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Du Côté Des Anarchistes


(V)

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Sur l’inutilité de la politique politicienne

Assemblée nationale

Il faut avoir vécu dans cet isoloir qu’on appelle Assemblée nationale, pour concevoir comment les hommes qui ignorent le plus complètement l’état d’un pays sont presque toujours ceux qui le représentent.

(Proudhon, Confessions d’un révolutionnaire, 1849)

Parlement

Celui qui saura réunir plus de la moitié des suffrages (sauf de très rares exceptions, chez les partis persécutés) sera toujours l’homme nul, sans convictions, celui qui sait contenter tout le monde. C’est pourquoi – Spencer l’a déjà remarqué – les parlements sont généralement si mal composés. La Chambre, dit-il dans son introduction, est toujours inférieure à la moyenne du pays, non seulement comme conscience, mais aussi comme intelligence. Un pays intelligent se rapetisse dans sa représentation. Il jurerait d’être représenté par des nigauds qu’il ne choisirait pas mieux.

(Kropotkine, Le gouvernement représentatif)

Démocratie représentative

Tout le mensonge du système représentatif repose sur cette fiction, qu’un pouvoir et une chambre législative sortis de l’élection populaire doivent absolument ou même peuvent représenter la volonté réelle du peuple.

(Bakounine, Les Ours de Berne et l’Ours de St Petersbourg.., 1870)

Si les élections pouvaient changer la vie,

elles seraient interdites depuis longtemps.

(Autocollant de la FA, 1995)

Suffrage universel

Le suffrage universel, c’est le droit pour le citoyen de posséder 1/1460e, ou 1/1461e (les années bissextiles), du pouvoir qu’il devrait avoir : c’est-à-dire tous les quatre ans. L’autorité, elle, s’, elle, s’exerce tous les jours.

(Maurice Lucas, Germinal, mars 1905)

Parti politique

Tout parti politique, quel qu’il soit, peut devenir, tour à tour, suivant la circonstance, expression révolutionnaire et expression réactionnaire.

(Proudhon, Idée général de la révolution au XIXe siècle, 1851)

Sur l’Etat, le gouvernement et la démocratie

Le gouvernement

« Tu ne rassembleras pas ; tu n’imprimeras pas ; tu ne liras pas ; tu respecteras tes représentants et tes fonctionnaires, que le sort du scrutin ou le bon plaisir de l’Etat t’aura donnés ; tu obéiras aux lois que leur sagesse t’aura faites ; tu payeras fidèlement le budget ; et tu aimeras le gouvernement, ton seigneur et ton dieu, de toute ton âme, de tout ton cœur, de toute ton intelligence : parce que le gouvernement sait mieux que toi ce que tu es, ce que tu vaux, ce qui te convient, et qu’il a le pouvoir de châtier ceux qui désobéissent à ses commandements, comme de récompenser jusqu’à la quatrième génération ceux qui lui sont agréables. »

(Proudhon, Idée générale de la révolution au XIXe siècle, 1851)

Homme d’Etat

Qui remplira donc les fonctions de l’Etat ? Les meilleurs citoyens, dira-t-on, les plus intelligents et les plus vertueux … . Il faut donc, pour qu’une république ne périsse pas, qu’elle possède à toutes les époques un nombre assez considérable d’hommes pareils … . Voilà une condition qui ne se réalise ni facilement ni souvent … . Ordinairement, dans les régions du pouvoir, c’est l’insignifiance, c’est le gris qui domine … ou bien le noir et le rouge, c’est-à-dire tous les vices et la violence sanguinaire.

(Bakounine)

Démocratie

Les politiques enfin, quelque que soient leur bannière, répugnent invinciblement à l’anarchie, qu’ils prennent pour le désordre ; comme si la démocratie pouvait se réaliser autrement que par la distribution de l’autorité ; et que le véritable sens du mot démocratie ne fut pas destitution du gouvernement.

(Proudhon, Confessions d’un révolutionnaire, 1849)

Aux mains de l’Etat, la force s’appelle « Droit »,

Aux mains de l’individu, elle se nomme « crime ».

(Max Striner, L’Unique et sa propriété, 1848)

Là où commence l’Etat, la liberté cesse, et vie versa.

(Bakounine)

Gouvernement

Il est temps de se dire une fois pour toutes et d’admettre cet axiome politique qu’un gouvernement ne peut pas être révolutionnaire.

(Kropotkine)

Sur la reconnaissance anarchiste de l’autorité

Autorité

S’ensuit-il que je repousse toute autorité ? Loin de moi cette pensée. Lorsqu’il s’agit de bottes, j’en référe à mon cordonnier… Mais je ne m’en laisse pas imposer par lui. Je l’écoute librement… en réservant mon droit incontestable de critique et de contrôle.

(Bakounine, Dieu et l’Etat, 1871)

Science

Nous reconnaissons l’autorité absolue de la science, mais nous repoussons l’infaillibilité et l’universalité des représentants de la science.

(Bakounine, Dieu et l’Etat, 1871)

Nécessité du gouvernement

Comme on a cru le gouvernement nécessaire, puisqu’on a admis que sans gouvernement il ne peut y avoir que désordre et confusion, il est naturel, il est même logique que le terme Anarchie, qui signifie absence de gouvernement, signifie aussi absence d’ordre. Le fait n’est pas sans exemple dans l’histoire des mots. Dans le temps et les pays où le peuple a cru nécessaire le gouvernement d’un seul (monarchie), le mot république était lui aussi pris dans le sens de désordre et de confusion.

(Errico Malatesta, L’Anarchie, 1907)

Ordre et chaos

Liberté à l’individu !

« Prenez des cailloux, disait Fourier, mettez-les dans une batée et secouez-les : ils s’arrangeront d’eux-mêmes en une mosaïque que jamais vous ne parviendrez à faire si vous confiez à quelqu’un d’autre le soin de les disposer harmoniquement. »

(Pierre Kropotkine, L’Anarchie dans l’évolution socialiste)

Volonté souveraine

Du moment que l’homme cherche les motifs de la volonté souveraine, de ce moment-là, l’homme est un révolté. S’il n’obéit plus parce que le roi commande, mais parce que le roi prouve, on peut affirmer que, désormais, il ne reconnaît plus aucune autorité, et qu’il s’est fait lui-même son propre roi. Malheur à qui osera le conduire, et ne lui offrira, pour sanction de ses lois, que le respect d’une majorité : car, tôt ou tard, la minorité se fera majorité, et ce despote imprudent sera renversé et toutes ses lois anéanties.

(Proudhon, Qu’est-ce que la propriété ?, 1840)

Commander

Les gens qui obéissent ressemblent généralement trait pour trait à ceux qui commandent

(Robert Walser, 1878-1956)

Nul ne serait un monstre ou une victime sans le pouvoir que les uns donnent aux autres pour la perte de tous.

(Louise Michel)

Nos dirigeants n’ont que le pouvoir

que nous leur accordons.

Ils ne peuvent exercer leur tyrannie

que dans la mesure où nous l’acceptons.

Sur la loi prétendue « protectrice »

La vérité, reconnue aujourd’hui par les despotes les plus sots, c’est que les formes dites constitutionnelles ou représentatives ne sont en aucune façon un obstacle au despotisme étatiste, militaire, politique et financier ; au contraire, elles légalisent le despotisme et, lui donnant l’apparence d’une administration populaire, elles peuvent augmenter considérablement sa force et sa puissance intérieure.

(Bakounine, Etatisme et Anarchisme, 1873)

Il faut se transporter en imagination au XVIIIe siècle, pour comprendre quelle influence magique que ces mots : « Egalité devant la loi, obéissance à la loi, sans distinction de naissance ou de fortune » devaient excercer, il y a un siècle, sur l’esprit du moment. Cette promesse était un mensonge, nous le savons aujourd’hui.

(Kropotkine, La loi et l’Autorité, 1913)

Mais si la loi ne présentait qu’un assemblage de prescriptions avantageuses aux seuls dominateurs, elle aurait de la peine à se faire accepter, à se faire obéir. Aussi, les coutumes qui sont absolument nécessaires à la vie de la société sont-elles habilement mêlées dans le Code aux pratiques imposées par les dominateurs, et prétendent au même respect de la foule. – « Ne vole pas » dit le Code, et aussitôt après : « Celui qui ne paiera pas l’impôt aura le bras coupé. »

(Kropotkine, La loi et l’Autorité, 1913)

L’homme libre n’est pas celui qui se préoccupe de savoir dans quelles limites légales il faut agir, mais celui qui se met hors des lois si libérales qu’elles puissent être, en attendant qu’il arrive à les détruire

(Pelloutier)

Sur l’action et l’organisation (à laquelle rechignent généralement ceux tiennent tant à se coller l’étiquette « individualiste » sur le front)

Organisation

C’est en qualité d’individualiste que je veux plaider la cause de l’organisation. Il est impossible de prétendre que l’anarchisme, du fait même de ses principes, ne saurait admettre l’organisation.

(Vohryzek, Congrès anarchiste d’Amstredam, août 1907)

« S’organiser pour mieux lutter »

(autocollant de la FA)

L’organisation est la seule solution contre l’autorité et la seule manière de faire en sorte que chacun d’entre nous s’habitue à prendre une part active et consciente au travail collectif et cesse d’être un instrument passif dans les mains des chefs.

(Errico Malatesta)

Gardons-nous bien de croire que le défaut d’organisation soit une garantie de la liberté. Tout démontre qu’il en est autrement.

(Errico Malatesta, Congrès anarchiste d’Amsterdam, août 1907)

Révolte

Notre action doit être la révolte permanente par la parole, par l’écrit, par le poignard, par le fusil, la dynamite, voire même, parfois, le bulletin de vote, lorsqu’il s’agit de voter pour Blanqui ou Trinquet inéligibles. Nous sommes conséquents et nous nous servons de toute arme dès qu’il s’agit de frapper en révoltés. Tout est bon pour nous qui n’est pas la légalité.

(Kropotkine, Le Révolté, 25 décembre 1880)

Révolution

La tâche des révolutionnaires est d’aider les autres à devenir révolutionnaires, ce n’est pas de « faire » les révolutions.

(Murray Bookhin, Spontanéité et organisation, 1972)

C’est à fourrer des idées dans la tête des individus que consiste la véritable besogne révolutionnaire.

(Jean Grave, La Panacée révolutionnaire, 1898)

Sur les faux rebelles

Adolescents

Mais aussitôt que les adolescents en viennent à prendre une place définie dans la société et qu’ils s’imprégnent des habitudes, des intérêts et, pour ainsi dire, de la logique d’une situation plus oui moins privilégiée, aussitôt, la plupart d’entre eux prennent leur place de concert avec la vieille génération contre laquelle ils s’étaient rebellés.

(Bakounine, les intrigues de M. Outine, 1870

Casser

Casser les vitrines est un beau geste lorsqu’on sait le soutenir, mais c’est un geste stérile lorsqu’il faut attendre qu’elles soient remplacées pour recommencer.

(Jean Grave, Une des formes de l’esprit politicien, 1911)

Communistes

Les communistes n’ont d’autre tort à mes yeux que de porter un nom sous lequel le monde s’obstine à comprendre des idées et des projets qu’eux-mêmes repoussent.

(Proudhon, De la création de l’ordre dans l’humanité, 1843)

Syndicalisme

Même s’il se corse de l’épithète bien inutile de révolutionnaire, le syndicalisme n’est et ne sera jamais qu’un mouvement égalitaire et conservateur, sans autre but accessible – et encore ! – que l’amélioration des conditions de travail.

(Errico Malatesta, Congrés anar d’Amsterdam, août 1907)

Vivre

Il faut vivre comme on pense, sinon tôt ou tard on finit par penser comme on a vécu

(Paul Bouget)

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(…)

Nécessité du gouvernement

Comme on a cru le gouvernement nécessaire, puisqu’on a admis que sans gouvernement il ne peut y avoir que désordre et confusion, il est naturel, il est même logique que le terme Anarchie, qui signifie absence de gouvernement, signifie aussi absence d’ordre. Le fait n’est pas sans exemple dans l’histoire des mots. Dans le temps et les pays où le peuple a cru nécessaire le gouvernement d’un seul (monarchie), le mot république était lui aussi pris dans le sens de désordre et de confusion.

(Errico Malatesta, L’Anarchie, 1907)

(…)

Organisation

C’est en qualité d’individualiste que je veux plaider la cause de l’organisation. Il est impossible de prétendre que l’anarchisme, du fait même de ses principes, ne saurait admettre l’organisation.

(Vohryzek, Congrès anarchiste d’Amstredam, août 1907)

« S’organiser pour mieux lutter »

(autocollant de la FA)

L’organisation est la seule solution contre l’autorité et la seule manière de faire en sorte que chacun d’entre nous s’habitue à prendre une part active et consciente au travail collectif et cesse d’être un instrument passif dans les mains des chefs.

(Errico Malatesta)

Gardons-nous bien de croire que le défaut d’organisation soit une garantie de la liberté. Tout démontre qu’il en est autrement.

(Errico Malatesta, Congrès anarchiste d’Amsterdam, août 1907)

(…)

Intéressant ce Malatesta.

J’ai trouvé ce texte sur lui :

http://increvablesanarchistes.org/articles…latesta_bio.htm

à partir d’un lien sur cette page :

http://fra.anarchopedia.org/index.php/Errico_Malatesta

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Il manque quelques saillies de V pour Vendetta…

"People shoud not be afraid of their governments. Governments should be afraid of their people."

Posté
Il manque quelques saillies de V pour Vendetta…

"People shoud not be afraid of their governments. Governments should be afraid of their people."

Remember, remember the fifth of November :icon_up:

:doigt:

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Il manque quelques saillies de V pour Vendetta…

"People shoud not be afraid of their governments. Governments should be afraid of their people."

Ca, c'est du Jefferson avant d'être du V.

Posté
Ca, c'est du Jefferson avant d'être du V.

Ah oui tiens maintenant que tu le dis. :icon_up:

Posté
Adolescents

Mais aussitôt que les adolescents en viennent à prendre une place définie dans la société et qu’ils s’imprégnent des habitudes, des intérêts et, pour ainsi dire, de la logique d’une situation plus oui moins privilégiée, aussitôt, la plupart d’entre eux prennent leur place de concert avec la vieille génération contre laquelle ils s’étaient rebellés.

(Bakounine, les intrigues de M. Outine, 1870

A peine sortis du berceau,

Nous sommes allés faire un saut

Au boulevard du temps qui passe,

En scandant notre " Ça ira "

Contre les vieux, les mous, les gras,

Confinés dans leurs idées basses.

On nous a vus, c'était hier,

Qui descendions, jeunes et fiers,

Dans une folle sarabande,

En allumant des feux de joie,

En alarmant les gros bourgeois,

En piétinant leurs plates-bandes.

Jurant de tout remettre à neuf,

De refaire quatre-vingt-neuf,

De reprendre un peu la Bastille,

Nous avons embrassé, goulus,

Leurs femmes qu'ils ne touchaient plus,

Nous avons fécondé leurs filles.

Dans la mare de leurs canards

Nous avons lancé, goguenards,

Force pavés, quelle tempête!

Nous n'avons rien laissé debout,

Flanquant leurs credos, leurs tabous

Et leurs dieux, cul par-dessus tête.

Quand sonna le " cessez-le-feu "

L'un de nous perdait ses cheveux

Et l'autre avait les tempes grises.

Nous avons constaté soudain

Que l'été de la Saint-Martin

N'est pas loin du temps des cerises.

Alors, ralentissant le pas,

On fit la route à la papa,

Car, braillant contre les ancêtres,

La troupe fraîche des cadets

Au carrefour nous attendait

Pour nous envoyer à Bicêtre.

Tous ces gâteux, ces avachis,

Ces pauvres sépulcres blanchis

Chancelant dans leur carapace,

On les a vus, c'était hier,

Qui descendaient jeunes et fiers,

Le boulevard du temps qui passe.

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Ah oui tiens maintenant que tu le dis. :icon_up:

Je crois plutôt que les auteurs se sont inspirés de cette phrase de Jefferson : "When the government fears the people, you have liberty. When the people fear the government, you have tyranny."

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Je crois plutôt que les auteurs se sont inspirés de cette phrase de Jefferson : "When the government fears the people, you have liberty. When the people fear the government, you have tyranny."
Tout à fait exact
Posté
De plus, ce n'est pas une phrase anarchiste.

Si on pousse le raisonnement jusqu'à son terme, si. Si ceux qui gouvernent ont tant peur du peuple que ça, autant ne plus gouverner : plus de gouvernement donc.

D'ailleurs, si les politiques avaient un tant soit peu peur de gouverner, ils ne se rueraient pas sur la place de président comme c'est le cas actuellement, montrant en cela en quoi le gouvernement est dévoyé.

  • 2 weeks later...
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Intéressant ce Malatesta.

Oui, très. Il y a une BD sur lui qui est parue en 2003 aux Editions Libertaires :

Malatesta, une figure de l'anarchisme italien, de Santin et Fraccaro (116 pages pour 15 euros). Si tu es intéressé je peux t'envoyer un bon de commande par MP..

Posté
Oui, très. Il y a une BD sur lui qui est parue en 2003 aux Editions Libertaires :

Malatesta, une figure de l'anarchisme italien, de Santin et Fraccaro (116 pages pour 15 euros). Si tu es intéressé je peux t'envoyer un bon de commande par MP..

SSouette… ça devrait être à ma portée :warez::doigt:

Merci, mais je me méfie un peu de ce genre de BD. J'avais trouvé la référence en cherchant des infos sur lui mais j'avais passé mon chemin sans approfondir. Dois-je comprendre que tu l'as lue?

Du coup, je vais me renseigner de mon côté auprès de fins connaisseurs en BD (un chouya anarchistes en prime :icon_up: ).

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