Serge Posté 31 juillet 2006 Signaler Posté 31 juillet 2006 … le livret d'information grand public, lancé en juin par la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), dramatise à l'envi la question de l'usage de produits psychoactifs.On est loin du constat "Une société sans drogue, ça n'existe pas" qu'affichait la Mildt sous l'ancienne majorité en diffusant, entre 1999 et 2002, à plus de 6 millions d'exemplaires son livret d'information "Savoir plus, risquer moins". Basé sur l'apport conceptuel de l'addictologie, l'objectif de la Mildt était alors de questionner les conduites de consommation plutôt que de focaliser sur tel ou tel produit. Mais, depuis 2002 et le lancement de campagnes de prévention essentiellement axées sur les méfaits du cannabis, cette orientation a été battue en brèche. Quitte, pour l'actuelle majorité, à perdre en efficacité sur le plan de la prévention ce qu'elle cherche symboliquement à gagner sur le terrain de l'idéologie et de la morale. […] S'inspirant du rapport du pharmacologue Bernard Roques et des travaux de l'addictologue Philippe-Jean Parquet, l'ancienne présidente de la Mildt, la magistrate Nicole Maestracci, a ainsi construit, entre 1999 et 2002, une politique dite "d'approche globale" des drogues. Rompant avec la distinction entre produits, selon leur caractère licite ou illicite, son plan d'action triennal incluait le tabac et l'alcool dans le champ des drogues, en reconnaissant leur caractère fortement addictogène. Surtout, cette politique insistait non plus sur les substances elles-mêmes, mais sur la manière dont les utilisateurs en usaient en reconnaissant l'existence d'usages non problématiques aux côtés d'usages problématiques, et des polyconsommations. Avec l'arrivée de la droite, en 2002, cette approche a été patiemment déconstruite au profit d'un discours réhabilitant la notion d'interdit. Officiellement, la Mildt, présidée depuis 2002 par le docteur Didier Jayle, a toujours dans son périmètre l'ensemble des substances psychoactives, tabac et alcool inclus. Mais son action s'est en réalité recentrée sur la question des drogues illicites, et singulièrement du cannabis. Prenant appui sur l'augmentation continue de la consommation de ce produit, notamment chez les jeunes, la Mildt a mis en place un réseau spécifique de consultations cannabis, qui a enrichi le dispositif de soins. Mais, au lieu d'inclure la préoccupation cannabis dans la question plus générale des conduites addictives, elle a engagé des campagnes généralistes sur les méfaits de ce seul produit, au risque, en voulant forcer le trait sur sa dangerosité, de caricaturer son message. LE LOBBY VITICOLE La dernière campagne sur la sécurité routière est à cet égard exemplaire. S'appuyant sur les données de l'enquête "Stupéfiants et accidents mortels de la circulation routière", publiée en 2005, la Mildt a mis en exergue les chiffres n'impliquant que le cannabis. Elle rappelle ainsi que ce produit a causé la mort de 230 personnes sur les routes mais omet de dire que l'alcool en a tué 2 270. De la même façon, la Mildt a mis en avant, en 2005, le chiffre de 8,5 % des conducteurs responsables d'un accident sous l'emprise du cannabis, sous-entendant ainsi que le produit psychoactif serait la cause de ces accidents. Or il s'agit d'un chiffre intermédiaire à l'enquête : une fois exclues les autres causes d'accidents (âge, sexe, état du véhicule, circonstances), la part d'accidents mortels imputable à la consommation de cannabis est en réalité estimée à 2,5 %, contre 28,6 % pour l'alcool. De fait, à mesure que la dangerosité du cannabis était pointée, le coût social induit par la consommation excessive d'alcool semblait au contraire minimisé. Bien que l'alcool soit la première cause de mort prématurée en France avec 40 000 décès par an, le discours de prévention visant sa surconsommation a quasiment disparu. Mieux, le lobby viticole a donné de la voix : en juillet 2004, un "Livre blanc sur le rôle et la place du vin dans la société française", présenté par un groupe de parlementaires, déniait au vin le caractère de "drogue" et estimait qu'il avait été "injustement diabolisé". Focalisation sur le produit illicite, le cannabis, plus grande tolérance sur le produit licite qu'est l'alcool : en moins de trois ans, la majorité a réhabilité un discours classique sur les produits psychoactifs, implicitement chargé du poids de la morale et de l'utopie d'une société sans drogue. Si elles sont frappantes en termes politiques, ces campagnes ne sont pas forcément efficaces en termes de santé publique : en plaçant toutes les expériences sur le même plan, les messages fondés sur une dramatisation excessive contredisent le vécu des consommateurs et ratent leur cible. En faisant l'économie de la réflexion sur différents usages, pour stigmatiser la substance en elle-même, ils véhiculent faussement l'idée qu'en se débarrassant du produit on éradique le problème de la toxicomanie. Partant, ils semblent rester sourds à la signification sociale du malaise exprimé au travers de l'augmentation des conduites addictives. Cécile Prieur Dans ces conditions … je reprendrai bien volontiers un p'tit coup de produit licite !
phantom_opera Posté 2 août 2006 Signaler Posté 2 août 2006 L'approche "globale" de l'addiction était plutôt bonne, ça avait le mérite d'être un vrai débat. Mais comme d'hab les politiques reviennent en force pour se mêler de tout et nous faire la morale… C'est vraiment ce genre de truc qui déconnecte les gens de la politique…
Serge Posté 2 août 2006 Auteur Signaler Posté 2 août 2006 Voici un beau débat qui devrait rassurer tout le monde ( surtout la fin ). Les Verts sont-ils des intégristes de l’écologie ?On a tout essayé Chroniqueurs / Paul Wermus mardi 1er août 2006 par Rémy À chacun sa bannière pour défendre l’environnement, mais tout les oppose : Iter, OGM, développement durable, nucléaire… France Gamerre se présente à la présidentielle pour Génération Écologie. Face à elle, Yves Contassot, Vert, adjoint au maire de Paris. Débat d’avenir à l’Ernest Bar du Lutetia. France Gamerre. Avec vos comportements immatures, vous, les Verts, avez terni l’image des écolos. Yves Contassot. Tous les partis sont obligés de prendre en compte la dimension environnementale. En 1993, il n’y avait pas d’élus écolos ; aujourd’hui, nous sommes deux mille. Vos élus de Génération Écologie, on les compte sur les doigts d’une main. F. G. Pendant cinq ans, au gouvernement, vous avez agi à la marge avec des actions ponctuelles, souvent contradictoires. Vous n’avez jamais mené une politique cohérente de développement durable. Y. C. Aucun gouvernement n’a pu le faire, les ministres de l’Environnement n’ayant pas de réel pouvoir. Pour avancer, il faut un super-ministère qui regroupe énergie, habitat, trans-ports et écologie. F. G. Je suis favorable au programme Iter (construction d’un réacteur expérimental thermonucléaire international à Cadarache, pour montrer la faisabilité de la production d’électricité par la fusion, comme dans le soleil, NDLR). Faire croire qu’on va pouvoir vivre sans pétrole, sans énergie fossile, est irréaliste. Y. C. Ce sont 40 milliards d’euros investis dans un projet qui, pour les scientifiques sérieux, n’a pas une probabilité sur 10 millions d’y arriver. La folie la plus absolue ! F. G. Sur quinze ans, ce n’est rien par rapport aux 35 milliards ou plus qu’on dépense par an pour importer du pétrole. Cela ouvre la porte à une énergie non polluante. Comment faire tourner les industries sans nucléaire ? Si demain on ferme les centrales, ce sera le grand chambardement pour le pays. Y. C. On peut sortir du nucléaire d’ici quinze à vingt ans. Des chercheurs le reconnaissent. Il faut consommer moins d’énergie, plus d’efficacité énergétique (pour produire 1 kw/h il faut 9 kw/h d’énergie), diversifier les sources, promouvoir les énergies renouvelables. On est dans le concret. À Paris, nous utilisons la géothermie, des éoliennes et l’énergie solaire sur des toits. F. G. Je suis pour le stockage en surface des déchets nucléaires et chimiques, car aucune roche n’est imperméable aux radiations. Et pas récupérer ceux de l’Europe. Y. C. Les déchets sont dangereux, même dans vingt mille ans. Pour qu’il n’y en ait plus, il faut renoncer au nucléaire. Paul Wermus. Et les OGM ? F. G. En milieu clos, je suis favorable à des recherches pour voir la réelle toxité. Pour le plein champ, il y a plus de 5 millions d’hectares d’OGM en Amérique du Nord et du Sud, allons-y. Y. C. Expérimenter en milieu confiné, OK, si ce n’est pas à des fins commerciales. Pour le plein champ, il faut passer à la désobéissance civile quand il y a danger. F. G. Faucher un champ d’OGM ne fait pas de vous un écolo responsable. C’est du spectacle Y. C. Se prononcer contre les OGM ne fait pas de vous un écolo. Mettez en pratique votre discours. P. W. La politique des Verts ? F. G. Sous Voynet, la taxe générale sur les activités polluantes a été transférée dans le budget de l’État au lieu de l’environnement. Une escroquerie ! Gouvernement de droite ou de gauche, l’environnement représente moins de 0,5% du budget de la nation ! Y. C. Il y a un refus réel de taxer les activités polluantes. Quand on a supprimé la vignette auto, seuls les Verts ont hurlé au scandale. F. G. La taxe " pollueur-payeur " ? Celui qui a payé se dit : " J’ai payé, je peux continuer à polluer. " Y. C. Hélas, dans notre système, le profit reste le moteur. Il faut des taxes dissuasives pour inciter à financer la prévention. Le libéralisme repose sur le profit à court terme, alors que le développement durable repose sur la solidarité entre les générations. F. G. Aujourd’hui, on dépense sans compter tout notre héritage (ressources, gaz, pétrole). Le développement durable demande de sortir de ces sytèmes économiques et sociaux. P. W. L’avenir, pour l’écologie ? F. G. S’il n’y a pas d’avenir, il n’y a plus de devenir humain, plus de planète. Y. C. En face de l’urgence environnementale, le XXIe siècle sera écolo ou ne sera pas.
Dilbert Posté 2 août 2006 Signaler Posté 2 août 2006 Le libéralisme repose sur le profit à court terme Connerie habituelle que sortent tous les crétins. A noter que l'étatisme, lui, repose sur le vol à court terme.
Sous-Commandant Marco Posté 2 août 2006 Signaler Posté 2 août 2006 Yves Contassot, le trois fois bien nommé…
DoM P Posté 2 août 2006 Signaler Posté 2 août 2006 Connerie habituelle que sortent tous les crétins.A noter que l'étatisme, lui, repose sur le vol à court tout terme.
LaFéeC Posté 3 août 2006 Signaler Posté 3 août 2006 Pfff. la position des politiques sur la question du cannabis est lamentable.. et j'ai bien peur que cela ne s'arrange pas.. ce qui ne m'empechera pas de consommer du cannabis !
Saragator Posté 3 août 2006 Signaler Posté 3 août 2006 Yves Contassot, le trois fois bien nommé… Bien vu
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