Dardanus Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 Heureusement le International Herald Tribune est là pour montrer que les Français ont raison de se dresser contre la dictature des actionnaires. Un axe Paris-Berlin va-t-il se mettre en place ? Réactionnaire ou visionnaire ?LEMONDE.FR | 31.03.06 | Le dessin représente un coq gaulois, les yeux bandés. Légende : "La France affronte l'avenir." Cette semaine, le magazine britannique The Economist a consacré sa "une" à la bataille du CPE. Avec ce constat, récurrent ces derniers temps dans la presse internationale : "La France semble incapable de s'adapter à un monde en évolution." "UN MANQUE D'AMBITION À DONNER LA CHAIR DE POULE" L'hebdomadaire n'en revient pas : "Selon un sondage étonnant, les trois quarts des jeunes Français voudraient devenir fonctionnaires, essentiellement parce que cela impliquerait 'un emploi à vie'." A en croire The Economist, "derrière ce manque d'ambition à donner la chair de poule se cache un fantasme et un mythe paralysant". Le fantasme, tout d'abord : croire que "préserver la France en l'état revient à assurer la sécurité de l'emploi". Au contraire ! Si le chômage frôle les 10 %, c'est bien parce que "ces emplois à vie sont si protégés, et donc difficile à suppprimer, que beaucoup d'employeurs n'en créent pas d'autres". Le "mythe pernicieux", ensuite : supposer que "la France, face à la mondialisation, a plus à perdre qu'à gagner". C'est là "l'échec de la classe politique, depuis vingt ans : expliquer à l'électorat ce qui est en jeu, pourquoi la France a besoin de s'adapter, et pourquoi le changement n'apporterait pas que des inconvénients". Pour The Economist, c'est à la France de choisir, désormais. "Soit mener un effort audacieux de renouvellement susceptible de réveiller le meilleur dans les Français. Soit défendre, de manière bornée, l'ordre existant qui cantonnera la France au rang de puissance médiocre, à l'économie en déclin. Cette seconde alternative n'inspirerait ni admiration, ni effroi, ni haine, ni indifférence, juste de la pitié", conclut la revue, qui reprend ainsi à son compte le mot de Tocqueville (La France est "la mieux faite pour y devenir tour à tour un objet d'admiration, de haine, de pitié, de terreur, mais jamais d'indifférence", dans L'Ancien régime et la Révolution, 1856). LE CAPITALISME EN LIGNE DE MIRE Mercredi, au lendemain de la manifestation monstre du 28 mars, le Wall Street Journal faisait le même constat : ce qui nourrit la constestation, "c'est un mécontentement répandu dans la population, contre le modèle du libre-échange et quelques-uns des piliers de la société moderne". Le correspondant du quotidien à Paris s'était mêlé au cortège des manifestants, et avait visiblement du mal à les prendre au sérieux : il racontait avoir rencontré, outre les opposants au CPE, "des anarchistes, des Kurdes maoïstes, de jeunes hooligans venus des banlieues paupérisées de la capitale, des retraités nostalgiques de l'Union soviétique"… et "un militant anti-bovins", muni d'une pancarte sur laquelle étaient inscrits les mots "Mort aux vaches !" A discuter avec lui, le journaliste comprend que l'homme en a surtout après la police anti-émeute et la mondialisation : "Les Français sont en train de se faire manger à la sauce chinoise. Nous ne pouvons fabriquer, comme les Chinois, des jeans à 2 euros la paire", explique celui-ci. "On tire sur le capitalisme", acquiesce William Pfaff, chroniqueur à l'International Herald Tribune. Il rapporte les résultats d'un sondage : "74 % des Chinois considéreraient le libre-échange et la libre entreprise comme le meilleur système au monde, contre seulement 36 % des Français." Mais n'est-ce pas justifié ? s'interroge-t-il. On est désormais loin du capitalisme des années 1970, quand "les entreprises avaient le devoir d'assurer le bien-être de leurs employés, et des obligations envers la communauté". Désormais, les actionnaires ont pris le pouvoir et, dans un tel contexte, des mouvements de protestation prennent tout leur sens. Ils montrent "qu'il existe une grosse faille dans la compréhension qu'ont les politiques et les entreprises des conséquences humaines d'un modèle économique qui prend les travailleurs pour une marchandise et qui étend la concurrence sur le prix de cette marchandise au monde entier". Et de conclure : à long terme, "ce qui semble aujourd'hui réactionnaire ou proche du luddisme pourrait s'avérer prophétique." GÉNÉRATION PRÉCAIRE : UN PROBLÈME EUROPÉEN Alors qu'est annoncé, pour le samedi 1er avril, la "première manifestation européenne des stagiaires", avec des cortèges à Paris, Berlin ou Bruxelles, entre autres, Die Zeit de Hambourg s'interroge : quelle est cette "génération précaire" ? Et pourquoi descend-elle dans la rue d'abord à Paris ? Les Allemands auraient pourtant de bonnes raisons de se révolter, estime l'hebdomadaire. Outre-Rhin, le chômage est également élevé et la crise de la natalité rend le contrat passé entre générations encore moins équitable : "Nous envoyons aux jeunes des signaux qui pourraient dfficicilement être plus contradictoires. Nous n'avons pas d'emplois sûrs à leur offrir, mais nous leur demandons de faire rapidement beaucoup d'enfants. La société ne leur fait pas de place mais leur demande de résoudre les problèmes de tout le pays." Die Zeit brosse le portrait d'une génération peu politisée et "pragmatique". Pourquoi se rebeller contre les parents, quand on dépend d'eux de plus en plus longtemps ? Et surtout, chacun espère que cela passera pour soi, que l'on trouvera un emploi. Donc autant ne pas se faire remarquer. Samedi, les jeunes Allemands manifesteront contre l'exploitation des stagiaires avec un masque blanc sur la figure, selon l'exemple pris en France, à la fin de l'année 2005. Tout un symbole, pour Die Zeit.
Legion Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 Plus que le cri de guerre qui annonce la révolution imminente, je vois plutôt là le gémissement d'agonie bruyant et honteux d'une espèce en voie d'extinction qui n'a même pas pour elle la dignité de mourir en silence.
Messer Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 Tiens en parlant de Révolution, mon petit doigt me dit que ce fatras en France est un très très mauvais signe.. Et la Police ne peut rien faire..
Sous-Commandant Marco Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 De même que les petits-bourgeois soixante-huitards sont devenus les patrons du système qu'ils dénonçaient, les manifestants d'aujourd'hui finiront sans doute petits chefs dans la fonction publique.
alex6 Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 Outre-Rhin, le chômage est également élevé et la crise de la natalité rend le contrat passé entre générations encore moins équitable C'est marrant, moi je ne me souviens pas avoir passé le moindre contrat… on m'aurait donc menti à l'insu de mon plein grès?? La France et sa jeunesse en fer de lance d'un mouvement héroique contre l'affreux capitaliste (oups pardon, on m'appelle sur mon portable… quoi!! mais c'est la zone ici, mon i-pod ne capte pas!!), on aura tout vu, les limites de la connerie l'absurde étant infinies De même que les petits-bourgeois soixante-huitards sont devenus les patrons du système qu'ils dénonçaient, les manifestants d'aujourd'hui finiront sans doute petits chefs dans la fonction publique. Si elle ne meure pas avant, ce qui est loin d'être gagné!!
Messer Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 Outre-Rhin, le chômage est également élevé et la crise de la natalité rend le contrat passé entre générations encore moins équitable Je le ressortirai à mes petits-enfants quand ils payeront les conneries inter-générationnelles d'un montant de 1100Ma d'€ ca les ferra bien marrer ! (Enfin, c'est bien possible que la clash survienne dans notre génération )
Freeman Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 Je le ressortirai à mes petits-enfants quand ils payeront les conneries inter-générationnelles d'un montant de 1100Ma d'€ ca les ferra bien marrer ! (Enfin, c'est bien possible que la clash survienne dans notre génération ) A moins qu'ils fuient vers l'étranger ! Dis donc, on ne paie pas d'impôts quand on est expatrié ?
alex6 Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 Dis donc, on ne paie pas d'impôts quand on est expatrié ? Si tu pars avec une boîte française: Ca dépend de ton régime d'expatriation, il me semble qu'au-delà d'un certain nombres de mois/an comme résident à l'étranger tu payes tes impôts dans le pays où tu es expat'. Si tu pars bosser dans une boîte à l'étranger: Il y a sans doute des cas particuliers que je ne connais pas mais si tu pars à l'étranger tu ne payes plus en France mais là où tu vis. L'exemple que je connais le mieux est celui des frontalier france/allemagne qui garde un domicile en france histoire d'avoir le salaire allemand et de payer les impôts français (moins lourds) Autre astuce, un apart' en allemagne pas trop loin du boulot et un autre apart' en france "officiel". Là ça devient un peu de la fraude fiscale quand même!
Sous-Commandant Marco Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 […]C'est marrant, moi je ne me souviens pas avoir passé le moindre contrat… on m'aurait donc menti à l'insu de mon plein grès??[…]Une des raisons du chômage des jeunes est justement que l'état a renversé la solidarité naturelle. Lorsqu'un jeune se montait en ménage et devait trouver du travail, ses parents et grand-parents l'aidaient à se lancer. Désormais, ce sont les jeunes qui doivent payer pour les dettes de leurs parents.C'est peut-être le seul point positif qui sortira des manifestations anti-CPE: les jeunes vont peut-être se rendre compte qu'ils se sont fait couillonner par leurs ainés. On entend de plus en plus souvent le discours: "c'est nous qui allons rembourser les dettes, alors que nous ne sommes pas sûrs de bénéficier des mêmes acquis sociaux." Reste à savoir si la réponse qu'ils y apporteront sera saine (rébellion contre le système) ou bien consistera à se venger en faisant la même chose aux générations qui suivent. Rebelle ou bizuth, je crains hélas que le choix ne soit déjà fait. En effet, je n'ai guère entendu parler de liberté dans les cortèges.
alex6 Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 En effet, je n'ai guère entendu parler de liberté dans les cortèges. De quoi?? la… liber… quoi??té?…li-ber-té vous dîtes?? C'est comme le Loch Ness sauf que personne (sauf nous ici) n'en parle et que personne ne l'a encore vu au siècle dernier
Nick de Cusa Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 De quoi?? la… liber… quoi??té?…li-ber-té vous dîtes??C'est comme le Loch Ness sauf que personne (sauf nous ici) n'en parle et que personne ne l'a encore vu au siècle dernier Je ne sais pas quand elle est passé du statut de belle chose au statut d'abomination. Je ne sais pas non plus pourquoi elle n'a pa sencore été effacée de la devise de la France. Egalité Fraternité, ça reflèterait bcp mieux les aspirations du pays.
Legion Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 De même que les petits-bourgeois soixante-huitards sont devenus les patrons du système qu'ils dénonçaient, les manifestants d'aujourd'hui finiront sans doute petits chefs dans la fonction publique. Comme on dit en ce moment sur les chats anglophones : "Oh noes !" C'est peut-être le seul point positif qui sortira des manifestations anti-CPE: les jeunes vont peut-être se rendre compte qu'ils se sont fait couillonner par leurs ainés. On entend de plus en plus souvent le discours: "c'est nous qui allons rembourser les dettes, alors que nous ne sommes pas sûrs de bénéficier des mêmes acquis sociaux."Reste à savoir si la réponse qu'ils y apporteront sera saine (rébellion contre le système) ou bien consistera à se venger en faisant la même chose aux générations qui suivent. Rebelle ou bizuth, je crains hélas que le choix ne soit déjà fait. En effet, je n'ai guère entendu parler de liberté dans les cortèges. La deuxième solution est à craindre : Aussitôt que les classes déshéritées ont recouvré leurs droits politiques, la première pensée qui les saisit n'est pas de se délivrer de la spoliation (cela supposerait en elles des lumières qu'elles ne peuvent avoir), mais d'organiser, contre les autres classes et à leur propre détriment, un système de représailles, — comme s'il fallait, avant que le règne de la justice arrive, qu'une cruelle rétribution vînt les frapper toutes, les unes à cause de leur iniquité, les autres à cause de leur ignorance.
Sous-Commandant Marco Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 Ce député landais était vraiment un génie. Tiens, je vais le prendre en référence.
Etienne Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 La France et sa jeunesse en fer de lance d'un mouvement héroique contre l'affreux capitaliste (oups pardon, on m'appelle sur mon portable… quoi!! mais c'est la zone ici, mon i-pod ne capte pas!!), on aura tout vu, les limites de la connerie l'absurde étant infinies Les sociétés industrielles démocratiques pacifiées ne sont ni désespérées, ni riches d'espérances, elles sont mi-satisfaites, mi-protestataires. Elles admettent l'ensemble et protestent contre le détail. Cette espèce de satisfaction querelleuse est la plus éloignée de l'esprit révolutionnaire.
Citrouille Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 """""74 % des Chinois considéreraient le libre-échange et la libre entreprise comme le meilleur système au monde, contre seulement 36 % des Français."""""" Quand je lis ces chiffres, je frissonne vraiment d'inquiétude Le communisme en France appartient à l'inconscient collectif : y a qu'un pays au monde pour pondre des Besancenots Bourge-s'lajoueOuvrier invité sur beaucoup de plateaux par ces salopards de médias Le règne Mitterand aura bien foutue la France dans sa chute .. Actuellement, on se dit qu'on a la droite la plus bête du monde (hélas, c'est vrai) Mais pour nous balancer les 35 H (et mince, une femme ) : on une gauche coco super dangereuse qui va achever notre ruine économique. Je vais aller écouter le discours a chichi
Etienne Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 L'éditorial de The Economist en question : http://www.economist.com/opinion/displayst…tory_id=6744226 France faces the futureThe country's politicians need to level with the French people on the need to embrace change “THE French constitute the most brilliant and the most dangerous nation in Europe and the best qualified in turn to become an object of admiration, hatred, pity or terror but never indifference.” Thus did a young Alexis de Tocqueville describe his motherland in the early 19th century. His words still carry a haunting truth. Over the past few years, as other western democracies have shuffled quietly along, France has by turns stunned, exasperated and bemused. This week's massive one-day protest, drawing 1m-3m people on to the streets, was no exception (see article). This particular stand-off, between the centre-right government of Dominique de Villepin and those protesting against his effort to inject a tiny bit of liberalism into France's rigid labour market, may be defused. The Constitutional Council was due to rule on the legality of the new law on March 30th. But the underlying difficulty will remain: the apparent incapacity of the French to adapt to a changing world. On the face of it, France seems to be going through one of those convulsions that this nation born of revolution periodically requires in order to break with the past and to move forward. Certainly the students who kicked off the latest protests seemed to think they were re-enacting the events of May 1968 their parents sprang on Charles de Gaulle. They have borrowed its slogans (“Beneath the cobblestones, the beach!”) and hijacked its symbols (the Sorbonne university). In this sense, the revolt appears to be the natural sequel to last autumn's suburban riots, which prompted the government to impose a state of emergency. Then it was the jobless, ethnic underclass that rebelled against a system that excluded them. Yet the striking feature of the latest protest movement is that this time the rebellious forces are on the side of conservatism. Unlike the rioting youths in the banlieues, the objective of the students and public-sector trade unions is to prevent change, and to keep France the way it is. Indeed, according to one astonishing poll, three-quarters of young French people today would like to become civil servants, and mostly because that would mean “a job for life”. Buried inside this chilling lack of ambition are one delusion and one crippling myth. The delusion is that preserving France as it is, in some sort of formaldehyde solution, means preserving jobs for life. Students, as well as unqualified suburban youngsters, do not today face a choice between the new, less protected work contract and a lifelong perch in the bureaucracy. They, by and large, face a choice between already unprotected short-term work and no work at all. And the reason for this, which is also the reason for France's intractable mass unemployment of nearly 10%, is simple: those permanent life-time jobs are so protected, and hence so difficult to get rid of, that many employers are not creating them any more. This delusion is accompanied by an equally pernicious myth: that France has more to fear from globalisation, widely held responsible for imposing the sort of insecurity enshrined in the new job contract, than it does to gain. It is true that the forces of global capitalism are not always benign, but nobody has yet found a better way of creating and spreading prosperity. In another startling poll, however, whereas 71% of Americans, 66% of the British and 65% of Germans agreed that the free market was the best system available, the number in France was just 36%. The French seem to be uniquely hostile to the capitalist system that has made them the world's fifth richest country and generated so many first-rate French companies. This hostility appears to go deeper than resistance to painful reform, which is common to Italy and Germany too; or than a desire for a strong welfare state, which Scandinavian countries share; or even than a fondness for protectionism, which America periodically betrays. The limits to change by stealth A common feature unites France's underclass rioters and the rebellious students, as well as the election of the far-right Jean-Marie Le Pen into the run-off of the 2002 presidential election. This is the failure of the French political class over the past 20 years to tell it straight: to explain to the electorate what is at stake, why France needs to adapt, and why change need not bring only discomfort. This failure has bred a political culture of reform by stealth, in which change is carried out with one hand and blamed on outside forces—usually globalisation, the European Union or America—while soothing words about protecting the French way are issued on the other. After a while, the credibility gap tears such a system apart. The French voted for Mr Le Pen in part because they were fed up with the stale mainstream political class. The banlieues exploded because unemployed minorities were fed up hearing that they did not belong. The students and trade unions are in revolt because they do not trust the government to protect them. Part of the blame for this lies squarely with President Jacques Chirac. He has presided for nearly 11 years, during which mass unemployment has never budged below 8%, France's wealth per person has been overtaken by both Britain's and Ireland's, and public debt has jumped from 55% of GDP to 66%. The liberal instincts he once betrayed as a reformist prime minister in the mid-1980s have long since evaporated. His support for the prime minister's new jobs contract has been tepid at best. His chief preoccupation seems to be to avoid shaking the conservative French consensus, and even that unambitious objective has been missed. It is a measure of how wasted his presidency has been that one of his own ministers, Nicolas Sarkozy, and a 2007 presidential hopeful, can today make speeches that deplore “two decades of immobility” and call for a “rupture” with the status quo. But the president is not to blame alone. Nobody on the French left dares to challenge the prevailing paleo-socialist wisdom, and Ségolène Royal, the most popular of the would-be presidential candidates, was roundly derided for confessing faint admiration for Britain's Tony Blair. On the right, Mr de Villepin at least had the courage to try to counter the logic of job protection, but elsewhere has scarcely demonstrated an embrace of open markets. Perhaps the closest France has to a new-generation leader prepared to try to reconcile French public opinion with globalisation is Mr Sarkozy. This week he declared that France could no longer “maintain the illusory barrage of a so-called model that each day shows itself to no longer work, nor protect anything or anybody”. But even Mr Sarkozy has proved a hard-core national protectionist when it comes to special pleading by French industry. All the while, he and Mr de Villepin's obsessive rivalry over the succession continues to sap France's ability to get policy right. History will judge France harshly if its political class fails to find the courage to help the country equip itself for the 21st century. More than that, France's turmoil has implications beyond its own borders. An uncertain France is an uncertain partner for its allies, both in Europe and beyond. Within the EU, having rejected its draft constitution last year, the French no longer seem to know what they want. They still seek to project their influence through Europe, but will have difficulty doing this while they are so consumed by internal strife at home, and while they still struggle to come to terms with Europe's internal market. Can countries like Ukraine or Belarus be blamed for wondering what Europe can offer them while France, a founder member, is so unsure itself? The worry is that the more that France struggles to define a role for itself in the world, the more it will in turn be tempted to fasten on its social model as its raison d'être, and so cling to a discredited creed. The choice belongs to France. A bold effort at renewal that could unleash the best in the French? Or a stubborn defence of the existing order that will keep France a middling world power in economic decline? The latter would inspire neither admiration, nor terror, nor hatred, nor indifference, just pity.
Ash Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 La Conclusion dit tout de notre perception par les autres pays.
Cédric Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 J'ai beaucoup aimé ça Part of the blame for this lies squarely with President Jacques Chirac. He has presided for nearly 11 years, during which mass unemployment has never budged below 8%, France's wealth per person has been overtaken by both Britain's and Ireland's, and public debt has jumped from 55% of GDP to 66%. Mais l'Irlande n'est pas un pays ultra-néo-libéral-facistoïde-où-seuls-les-riches-s'enrichissent ? Heureusement que nous, on réduit la fracture sociale …
Salatomatonion Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 Plus que le cri de guerre qui annonce la révolution imminente, je vois plutôt là le gémissement d'agonie bruyant et honteux d'une espèce en voie d'extinction qui n'a même pas pour elle la dignité de mourir en silence.
DiabloSwing Posté 31 mars 2006 Signaler Posté 31 mars 2006 Pauvre Harald, je le plains ! Non non l'article provient du Herald Tribune.
Serge Posté 2 avril 2006 Signaler Posté 2 avril 2006 La gangrène se répand, voila tout.. Si j'ai bien suivi, cela fait quand-même quinze ans que ça dure. A quel stade a évolué la nécrose ? Bien malin qui pourrait répondre
Fredo Posté 2 avril 2006 Signaler Posté 2 avril 2006 """""74 % des Chinois considéreraient le libre-échange et la libre entreprise comme le meilleur système au monde, contre seulement 36 % des Français.""""""Quand je lis ces chiffres, je frissonne vraiment d'inquiétude Je me souviens de ce sondage. Ce qui m'avait le plus frappé n'était pas tant les proportions selon les pays (parfois proches genre 48%-43%, parfois plus tranchées comme 65%-26%) mais bien le fait que SEULE la France donnait un score où l'on considérait que ce système n'était pas meilleur !!
DiabloSwing Posté 2 avril 2006 Signaler Posté 2 avril 2006 A propos de ce sondage, je lis souvent de la part des libéraux (voire des droitiers) que la France est la risée des pays occidentaux. A part une sous-pensée masochiste qui pousse à le croire, est-ce la réalité ? Connait-on dans les autres pays l'aversion à la liberté que l'on rencontre au pays de Bastiat ? Je veux dire en dehors des journalistes du Wall Street Journal et autres Economists.
Etienne Posté 2 avril 2006 Signaler Posté 2 avril 2006 Je me souviens de ce sondage. Ce qui m'avait le plus frappé n'était pas tant les proportions selon les pays (parfois proches genre 48%-43%, parfois plus tranchées comme 65%-26%) mais bien le fait que SEULE la France donnait un score où l'on considérait que ce système n'était pas meilleur !! http://ceteris-paribus.blogspot.com/2006/0…s-tendance.html
alex6 Posté 3 avril 2006 Signaler Posté 3 avril 2006 Une telle formulation tend, à mon sens, à orienter le débat vers le thème de la mondialisation et de la gouvernance internationale. Il ne serait pas complètement illogique de penser, par exemple, que l'économie de marché est le meilleur système en ce qui concerne l'économie nationale, mais que les rapports internationaux ne doivent pas être fondés sur le marché et la libre entreprise. Et donc de répondre "pas d'accord" sans pour autant être un nostalgique du Gosplan. Ca c'est classique, l'économie de marché c'est bien mais surtout pour l'économie nationale des autres… et si nous pouvons en récupèrer le max de bénéfices sans trop se mouiller. On peut tourner ça comme on veut, soit le marché est libre pour tous, soit il ne l'est pas. La liberté nationale sans l'internationale, quelle blague (un vélo avance aussi sans pneus)
Dardanus Posté 3 avril 2006 Auteur Signaler Posté 3 avril 2006 ela dit, il serait dommage de ne pas exploiter les ressorts comiques qu'apporte la lecture sans distance critique des sondages. A ceux qui clament en s'en lamentant que les Français sont l'un des peuples les plus anticapitalistes de la terre, je répondrais donc : peut-être, mais au moins, nous ne sommes pas aussi étatistes que les Américains. Cette aimable chronique montre, une fois de plus, l'inintérêt profond de tous ces sondages dont on nous abreuve. Et rappelle qu'il existe aussi en France une minorité plus forte qu'ailleurs hostile à l'économie de marché.
Nick de Cusa Posté 3 avril 2006 Signaler Posté 3 avril 2006 J'ai une idée: on devrait organiser un jour sans mondialisation capitaliste, comme on fait un jour sans tabac. Le principe est simple : pendant un jour, ne consommez ni n'utilisez rien de ce qui vous vient du reste du monde: n'allumez pas votre télé, radio, DVD, MP3, ne conduisez pas votre Renault (si elle est fabriquée en Espagne, en Slovénie ou en Turquie), de toute façon ne brulez pas de carburant, n'allumez pas l'electricité, ne buvez pas de café ni de thé, ne mangez pas de chocolat, ni de haricots verts Kenyans. Ne mettez que des habits et chaussures faits en France. Etc. etc. Bien sur, vous me direz, c'est risible! Tout le monde errera désoeuvré tout nu dans la rue. Mais non, il suffira de se préparer: les semaines précédentes, chacun pourra étudier soigneusement toutes les étiquette pour acheter des biens 100% Français pour tenir pendant la journée sans mondialisation capitaliste. Après l'avoir fait une fois, et acheté de biens de qualité inférieure à 10 fois le prix, on verra si l'opération a toujours le même succès l'année suivante. Chiche?
alex6 Posté 3 avril 2006 Signaler Posté 3 avril 2006 Chiche? Pas mal comme idée, la journée de la mondialisation, un peu comme la fête du travail où personne ne travaille Par contre l'étude des produits va impliquer de connaître les origines jusqu'aus derniers maillons et la matière première ne vient en général jamais de france. C'est le combat type du militant moderne:"à bas le capitalisme et la mondialisation, mais pourriez pas ajouter une antenne émetteur pour mon i-pod près de chez moi?"
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