coopération plus efficace au sein de l'entreprise elles réduisent les occasions de conflit et donc les coûts internes. Certes, le syndicat a le moyen d'imposer des conditions restrictives de travail (cf. le fameux exemple du syndicat des pilotes exigeant la présence de cois personnes dans le cockpit de l'appareil, alors que celui-ci a été spécifiquement conçu pour être piloté par deux personnes seulement). Mais, expliquent Freeman et Medoff, les analyses empiriques démontrent que les deux premiers effets l'emportent largement sur le troisième. La productivité serait en gros supérieure de 20 à 30 % dans les établissements les plus syndiqués. L'EFFET SUR LES PROFITS Les études de Freeman et Medoff confirment la présence d'une corrélation négative entre le pouvoir syndical et la rentabilité des capitaux investis. D'une manière générale, la syndicalisation diminue les profits de la firme. Cette réduction se situerait, selon eux, dans une fourchette de 10 à 30 %, selon les années et les secteurs d'activités. Leurs données confirment également que cet effet sur les profits est le plus fort là où l'industrie est la plus concentrée; et le plus faible en revanche là où la concurrence est la plus forte. Lorsqu'une entreprise détient un véritable monopole industriel ou commercial, la présence d'un syndicat puissant entraîne une forte réduction des profits. Elle n'a que peu d'effets lorsque la firme appartient à une activité où la concentration est faible. LA PUISSANCE POLITIQUE Aux États-Unis, le lobbying est une activité quasiment officielle. Les syndicats ne se privent pas d'utiliser leur pouvoir de pression sur les hommes politiques. Les militants syndicaux interviennent activement dans le soutien à la campagne des candidats les plus favorables aux thèses et revendications syndicales. Toutefois, selon les travaux de Freeman et Medoff, si les syndicats américains ont jusqu'à présent bénéficié d'un pouvoir politique suffisant pour éviter que ne soient remis en cause les grands textes législatifs qui fondent leur pouvoir monopolistique dans les secteurs où leur influence est depuis longtemps déjà assurée (le Noris La Guardia Act, par exemple), en revanche il ne s'est pas révélé suffisant pour leur permettre d'étendre leur influence dans de nouveaux secteurs à tradition syndicale faible. LE DÉCLIN DES ADHÉSIONS SYNDICALES Le pourcentage de la population active syndiquée, dans le secteur privé de l'économie américaine, a sérieusement régressé depuis les années 50. Selon Freeman et Medoff, ce phénomène s'expliquerait principalement par la chute du recrutement dans les secteurs les moins syndiqués. Ils incriminent également le comportement des entreprises américaines qui, depuis quelques années, auraient multiplié les mesures légales, mais aussi illégales, pour enrayer les progrès de la syndicalisation. Telles sont les principales thèses que Freeman et Medoff présentent dans leur ouvrage. Nombre de données qui y figurent sont incontestables. Nous pensons cependant que les conclusions qu'ils en tirent, même s'ils n'ont pas tort sur tout, sont trompeuses, souvent fausses, et parfois fondées sur des preuves empiriques qui restent néanmoins douteuses. Nombre de faits rapportés par Freeman et Medoff restent compatibles avec l'interprétation classique du syndicat vu comme un cartel, et peuvent être resitués dans une approche contredisant le modèle d'exit and voice qu'ils proposent. LES DÉFICIENCES DE L'ANALYSE DE FREEMAN ET MEDOFF … (…) En ce qui concerne la contre-argumentation de l’auteur (du blog) adressé à Freeman et Medoff… Après un ou deux arguments que j’ai trouvé franchement moyens, la démonstration va en s’améliorant, même si de nombreux points n’ont rien d’incontestables.… A vous maintenant, si ce n’est déjà, fait d’aller sur le site pour les lire. Quelques passages intéressants (qu’ils soient discutables ou non) : - La notion de salaire minimum… destructrice d’emplois… mais ça, on le savait… et surtout ce n’est pas nécessairement corrélé à l’action syndicale - Le notion de "coût social" des syndicats… - le souci des syndicats de réduire la mobilité. - Les vraies raisons pour lesquelles les syndicats s'opposent aux horaires flexibles ou "à la carte" : Des horaires libres compliquent le travail de contrôle et de prise en main du personnel par les militants syndicaux. Je ne relève qu’un passage : « Et cela en définitive pour des gains corporatifs illusoires, car impossibles à maintenir dans le long terme. » Oui sans doute, mais comme je l’ai évoqué plus haut, l’action syndicale peut avoir pour effet principale de «lisser» les effets les plus brutaux et les plus insupportables des périodes de transitions les plus radicales, jusqu’au plus imperceptibles, en permettant au individus de trouver le temps de s’adapter au changement. La résistance au changement existe chez chacun d’entre nous à des degrés divers. Nous en sommes parfois responsable, mais il arrive que ces changements nous dépassent… Doit-on dans ces cas là sacrifier les laissés pour compte? Et pourquoi pas sacrifier une génération? Evitons de ressembler aux communistes dans ce qu’ils avaient de plus insupportable: leut capacité à sacrifier sur l’autel «des lendemains qui chantent» ou «des générations futures»… C’est justement parce que pour moi, être libéral, c’est avant tout refuser que l’individu puisse être sacrifié au profit d’une idéologie, d’une théorie, ou d’un dogme, que je souhaite ici vous inviter à privilégier l’«ici et maintenant», même si cela doit nous amener à donner des «coups de canif dans le contrat» libéral sur le plan purement économique… Le libéralisme n’est pas une marchandise… Plus sérieusement, et je crois que nous sommes tous assez d’accord là-dessus, il serait dommage de le réduire à une théorie économique. Au positions qui voient dans le syndicalisme un "mal public" ou un "bien public", la mienne est simplement d’y voir une nécessité. Le syndicalisme répond à un besoin réel… Et pas uniquement auprès des employés les moins mobiles pour de mauvaises raisons (résistance au changement, faible qualifications ou mauvais esprit, etc.), mais aussi auprès du plus grand nombre. Nous n’avons pas toujours en tant qu’individu la possibilité d’être efficient quel que soit le sujet. Déléguer et non seulement souvent nécessaire, mais également plus productif… Mais là je commence à paraphraser les deux auteurs (Freeman et Medoff) dont les positions sont exposées plus haut. Mieux vaut pour vous les lire, et les relire… Sur la conclusion tout de même : « Mais ces quelques éléments permettent déjà de répondre à Freeman et Medoff qui, à partir de l'expérience américaine, attribuent les déboires du syndicalisme occidental à l'aggravation artificielle des obstacles à l'extension du mouvement syndical dans les entreprises. » Nul besoin de s’appuyer sur l’expérience américaine pour affirmer qu’il existe un réel besoin de voir l’offre (dans le choix d’un syndicat) s’élargir. « Pourquoi payer des cotisations, ou sacrifier du temps à l'activité syndicale si la plupart des objectifs qui guidaient l'action des syndicats sont désormais inscrits dans la loi? » En effet. C’est pourquoi selon moi tout libéral cohérent souhaitant assister au recul de l’Etat, ne peut qu’encourager une mécanique de vase communiquant et de délégation en sens inverse: de l’Etat vers les syndicats. A moins, comme certains, d’espérer que les blocages n’aillent en s’accentuant jusqu’à l’explosion, dans l’espoir de vivre le grand soir anarcap… Deux livres actuellement indisponibles que je poste pour info : (cités sur le blog) Pourquoi les Syndicats de Richard B. Freeman et James L. Medoff Cinq questions sur les syndicats de Jacques Garello, Bertrand Lemennicier, Henri Lepage Pendant que j’y suis, j’ai un peu cherché ici aussi et voilà un ancien post que je souhaitais mettre en avant : http://www.liberaux.org/index.php?s=&showt…indpost&p=39208 Dire "ce n'est pas grâce aux syndicats que les conditions de vie des ouvriers se sont améliorées" ne signifie pas que les syndicats n'y sont pour rien. Pas 100% ne signifie pas 0%.Pour obtenir quelque chose de positif, il faut: 1. que cette chose soit possible, 2. la demander. Il ne sert à rien de demander quelque chose qui n'est pas possible. Inversement, il est rare d'obtenir quelque chose de positif sans le demander. Généralement, quand on ne demande rien, on a plutôt tendance à obtenir des choses négatives. Ce qui a rendu possible "l'amélioration des conditions de vie des ouvriers" (pourquoi seulement les ouvriers? Les informaticiens vivaient aussi très mal au 19ème siècle, il paraît), c'est avant tout l'augmentation de la productivité, qui résulte de l'application du progrès scientifique et technique dans les entreprises (innovation). Tout ceci est possible grâce à la liberté économique. Les "syndicats" français qui font courir le bruit que l'augmentation de la productivité crée du chômage ne rendent pas service à leurs adhérents. Une fois que des progrès étaient possibles, les syndicats ont permis de les obtenir tant il est vrai que l'on obtient plus facilement quelque chose quand on est plusieurs que quand on est tout seul.
Hellboy Posté 29 avril 2006 Signaler Posté 29 avril 2006 J’ai trouvé le post suivant intéressant également. (même ancien fil) http://www.liberaux.org/index.php?s=&showt…indpost&p=76469 En fait au premier tour des élections syndicales seuls les syndicats "représentatifs"peuvent se présenter. Cette façon de procéder est anti-démocratique au possible, que dirions nous si depuis la libération seuls la SFIO LE PC et le MRP pouvaient se présenter au premier tour des élections politiques. nous trouvons ici un condensé de L'EXCEPTION FRANCAISE que certains hommes politiques Européens peu charitables nomment LE DELIRIUM FRANCAIS!!!.. la France est le seul pays du monde hors Cuba et Corée du Nord ou les fonctionnaires ont un statut communiste en béton voir en or massif signé par Mauice THOREZ Secrètaire général du PCF et copié servilement sur le statut des fonctionnaires Russes à la Libération. Le plus amusant c'est que POUTINE vient de le supprimer aux Russes et que les journalistes radios ont expliques aux Français que c'était un statut scandaleux à l'abri duquel l'administration Russe s'opposait efficacement aux réformes entreprises par le gouvernement Russe…. c'est pas notre grande et généreuse Administraion Francaise que le monde entier nous envie qui ferait ainsi de l'obstruction aux réformes Les "Partenaires sociaux" c'est à dire essentiellement la CGT communiste FO et SUD entre les mains des trotskystes sont en fait des SYNDICATS DE FONCTIONNAIRES puisque 60 % de leurs membres sont des fonctionnaires, au moins 20 % de plus sont para-fonctionnaires ou anciennement nationalisés banques assurances pétrole etc. On sait que 6% au plus des salariés du secteur privé cotisent à un syndicat et parmi eux les sociétés d'économie mixte comme les autoroutes…… Quand ils défilent il est clair que 90 % des bataillons appartiennent en fait à la Puissance Publique ou à ses obligés. Comme en plus 90% des Politiciens Français sont fonctionnaires il est clair que la secteur privé qui founi l'argent est soigneusement tenu à l'écart des décisions. Donnons enfin le mot de la fin à Marc Blondel ancien secrétaire général de FO qui à répondu à un journaliste qui lui parlait de "l'interêt général" qu'il n'étati pas là pour défendre l'interêt général mais bien l'intêret de ses mandants. Parler dans ces conditions de partenaires sociaux c'est de la novlangue. L’auteur n’a qu’un post à son actif, a-t-il pris au autre pseudo par la suite ?
Ronnie Hayek Posté 29 avril 2006 Signaler Posté 29 avril 2006 En ce qui concerne la contre-argumentation de l’auteur (du blog) adressé à Freeman et Medoff… Après un ou deux arguments que j’ai trouvé franchement moyens, la démonstration va en s’améliorant, même si de nombreux points n’ont rien d’incontestables.… A vous maintenant, si ce n’est déjà, fait d’aller sur le site pour les lire. Lemennicier qui cite Freeman: c'est pas beau le succès ?
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