La Fougère Posté 5 octobre 2006 Signaler Posté 5 octobre 2006 L'Homme qui danse ou la vraie Danse du diable au Théâtre du Rond-Point Comédie fantastique en six épisodes écrits, mis en scène et joués par Philippe Caubère Sur ruedutheatre.info : Il y a quelque chose d’irréductible au mot dans ce spectacle de Philippe Caubère, comme dans les cinq autres de la comédie fantastique L’Homme qui danse ou la vraie Danse du diable. Car l’acteur touche à une sincérité et à une vérité quasiment ineffables. Pour raconter une vie entièrement dévolue au théâtre, l’acteur s’est inventé une écriture propre, au gré de laquelle les gestes coulent, sans même que le spectateur s’en aperçoive. Et l’illusion fonctionne, mieux que partout ailleurs, tant la frontière entre la vie et le théâtre est mince. Ferdinand vit par Philippe Caubère et Philippe Caubère vit avec Ferdinand. Une intimité qui est partagée avec le public. Car ni l’existence de l’acteur, ni l’existence du personnage n’auraient de sens sans la présence du spectateur. Le spectacle prend alors des airs de conversation. Une confiance plus qu’une connivence s’installe entre le trio. Six DVD sont disponibles, dont trois sur amazon : la Trilogie Amoureuse Les Enfants du Soleil La Fête de l'Amour Le Triomphe de la Jalousie Mais je vous recommande plutôt les deux suivants : (Toutefois je ne les ai pas tous vus, enfin pas encore.) Ariane ou l'Âge d'Or (Ariane I) Jours de Colère (Ariane II) Indisponibles sur amazon pour l’instant mais disponibles en magasin ainsi que sur le site. http://www.philippecaubere.fr/ http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Caub%C3%A8re Pour ceux d’entre vous qui seraient tentés de faire une recherche google, je préfère prendre les devants: Vous tomberez sûrement sur ce document vidéo : http://tf1.lci.fr/infos/media/jt/0,,333399…e-caubere-.html Ne vous y fiez pas, il est impossible de se faire une opinion sur cet artiste avec de simples extraits puisque c’est justement dans la durée qu’il exprime toute son originalité, et sans doute son génie créatif.
Ronnie Hayek Posté 5 octobre 2006 Signaler Posté 5 octobre 2006 Il y a donc une rubrique "Amicale des artistes communistes" ?
Coldstar Posté 5 octobre 2006 Signaler Posté 5 octobre 2006 Il y a donc une rubrique "Amicale des artistes communistes" ? J'ai beaucoup aimé le Molière de Mnouchkine, mais les spectacles de Caubère, non. A chaque fois qu'il sort un nouveu spectacle, il a droit à un long sujet au JT de Fr3, et les extraits sont éloquents: ce n'est pas pour moi!
Taranne Posté 5 octobre 2006 Signaler Posté 5 octobre 2006 Il y a donc une rubrique "Amicale des artistes communistes" ?
La Fougère Posté 8 octobre 2006 Auteur Signaler Posté 8 octobre 2006 J'ai beaucoup aimé le Molière de Mnouchkine, mais les spectacles de Caubère, non. A chaque fois qu'il sort un nouveu spectacle, il a droit à un long sujet au JT de Fr3, et les extraits sont éloquents: ce n'est pas pour moi! =>Ne vous y fiez pas, il est impossible de se faire une opinion sur cet artiste avec de simples extraits puisque c’est justement dans la durée qu’il exprime toute son originalité, et sans doute son génie créatif. Toutefois j’admets que c’est assez spécial puisqu’il a justement créé de toute pièce un genre à part entière, que d’autres se sont contentés de décliner par la suite en le simplifiant au passage. Pour aimer ses spectacles, il faut déjà commencer par aimer le principe du « one man show » ; puis aimer le théâtre ensuite puisque c’est toujours soit au centre de sa réflexion, soit son objet. Comprendre ensuite ses clins d’œils, les références ou les enjeux, peut aider bien sûr mais n’a rien d’indispensable. Je crois vraiment qu’un néophyte peut aimer (et je ne dis pas ça pour toi car j’ignore ce que tu penses ou sais du Théâtre en général). Pour l’anecdote, je pense que j’aurais eu la même réaction que toi si j’avais vu des extraits avant de voir un de ses spectacles. Moi je l’ai découvert par chance. Des théatreux de mon entourage avait une cassette VHS de Ariane ou l'Âge d'Or (Ariane I) et pas de magnétoscope pour la visionner. Je leur permets donc de regarder le film chez moi et ils me décrivent le contenu pour que j'accepte de me joindre à eux… Ma réaction fut la suivante : « Oh nooon… Tout ce que je déteste ! ». Ils insistèrent un peu. Pour ne pas mourir idiot, je cède – intimement persuadé que je vais partir avant la fin du premier quart d’heure… Ce fut un choc… Une révélation. Je me demande même si je n’ai pas aimé encore davantage que mes camarades ! C’est moi qui riait le plus fort ! Ce gars là est capable de me faire mal au joues tellement il me fait rire. Pourquoi ai-je eu d’abord le sentiment que j’allais détesté ? Parce qu’il évoque un théâtre qui s’il est intéressant du point de vu de la recherche, n’a peut-être pas vocation selon moi à être montré à des spectateurs autre que les purs passionnés et les théâtreux eux-mêmes. Pourquoi ai-je adoré ? D’abord justement parce qu’il n’est pas dupe de ces excès – qui m’insupportent – et que les ayant côtoyés de l’intérieur, il en offre une satyre d’autant plus pertinente. Ensuite parce que s’il a du génie sur le plan formel, ce qui ne suffit pas pour être divertissant, il a aussi beaucoup d’humour. Le lien amazon pendant que j’y suis : Molière Avec Philippe Caubère Réalisé par Ariane Mnouchkine @Taranne Je veux croire que c’est de l’humour Pendant qu’on y est… j’ignore totalement quelles sont les convictions politiques de Caubère, mais celle d’Aragon en revanche, je les connais. Le bonhomme était assez insupportable – en plus d’être une caricature de communistes – mais cela ne m’a jamais empêché d’apprécier son talent. Une œuvre ne peut être réduite à son auteur. Il faudra donc que je visionne au plus tôt les deux spectacles réunis sur ce DVD : Aragon Maintenant, afin de compléter mon premier post, un texte de présentation rédigé par l’auteur : [Source (en pdf)] Écrire sur L’Homme qui danse à quelques mois de le créer à Paris… ! Que dire? Que c’est le bout d’un cycle? D’un travail de vingt-cinq ans? Que c’est… «la mort de Ferdinand»?Bien sûr, tout ça. Le problème, c’est que personne ne me croira. Comme si j’avais crié au feu ou au loup pendant tout ce temps et que maintenant, comme dans la fable… on ne m’écouterait plus. Sauf que j’ai jamais crié, moi. C’est les autres. Lesquels? Je ne sais pas. D’autres. Qui décidaient régulièrement pour moi que «ça y était», que «c’était fini», que je «l’avais promis» ou je ne sais pas quoi. J’ai rien promis du tout, moi, jamais. Si ce n’est, au contraire, de tout faire pour essayer d’aller jusqu’au bout de ce truc, sachant les difficultés de plus en plus grandes à l’assumer, physiquement, moralement, socialement, psychologiquement. Non pas du tout que je me serais senti incapable de faire autre chose - monter des pièces de théâtre ou jouer dans des films, par exemple - mais qu’il me semblait que ça valait le coup d’essayer d’imposer cette chose au sein du paysage théâtral de mon époque. Dès 68, - j’avais dix-huit ans - j’avais remarqué que l’esprit de sérieux et la mauvaise littérature qui en découlait y faisaient trop souvent et facilement la loi. Tout le monde n’était, ni ne serait Valetti, Novarina ou Benedetto. Quant à Dubillard, Ionesco, Devos ou Dario Fo, ils étaient déjà des classiques. N’étant pas capable d’en fournir moi-même une bien meilleure, de littérature, j’avais trouvé amusante, peut-être même importante, l’idée d’essayer, à ma façon et ma mesure, d’en inventer une autre, celle venue… de ma vie. Des mots de la vie. L’écriture orale comme on dit ou quelque chose comme ça. Et d’opposer à ce sinistre esprit un autre, fut-il parfois mauvais : le mien. C’est ainsi que j’ai improvisé devant Clémence et Tailhade à la façon du Théâtre du Soleil, non plus sur le thème général et sempiternel de « la société », mais sur moi, mon enfance, ma jeunesse, cette part de ma vie déjà passée. Comment vient l’envie d’être comédien. Sans bien m’en rendre compte je leur ai tout joué : ma mère, mes rêves d’enfance, d’adolescence, 68. Et puis les années d’apprentissage : Ariane, etc, jusqu’à ce moment de ma vie où, en effet, plutôt que de mettre tout ça à profit pour essayer d’en tirer je ne sais quel plan de carrière, j’avais préféré m’arrêter et regarder autour de moi. Derrière, devant. Dedans. Et décidé d’en faire une pièce de théâtre. Qui serait comique, réaliste, figurative, sentimentale. Pas abstraite ni symbolique. Pas non plus « bien écrite », mais plutôt bien… écrite. Avec mon corps autant qu’avec ma tête. Avec mes tripes autant qu’avec mon cœur. C’était en 1980, j’avais trente ans. Je pensais que j’en aurais pour cinq ou six ans. L’un dans l’autre, de La Danse du diable à L’Homme qui danse, ça m’en aura pris vingt-cinq. Vingt-sept, quand j’aurai terminé les tournées. Autant dire toute ma vie ou à peu près. Il m’arrive souvent, au cours de mes insomnies, de me demander si j’ai fait le bon choix. Mes amis, qui sont très gentils, me certifient que oui. Le directeur du Théâtre du Rond-Point, auteur lui aussi, -pas triste lui non plus- acteur et metteur-en-scène de haute volée, en m’y accueillant me le garantit. Moi, dans le secret de mon lit, il m’arrive d’en douter. Le plus cruel est que je n’en saurai pas plus tant que je n’aurai pas tout joué, filmé, fini. Et ne me retrouverai pas une deuxième fois devant la page blanche. C’est là qu’on verra. En attendant, mon Dieu, qu’en dire?!… Rien. Si, tiens, juste ça: venez nombreux, on va se marrer! Philippe Caubère 21 février 2006. à Clémence et Jean-Pierre, sans qui rien n’aurait existé PS: Un « épilogue » à L’Homme qui danse avait été annoncé dans le programme de saison. Il est annulé. Est-ce à dire que l’aventure ne serait pas terminée ? Bien sûr que si, mais ce sont les avatars de l’écriture vivante. Il faut annoncer les choses à l’avance et puis le travail a lieu et l’on se rend compte que les choses ne sont pas ce qu’on imaginait. Il n’est pas impossible d’ailleurs que cet épilogue soit créé ultérieurement, si la nécessité s’imposait à moi. Il n’est pas impossible non plus que, même dans ce cas, je ne le fasse pas. Toute œuvre, même celle d’un farceur, court le risque d’être inachevée… Si tant est que celle-ci le soit. Ce que je ne crois pas. Philippe Caubère 6 juin 2006.
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.