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Les méchants ont gagné


José

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Il y a trois ans, le gouvernement israélien approuvait les amendements aux règles qui régissent les kibboutzim. Concrètement, le droit de propriété, le libre marché et le capitalisme entraient en force dans ce bastion mythique du socialisme. Depuis, les membres des kibboutzim peuvent faire légalement enregistrer la propriété de leur maison à leur nom, trouver du travail hors du kibboutz, conserver l'intégralité de leur salaire ou posséder des actions.

Aujourd'hui, c'est le premier et le plus célèbre des kibboutz qui passe du côté obscur de la force :

Israel's oldest kibbutz votes for privatisation

· Decision transforms community lifestyle

· Members to get private salaries for first time

Rory McCarthy in Jerusalem

Tuesday February 20, 2007

The Guardian

Nearly a century after it was founded, Israel's first and most famous kibbutz has voted to give up its early socialist ideals and to privatise itself.

The changes at Degania, which was founded where the Sea of Galilee meets the river Jordan, were agreed by a vote and come after a one-year trial in which residents for the first time received private salaries.

In the past the 320 members of the kibbutz saw their salaries paid into a communal account and then received free services and an allowance based on need, usually determined by the size of their families. In future they will be paid varied salaries based on ability not need and, most importantly, they will be allowed to keep them. In return they will have to pay for services such as electricity and water and they will have to pay a progressive income tax into the kibbutz which will be used to support the least well off.

Although some have objected to the changes, the vote was carried by 85% and represents a trend throughout Israel's kibbutz movement. Around two-thirds of the country's 230 or so kibbutzim have adopted similar privatisation plans in recent years, an attempt to hold on to their community lifestyle in the face of the influence of the outside world.

"I feel sad and in a way I am nostalgic for the traditional kibbutz, but I have to realise that I am nostalgic for my dream of a community that I had before I came," said Allan Shapiro, 79, a retired university lecturer in law and political science and a long-time resident of Degania.

"We depended on loyalty to the community and ideology to take the place of the market," he said. "The socialist part was really sort of minor here. The important thing was that there were Jews working the land with their own hands and if there was a search for anything it was a search for community."

Mr Shapiro moved to Degania from New York in 1955 and married the daughter of one of the founders of the kibbutz. A year ago he and his wife were opposed to the changes, but they voted in favour of the new system on Saturday.

In the past few decades there has been a gradual relaxation of the original communal ideals. Residents have paid for their own electricity for some years, since it was a way to cut costs. Not all members of the kibbutz still work the land, and many are employed outside in industry and business, until now contributing their high salaries back into the coffers of the kibbutz. The communal dining room now serves only lunch and only a small number regularly attend. Mr Shapiro's son, who is now a judge in Haifa, has left the community.

"What we have done is to allow the market to take the place of the idealism," Mr Shapiro said. "I think the search for community still exists. It is still the basic concept." He said the test for the future would be holding that community together.

Degania was established as a commune in 1910 by 10 men and two women on land that had been bought for the Jewish National Fund. The pioneers wrote of their project: "We came to establish an independent settlement of Hebrew labourers, on national land, a collective settlement with neither exploiters nor exploited - a commune."

Soon they invited to live with them Aharon David Gordon, a Zionist ideologue who promoted an idea known as "religion of labour" and Degania began to acquire a fabled position in the kibbutz movement. The first child born into the kibbutz was Moshe Dayan, the Israeli general who lost an eye in the second world war, led the Israeli forces during the Suez Crisis and became defence minister during the 1967 war. On the kibbutz they farmed avocado, bananas and dates, and ran a dairy farm and a small industrial tools factory.

The movement is by no means finished. There are around two dozen new kibbutzim, usually established by young Israelis and often not agricultural but based in urban areas.

"In order to recreate a Jewish character you had to reshape Jewish society and the kibbutz was going to do this," said Henry Near, 77, who left London in 1955 to join a kibbutz near Nahariya and went on to write a history of the kibbutz movement. His kibbutz, Beit Haemek, began to privatise itself several years ago. "It works for those who want it to work. But people have become disillusioned or affected by the general zeitgeist. It is not easy to live on a kibbutz any more."

http://www.guardian.co.uk/frontpage/story/…rticle_continue

  • 2 years later...
Posté
Il y a trois ans, le gouvernement israélien approuvait les amendements aux règles qui régissent les kibboutzim. Concrètement, le droit de propriété, le libre marché et le capitalisme entraient en force dans ce bastion mythique du socialisme. Depuis, les membres des kibboutzim peuvent faire légalement enregistrer la propriété de leur maison à leur nom, trouver du travail hors du kibboutz, conserver l'intégralité de leur salaire ou posséder des actions.

Aujourd'hui, c'est le premier et le plus célèbre des kibboutz qui passe du côté obscur de la force :

http://www.guardian.co.uk/frontpage/story/…rticle_continue

C'est malin ça, et qu'est-ce que je vais trouver moi comme exemple pour les socialos indecrotables…

Bon heureusement, il reste la SCOP en france. :icon_up:

Posté
C'est malin ça, et qu'est-ce que je vais trouver moi comme exemple pour les socialos indecrotables…

Bon heureusement, il reste la SCOP en france. :doigt:

les décisions se prennent sur le principe du vote des salariés « sociétaire » (le terme actionnaire, n’est pas politiquement correcte dans ce milieu)

+1, j'ai remarqué la chose il y a peu lors d'une assemblée du Crédit Mutuel, les méchants actionnaires face aux gentils sociétaires :icon_up:

Posté
C'est malin ça, et qu'est-ce que je vais trouver moi comme exemple pour les socialos indecrotables…

Les moines.

  • 3 weeks later...
Posté

Il n'y a plus de coopérative ouvrière dans la presse quotidienne

j'ai choisi l'article de Libé pour cette nouvelle:

«Le Courrier Picard», pour pouvoir se recapitaliser, a renoncé à rester une Scop. C'était le dernier quotidien français à vivre sous ce statut.

Triste nouvelle dans l'histoire des journaux français. Et signe des temps difficiles que vit la presse écrite. Les sociétaires-salariés du journal régional Le Courrier Picard ont décidé à une écrasante majorité de renoncer à le recapitaliser eux-mêmes. Avec cette décision, ils abandonnent de facto le statut de coopérative ouvrière et ouvrent la porte à un repreneur.

Sur 179 inscrits et 167 votants à ce référendum mené devant huissier, 146 salariés ont décidé de renoncer à cette recapitalisation et «d'engager un processus de négociations avec un repreneur potentiel». Outre les neuf suffrages nuls et les cinq bulletins blancs, seulement cinq salariés acceptaient une recapitalisation interne qui se serait élevée à 20.000 euros pour chaque sociétaire.

Le Courrier Picard était le dernier quotidien français à vivre encore sous le statut de Société coopérative ouvrière de production (Scop) depuis 1944.

http://www.liberation.fr/medias/0101560567…sse-quotidienne

Posté
146 salariés ont décidé de renoncer à cette recapitalisation et «d'engager un processus de négociations avec un repreneur potentiel».

c'est un piege: une fois la boite reprise il est plus facile de prendre en otage un seul patron que plusieurs dizaines de kamarades a reeduker.

Posté
+1, j'ai remarqué la chose il y a peu lors d'une assemblée du Crédit Mutuel, les méchants actionnaires face aux gentils sociétaires :icon_up:

Cela n'a rien de sémantique, le statut de sociétaire d'une coopérative n'a rien à voir avec celui d'actionnaire d'une société par action.

Même si il existe une infinité de variantes dans le monde coopératif, en général, un sociétaire détient une part sociale dont l'ensemble constitue le capital social de la coopérative: jusque là c'est comme une société par action. Cependant on ne peut détenir qu'une part sociale, et on ne peut pas la vendre à un tiers, contrairement à une action. Chaque part sociale donne droit à une voie lors de l'assemblée générale, ce qui consacre le processus de décision selon le principe "un homme=une voie", contrairement aux sociétés par action.

Mais la différence la plus fondamentale d'avec une société par action, c'est qu'une coopérative n'apartient de facto qu'à elle même. En effet les sociétaires, si ils rendent leur part, ne toucheront que leur apport initial. Le capital total, correspondant à l'ensemble des actifs de la société, n'est pas partageable.

Je ne comprends pas trop ce qui dérange les libéraux dans le modèle coopératif ? Des gens qui s'associent librement pour travailler ensemble viole quel précept fondamental ?

Invité jabial
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Les coopératives sont légales en libéralisme. Les monastères aussi. C'est juste pas le mode d'organisation le plus efficace qui soit.

Posté
Les coopératives sont légales en libéralisme. Les monastères aussi. C'est juste pas le mode d'organisation le plus efficace qui soit.

Pas efficace ? Qu'est ce qui rendrait fondamentalement une coopérative inefficace ? Il existe des milliers d'exemple de coopératives florissantes à travers le monde.

Invité jabial
Posté
Pas efficace ? Qu'est ce qui rendrait fondamentalement une coopérative inefficace ? Il existe des milliers d'exemple de coopératives florissantes à travers le monde.

Pour faire rapide, c'est inefficace parce que les rôles ne sont pas divisés. Si la coopérative marche, il y a un intérêt à rentrer dedans beaucoup plus élevé que dans une autre boîte, vu que les profits sont distribués aux sociétaires, et l'intérêt des sociétaires est d'embaucher le moins possible parce que ça divise le profit qu'ils touchent pour leur travail passé - leur capital en fait. Du coup ça se développe très mal. Si la coopérative rencontre des difficultés passagères, impossible de la relancer puisqu'on ne peut faire appel à du capital. Enfin bref, les coopératives florissantes ça existe parce que sur un grand nombre d'essais il y a forcément quelques survivantes, mais ce n'est vraiment pas représentatif.

Montre moi une coop qui marche vraiment bien et je te montrerai un monopole légal et/ou des privilèges assurés par la loi.

Posté

Je ne comprends pas trop ce qui dérange les libéraux dans le modèle coopératif ? Des gens qui s'associent librement pour travailler ensemble viole quel précept fondamental ?

Rien. Aucun.

Posté
Pour faire rapide, c'est inefficace parce que les rôles ne sont pas divisés. Si la coopérative marche, il y a un intérêt à rentrer dedans beaucoup plus élevé que dans une autre boîte, vu que les profits sont distribués aux sociétaires, et l'intérêt des sociétaires est d'embaucher le moins possible parce que ça divise le profit qu'ils touchent pour leur travail passé - leur capital en fait. Du coup ça se développe très mal. Si la coopérative rencontre des difficultés passagères, impossible de la relancer puisqu'on ne peut faire appel à du capital. Enfin bref, les coopératives florissantes ça existe parce que sur un grand nombre d'essais il y a forcément quelques survivantes, mais ce n'est vraiment pas représentatif.

Montre moi une coop qui marche vraiment bien et je te montrerai un monopole légal et/ou des privilèges assurés par la loi.

Vision trop restrictive de la coopérative: vous ne considérez que la coopérative de production…

Les coopératives se développent très bien, car sans pression des actionnaires pour resdistribuer des dividendes élevés, elle accumulent une très grosse part de réserve qui leur permet de s'accroître organiquement (sans appel de crédit) ou par rachat des concurrents.

De plus, elle sont peu sensible aux fluctuations boursières (par définition), et bien sûr ne peuve pas subir de rachat hostile (par définition…).

Je le répète, il existe une infinité de manière de concevoir une société coopérative. Pour moi le plus mauvais exemple sont les banques et assurances mutualistes Française qui sont très peu coopératives et presque du côté des sociétés par action.

Pour un panorama complet des 300 plus grosse coopérative du monde:

http://www.global300.coop/sites/global300…./08/G300_08.pdf

Un article récent du financial time sur la banque Migros, filiale de la coopérative Migros, qui détient en gros la moitié du marché du commerce de détail en Suisse (l'autre moitié, c'est la coopérative Coop… :icon_up: )

http://www.ft.com/cms/s/0/9c7301f8-1d8a-11…144feabdc0.html

The bank did not pay its top bankers bonuses. Nor did it engage in risky international investments. Instead it focused on collecting deposits and then turning those into low-risk loans, for consumers who usually also used the group for their grocery shopping.

These days, however, Migros' banking style has become all the rage. Last year, its retail deposits surged by SFr2.6bn to about SFr24bn (£14.7bn), even as customers pulled money from better known Swiss giants such as UBS.

That has turned Migros into one of the fastest- growing private sector banks in Switzerland, if not Europe (excluding those that are partly owned or guaranteed by the state). Not bad for a brand that first sprung to life selling "basics" such as noodles and soap.

Alors que les banques par action doivent être soutenu à bout de bras, les vraies banques mutualistes se portent plutôt bien (bon, bien sûr, il y a aussi des dégats dans leur rang, y'a pas de miracle), comme les "building societies" anglaises, qui regrettent devoir mettre la main au portemonnaie pour soutenir les banques commerciales en difficulté, alors qu'elles ne demandent rien:

http://www.timesonline.co.uk/tol/money/bor…icle5502737.ece

Building societies are encouraging members to complain to their MPs about their “unfair” contributions to the Financial Services Compensation Scheme (FSCS).

The Government is lending around £20 billion to the FSCS to bail out savers with Heritable Bank and Kaupthing Singer & Friedlander, the Icelandic banks, and Bradford & Bingley.

Banks and building societies will be paying interest on this loan over the next three years. It is estimated that Nationwide, the UK’s biggest building society, will have to pay the scheme £250 million in interest alone.

A Nationwide spokeswoman said: “We are in a strong position but it is a sizeable amount and it certainly has an impact. Our members are being hit hard even though they chose to save with an institution that is safe and responsible.”

La banque coopérative Suisse Raiffeisen se porte très bien et à fait une excelllente année 2008:

http://www.presseportal.ch/fr/showbin.htx?…franz_final.pdf

Autre coopérative en pleine forme, Mobility, le leader européen de car sharing.

http://www.mobility.ch/pages/index.cfm?dom…787&id=3216

+18% de CA en 2008… Les coopératives ne savent pas croître, c'est évident :doigt:

Posté
Vision trop restrictive de la coopérative: vous ne considérez que la coopérative de production…

Les coopératives se développent très bien,

elles semblent avoir suffisamment de défaut pour ne pas se développer en grands nombres.

Posté
elles semblent avoir suffisamment de défaut pour ne pas se développer en grands nombres.

?? Connaissez vous réellement les chiffres ou c'est juste une impression ??

Posté

Mais de toute façon, où exactement est le débat ? Si vous voulez vous lancer dans une coop, allez-y, pas de pb. En pratique, il y a un nombre beaucoup plus grand d'entreprises traditionnelles que de coop (on se demande bien pourquoi, si la coop c'est si génial), et à peu près 0 coop dans les fortunes 500 (là encore, zut et rezut, pourquoi donc ?). Bon, de là à déduire qu'elles font globalement pas aussi bien que les autres, c'est pas trop violent. Mais je le redis, personne ne vous empêche de vous lancer.

Tout le reste, c'est du blabla.

Posté
Mais de toute façon, où exactement est le débat ? Si vous voulez vous lancer dans une coop, allez-y, pas de pb. En pratique, il y a un nombre beaucoup plus grand d'entreprises traditionnelles que de coop (on se demande bien pourquoi, si la coop c'est si génial), et à peu près 0 coop dans les fortunes 500 (là encore, zut et rezut, pourquoi donc ?). Bon, de là à déduire qu'elles font globalement pas aussi bien que les autres, c'est pas trop violent. Mais je le redis, personne ne vous empêche de vous lancer.

Tout le reste, c'est du blabla.

Il y a combien d'anarcapie dans le monde par rapport à des sociale-démocraties ? on se demande pourquoi si c'est si génial :icon_up: .

Si vous pensez que des petites communautés sans état peuvent être le nirvana de l'organisation politique efficace, pourquoi par contre penser que la graal dans l'organisation économique soit d'énormes multinationales dont la réussite se mesure à la taille de leur chiffre d'affaire ?

Posté
Bla bla bla…

Les faits sont têtus, mon petit Saxval : ainsi, en Belgique, les coopératives ne représentent que 2% des entreprises.

Et pour rappel : si les kibboutz - puisque c'était le sujet du fil - abandonnent le modèle coopératif, c'est bien pour une raison.

Posté

Pour être plus au fait : Mondragón Corporaciòn Cooperativa

Apparemment, le modèle a bien ses limites. C'est une bonne initiative, mais elle ne peut être appliquée sans faire tout de même quelques concessions à la réalité économique.

Par contre, on appréciera la réalité syndicale française, comme toujours :

L'exportation du modèle basque dans les filiales étrangères rachetées par des entreprises du groupe MCC est une tentative qui semble avoir toujours échoué si tant est qu'elle ait été tenté. « Nous voudrions , bien sûr, développer le coopératisme dans les entreprises que nous achetons à l'étranger, mais cela ne va pas de soi. En Pologne, par exemple, les coopératives ont une très mauvaise image et sont même synonymes d'échec » déclare Fernando Gomez-Alcedo. Des négociations auraient eu lieu au début des années 2000 entre Moulinex et MCC, mais les syndicats français ont opposé un refus catégorique à l'option coopérative du fait que dans les coopératives de Mondragón, il n'y a pas de syndicat puisque la défense des travailleurs-associés se fait par le biais de la démocratie interne.
Posté
Pour être plus au fait : Mondragón Corporaciòn Cooperativa
Les mesures protectionnistes de l'Espagne franquiste ont favorisé la conquête du marché espagnol…

De fait, s'agissant d'un truc mené par des curés et d'un modèle de gestion excluant les syndicats et se rapprochant de la vision sociale du franquisme, Mondragón reçut le soutien du régime. Bref, de la culture sous serre.

Posté
Les faits sont têtus, mon petit Saxval : ainsi, en Belgique, les coopératives ne représentent que 2% des entreprises.

la Belgique n'est pas assez libérale :icon_up: . Prenez donc un pays très libéral comme la Nouvelle-Zélande: les coopératives pèsent 14% du PIB. En Suisse c'est 11%…

Posté
De fait, s'agissant d'un truc mené par des curés et d'un modèle de gestion excluant les syndicats et se rapprochant de la vision sociale du franquisme, Mondragón reçut le soutien du régime. Bref, de la culture sous serre.

Des syndicats dans une coopérative de production ? C'est un peu comme vouloir des syndicats d'actionnaires pour dialoguer avec le conseil d'administration…

A part ça Mondragon est une société aux dents longues qui mène ses affaires avec les mêmes méthodes que ses concurrents SA. Délocalisation, restructuration, rachat/vente de fililales: buisiness as usual. D'habitude ce genre de pratique ça n'embête pas les libéraux…

Et Mondragon est numéro 1 en France pour l'électroménager, avec ses marques Brandt et Vedette

Posté
Les faits sont têtus, mon petit Saxval : ainsi, en Belgique, les coopératives ne représentent que 2% des entreprises.

Et pour rappel : si les kibboutz - puisque c'était le sujet du fil - abandonnent le modèle coopératif, c'est bien pour une raison.

La démutualisation est une chose qui peut arrivée pour certaine coopérative, tout comme la faillite du reste. Ce n'est pas parce que des SA font faillites ou sont rachetées, ou même mutualisées, voire pire nationalisée (ça arrive :icon_up: ) que ça remet en cause le modèle SA.

Du reste, l'Etat a souvent une responsabilité dans le processus de demutualisation, comme en Angleterre où une loi a facilité le processus pour les building societies à la fin des années 80. Les anciennes coopératives s'en sont elle mieux sortie que leur conseurs restées mutualistes ? Ben l'avenir ne nous le dira pas, car toutes les banques démutualiséees… ont disparues :doigt:

http://en.wikipedia.org/wiki/Building_soci…ve_demutualised

Invité jabial
Posté
Vision trop restrictive de la coopérative: vous ne considérez que la coopérative de production…

Non.

Les coopératives se développent très bien, car sans pression des actionnaires pour resdistribuer des dividendes élevés, elle accumulent une très grosse part de réserve qui leur permet de s'accroître organiquement (sans appel de crédit) ou par rachat des concurrents.

C'est la théorie. En pratique la tentation de distribuer la cagnotte en salaire est toujours présente. C'est automatique dans toute démocratie, le peuple essaie de se voter le contenu de la caisse.

De plus, elle sont peu sensible aux fluctuations boursières (par définition), et bien sûr ne peuve pas subir de rachat hostile (par définition…).

Les sociétés capitalistiques non cotées ça existe aussi.

Dans les coop on a une vraie politique à la noix, comme dans une démocratie. Tu as une élite républicaine qui est réélue régulièrement, et qui se branle totalement de l'intérêt des coopérateurs vu que le pouvoir est dilué et qu'ils ont pas le temps d'étudier les comptes comme le font de gros actionnaires capitalistes. Quand cette élite est bonne la fausse coopérative se porte bien. Quand elle est mauvaise, ça se casse la gueule sans même que les coopérateurs ne soient au courant avant qu'il ne soit trop tard - pire qu'une société par actions. On cache TOUT aux coopérateurs dans une grosse coop.

Je le répète, il existe une infinité de manière de concevoir une société coopérative. Pour moi le plus mauvais exemple sont les banques et assurances mutualistes Française qui sont très peu coopératives et presque du côté des sociétés par action.

Comme d'hab en France, quand on prend un modèle on ne garde que les inconvénients.

Pour un panorama complet des 300 plus grosse coopérative du monde:

http://www.global300.coop/sites/global300…./08/G300_08.pdf

Je ne vais pas regarder une par une dans quelle mesure leur succès est dû à une législation spécifique, à leur caractère faussement démocratie et/ou à un capital accumulé suite à une bonne idée de départ qui leur permet de vivre d'une rente. Pas le temps. Tout ce que je peux te dire, c'est que créer une coop est libre et très avantageux fiscalement, et que si ça marchait aussi bien que ça, on aurait des SSII coopératives en pagaille.

Un article récent du financial time sur la banque Migros, filiale de la coopérative Migros, qui détient en gros la moitié du marché du commerce de détail en Suisse (l'autre moitié, c'est la coopérative Coop… :icon_up: )

Et il n'y a aucune loi derrière ça?

Alors que les banques par action doivent être soutenu à bout de bras, les vraies banques mutualistes se portent plutôt bien (bon, bien sûr, il y a aussi des dégats dans leur rang, y'a pas de miracle)

Les petites banques, et en particuliers les banques de proximité qui ne sont pas devenus de gros machins déshumanisés, sont totalement épargnées par la crise partout dans le monde.

Une coopérative c'est une démocratie. Nous savons tous ce que donne une démocratie. Une coopérative qui marche, soit a trouvé le moyen de chourer, soit est protégée, soit est une fausse démocratie où l'élite au pouvoir est de bonne qualité.

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Mais de toute façon, où exactement est le débat ?

Pareil je vois pas.

Ils y des coop qui marchent bien, d'autre pas. Pareil pour les SA. On peut faire comme on veut, selon la situation et l'activite.

Voila tout est dit, vous pouvez fermer le fil :icon_up:

Posté
Prenez donc un pays très libéral comme la Nouvelle-Zélande: les coopératives pèsent 14% du PIB. En Suisse c'est 11%…

Pour la Suisse, je ne sait pas pas, mais pour la Nouvelle-Zélande, cela s'explique simplement par le cas particulier de l'agriculture et de l'élevage. Encore une fois, pas très représentatif et convaincant comme modèle d'économie général.

Des syndicats dans une coopérative de production ? C'est un peu comme vouloir des syndicats d'actionnaires pour dialoguer avec le conseil d'administration…

Je sais. J'explique simplement pourquoi le modèle coopératif a été chouchouté par le régime franquiste.

Posté
C'est la théorie. En pratique la tentation de distribuer la cagnotte en salaire est toujours présente. C'est automatique dans toute démocratie, le peuple essaie de se voter le contenu de la caisse.

Vous parlez encore d'une coop de production. Dans une coop de consommation, les sociétaires sont les clients, et le client ne vole pas le contenu de la caisse, il veut juste le meilleur rapport qualité prix.

Les sociétés capitalistiques non cotées ça existe aussi.

Dans les coop on a une vraie politique à la noix, comme dans une démocratie. Tu as une élite républicaine qui est réélue régulièrement, et qui se branle totalement de l'intérêt des coopérateurs vu que le pouvoir est dilué et qu'ils ont pas le temps d'étudier les comptes comme le font de gros actionnaires capitalistes. Quand cette élite est bonne la fausse coopérative se porte bien. Quand elle est mauvaise, ça se casse la gueule sans même que les coopérateurs ne soient au courant avant qu'il ne soit trop tard - pire qu'une société par actions. On cache TOUT aux coopérateurs dans une grosse coop.

On peut prendre exactement les mêmes arguments pour une SA. Vous croyez que les actionnaires de Lehmann Brothers ont été régulièrement informé de la situation réelle de leur banque ?

Je ne vais pas regarder une par une dans quelle mesure leur succès est dû à une législation spécifique, à leur caractère faussement démocratie et/ou à un capital accumulé suite à une bonne idée de départ qui leur permet de vivre d'une rente. Pas le temps. Tout ce que je peux te dire, c'est que créer une coop est libre et très avantageux fiscalement, et que si ça marchait aussi bien que ça, on aurait des SSII coopératives en pagaille.

Ne vous vient-il pas à l'esprit que le modèle coopératif est très peu valorisé ou enseigné dans les écoles de managment ?

Et il n'y a aucune loi derrière ça?

Non. En Suisse le monopole des coopératives dans le domaine de la grande distribution est tel qu'aucune SA n'a jamais pu s'imposer: même Carrefour Suisse c'est fait racheter par Coop.

Les petites banques, et en particuliers les banques de proximité qui ne sont pas devenus de gros machins déshumanisés, sont totalement épargnées par la crise partout dans le monde.

Une coopérative c'est une démocratie. Nous savons tous ce que donne une démocratie. Une coopérative qui marche, soit a trouvé le moyen de chourer, soit est protégée, soit est une fausse démocratie où l'élite au pouvoir est de bonne qualité.

Pur procès d'intention: faudrait étayer un peu plus

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