Serge Posté 26 juin 2006 Signaler Posté 26 juin 2006 Où sont les amis disparus?Nation No-Mates Gary Younge The Guardian; June 23, 2006 Le nombre d’Américains qui dit avoir des amis intimes a encore dégringolé. Ce n’est pas dur de comprendre pourquoi. Oubliez Chandler, Rachel, Rose et compagnie. Laissez tomber Jerry, George, Elaine et Kramer. Non seulement ils ne sont plus à l’antenne mais même quand ils étaient au sommet de leur popularité, ils étaient déjà obsolètes. A l’époque où la cellule familiale traditionnelle était remplacée par des groupes constitués d’amis, d’ex et de co-locataires dans les sitcoms américaines, le nombre d’Américains qui déclaraient avoir des amis intimes avait déjà chuté. Confirmant l’analyse de Robert Putnam dans « Bowling alone » (« Un ballon pour jouer tout seul »), une enquête qui paraît aujourd’hui dans le magazine de sociologie américain montre que les Américains ont moins d’amis et de personnes à qui se confier qu’il y a 20 ans en arrière. En 1985, l’Américain moyen avait trois amis intimes. En 2004, ce chiffre est tombé à deux et un quart des personnes interrogées déclarait n’avoir personne à qui se confier. “Il n’y a jamais eu en l’espace d’une vingtaine d’années un tel changement de société” explique à USA TODAY Lynn Smith-Lovin, co-auteur de l’enquête et professeur de sociologie à Duke University à Durham, Californie du N. Vu de l’extérieur, ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi. Etant donné les horaires de travail des Américains, le peu de vacances auxquelles ils ont droit, les immenses zones à la (très) grande périphérie des villes où ils habitent et les longs trajets qu’ils doivent effectuer quotidiennement, il est probablement difficile de se faire des amis et d’avoir des relations suivies. Ce n’est pas aussi dramatique à New York, San Francisco, Chicago, Seattle et quelques autres villes « piétonnes ». Mais les amis, cela prend du temps et le temps, c’est une des choses dont le salarié américain dispose le moins. Cette situation, c’est le prix, dont on ne parle jamais, que paient les salariés américains pour l’énorme augmentation des gains de productivité, si souvent saluée par les économistes. C’est aussi une avancée, implicite, sur la conception du travail en Europe et pour la défense de laquelle tant de personnes, en particulier en France, descendent dans la rue. En résumé, à quoi cela sert-il d’avoir plus d’argent si on n’a pas le temps d’en profiter, ou personne avec qui en profiter ? (Gary Younge est chroniqueur, actuellement aux Etats–Unis, du Guardian, le quotidien britannique) Chaque médaile a son revers. En tout cas, cela vaut toujours mieux que de chialer sous le clocher de son église en voyant passer le train à grande vitesse.
Dardanus Posté 26 juin 2006 Signaler Posté 26 juin 2006 Chaque médaile a son revers. Comme quoi, l'argent ne fait pas le bonheur.
Taranne Posté 26 juin 2006 Signaler Posté 26 juin 2006 Un article très Guardian (ce qui n'est pas un compliment) Timothy Garton Ash devrait vraiment chercher du travail ailleurs.
walter-rebuttand Posté 26 juin 2006 Signaler Posté 26 juin 2006 Ceci dit, il y a du vrai. Les Américains sont obsédés par le travail au point de disposer de peu de temps pour autre chose.
Serge Posté 26 juin 2006 Auteur Signaler Posté 26 juin 2006 Ceci dit, il y a du vrai. Les Américains sont obsédés par le travail au point de disposer de peu de temps pour autre chose. Chaque médaille à son revers (bis).
Dardanus Posté 26 juin 2006 Signaler Posté 26 juin 2006 Chaque médaille à son revers (bis). Comme quoi l'argent ne fait pas le bonheur (bis).
walter-rebuttand Posté 26 juin 2006 Signaler Posté 26 juin 2006 Chaque médaille à son revers (bis). Selon toi, le fait de ne penser qu'au boulot est le revers de quelle médaille?
Serge Posté 26 juin 2006 Auteur Signaler Posté 26 juin 2006 Selon toi, le fait de ne penser qu'au boulot est le revers de quelle médaille? On ne sait jamais de quoi l'avenir sera fait. Trop d'impondérables.
walter-rebuttand Posté 26 juin 2006 Signaler Posté 26 juin 2006 On ne sait jamais de quoi l'avenir sera fait. Trop d'impondérables. Exact. Raison de plus pour profiter de tout ce que la vie a à offrir ici et maintenant, non?
Serge Posté 26 juin 2006 Auteur Signaler Posté 26 juin 2006 Exact. Raison de plus pour profiter de tout ce que la vie a à offrir ici et maintenant, non? Maintenant, autant que faire se peut. Sinon, vivement l'âge de la retraite
Taranne Posté 26 juin 2006 Signaler Posté 26 juin 2006 Ceci dit, il y a du vrai. Les Américains sont obsédés par le travail au point de disposer de peu de temps pour autre chose. Certes, mais ce n'est pas ce que dit Gary Younge: pour lui, tout ça c'est la faute du grand méchant capitalisme ultralibéral qui exploite les travailleurs et leur vole leur existence. Qu'il puisse s'agir d'un "choix de vie" ne lui vient pas une seule seconde à l'esprit. En résumé, à quoi cela sert-il d’avoir plus d’argent si on n’a pas le temps d’en profiter, ou personne avec qui en profiter ? Et inversement, ça ne sert pas à grand-chose d'avoir plein de temps libre et de copains lorsqu'on est au chomedu et fauché comme les blés…
Serge Posté 26 juin 2006 Auteur Signaler Posté 26 juin 2006 Qu'il puisse s'agir d'un "choix de vie" ne lui vient pas une seule seconde à l'esprit. Effectivement.
Fredo Posté 26 juin 2006 Signaler Posté 26 juin 2006 Alvin Toffler dans son célèbre ouvrage Le choc du futur (1970) avait déjà annoncé cette tendance, l'impact du "phénomène général d'accélération" que vit le monde a aussi lieu sur les relations que les gens entretiennent entre eux. Ceux qui ont, par exemple, des amis d'enfance sont de plus en plus rares. Il décrivait que les américains établissent facilement des liens (connections) mais peuvent tout aussi bien les défaire en changeant de lieu de travail/résidence.
Punu Posté 26 juin 2006 Signaler Posté 26 juin 2006 De toute façon, c'est quoi un ami intime ? Un concept pour ceux qui ne peuvent pas se payer un psychanalyste ? Les amis, ça va et ça vient, c'est simplement des gens avec qui tu t'entends bien, pas besoin de les transformer en confesseurs.
Legion Posté 26 juin 2006 Signaler Posté 26 juin 2006 D'un autre côté, qu'une sociale-démocratie corporative glissant doucement vers le fascisme comme les USA obtiennent de tels résultats, ce n'est pas forcemment étonant.
William White Posté 26 juin 2006 Signaler Posté 26 juin 2006 Etant donné les horaires de travail des Américains, le peu de vacances auxquelles ils ont droit, les immenses zones à la (très) grande périphérie des villes où ils habitent et les longs trajets qu’ils doivent effectuer quotidiennement, il est probablement difficile de se faire des amis et d’avoir des relations suivies. Ce n’est pas aussi dramatique à New York, San Francisco, Chicago, Seattle et quelques autres villes « piétonnes ». Mais les amis, cela prend du temps et le temps, c’est une des choses dont le salarié américain dispose le moins. C'est très vrai, et je n'y vois aucun parti pris idéologique. L'Amérique souffre d'un énorme problème, du à son jeune âge: Les villes et villages n'ont pas tout l'infrastructure nécessaire, au niveau social, mais aussi culturelle, permettant des vies équilibrées. À l'exception, comme le souligne l'article, des villes hors normes. D'ailleurs, pour comprendre l'enjeu, il suffit de voir les programmes électoraux des maires. Ils existent des quartiers entiers de résidences à perte de vue, sans la moindre activité économique, sociale ou culturelle. C'est le 16 ème en pire, et en plus grand.
Taranne Posté 26 juin 2006 Signaler Posté 26 juin 2006 La version originale. Pas mal de commentaires d'américains qui ne se reconnaissent pas du tout dans cet article.
William White Posté 26 juin 2006 Signaler Posté 26 juin 2006 La version originale.Pas mal de commentaires d'américains qui ne se reconnaissent pas du tout dans cet article. Ce n'est pas étonnant. Les conditions des américains des USA sont aussi variées que celles des européens. Puisqu'on parle de vie en société, j'ai trouvé cet article du Time très intéressant et pertinent: il évoque l'évolution des relations familiales autour du repas et de l'alimentation. The statistics are clear: kids who dine with the folks are healthier, happier and better students, which is why a dying tradition is coming back
walter-rebuttand Posté 26 juin 2006 Signaler Posté 26 juin 2006 Alvin Toffler dans son célèbre ouvrage Le choc du futur (1970) avait déjà annoncé cette tendance, l'impact du "phénomène général d'accélération" que vit le monde a aussi lieu sur les relations que les gens entretiennent entre eux. Ceux qui ont, par exemple, des amis d'enfance sont de plus en plus rares. Il décrivait que les américains établissent facilement des liens (connections) mais peuvent tout aussi bien les défaire en changeant de lieu de travail/résidence. Sous prétexte qu'on est libéral, est-on obligé de considérer cela comme merveilleux?
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