Taranne Posté 25 octobre 2006 Signaler Posté 25 octobre 2006 Banlieues : la plupart des émeutiers d'octobre et novembre 2005 n'étaient pas récidivistesLEMONDE.FR | 25.10.06 | 18h51 • Mis à jour le 25.10.06 | 19h03 L'étude "Justice des mineurs, émeutes urbaines", menée par Laurent Mucchielli, chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, et Aurore Delon, doctorante en sciences politiques, apporte un regard assez neuf sur les jeunes émeutiers de novembre 2005. Et contredit fortement le portrait-robot dressé à l'époque par le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy. Les deux chercheurs ont analysé le cas de quatre-vingt-six mineurs déférés devant le tribunal pour enfants de Bobigny (Seine-Saint-Denis), entre le 31 octobre et le 11 novembre 2005. Au moment où ils ont terminé leur étude, en juin 2006, seules dix-neuf affaires avaient été jugées. Ils n'ont pu approfondir leurs recherches qu'avec les seize dossiers consultables, qui concernaient vingt-cinq mineurs. Publiée dans la revue Claris d'octobre 2006, l'analyse de ces dossiers permet un premier constat : les émeutiers sont tous des garçons. "A l'heure où une supposée 'montée de la délinquance des filles' questionne régulièrement les médias, la radicalité de ce constat mérite d'être soulignée", expliquent les chercheurs qui se sont également intéressés à l'origine de ces jeunes. Ils relèvent que 84 % des mineurs déférés ont des noms et prénoms à consonance étrangère et 55,5 % ont des noms à consonance spécifiquement maghrébine. "Ce constat est novateur et il amène à contester fortement certaines idées quelque peu xénophobes émises pendant ou après les émeutes dans le débat public, en particulier le lien que d'aucuns voulurent établir entre les émeutes et la polygamie de familles originaires d'Afrique noire", indiquent-ils, en soulignant que le fait existe mais est "marginal". Leurs conclusions sont simples : ces émeutiers "ont pour la plupart entre 16 et 18 ans, sont majoritairement 'd'origine étrangère', et principalement maghrébine. Ils sont fragiles sur le plan scolaire, issus de familles stables mais précarisées sur le plan socio-économique, et n'étaient pas des délinquants déjà connus pour la plupart d'entre eux". DEUX TIERS DES MINEURS N'ÉTAIENT PAS CONNUS DE LA JUSTICE L'étude des antécédents judiciaires de ces quatre-vingt-six jeunes fait ressortir que "la justice les connaissait dans une petite moitié des cas", parmi lesquels un tiers était connu au titre de la protection de l'enfance. "Ainsi, les mineurs déjà connus de la justice pour des actes délinquants ne représentent en définitive qu'un tiers (34 %) de l'ensemble des mineurs déférés à Bobigny à la suite des émeutes." Les auteurs soulignent que la plupart d'entre eux avaient fait l'objet de mesures de liberté surveillée et de réparations, "ce qui laisse supposer une faible gravité d'infractions". Sur les seize affaires jugées, huit non-lieux ont été prononcés faute de preuves, cinq personnes ont été relaxées, le tribunal ayant jugé les preuves insuffisantes, et trois mineurs ont été reconnus coupables mais dispensés de peine dans la mesure où ils ont reconnu les faits et effectué la "mesure provisoire" ordonnée lors de leur première comparution. Enfin, deux mineurs ont été condamnés à des peines de prison. Pour expliquer la nature des condamnations, les auteurs mettent en cause les conditions d'arrestation de ces jeunes : "L'impression d'ensemble est que les policiers ont souvent attrapé ceux qui couraient moins vite que les autres." Les chercheurs soulignent le contexte dans lequel se sont faites ces arrestations : "Les faits se déroulent dans la pénombre, dans le vacarme des cris des uns et des autres, dans une grande tension et sous le coup d'émotions diverses", ce qui fait que "ces déclarations policières sont parfois imprécises voire contradictoires". "LES JUGES ONT FAIT LEUR TRAVAIL" Ils relèvent également que les policiers ont parfois cherché à "charger la barque". Ce qui explique, selon eux, que dans un quart des affaires jugées, les juges ont requalifié les faits reprochés aux jeunes émeutiers. "Enfin, le problème se complique encore davantage lorsque le juge comprend, à la lecture de l'ensemble des pièces du dossier et en auditionnant les mineurs, que les conditions de leurs interpellations posent parfois des problèmes de déontologie de l'action policière, c'est-à-dire lorsqu'il peut fortement soupçonner des violences illégitimes", soulignent-ils. Les chercheurs concluent leur étude en s'interrogeant sur les critiques de "laxisme" adressées par le ministre de l'intérieur au tribunal de Bobigny. Pour eux, "les juges ont fait leur travail". "Ils ont relaxé la plupart des jeunes faute de preuves, ils ont condamné à des peines réparatrices ceux qui avaient commis des actes peu graves et qui n'avaient pas de passé judiciaire, et ils ont condamné à des peines de prison ceux qui étaient des délinquants récidivistes et avaient commis les actes les plus graves. Dans tout cela, l'on ne voit nul laxisme." Raphaëlle Besse Desmoulières Source Connaissant Mucchielli et au vu des piques à peine voilées contre la police, Sarkozy, et Hélène Carrère d'Encausse (l'affaire de la polygamie) et compte tenu de mes réticences envers la sociologie comme science, j'ai un peu de mal à croire que cette étude soit pleinement objective. Néanmoins, elle pose des questions intéressantes. Le point de vue de Harald serait grandement apprécié en tant que témoin en première ligne.
Invité jabial Posté 25 octobre 2006 Signaler Posté 25 octobre 2006 Si vraiment tous ces types étaient inconnus de la police (parce que bon, ej connais personnellement un ancien délinquant, et avant d'être condamné quand tu es jeune à ce point, faut vraiment les enchaîner les conneries), c'est très inquiétant.
WALDGANGER Posté 25 octobre 2006 Signaler Posté 25 octobre 2006 2 mineurs seulement condamnés=>la justice a bien fait son travail. c'est possible, mais alors quelqu'un d'autre a du mal le faire.
Fredo Posté 25 octobre 2006 Signaler Posté 25 octobre 2006 La justice a en effet fait son travail, contrairement aux sous-entendus faits par certains responsables politiques ou le préfet du coin. Maître Eolas a bien expliqué pourquoi sur son blog. On ne met pas comme ça des mineurs en prison, tout simplement. Ou alors on change la loi, et l'on révise l'ordonnance de 1945.
Taranne Posté 25 octobre 2006 Auteur Signaler Posté 25 octobre 2006 Ou alors on change la loi, et l'on révise l'ordonnance de 1945. Entre nous, il serait plus que temps…
William White Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Les deux chercheurs ont analysé le cas de quatre-vingt-six mineurs déférés devant le tribunal pour enfants de Bobigny (Seine-Saint-Denis), entre le 31 octobre et le 11 novembre 2005. De la paresse journalistique: Banlieues : la plupart des émeutiers d'octobre et novembre 2005 n'étaient pas récidivistesLEMONDE.FR | 25.10.06 | 18h51 • Mis à jour le 25.10.06 | 19h03
Fredo Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Pas si vite C'est sûrement mal formulé, ils auraient dû dire "le cas des 86"… je crois qu'il s'agit bien du total de djeunz déférés. Après vérif sur le célèbre blog : Ainsi, lors des événements de l'automne 2005, se plaint le préfet, 85 mineurs avaient été déférés et un seul écroué. Tiens, les chercheurs ont trouvé un djeun de plus… M'enfin, lire la série de textes du Maître "Le pompier pyromane", ça vaut son pesant d'or : http://maitre.eolas.free.fr/journal/index….ompier-pyromane http://maitre.eolas.free.fr/journal/index….enczveig-repond http://maitre.eolas.free.fr/journal/index….ces-judiciaires
Harald Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Concernant les émeutes incendiaires de novembre 2005, il y a eu effectivement un nombre important de jeunes qui n'étaient pas, selon la formule consacrée, connus des services de police. Il y a eu un effet d'entraînement plutôt fort qui a drainé vers l'affrontement beaucoup d'ados n'ayant rien à voir avec les bandes de délinquants. D'ailleurs cette vague n'a pas touché uniquement les cités puisque cet effet a également attiré quelques jeunes fils de bonnes familles des zones pavillonaires. Dans la ville où je bosse une école maternelle a été incendiée par deux de ces zozos qui ont été interpellés par mes collègues. En ce qui concerne l'ordonnance de 1945, je pense qu'avant de la réviser, il faudrait surtout que ceux qui en parlent, le plus souvent à tort et à travers, la lisent et réclament simplement son application. Telle qu'elle est rédigée, elle est largement suffisante pour calmer ceux qui doivent l'être. Il faut seulement arrêter d'essayer de la retailler et d'ajouter des dispositifs peu utiles. De toute manière on ne peut faire de bonne justice que sereinement et non pas dans l'urgence et la fébrilité et surtout, il serait judicieux que les magistrats comme les ministres et autres préfets finissent par s'affranchir de la pression médiatique qui n'est que la version moderne de la populasse hargneuse et vindicative réclamant des têtes.
Invité jabial Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 De toute manière on ne peut faire de bonne justice que sereinement et non pas dans l'urgence et la fébrilité et surtout, il serait judicieux que les magistrats comme les ministres et autres préfets finissent par s'affranchir de la pression médiatique qui n'est que la version moderne de la populasse hargneuse et vindicative réclamant des têtes. Dans l'état actuel d'impunité, comme je la comprend. Alors quoi, je brûle une école mais si je suis "de bonne famille", c'est bon? Si c'était un Trésor Public qu'ils avaient brûlé, curieusement ils n'auraient pas été traités pareil. Si?
Taranne Posté 26 octobre 2006 Auteur Signaler Posté 26 octobre 2006 De la paresse journalistique: Non. De la désinformation à des fins partisanes, voilà tout.
Harald Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Dans l'état actuel d'impunité, comme je la comprend.Alors quoi, je brûle une école mais si je suis "de bonne famille", c'est bon? Si c'était un Trésor Public qu'ils avaient brûlé, curieusement ils n'auraient pas été traités pareil. Si? L'état actuel d'impunité réel, ou supposé d'ailleurs, n'a rien à voir. Si le peuple réclamait justice, cela se saurait depuis longtemps. La masse ne réclame pas justice, la masse est menée par ses bas instincts et elle réclame vengeance. Depuis 1981, il y en a qui n'ont toujours pas digéré l'abolition de la peine de mort, qui réclament leur ration de sang. En ce qui concerne les fils de bonne famille, ais-je simplement laissé entendre qu'ils bénéficiaient de fait d'un traitement de faveur? Ils ont été interpellés, présentés à l'OPJ et déférés ensuite dans le cadre du flagrant délit. Pour en revenir au sentiment d'impunité, si il est vrai qu'il est généré par un manque de suivi de la justice en particulier en ce qui concerne l'exécution des peines légères, il est également généré par l'abdication générale des citoyens. Lorsqu'une jeune femme se fait agresser dans les transports en commun sans qu'un seul individu ne tente de s'interposer, il ne faut pas s'étonner de voir la racaille parader sur le bitume. Ceux qui passent leur temps à fustiger l'individualisme feraient bien mieux de se pencher sur l'égoïsme forcené des citoyens français.
h16 Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Concernant les émeutes incendiaires de novembre 2005, il y a eu effectivement un nombre important de jeunes qui n'étaient pas, selon la formule consacrée, connus des services de police. Il y a eu un effet d'entraînement plutôt fort qui a drainé vers l'affrontement beaucoup d'ados n'ayant rien à voir avec les bandes de délinquants. D'ailleurs cette vague n'a pas touché uniquement les cités puisque cet effet a également attiré quelques jeunes fils de bonnes familles des zones pavillonaires. Dans la ville où je bosse une école maternelle a été incendiée par deux de ces zozos qui ont été interpellés par mes collègues.En ce qui concerne l'ordonnance de 1945, je pense qu'avant de la réviser, il faudrait surtout que ceux qui en parlent, le plus souvent à tort et à travers, la lisent et réclament simplement son application. Telle qu'elle est rédigée, elle est largement suffisante pour calmer ceux qui doivent l'être. Il faut seulement arrêter d'essayer de la retailler et d'ajouter des dispositifs peu utiles. De toute manière on ne peut faire de bonne justice que sereinement et non pas dans l'urgence et la fébrilité et surtout, il serait judicieux que les magistrats comme les ministres et autres préfets finissent par s'affranchir de la pression médiatique qui n'est que la version moderne de la populasse hargneuse et vindicative réclamant des têtes. Et je souscris, plussoie et acquièsce vigoureusement. Avant de se tortiller les doigts sur de nouvelles lois, il serait plus que temps qu'on applique celles qui existent.
Taranne Posté 26 octobre 2006 Auteur Signaler Posté 26 octobre 2006 DernièresBobigny, "ville-monde" du 9-3 où Marianne est noire Par Thierry Lévêque BOBIGNY, Seine-Saint-Denis (Reuters) - A Bobigny, préfecture du département de la Seine-Saint-Denis où les violences urbaines de 2005 ont commencé, Marianne est devenue noire en mai. La nouvelle Marianne africaine aux seins généreux et aux lèvres charnues, oeuvre de l'artiste Hervé di Rosa, trône dans une salle des mariages neuve de l'Hôtel de ville remplie de chaises vertes, bleues et roses en forme de coeur et de statuettes "ethniques". "Il n'est écrit nulle part que Marianne doit être une blonde aux yeux bleus", a dit l'artiste. Bobigny, 44.318 habitants au bout de la ligne de métro n°5, au nord-est de Paris, bastion communiste depuis 1920, est fière de ses 80 nationalités, et s'est autoproclamée "ville-monde". "Ville-monde ? Il faudrait déjà réparer les ascenseurs des cités", répond un tract de l'opposition de droite. La ville est un chaos urbain, centre-ville ancien et gigantesques dalles en béton hérissées de tours HLM et de sombres bâtiments officiels, reliées entre elles par un système de passerelles et d'escaliers, au-dessus d'un entrelacs de routes. Selon la mairie, le taux de chômage est le double de la moyenne nationale et l'habitat social représente 55% des logements. Dans cet univers, alors que les cités alentour flambaient en 2005, Bobigny a, curieusement, été épargnée. On a compté 24 voitures brûlées, quelques échauffourées et des jets de cocktails molotov sur la bibliothèque. La municipalité attribue ce calme relatif aux fréquentes réunions de quartiers et aux nombreuses structures de concertation mises en place depuis 1998. LE VISAGE DE L'EMEUTE La maire, Catherine Peyge, ne fanfaronne pas pour autant. Délinquance et crime rythment l'actualité de sa ville, comme en juillet dernier quand Yamine Djerroud, 19 ans, a été retrouvé dans une cave d'immeuble tué à coups de barre de fer. En 2005, la maire a vu le visage de l'émeute, en rencontrant les jeunes qui avaient tenté d'incendier la bibliothèque. Elle raconte le dialogue. - "Pourquoi avez-vous fait ça ?" - "Parce que la bibliothèque c'est l'Etat" - "Mais l'Etat c'est vous" - "C'est pareil, on s'en fout". Catherine Peyge n'a pas dénoncé les auteurs à la police. Ce n'est pas dans son "état d'esprit", dit-elle. Elle les croise de temps à autre. "Ils ne font pas grand-chose et ne vont toujours pas à la bibliothèque", constate-t-elle. Pour conjurer le retour de la violence, la mairie a multiplié les réunions de quartier et organisé des "assises de la ville" avec les habitants tous les deux ans. A la suite de ces concertations, le projet de construction d'une grande mosquée a été lancé en 2002. Le terrain est mis à disposition, aménagé, la construction devra attendre. Des tentes y ont été disposées pour le ramadan. Les musulmans devront encore patienter dans leur petites salles de prière. Leur présence est ancienne à Bobigny, comme en témoigne l'architecture néo-mauresque de l'hôpital Avicenne, ex-hôpital "franco-musulman" inauguré en 1935 pour y accueillir les Français des colonies d'alors. A Bobigny, de toutes façons, les religions non chrétiennes font avec les moyens du bord. Le temple sikh, lieu de ralliement en banlieue de cette communauté, est aménagé dans une maison d'habitation. Certains Sikhs, dont la religion impose le port du turban, ont eu maille à partir avec le rectorat qui refusait qu'ils viennent avec ce "signe religieux ostensible" à l'école. Après quelques procès, le rectorat a orienté les récalcitrants vers les écoles privées. LE TRIBUNAL "CONTRE LES CLICHES" A Bobigny, les passants convergent souvent vers le tribunal, cible des critiques de Nicolas Sarkozy pour son supposé laxisme, et qui traite la délinquance et le crime de tout le département, ce qui en a fait une des principales juridictions du pays. Les juges, qui ont manifesté le mois dernier contre les propos du ministre, s'insurgent contre les clichés sur la banlieue. "Je ne connais pas de mineurs qui auraient choisi la voie de la délinquance comme on ferait plombier ou facteur", dit Hélène Franco, juge des enfants et militante du Syndicat de la magistrature, classé à gauche. Les mineurs qu'elle voit sont pour l'essentiel les auteurs de vols "à la portière". Elle assure que la première sanction, éducative ou pénale, suffit pour éviter la récidive. Dans son cabinet, les jeunes lui parlent, dit-elle, des contrôles de police à répétition qu'ils jugent vexatoires. Aux yeux de la juge Franco, les policiers ont le tort "d'arriver en banlieue avec l'idée qu'ils sont dans une sorte de guerre". Habid Babindama, 24 ans, étudiant dans une école de commerce parisienne et habitant de Bobigny, s'amuse aussi de l'image de la banlieue que lui renvoient ses camarades de la capitale. "Quand je vais chez eux, ils en parlent comme si c'était Bagdad", dit-il. Il anime une association, baptisée "Troopers", dont le but est d'améliorer l'image des jeunes de banlieues et organise divers événements. Les camarades parisiens d'Habib ne viennent jamais, mais ils l'invitent à leurs soirées, "peut-être pour se donner bonne conscience", dit-il. Habib a cherché du travail dans le secteur bancaire, en vain, échouant à de nombreux entretiens. Il pense avoir été refusé parce qu'il est noir, sans en avoir la preuve. Ses copains d'école sont toujours à la cité, avec lui. Les émeutes de 2005 ? "Il était temps que ça arrive. Mais c'étaient des petits qui s'amusaient. La prochaine fois que ça pétera, les grands s'y mettront aussi". http://www.latribune.fr/info/Bobigny—vil…b=News/News.nsf Un(e) maire qui ne fait pas appliquer la loi, des juges qui font dans le compassionnel et rejettent la faute sur les flics, ressentiment généralisé qui fait justifier l'injustifiable… Et on se demande après pourquoi Sarko plane dans les sondages. Tiens, pour rigoler un peu, une interview du président du Tribunal pour Enfants de Bobigny accordée à l'Humanité - une coïncidence à n'en pas douter: JEUNES, CE QU’ILS VIVENT Les temps changent " Prévenir le premier passage à l’acte par la prévention sociale " Jean-Pierre Rosenczvieg, président du tribunal pour enfants de Bobigny, est à l’origine de la création du Rallye de la citoyenneté. Entretien.Pourquoi avoir décidé de monter cette opération ? Jean-Pierre Rosenczvieg. En poste au secrétariat d’État à la famille, j’ai inventé, en 1981-1982, les opérations d’été suite aux explosions sociales des Minguettes, en partant du constat que l’été était mortifère pour les jeunes. J’ai ensuite poursuivi cette action sur le terrain, avec l’idée de prendre en charge ceux qui sont délaissés par le dispositif de loisir social classique. Quand ils ont une famille, elle est généralement incapable de se projeter, d’organiser les choses parce que sans moyens financiers, culturels ou institutionnels. Plus les gosses auront des activités moins ils seront amenés à faire des conneries. On les protège contre eux-mêmes, en même temps qu’on protège la société. Dans le rallye, il y a un aspect ludique mêlé à une citoyenneté active. Que peut apporter cette initiative à chacun des participants, jeunes et intervenants ? Jean-Pierre Rosenczvieg. D’abord, la rencontre va changer la représentation réciproque entre les uns et les autres. Les jeunes vont côtoyer des personnes, les policiers par exemple, dont ils ont une vision déformée. L’inverse se produit également. Ensuite, chez certains, ces découvertes vont stimuler des idées, provoquer des engagements. Surtout, il s’agit de leur apprendre que, quitte à protester, autant être armé pour se battre avec les règles du jeu social contre le social. C’est une manière de leur dire : " Il ne sert à rien de casser la gueule à des policiers, battez-vous avec les lois de démocratie : liberté d’expression, liberté d’association, syndicalisme… " Il existe des instruments de lutte en interne, qu’on appelle la politique. Ils doivent prendre conscience qu’ils sont des citoyens comme les autres, que les règles du jeu de la citoyenneté ne leur sont pas inaccessibles. Est-ce miser sur le préventif et l’éducatif en ces temps où gagne le tout répressif ? Jean-Pierre Rosenczvieg. On ne naît pas délinquant, on le devient. · partir de là, soit on facilite les conditions de passage à l’acte, soit on les rend plus difficiles en créant des résistances. Notre initiative s’inscrit, non pas dans la prévention de la récidive, mais dans la prévention des difficultés sociales, donc de la délinquance. Plus on convaincra les gens qu’ils ont des droits et qu’ils peuvent les exercer, plus on leur fera une place dans la société, moins ils seront des marginaux. Mais il n’est pas facile de mener ce combat. La gauche l’a incarné pendant des années, en obtenant des résultats, mais ne sachant pas les communiquer. · l’heure actuelle, les politiques sont sur des bases idéologiques. La droite pure est sur la revanche de mai 68. Elle considère que les difficultés sociales sont liées à l’absence d’autorité de l’État ou de la famille. Il lui faut donc restaurer l’ordre en matant les classes populaires. Le gouvernement est aujourd’hui dans le registre des promesses pour satisfaire ses électeurs. Reste à attendre les premiers effets négatifs de la stratégie suivie. Démontrer à l’opinion qu’on ne répond pas aux problèmes de fond en contenant les gens ne sera pas aisé. Il faut lui faire entendre que la solution n’est pas, plus on sera sévère moins il y aura de passage à l’acte, mais que l’enjeu politique c’est de prévenir le premier passage à l’acte. Propos recueillis par S. B.
Invité jabial Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Pour en revenir au sentiment d'impunité, si il est vrai qu'il est généré par un manque de suivi de la justice en particulier en ce qui concerne l'exécution des peines légères, il est également généré par l'abdication générale des citoyens. Lorsqu'une jeune femme se fait agresser dans les transports en commun sans qu'un seul individu ne tente de s'interposer, il ne faut pas s'étonner de voir la racaille parader sur le bitume. Ceux qui passent leur temps à fustiger l'individualisme feraient bien mieux de se pencher sur l'égoïsme forcené des citoyens français. D'un autre côté, tu vas faire quoi, tout seul et sans armes, contre une dizaine de tarés armés de lames? Quand en plus, si un voyou porte plainte contre un type qui a défendu quelqu'un, c'est ce dernier qui est condamné? Non mais sans blague!
Taranne Posté 26 octobre 2006 Auteur Signaler Posté 26 octobre 2006 D'un autre côté, tu vas faire quoi, tout seul et sans armes, contre une dizaine de tarés armés de lames? Sauf que, dans de nombreux cas, le délinquant est seul ou presque face à la masse des témoins qui pourtant ne bouge pas d'un poil. Je n'irai pas comme Harald jusqu'à essentialiser, mais il y a un vrai problème (qui n'est certes pas typique des seuls Français…)
Harald Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 D'un autre côté, tu vas faire quoi, tout seul et sans armes, contre une dizaine de tarés armés de lames? Quand en plus, si un voyou porte plainte contre un type qui a défendu quelqu'un, c'est ce dernier qui est condamné? Non mais sans blague! Et alors? Il y a des hommes dans les transports en commun. Tu crois qu'ils vont faire quoi les zyvas si une dizaines de mecs décidés se lèvent et signifient que la récré est terminée? J'en parle d'autant plus facilement qu'il m'est arrivé de me retrouver tout seul pour mettre fin à une agression, maîtriser l'individu et le maintenir jusqu'à l'arrivée des flics. J'étais seul, j'avais 18 ans et 300 gus au bas mot me regardaient, un samedi après-midi station Franklin-Roosevelt, sans qu'un seul n'ait eu l'idée de venir me prêter main forte.
Libérus Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 De toute manière on ne peut faire de bonne justice que sereinement et non pas dans l'urgence et la fébrilité .. Et on ne peut faire de bonne sociologie que sereinement et non pas dans l'urgence et la fébrilité
Libérus Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Et alors? Il y a des hommes dans les transports en commun. Tu crois qu'ils vont faire quoi les zyvas si une dizaines de mecs décidés se lèvent et signifient que la récré est terminée? . Et ben moi, j'ai même vu un type flanquer un coup de boule sur un terrain de football, et aucun des dix autres n'est intervenu !
Taisei Yokusankai Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Et ben moi, j'ai même vu un type flanquer un coup de boule sur un terrain de football, et aucun des dix autres n'est intervenu ! Contribution intéressante…
miniTAX Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Un(e) maire qui ne fait pas appliquer la loi, des juges qui font dans le compassionnel et rejettent la faute sur les flics, ressentiment généralisé qui fait justifier l'injustifiable… Et on se demande après pourquoi Sarko plane dans les sondages.Oui, il y en a ras le bol du discours "la banlieue, c'est pas Bagdad", "il n'y a qu'une petite minorité de délinquant". Ce qu'ils oublient de dire, c'est que c'est pas Bagdad parce que ça nous pompe un fric monstre. Qu'il y a peut-etre une minorité de délinquants (ça dépend ce qu'on appelle par minorité) mais une majorité de complices.Le pire, c'est que quand on s'insurge contre ça, on se fait traiter de facho. Dire qu'il y a des milices américaines qui s'organisent en patrouilles pour empecher les clandestins de traveser leur frontière.
Invité jabial Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Et alors? Il y a des hommes dans les transports en commun. Tu crois qu'ils vont faire quoi les zyvas si une dizaines de mecs décidés se lèvent et signifient que la récré est terminée? J'en parle d'autant plus facilement qu'il m'est arrivé de me retrouver tout seul pour mettre fin à une agression, maîtriser l'individu et le maintenir jusqu'à l'arrivée des flics. J'étais seul, j'avais 18 ans et 300 gus au bas mot me regardaient, un samedi après-midi station Franklin-Roosevelt, sans qu'un seul n'ait eu l'idée de venir me prêter main forte. Tu es courageux, je t'admire, mais tu ne peux pas exiger de tout le monde d'en faire autant. Moi j'aurais eu la trouille, et je me serais éloigné pour appeler les flics. Désolé.
Patrick Smets Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 compte tenu de mes réticences envers la sociologie comme science Si la sociologie n'était qu'une science, il n'y aurait pas de problèmes. Moi, j'ai des réticences envers la sociologie comme idéologie.
Harald Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Tu es courageux, je t'admire, mais tu ne peux pas exiger de tout le monde d'en faire autant. Moi j'aurais eu la trouille, et je me serais éloigné pour appeler les flics. Désolé. Que l'on ne se méprenne pas. Je ne tire aucune gloire de cette histoire, bien au contraire, j'ai fait ce qu'il ne fallait pas en allant tout seul au charbon. C'est n'est pas du courage mais de l'inconscience. Ceci dit, je suis tellement c.. que si cela se reproduisait aujourd'hui, je suis quasi persuadé que je remettrais le couvert. Ce qui me désole en revanche, c'est de voir des wagons remplis de types dans la force de l'âge qui restent inertes et qui si d'aventure un allumé comme moi fait le premier pas, garderont le nez dans leur canard pour ne pas voir et avoir mauvaise conscience ensuite. Le malheur de notre époque, c'est que les gens attendent de la police qu'elle les protège en tout lieu et à toute heure comme ils attendent tout de l'état, manière commode de se dédouaner de toute responsabilité.
h16 Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Que l'on ne se méprenne pas. Je ne tire aucune gloire de cette histoire, bien au contraire, j'ai fait ce qu'il ne fallait pas en allant tout seul au charbon. C'est n'est pas du courage mais de l'inconscience. Ceci dit, je suis tellement c.. que si cela se reproduisait aujourd'hui, je suis quasi persuadé que je remettrais le couvert. Ce qui me désole en revanche, c'est de voir des wagons remplis de types dans la force de l'âge qui restent inertes et qui si d'aventure un allumé comme moi fait le premier pas, garderont le nez dans leur canard pour ne pas voir et avoir mauvaise conscience ensuite. Le malheur de notre époque, c'est que les gens attendent de la police qu'elle les protège en tout lieu et à toute heure comme ils attendent tout de l'état, manière commode de se dédouaner de toute responsabilité. Certes, mais d'un autre côté, on (l'Etat) a tout fait pour. Le comportement observé est peu ou prou le comportement attendu.
Patrick Smets Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 C'est ce qu'on appelle la dilution de la responsabilité. Fredo pourrait vous faire un cours. En pratique, il est moins dangereux d'intervenir s'il y a deux, trois types autour de toi que deux cents. S'il n'y en a que quelques uns, ils interviendront tous parce qu'ils ne peuvent pas compter sur leur voisin pour faire le premier pas. Ah, et pour mémoire, quand vous vous faites agresser, il faut crier "au feu" et pas "à l'aide". L'état actuel d'impunité réel, ou supposé d'ailleurs, n'a rien à voir. Si le peuple réclamait justice, cela se saurait depuis longtemps. La masse ne réclame pas justice, la masse est menée par ses bas instincts et elle réclame vengeance. Depuis 1981, il y en a qui n'ont toujours pas digéré l'abolition de la peine de mort, qui réclament leur ration de sang. Eh bien ! Un flic libéral, c'est pas un flic ordinaire. "Ca ne fait rien, il y a des flics bien singuliers"
h16 Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Ah, et pour mémoire, quand vous vous faites agresser, il faut crier "au feu" et pas "à l'aide". J'ai déjà vu ça, mais je ne sais plus pourquoi … Si tu avais la bonté de me réexpliquer cette dernière phrase, je t'en serai reconnaissant Eh bien ! Un flic libéral, c'est pas un flic ordinaire. "Ca ne fait rien, il y a des flics bien singuliers" Membre de lib.org depuis un moment, si Harald n'était pas libéral, il cacherait bien son jeu, le bougre.
Patrick Smets Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 J'ai déjà vu ça, mais je ne sais plus pourquoi … Si tu avais la bonté de me réexpliquer cette dernière phrase, je t'en serai reconnaissant Ben, parce que "a l'aide", ca signifie qu'il y a du danger et personne n'a les couilles de venir. Par contre, "au feu", ca promet un beau spectacle et les passants qui t'entendent éventuellement vont surement venir voir ce qu'il se passe.
Harald Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Eh bien ! Un flic libéral, c'est pas un flic ordinaire. "Ca ne fait rien, il y a des flics bien singuliers" J'ai toujours pensé que le port de l'uniforme n'était pas incompatible avec la réflexion.
Taranne Posté 26 octobre 2006 Auteur Signaler Posté 26 octobre 2006 Pour en revenir à Mucchielli, les curieux peuvent visiter son site: http://laurent.mucchielli.free.fr/ Ou lire ses articles sur le site gauchiste Les Mots Sont Importants: http://lmsi.net/article.php3?id_article=413 http://lmsi.net/article.php3?id_article=409 Question: des sociologues véritablement scientifiques, c.à.d. un peu objectifs, ça existe en France?
Patrick Smets Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Question: des sociologues véritablement scientifiques, c.à.d. un peu objectifs, ça existe en France? Bien sûr, évidemment la plupart ne s'adonne pas au petit jeu du vedetariat et de la télévision. Mais même certains connus. Kaufmann, par exemple.
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