xara Posté 15 octobre 2006 Signaler Posté 15 octobre 2006 L'idée d'"égalité des chances" est des plus dangereuses. A lire absolument: L'"égalité des chances", traduction par François Guillaumat d'un extrait de A Theory of Socialism and Capitalism (une mine d'or, ce livre) de Hans Hoppe. Morceaux choisis: … Ce qu'est une "chance", ce qui rend les chances différentes ou égales, moins bonnes ou meilleures, quelle compensation il faut et sous quelle forme pour "égaliser les chances" dont on avoue qu'elles ne peuvent pas l'être physiquement (comme dans le cas des Alpes et du bord de la mer), ce qu'est une "malchance imméritée" et ce qui la rectifierait, toutes ces questions sont parfaitement arbitraires. Elles dépendent d'évaluations subjectives, aussi changeantes que possible et nous avons alors —si on prend au sérieux le concept d'"égalité des chances"— un inépuisable trésor de prétextes pour exiger une redistribution, pour toutes sortes de raisons et pour toutes sortes de personnes. C'est notamment le cas parce qu'"égaliser les chances" permet de réclamer des différences de revenu monétaire ou de richesse privée. Untel et Tartempion peuvent bien avoir le même revenu ou la même fortune, mais Untel peut être noir, ou une femme, ou avoir mauvaise vue, ou habiter le Texas, ou avoir dix enfants, ou n'avoir pas de mari, ou avoir plus de 65 ans, alors que Tartempion peut n'être rien de tout cela mais quelque chose d'autre, et par conséquent Untel pourrait bien affirmer que ses chances d'arriver à quelque chose —n'importe quoi— dans la vie sont différentes de celles de Tartempion, et qu'il a "droit" à une compensation conséquente, de manière à ce que leurs revenus monétaires, auparavant les mêmes, soient désormais différents. Quant à Tartempion, naturellement, il n'a qu'à inverser l'évaluation des "chances" que cela implique pour avoir exactement la même exigence dans l'autre sens. La conséquence est qu'un degré inouï de politisation s'ensuivra. Tout est désormais permis, et les producteurs comme les non-producteurs, les premiers dans un but défensif et les seconds dans un but d'agression, seront conduits à dépenser de plus en plus de temps à évoquer, réfuter ou combattre des exigences de redistribution. Et bien entendu, cette activité n'est pas seulement improductive comme le sont les loisirs mais, en contraste avec eux, elle implique de consacrer du temps à troubler la libre disposition des biens produits comme à entraver la production de nouvelles richesses. Cependant, l'idée d'"égaliser les chances" ne fait pas que stimuler la politisation (au-delà du niveau généralement impliqué par les autres formes de socialisme). C'est peut-être un des traits les plus intéressants du nouveau socialisme social-démocrate si on le compare à sa forme marxiste plus traditionnelle, qu'elle imprime à cette politisation un caractère nouveau et différent. Toute politique de distribution doit avoir une clientèle pour la promouvoir et la défendre. Normalement, quoiqu'il n'en soit pas exclusivement ainsi, elle est faite de ceux qui en profitent le plus. Ainsi, dans un système d'égalisation des revenus et des patrimoines, comme dans celui d'une politique de revenu minimum, ce sont principalement les pauvres qui soutiennent la politisation de la vie sociale. Comme ils se trouvent en moyenne faire partie de ceux dont les capacités intellectuelles et notamment verbales sont relativement faibles, cela conduit à une vie politique qui manque singulièrement de raffinement intellectuel, pour rester modéré (…) (…) A l'inverse, si on adopte l'idée d'"égaliser les chances", les différences de revenu monétaire et de patrimoine deviennent licites et même assez accentuées, pourvu qu'on puisse les justifier par quelque "déséquilibre" dans la structure des chances, que les inégalités susmentionnées seraient là pour compenser. Dans cette arène politique-là, les riches eux aussi peuvent prendre leur part. En fait, comme ils sont en général ceux qui parlent le mieux, et comme imposer sa définition de ce qu'est une chance bonne ou mauvaise est largement une question d'aptitude à la rhétorique, c'est précisément le genre de jeu pour lequel ils sont les mieux placés. Ainsi, les riches deviennent-ils le principal élément de la politisation. Ce seront de plus en plus des hommes issus de leurs rangs qui accéderont au sommet de l'appareil socialiste et changeront en conséquence l'aspect et le discours de la vie politique sous le socialisme. Elle deviendra de plus en plus intellectualisée, changeant ses moyens de séduction pour attirer de nouveaux types d'adhérents… L'exemple le plus instructif, pourrait être fourni par la République Fédérale d'Allemagne. (…) On avançait toutes sortes de réclamations au nom de l'"égalité des chances" et il n'y eut guère de domaine de l'existence, de l'enfance jusqu'au troisième âge, des loisirs aux conditions de travail, qui ne fût examiné avec ferveur pour découvrir quelles différences il recelait pour différentes personnes en ce qui concerne les "chances" définies comme pertinentes. Inutile de dire que des "chances" et des "inégalités" de cette sorte, on en découvrait constamment ; en conséquence, le domaine de la politique s'étendait presque tous les jours. "Tout est politique", entendait-on dire de plus en plus souvent. Pour rester à la hauteur de ces changements, il fallut aussi que les partis politiques changeassent à leur tour. Le parti social-démocrate en particulier, traditionnellement parti d'ouvriers, dut mettre au point une nouvelle image. Comme l'idée d'"égaliser les chances" se développait, il devint de plus en plus, comme on aurait pu le prévoir, le parti de l'intelligentsia (du verbe), des sociologues et des enseignants. Et comme pour prouver qu'un processus de politisation sera principalement animé par ceux qui sont le mieux à même de profiter de ses distributions, et que la tâche d'"égaliser les chances" est essentiellement affaire d'arbitraire et de langue bien pendue, ce "nouveau" parti s'attacha principalement à mobiliser les diverses forces politiques mises en branle autour du projet d'"égaliser les chances" en matière d'éducation. En particulier, ils "égalisèrent" les chances d'aller au lycée puis à l'université, non seulement en offrant les services en question sans les faire payer mais en distribuant littéralement de l'argent aux étudiants pour qu'ils y aillent. Cela n'augmenta pas seulement la demande d'éducateurs, d'enseignants et de sociologues, qu'il fallut naturellement payer par l'impôt. De manière assez paradoxale pour un parti socialiste qui prétendait qu'"égaliser les chances à l'école" impliquerait un transfert de ressources des riches vers les pauvres, cela revient aussi à une subvention payée aux plus intelligents aux dépens des moins intelligents, forcés de payer l'impôt. Et, dans la mesure où il y a plus de gens intelligents dans les classes moyennes et supérieures que chez les autres, il s'agit d'un transfert forcé des pauvres vers les riches. Mené par un nombre croissant d'"enseignants" payés par l'impôt et tenant sous leur coupe un nombre croissant d'étudiants, ce processus de politisation eut l'effet qu'on pouvait prédire : on assista à un changement dans la mentalité des gens. De plus en plus, on considéra qu'il était parfaitement normal de satisfaire toutes sortes de besoins par des moyens politiques, et d'invoquer de prétendus "droits" sur d'autres personnes supposées mieux loties et sur leur propriété. Pour toute une génération élevée pendant cette période, il devint de moins en moins naturel de songer à améliorer son sort par l'effort productif et par l'engagement contractuel.(…)
Wali Posté 15 octobre 2006 Signaler Posté 15 octobre 2006 pourtant si tu es minarchiste c'est que tu es d'accord avec lui Ah bon… Faudra m'expliquer pourquoi.
phoenix Posté 15 octobre 2006 Signaler Posté 15 octobre 2006 L'idée d'"égalité des chances" est des plus dangereuses. A lire absolument: L'"égalité des chances", traduction par François Guillaumat d'un extrait de A Theory of Socialism and Capitalism (une mine d'or, ce livre) de Hans Hoppe.Morceaux choisis: … Ce qu'est une "chance", ce qui rend les chances différentes ou égales, moins bonnes ou meilleures, quelle compensation il faut et sous quelle forme pour "égaliser les chances" dont on avoue qu'elles ne peuvent pas l'être physiquement (comme dans le cas des Alpes et du bord de la mer), ce qu'est une "malchance imméritée" et ce qui la rectifierait, toutes ces questions sont parfaitement arbitraires. Elles dépendent d'évaluations subjectives, aussi changeantes que possible et nous avons alors —si on prend au sérieux le concept d'"égalité des chances"— un inépuisable trésor de prétextes pour exiger une redistribution, pour toutes sortes de raisons et pour toutes sortes de personnes. C'est notamment le cas parce qu'"égaliser les chances" permet de réclamer des différences de revenu monétaire ou de richesse privée. Untel et Tartempion peuvent bien avoir le même revenu ou la même fortune, mais Untel peut être noir, ou une femme, ou avoir mauvaise vue, ou habiter le Texas, ou avoir dix enfants, ou n'avoir pas de mari, ou avoir plus de 65 ans, alors que Tartempion peut n'être rien de tout cela mais quelque chose d'autre, et par conséquent Untel pourrait bien affirmer que ses chances d'arriver à quelque chose —n'importe quoi— dans la vie sont différentes de celles de Tartempion, et qu'il a "droit" à une compensation conséquente, de manière à ce que leurs revenus monétaires, auparavant les mêmes, soient désormais différents. Quant à Tartempion, naturellement, il n'a qu'à inverser l'évaluation des "chances" que cela implique pour avoir exactement la même exigence dans l'autre sens. La conséquence est qu'un degré inouï de politisation s'ensuivra. Tout est désormais permis, et les producteurs comme les non-producteurs, les premiers dans un but défensif et les seconds dans un but d'agression, seront conduits à dépenser de plus en plus de temps à évoquer, réfuter ou combattre des exigences de redistribution. Et bien entendu, cette activité n'est pas seulement improductive comme le sont les loisirs mais, en contraste avec eux, elle implique de consacrer du temps à troubler la libre disposition des biens produits comme à entraver la production de nouvelles richesses. Très intéressant. J'aime particulièrement l'extrait que j'ai mis en gras. Elle me rappelle une histoire dont je ne me souviens plus exactement. Je vais tenter de raconter ce que je peux, mais si quelqu'un peux me retrouver la référence, je suis preneur. C'est l'histoire d'un homme et de son fils. Un jour l'homme achète un cheval à son fils. Le voisin vient le voir et lui dit: "quelle chance il a d'avoir un cheval pour pouvoir se promener, tirer sa cariole, aller au marché dans le village voisin. Mon fils est condamné a resté à la maison et à travailler dur dans les champs". Le père répond: "je ne sais pas si c'est une chance". Après quelques semaines, le fils chute lors d'une promenade sur son cheval et se casse une jambe. Le voisin vient le voir et lui dit: "quelle malchance! Heureusement que mon fils est sain et sauf et que j'ai eu la sagesse de ne pas lui offrir de cheval". Le père répond: "je ne sais pas si c'est une malchance". Après quelques semaines, l'armée, en quête de recrues, frappe à la porte de la maison du père. Voyant le fils handicapé par sa jambe encore mal rétablie, le recruteur s'en va sans faire d'histoires. Il arrive alors à la maison du voisin, dont le fils est alors enrôlé de force dans l'armée pour aller se battre dans une obscure bataille, contre un enemi non moins obscure. Desespéré, le voisin va voir le père et lui dit: "quelle chance tu as, finalement, que ton fils se soit cassé la jambe. Maintenant il ne risque pas de mourir, seul, loin de toi, sur un champ de bataille." Ce à quoi le père répond: "je ne sais pas si c'est une chance". Et ainsi de suite. L'histoire originale allait assez loin de cette manière. C'est presque une histoire à la Candide, de Voltaire.
Invité jabial Posté 15 octobre 2006 Signaler Posté 15 octobre 2006 laisse moi deviner, il était contre est ce que tu peux nous faire un résumé plus précis? Le bouquin étant minuscule, je pense que tu peux le lire. Sinon, si tu passes par chez moi, je te le prête.
Xav76 Posté 15 octobre 2006 Signaler Posté 15 octobre 2006 Waw les idées reçues contre le libéralisme dans la bouche d'un libéral… Libéral oui mais ça ne veut pas dire que je suis contre l'intervention de l'état mais je souhaite que cette intervention soit avant tous modéré et reflechie et qu'elle affecte le moins possible les libertés individuelles.
A.B. Posté 15 octobre 2006 Signaler Posté 15 octobre 2006 Libéral oui mais ça ne veut pas dire que je suis contre l'intervention de l'état mais je souhaite que cette intervention soit avant tous modéré et reflechie et qu'elle affecte le moins possible les libertés individuelles. Vegetarien oui, mais ca ne veut pas dire que je ne mange que des vegetaux mais que je mange un peu de poulet et de poisson a condition que ca affecte le moins possible mon regime.
Bastiat Posté 15 octobre 2006 Signaler Posté 15 octobre 2006 ce n'est pas un prolongement, c'est une composante, qui n'a strictement rien à voir avec l'égalitarisme. Il ne s'agit pas de vouloir mettre tout le monde au même niveau, mais de vouloir faire en sorte que tout le monde ait sur la grille de depart les mêmes chances de réussites. C'est simple si tu as un boiteux au début d'une course et que tu souhaites le voir gagner, ben … Tu lui offres une prothèse ou un avantage quelconque qui compense son handicap, bref ce que tu veux mais avec tes ressources propres puisque cela correspond à tes objectifs. Ca s'appel la charité. Pas la peine de faire payer ceux qui ne le souhaitent pas pour cela, ils ont déjà très certainement déjà des objectifs fort honorables.
Libérus Posté 15 octobre 2006 Signaler Posté 15 octobre 2006 L'idée d'"égalité des chances" est des plus dangereuses. A lire absolument: L'"égalité des chances", traduction par François Guillaumat d'un extrait de A Theory of Socialism and Capitalism (une mine d'or, ce livre) de Hans Hoppe. Ce texte parle d'égalité des revenus, ce qui est une forme particulière d'égalité des résultats. C'est à dire que l'auteur confond égalité des chances et égalité des résultats. C'est exactement la même confusion que commettent les socialistes. L'idée de l'égalité des chances est extrêmement simple. 1) Elle passe d'abord par la reconnaissance que dans une société libre, il existe des compétitions. Cette reconnaissance est déjà en elle-même une prise de position libérale, comme le montre le fait que des illibéraux ne l'acceptent pas. 2) Certaines compétitions (pas toutes, bien évidemment ) peuvent être aménagées de telle sorte qu'elles soient "fair", tout au moins par rapport à certains critères. C'est ce que l'on appelle , par une métaphore sportive, "mettre tout le monde sur les mêmes starting blocks". Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le thème de l'equality of opportunities s'est développé aux Etats-Unis (fin XIXème, premiere moitié du XXème) en même temps que le développement du sport. 3) Tout le monde sait que les athlètes qui partent de la même ligne de départ n'arriveront pas tous ensemble sur la ligne d'arrivée. C'est même précisément pour départager leurs aptitudes que l'on a recours à cet aménagement. C'est pourquoi il est bête de confondre égalité des chances et égalité des résultats. 4) Parmi les compétitions aménageables, quelles sont celles où il est bon de faire intervenir la loi ?Tel est la problématique de l'égalité des chances. Vous avez parfaitement le droit de répondre "aucune". Mais vous serez alors plus rétrograde, Monseigneur, que la Déclaration de 1789, qui dit excellement dans son article 6: "Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes les dignités, places et emplois publics, sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents." Si vous avez bien voulu lire mon message précédent, vous aurez remarqué que l'exigence ici formulée à l'égard de l'Etat[/b] est toujours la même. Je ne fais que reformuler la même thèse d'une autre façon, j'espère cette fois plus compréhensible. Et l'entreprise ? Le problème se pose aussi, bien sûr. Imaginons une entreprise qui recrute sur un poste. Deux individus X et Y se portent candidats. Leurs caractéristiques sont en tout point identiques. Mais le papa de X travaille déjà comme cadre comme dans l'entreprise. Y peut légitimement se demander se demander s'il a autant de chances d'être recruté que X. C'est une situation qui arrive tous les jours. Si l'entreprise désire librement pratiquer une politique d'égalité des chances eu égard à ce critère, pourquoi l'en blamerai-je ? Si elle ne le souhaite pas, je ne la blamerai pas non plus car il se peut qu'elle ait de bonnes raisons de procéder ainsi. Quoiqu'il en soit, la loi ne doit absolument pas se mêler de ses affaires. Telle est , me semble-t-il, la position du libéralisme classique.
A.B. Posté 16 octobre 2006 Signaler Posté 16 octobre 2006 Le probleme c'est que l'egalite des chances existe et elle est difficile a vivre car elle implique la responsabilite de son propre sort. Dans une societe de caste, l'echec peut-etre impute a la naissance, a l'existence d'une caste superieure, je suis pauvre mais je n'y suis pour rien, je ne suis pas ne noble. Quand il y a egalite des chances, on ne peut s'en prendre qu'a soi meme… ou alors pour ne pas affronter la realite, on se cree des castes imaginaires (les patrons, le capital, les juifs, les Etats-Unis, les martiens, les racistes). Reconnaitre l'egalite des chances c'est reconnaitre son echec, il est donc plus rassurant d'attribuer toute inegalite a un manque d'egalite de chances. Un homme politique n'obtiendra pas des voix en disant aux gens que l'egalite des chances existe. Je m'apercois que je ne reprends que maladroitement l'explication limpide de Mises, alors qu'il m'aurait suffit de la citer… vanite des vanites Le ressentiment de l'ambition frustréeNous pouvons maintenant essayer de comprendre pourquoi les gens dénigrent le capitalisme. Dans une société basée sur la caste et le statut, l'individu peut imputer un destin défavorable à des conditions situées au-delà de son propre contrôle. Il est un esclave parce que les pouvoirs surhumains déterminant l'avenir tout entier lui ont donné ce rang. Son humilité n'est pas de sa faute, et il n'a pas de raison d'en avoir honte. Sa femme ne peut lui reprocher sa situation. Si elle lui disait : « Pourquoi n'es-tu pas duc ? Si tu étais duc, je serais duchesse, » il pourrait répondre : « Si j'étais né fils de duc, je ne me serais pas marié avec toi, une fille d'esclave, mais avec la fille d'un autre duc ; si tu n'es pas une duchesse, c'est exclusivement de ta propre faute ; pourquoi n'as-tu pas été plus habile dans le choix de tes parents ? » C'est une tout autre histoire dans un régime capitaliste. Dans ce cas, la situation dans la vie de chacun dépend de lui seul. Celui dont les ambitions n'ont pas été pleinement assouvies sait très bien qu'il a raté des occasions, que ses semblables l'ont essayé et l'ont trouvé déficient. Quand sa femme lui reproche : « Pourquoi ne gagnes-tu que huit dollars par semaine ? Si tu étais aussi dégourdi que ton ancien copain Paul, tu serais chef d'équipe et jouirais d'une vie meilleure, » il prend conscience de sa propre infériorité et se sent humilié. La dureté du capitalisme, dont on a tant parlé, réside dans le fait qu'il traite chacun selon sa contribution au bien-être de ses semblables. La domination du principe, à chacun selon ses réalisations, ne permet aucune excuse aux défauts personnels. Tout un chacun sait très bien qu'il y a des gens comme lui qui ont réussi là où lui a échoué, et que ceux qu'il envie sont des self-made-men qui ont débuté au même point que lui. Pire, il sait que tous les autres le savent aussi. Il lit dans les yeux de sa femme et de ses enfants le reproche silencieux : « Pourquoi n'as-tu pas été plus dégourdi ? » Il voit comment les gens admirent ceux qui ont plus de succès que lui et regardent avec mépris ou avec pitié son propre échec. Ce qui fait que beaucoup de gens sont malheureux dans un régime capitaliste, c'est que le capitalisme donne à chacun l'occasion d'atteindre les postes les plus désirables qui, bien sûr, ne peuvent être obtenus que par quelques-uns. Quoi qu'un homme ait pu gagner pour lui-même, ce n'est qu'une faible fraction de ce que son ambition le poussait à gagner. Il y a toujours devant ses yeux des gens qui ont réussi là où il a échoué. Ils y a des individus qui l'ont devancé et envers lesquels, dans son inconscient, il nourrit des complexes d'infériorité. C'est l'attitude du vagabond envers l'homme qui a un travail régulier, de l'ouvrier envers le contremaître, du cadre envers le vice-président, du vice président envers le président de la compagnie, de l'homme qui vaut trois cent mille dollars envers le millionnaire, etc. La confiance en soi et l'équilibre mental de chacun sont sapés par le spectacle de ceux qui ont fait preuve de plus grandes capacités et aptitudes. Tout le monde est conscient de sa propre défaite et de sa propre insuffisance.
Xav Posté 16 octobre 2006 Signaler Posté 16 octobre 2006 4) Parmi les compétitions aménageables, quelles sont celles où il est bon de faire intervenir la loi ?Tel est la problématique de l'égalité des chances. Ce concept est donc une porte ouverte. D'où le texte d'HHH: l'égalité des chances débouche sur l'égalité des résultats, des conditions, etc.
phoenix Posté 16 octobre 2006 Signaler Posté 16 octobre 2006 Ce texte parle d'égalité des revenus, ce qui est une forme particulière d'égalité des résultats. C'est à dire que l'auteur confond égalité des chances et égalité des résultats. C'est exactement la même confusion que commettent les socialistes. L'idée de l'égalité des chances est extrêmement simple. 1) Elle passe d'abord par la reconnaissance que dans une société libre, il existe des compétitions. Cette reconnaissance est déjà en elle-même une prise de position libérale, comme le montre le fait que des illibéraux ne l'acceptent pas. 2) Certaines compétitions (pas toutes, bien évidemment ) peuvent être aménagées de telle sorte qu'elles soient "fair", tout au moins par rapport à certains critères. C'est ce que l'on appelle , par une métaphore sportive, "mettre tout le monde sur les mêmes starting blocks". Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le thème de l'equality of opportunities s'est développé aux Etats-Unis (fin XIXème, premiere moitié du XXème) en même temps que le développement du sport. 3) Tout le monde sait que les athlètes qui partent de la même ligne de départ n'arriveront pas tous ensemble sur la ligne d'arrivée. C'est même précisément pour départager leurs aptitudes que l'on a recours à cet aménagement. C'est pourquoi il est bête de confondre égalité des chances et égalité des résultats. J'aime bien ton analogie sportive. Je me permets de la reprendre. Tu apportes en effet dans cette discussion le concept de "garantir les mêmes règles à tous" que j'avais tout simplement oublié d'inclure dans mes raisonnements. En effet, telles est la seule "égalité des chances" à garantir par une société libertarienne. Mais il y a donc bien quelque chose à garantir (Merci pour l'argument ): Tous dans les même starting blocks et avec les mêmes règles (on part après le coup de feu, on ne frappe pas ses concurrents, etc…). Toutefois, attention à ne pas aller trop loin: on doit en rster strictement à "tous dans les même starting blocks, pour les handicappés comme pour les athlètes super entraînés". Pas de ligne de départ avancée pour certains. Car ça c'est la définition que souhaite promouvoir les socialistes. Quant à l'autre extrème, "pas de règles", ça c'est la loi de la jungle dont on accuse le liberalisme. Le libertarianisme se situe juste entre les deux, sans être aucun des deux. 4) Parmi les compétitions aménageables, quelles sont celles où il est bon de faire intervenir la loi ?Tel est la problématique de l'égalité des chances. Vous avez parfaitement le droit de répondre "aucune". Mais vous serez alors plus rétrograde, Monseigneur, que la Déclaration de 1789, qui dit excellement dans son article 6: "Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes les dignités, places et emplois publics, sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents." Si vous avez bien voulu lire mon message précédent, vous aurez remarqué que l'exigence ici formulée à l'égard de l'Etat[/b] est toujours la même. Je ne fais que reformuler la même thèse d'une autre façon, j'espère cette fois plus compréhensible. Et l'entreprise ? Le problème se pose aussi, bien sûr. Imaginons une entreprise qui recrute sur un poste. Deux individus X et Y se portent candidats. Leurs caractéristiques sont en tout point identiques. Mais le papa de X travaille déjà comme cadre comme dans l'entreprise. Y peut légitimement se demander se demander s'il a autant de chances d'être recruté que X. C'est une situation qui arrive tous les jours. Si l'entreprise désire librement pratiquer une politique d'égalité des chances eu égard à ce critère, pourquoi l'en blamerai-je ? Si elle ne le souhaite pas, je ne la blamerai pas non plus car il se peut qu'elle ait de bonnes raisons de procéder ainsi. Quoiqu'il en soit, la loi ne doit absolument pas se mêler de ses affaires. Telle est , me semble-t-il, la position du libéralisme classique. Aucune, en effet. Voir ce que j'ai dis juste avant: on garanti les règles, point. Pas d'autres interventions. Et je me réjouis, sur ce point, de contredire la DDDH, car elle franchi la limite sur ce point précis. Car elle introduit l'interdiction de discriminer, qui n'est absolument pas dans ma conception libertarienne. Le fait même qu'elle parle de "public" aurait dû mettre la puce à l'oreille! D'où de nouveau, mon accord avec ton point de vue sur la discrimination en entreprise.
Libérus Posté 16 octobre 2006 Signaler Posté 16 octobre 2006 Ce concept est donc une porte ouverte. D'où le texte d'HHH: l'égalité des chances débouche sur l'égalité des résultats, des conditions, etc. Il a été victime sur ce point de l'idéologie socialiste, comme Borloo, comme les caciques de l'UMP, etc. Cela me donne l'occasion de préciser Comment les socialistes dénaturent le concept d'égalité des chances 1) Ils s'appuient abusivement sur les données statistiques. Ayant réparti la population en catégories X,Y,Z,…, ils constatent que les différentes catégories possèdent inégalement le bien B. Il s'agit d'un fait objectif , indiscutable. Notons qu'il est pratiquement impossible dans une catallaxie de trouver un bien rare qui serait rigoureusement également réparti. 2) Un calcul simple permet à partir de là d'obtenir pour chaque catégorie X,Y,Z sa probabilité d'accès au bien B. Ca tombe bien , "probabilités" et "chances" appartiennent au même champ sémantique. Mais jusque là, tout est encore correct. 3) Par un coût de force théorique énorme, ils affirment que toute différence entre les probabilités d'accès ne peut provenir que d'une discrimination (consciente ou inconsciente) existant quelque part. C'est-à-dire qu'ils escamotent la liberté qu'ont les acteurs (réduits au statut de membre d'une catégorie) de préférer d'autres biens alternatifs. Aucune, en effet. Voir ce que j'ai dis juste avant: on garanti les règles, point. Pas d'autres interventions.Et je me réjouis, sur ce point, de contredire la DDDH, car elle franchi la limite sur ce point précis. Car elle introduit l'interdiction de discriminer, qui n'est absolument pas dans ma conception libertarienne. Le fait même qu'elle parle de "public" aurait dû mettre la puce à l'oreille! Elle dit en effet "publics".Il s'agit donc des emplois de fonctionnaires et des mandats électifs. La DDHC n'est pas anarcap. Elle ne supprime pas l'Etat. Mais sur ce point précis, elle barre la route à l'interventionnisme: "publics" est un garde-fou contre l'extension du même principe au secteur privé.
h16 Posté 16 octobre 2006 Signaler Posté 16 octobre 2006 La DDHC n'est pas anarcap. Caramba ! Encore raté !
Libérus Posté 16 octobre 2006 Signaler Posté 16 octobre 2006 Je m'apercois que je ne reprends que maladroitement l'explication limpide de Mises, alors qu'il m'aurait suffit de la citer… vanite des vanites C'est un très beau passage. Quand nous combattions ensemble les collectivistes sur le forum de LC, voilà ce qu'on pouvait leur opposer ! Mais il ne s'agit pas tout à fait de l'égalité des chances, telle que j'ai essayé de la définir. Il s'agit simplement de l'inégalité des résultats qui émergeront inévitablement d'une catallaxie régulée par des principes formels tels que l'égalité en droit. Mises et Hayek nous invitent à ne pas en avoir peur.
A.B. Posté 16 octobre 2006 Signaler Posté 16 octobre 2006 Mais il ne s'agit pas tout à fait de l'égalité des chances, telle que j'ai essayé de la définir. Certes, mais c'est une consequence de la reconnaissance de l'egalite des chances. Cela permet de voir pourquoi l'egalite des chances meme si elle existe ne sera jamais vraiment admise. Caramba ! Encore raté ! D'ou vient l'expression au fait? Elle me fait penser a celle de l'anarchiste dans "Le Grand Duc" mais il ne dit pas caramba, plutot Ayeyay de memoire ou qqchose de similaire.
phoenix Posté 16 octobre 2006 Signaler Posté 16 octobre 2006 Elle dit en effet "publics".Il s'agit donc des emplois de fonctionnaires et des mandats électifs. La DDHC n'est pas anarcap. Elle ne supprime pas l'Etat. Mais sur ce point précis, elle barre la route à l'interventionnisme: "publics" est un garde-fou contre l'extension du même principe au secteur privé. Je te rejoins pour dire que la DDHC n'était pas anarcap (le contraire t'aurais étonné!). Je suis également d'accord pour dire que vu les circonstances de l'époque, ce n'était pas nécessaire, et son parti pris était déjà un grand progrès (démocratie > monarchie absolue). Peut être même trop grand, vu le retournement de situation ultérieur (les esprits n'étaient visiblement pas encore prêts). Mais aujourd'hui, elle est clairement datée si on la compare aux récents développements de la pensée libertarienne (libéralisme > démocratie). Elle n'était pas toujours cohérente. Mais c'est pas grave. Du moment que j'ai le droit de pointer ces lacunes (selon moi)
Xav76 Posté 16 octobre 2006 Signaler Posté 16 octobre 2006 Vegetarien oui, mais ca ne veut pas dire que je ne mange que des vegetaux mais que je mange un peu de poulet et de poisson a condition que ca affecte le moins possible mon regime. Marrant…
h16 Posté 16 octobre 2006 Signaler Posté 16 octobre 2006 D'ou vient l'expression au fait? Elle me fait penser a celle de l'anarchiste dans "Le Grand Duc" mais il ne dit pas caramba, plutot Ayeyay de memoire ou qqchose de similaire. Caramba ! Encore raté ! Rodrigo Tortilla, tou ma toué ! (Tintin, l'Oreille Cassée)
A.B. Posté 16 octobre 2006 Signaler Posté 16 octobre 2006 (Tintin, l'Oreille Cassée) A voila, me disait bien
Sim76600 Posté 17 octobre 2006 Auteur Signaler Posté 17 octobre 2006 J'aurai aussi une question toute bête. Imaginons une société de 100 personnes comportant 5 personnes handicapés physiques. Quelle entreprise aurait intérêt (si on n'exclu le principe d'humanité) à construire des locaux etc.. speciaux pour faciliter l'accès aux handicapés étant donné que ceux si sont très minoritaires? Ainsi, sans pouvoirs publics, comment les handicapés pourraient se voir attribuer ces infrastructures?
Chitah Posté 17 octobre 2006 Signaler Posté 17 octobre 2006 J'aurai aussi une question toute bête. Imaginons une société de 100 personnes comportant 5 personnes handicapés physiques. Quelle entreprise aurait intérêt (si on n'exclu le principe d'humanité) à construire des locaux etc.. speciaux pour faciliter l'accès aux handicapés étant donné que ceux si sont très minoritaires? Ainsi, sans pouvoirs publics, comment les handicapés pourraient se voir attribuer ces infrastructures? Toute entreprise qui voudra se différencier le fera. Si moi j'ai une boite et toi aussi, qu'on a 45 clients chacun, et que sur les 8 qui restent à conquérir, 5 sont handicapés, le premier d'entre nous qui améliorera l'accès à ses locaux raflera la mise. Aussi simple que cela, j'ai un intérêt direct à ce qu'ils viennent dans mon établissement plutôt que dans le tien. Et même que je ferai de la pub sur le thème "Ouh, le vilain Sim, qu'est-ce qu'il est égoïste." pour plomber ta boite. Et tout cela, je ne le ferai que pour l'argent, même pas par altruisme.
Patrick Smets Posté 17 octobre 2006 Signaler Posté 17 octobre 2006 Et si personne ne le fait, tant pis pour leur gueule !
Invité Arn0 Posté 17 octobre 2006 Signaler Posté 17 octobre 2006 J'aurai aussi une question toute bête. Imaginons une société de 100 personnes comportant 5 personnes handicapés physiques. Quelle entreprise aurait intérêt (si on n'exclu le principe d'humanité) à construire des locaux etc.. speciaux pour faciliter l'accès aux handicapés étant donné que ceux si sont très minoritaires? Ainsi, sans pouvoirs publics, comment les handicapés pourraient se voir attribuer ces infrastructures? Mais les handicapés ne vont pas se disperser dans toutes les entreprises. Ils n'iront que là où ont peu les accueillir. Si aucune entreprise ne peut les accueillir ils seront plus souvent au chômage et ils seront obligé de voir leur prétention salariales à la baisse. Il suffit que le coup des installations pour handicapé puissent être rentabiliser par leur plus faible coût de main d'oeuvre pour qu'une entreprises y trouvent un intérêt (quitte à avoir presque 100% de salariés handicapés pour mieux rentabiliser les installations). Même principe pour les clients handicapés (qui seront prêt à payer plus cher le même service si personne d'autre ne leur offre).
h16 Posté 17 octobre 2006 Signaler Posté 17 octobre 2006 Accessoirement, les 100 personnes ne sont a priori pas composées exclusivement d'êtres égoïstes et sans coeur. On peut aussi imaginer (soyons complètement fous, imaginons le réel) que plusieurs bonnes âmes se dévouent dans les 95 autres personnes pour aider ces handicapés. D'ailleurs, dans un groupe aussi restreint, ces handicapés sont connus de tous (toujours a priori) et font partie de la communauté. Ils ont tissé des liens, non ? Une société anarcap ou même ultranéogigapétalibérale n'est pas une société composée d'être égoïstes, avides du sang des autres, mangeurs de petits enfants et tout ça. On a parfois l'impression que les gens partent du principe qu'une fois l'institution étatique envolée (peu ou prou), pouf, tout les gens deviennent renfermés à tendance psychopathes, se jettent sur des armes de destructions massives et de très gros calibres, se pillonnent la gueule à coup d'invectives grossières et de bombes thermonucléaires, et courrent tout nu dans la rue en violant les petits enfants…
Libérus Posté 17 octobre 2006 Signaler Posté 17 octobre 2006 Certes, mais c'est une consequence de la reconnaissance de l'egalite des chances. Cela permet de voir pourquoi l'egalite des chances meme si elle existe ne sera jamais vraiment admise. Vous avez tout à fait raison, j'ai omis cet aspect de ce texte très riche. Sous une forme littéraire : "La méritocratie en 2021" de Michael Young , qui est un des rares bouquins de science-fiction que j'ai lu jusqu'au bout. Dans les examens que je fais passer, je laissse toujours une part d'aléa, pour que les gens puissent dire à la sortie : "J'ai pas eu chance, l'examinateur sur lequel je suis tombé est un salaud".
Xav76 Posté 17 octobre 2006 Signaler Posté 17 octobre 2006 J'aurai aussi une question toute bête. Imaginons une société de 100 personnes comportant 5 personnes handicapés physiques. Quelle entreprise aurait intérêt (si on n'exclu le principe d'humanité) à construire des locaux etc.. speciaux pour faciliter l'accès aux handicapés étant donné que ceux si sont très minoritaires? Ainsi, sans pouvoirs publics, comment les handicapés pourraient se voir attribuer ces infrastructures? Je pense en effet que une fois le marché saturé et qu'il ne restera plus que les 5 handicapés les entreprises seront forcées de tout faire afin de conquérir les derniers clients potentiels…
DoM P Posté 17 octobre 2006 Signaler Posté 17 octobre 2006 Je pense en effet que une fois le marché saturé et qu'il ne restera plus que les 5 handicapés les entreprises seront forcées de tout faire afin de conquérir les derniers clients potentiels… Peut-être, en tant que clients… Mais en tant que salariés?
A.B. Posté 17 octobre 2006 Signaler Posté 17 octobre 2006 Peut-être, en tant que clients…Mais en tant que salariés? Voir la reponse d'Arn0 quelques messages plus haut.
xara Posté 17 octobre 2006 Signaler Posté 17 octobre 2006 Ce texte parle d'égalité des revenus, ce qui est une forme particulière d'égalité des résultats. C'est à dire que l'auteur confond égalité des chances et égalité des résultats. C'est exactement la même confusion que commettent les socialistes. Je ne vois pas qu'il y soit question d'égalité des résultats. Il y est question d'égalité des chances au sens d'avoir les même opportunités, ce qui autorise, il en est explicitement fait mention, des inégalités de résultats (l'idée étant que seuls des "mérites", quoi que ça puisse bien vouloir dire, peuvent les justifier), et c'est bien pour ça qu'on peut en faire ce qu'on veut. La redistribution de revenus monétaires est conçue ici comme compensation à une égalisation de chances qui ne peut pas vraiment se faire (qu'un vieux devienne jeune, par ex). Donc, l'auteur ne confond pas à mon sens égalité des chances et des résultats. Par contre, il suppose bien un lien entre chances et résultats, et je vois mal comment il pourrait faire autrement. Des chances de quoi? D'arriver à un résultat, forcément. L'idée de l'égalité des chances est extrêmement simple. 1) Elle passe d'abord par la reconnaissance que dans une société libre, il existe des compétitions. Cette reconnaissance est déjà en elle-même une prise de position libérale, comme le montre le fait que des illibéraux ne l'acceptent pas. 2) Certaines compétitions (pas toutes, bien évidemment ) peuvent être aménagées de telle sorte qu'elles soient "fair", tout au moins par rapport à certains critères. C'est ce que l'on appelle , par une métaphore sportive, "mettre tout le monde sur les mêmes starting blocks". Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le thème de l'equality of opportunities s'est développé aux Etats-Unis (fin XIXème, premiere moitié du XXème) en même temps que le développement du sport. 3) Tout le monde sait que les athlètes qui partent de la même ligne de départ n'arriveront pas tous ensemble sur la ligne d'arrivée. C'est même précisément pour départager leurs aptitudes que l'on a recours à cet aménagement. C'est pourquoi il est bête de confondre égalité des chances et égalité des résultats. 4) Parmi les compétitions aménageables, quelles sont celles où il est bon de faire intervenir la loi ?Tel est la problématique de l'égalité des chances. Vous avez parfaitement le droit de répondre "aucune". Mais vous serez alors plus rétrograde, Monseigneur, que la Déclaration de 1789, qui dit excellement dans son article 6: "Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes les dignités, places et emplois publics, sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents." Si vous avez bien voulu lire mon message précédent, vous aurez remarqué que l'exigence ici formulée à l'égard de l'Etat[/b] est toujours la même. Je ne fais que reformuler la même thèse d'une autre façon, j'espère cette fois plus compréhensible. Et l'entreprise ? Le problème se pose aussi, bien sûr. Imaginons une entreprise qui recrute sur un poste. Deux individus X et Y se portent candidats. Leurs caractéristiques sont en tout point identiques. Mais le papa de X travaille déjà comme cadre comme dans l'entreprise. Y peut légitimement se demander se demander s'il a autant de chances d'être recruté que X. C'est une situation qui arrive tous les jours. Si l'entreprise désire librement pratiquer une politique d'égalité des chances eu égard à ce critère, pourquoi l'en blamerai-je ? Si elle ne le souhaite pas, je ne la blamerai pas non plus car il se peut qu'elle ait de bonnes raisons de procéder ainsi. Quoiqu'il en soit, la loi ne doit absolument pas se mêler de ses affaires. Telle est , me semble-t-il, la position du libéralisme classique. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, mais j'ai bien du mal à comprendre de quelle "égalité des chances" il est question ici.
phoenix Posté 17 octobre 2006 Signaler Posté 17 octobre 2006 Peut-être, en tant que clients…Mais en tant que salariés? Parmi les handicappés physiques existe peut être un génie au QI de 150 (de 120 ça marche aussi). C'est probablement même plus courant que chez la moyenne des gens (par compensation naturelle). Ou quelqu'un qui a perdu l'usage de ses jambes peut savoir très bien pétrir le pain ou très bien savoir négocier des contrats ou etc… Le risque est petit que toutes les incompétences se concentrent sur un même individu (et si par une grande malchance, c'est le cas, cela constitue un "client" pour la solidarité). Chacun a donc quelque chose à vendre, même si c'est pour se vendre moins cher que les autres. Il trouvera donc forcément une niche quelque part, à condition des les salaires soient librement fixés. Quant à ceux qui disent que le "malheureux" finit tout de même avec un salaire plus modeste et que par conséquent, pour compenser son "inégalité de chances" il a droit à allocations payées par l'impôt de quelques riches entrepreneurs, je répondrai ceci: L'handicappé gagnera à long terme à se contenter de son plus maigre salaire et à laisser les riches entrepreneurs investir leur argent dans la production de biens. En effet, de cette façon, les investissements finiront par faire baisser les prix des biens de consommation, et donc le pouvoir d'achat de l'handicappé. En patientant quelques années, il obtient durablement la même chose (et plus, car le cercle vertueux continuera toujours) sans flouer la propriété de quiconque.
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