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Remettre Le Couvert


Harald

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A mes collègues, à ma femme, à mes enfants que j’aime, à messieurs les ministres, à tous ceux que je méprise et qui le valent bien…

L’univers dans lequel je vis, c’est un pieu planté dans un marécage, plus il descend, plus le sentiment qu’il va s’arrêter est grand mais moindre est sa stabilité. C’est malheureusement sur ces fondations que notre gendarmerie s’appuie.

Quitter à tous prix, s’enfuir, mourir, mais sous quel prétexte ? De quel droit une institution a-t-elle le pouvoir de vous faire souffrir au point de vouloir la quitter?

Vous, gendarmes, les fondements de l’institution, supportant les dérives d’une société qui se plaint de ne savoir où elle va, vous pliant à cette dictature de l’autorité, elle-même en pleine crise de schizophrénie, redresser vous, brisez les carcans de la grande muette.

Cette base, brigadiers, n’a cessé de s’amenuiser. 2001, une grogne. 2006, la hiérarchie officier s’est retirée sous la couette, nous laissant seul avec nos horaires irrespectueux de la dignité humaine. J'imagine votre rictus, mais l'avez vous fait une seule fois, assumer vos responsabilités pendant vingt quatre heures, dormir huit heures et recommencer.

Je ne peux faire en quelques phrases l’apologie du système, mais je m’adresse à vous messieurs les officiers, oui vous, le petit doigt tendu, cacahuète dans la main, sourire de circonstance, cravate noir et gants blancs, j’ai à cœur de vous dire que derrière les procédures que vous ne comprenez même pas, il y a des gens qui n’en peuvent plus mais qui ont le savoir, dans le fond et dans la forme, et qui vous portent au sommet de l’incompétence.

Oui, je la connais la réponse de l’homme politique à cette lettre, soucieux de ne pas avoir à remplacer 100.000 gendarmes par 300.000 civils, je l’imagine sans peine, décrivant la misère et l’orpheline, oubliant un détail, la misère, mon uniforme en a l’odeur, de jour comme de nuit, las de la contenir, las de faire en sorte que tout se passe bien au détriment de ma propre vie…

C’est un livre que je voudrais écrire, mais la conscience collective n’est pas prête à croire ce que je pourrais y mettre, sur les mensonges, sur ce rapport de force croissant entre l’improductif et l’empêcheur de tourner en rond.

Faut-il un objectif à la déprime, je le pense, c’est le peu de vie qu’il me reste, mais l’espoir est grand de vous rassembler, pour une lutte d’homme à homme, pour vous voir enfin sourire, plus libre.

Nous voulons une vraie concertation, sans officiers pour rabattre sur une minorité les acquis d’une majorité, une mise en place de réels droits, des horaires largement assouplis, des effectifs supplémentaires.

Je propose de vous réunir au sein des régions le 13 mars 2007 à 10 heures.

En 2001, nous avons eu la grogne, je veux croire en cette nouvelle année 2007 qu'il puisse y avoir de la manifestation, en attendant la révolution de 2010 lorsque l'on nous annoncera le montant de nos futures retraites!!

Les premiers sondages dans mon entourage montrent que 80-90% des gendarmes souhaitent ce mouvement et sont prêts à se mobiliser.

Pourquoi traîner ? Je pense qu’il est urgent de s’y atteler avant les présidentielles. La première revendication serait une vraie concertation sans officiers pour des débouchés concrets sur les horaires, les droits et sur les salaires, remettre les officiers au travail, non pas la tête dans le TTA pour nous punir mais dans le code de procédure pénal, on retrouverait d’un coup d’un seul pas mal d’O.P.J. et du monde à la base. Je rappelle simplement qu’un commissaire tient son rôle d’O.P.J. et traite des affaires. Pourquoi nos lieutenants et nos capitaines n’en feraient-ils pas autant ? L’époque du sang bleu est révolue, au boulot, au vrai, celui qui fait que vous pourriez vous regarder dans la glace plutôt que nous pondrent ces innombrables notes de services qui ne servent à rien si ce n’est de justifier vos heures de bureau.

Non, nous ne voulons pas refaire le monde, mais simplement qu'il paraisse moins dur à certains et plus rude à d'autres…

En espérant que ces quelques mots puissent organiser quelque chose de grand… pour mes enfants…

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Je comprends les gendarmes et policiers qui sotn obligés d'appliquer des directives irréalistes, pondues par des hauts fonctionnaires ignorants des réalités quotidiennes.

Ce que j'ignore, c'est comment ils font pour pas démissionner…

  • 3 weeks later...
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GENDARMES EN PERIL

En 2001, notre institution a vécu de graves secousses, des milliers de sous-officiers de gendarmerie se mirent à braver leur hiérarchie pour que soit enfin reconnues leurs conditions de travail austères et moyenâgeuses.

Aujourd’hui, en 2007, notre situation n’a malheureusement pas changé, sinon en pire. Du mouvement de 2001, il ne reste plus rien, nos conditions de vie sont toujours autant en décalage total avec la société actuelle. Le constat est tout aussi catastrophique pour ce qui est des conditions de travail : les gendarmes subissent une pression permanente de leur hiérarchie pour faire du « chiffre », et doivent se plier à tous les artifices possibles et imaginables pour produire des statistiques favorables… à défaut d’être vraies. Les missions inutiles se multiplient, n’ayant qu’un lointain rapport avec l’ordre public, et nous devons obéir en permanence aux caprices des administrations ou autorités considérant, de plus en plus, la Gendarmerie comme une solution miraculeuse à tous leurs problèmes. La mise en place des communautés de brigades, sans aucune concertation avec les gens de terrain, a eu pour incidence la désertion de milliers de cantons, l’abandon de communes entières, où la population ne se souvient de nous, que lorsque l’on doit la verbaliser à outrance sur ordre de notre hiérarchie.

Nous perdons le contact avec les Français. Les regards se baissent, les têtes se détournent car nous avons rompu le lien, ce lien qui faisait de nous, depuis des siècles, cette force indéfectible, puissante, sur laquelle la population pouvait compter lorsqu’elle était meurtrie et malmenée par l’Histoire.

Aujourd’hui, en 2007, le gendarme n’a pas le droit d’avoir plus de dix soirs de libre dans le mois. Il n’a pas le droit, le reste du temps, de quitter son logement, car se trouvant en astreinte jour et nuit. Ces astreintes ne sont pas rémunérées, pas compensées sous quelque forme que ce soit. Le gendarme peut travailler 24 heures d’affilée, il ne sera payé que huit heures : les heures supplémentaires n’existent pas pour lui, pas plus que les récupérations. Le gendarme n’a pas le droit d’adhérer à un parti politique, pas le droit d’être syndiqué ou représenté par une association, pas le droit de se loger comme il l’entend, pas le droit à la parole libre. Le gendarme affecté en escadron doit abandonner sa famille en moyenne 8 mois dans l’année, et il n’a pas même le droit… de choisir la période de ses congés, pour être avec les siens.

Aujourd’hui, en 2007, le gendarme est un sous-citoyen.

Les arguments que l’on nous avançait auparavant, ne veulent plus rien dire : 45 jours de permissions ? Les civils ont largement dépassé ce quota ! Le logement gratuit ? Quand il n’est pas insalubre, ce n’est qu’un prétexte pour nous imposer des journées et des nuits entières d’astreintes non rémunérées. Combien d’entre vous aujourd’hui préfèreraient accéder à la propriété et vivre sereinement avec sa famille, libéré des contraintes de ce soi-disant « avantage » devenu un véritable carcan?

Les renforts en effectifs promis en 2001, sont arrivés sous la forme d’officiers, toujours de plus en plus nombreux, toujours aussi prompts à contrôler, exiger, surveiller, astreindre, imposer à des hommes exténués et profondément démotivés. La défiance n’a jamais été aussi grande entre le corps des sous-officiers et sa hiérarchie. La concertation est inexistante et la rupture totale.

Nous ne comprenons plus. Nous en avons assez d’être des laissés-pour-compte, déconsidérés et méprisés par des gens poursuivant des intérêts électoralistes ou carriéristes. Les apports en effectifs, les avantages relatifs aux traitements et indices, sont exclusivement accordés aux officiers, et nous, sous-officiers, n’obtenons que des MIETTES.

Les suicides vont croissant, et jamais leurs causes ne sont simplement évoquées. Nos familles sont lasses, elles aussi, de subir ces conditions de vie antédiluviennes et archaïques.

Mais qui sont-ils pour faire endurer cela à nos femmes et à nos enfants ?

Qu’avons-nous fait pour être ainsi les oubliés de la Nation, nous qui donnons, sans arrêt, sang et eau pour elle ?

Tout cela doit cesser. Nos conditions de vie et de travail doivent évoluer, impérativement.

Nous demandons à tous les sous-officiers de Gendarmerie, de retenir la date du 26 mars 2007, à 09H. A cette date, tous les représentants d’unités ou de formations, devront se rendre dans les groupements et régions de Gendarmerie, accompagnés de leurs pairs, pour remettre de façon collective nos doléances à l’échelon hiérarchique le plus élevé qui sera présent sur place.

Ces doléances sont énumérées ci-après.

1-STATUT MILITAIRE :

1-1/ Consultation des personnels par voie référendaire sur le maintien ou non de ce statut.

2-LE LOGEMENT ET LE RESPECT DE LA SPHERE PRIVEE

2-1/ Fin de l’obligation statutaire d’occuper un logement CNAS: possibilité offerte d’habiter dans un logement extérieur.

2-2/ aménagements financiers et fiscaux pour ceux qui souhaitent accéder à la propriété (taux de crédit

aménagés, pas de taxation fiscale des résidences secondaires…).

3-RECADRAGE DES MISSIONS –SERVICE COURANT

3-1/ Fin des communautés de brigades

3-2/ réorganisation du service avec pour chaque militaire un nombre d'heures maximum tous services et astreintes confondus jour et nuit par semaine ou par mois. Les heures supplémentaires effectuées exceptionnellement seraient payées, ou à récupérer en jours, ou encore en bonus pour la retraite.

Une disponibilité 24/24, oui mais de l'unité et non pas du sous-officier !

3-3/ audit externe pour éradiquer les missions qui n’ont pas un rapport direct avec l’ordre public.

3-4/ recadrage complet des missions des escadrons de gendarmerie mobile, avec éradication des missions inutiles et pouvant être assurées ou appréhendées autrement. Mise à niveau des conditions d’hébergement des escadrons déplacés.

3-5/ obligation de combler chaque poste, avec priorité pour les unités de terrain, dans les deux mois qui suivent le départ d’un sous-officier ou d’un GAV.

4-CLIMAT SOCIAL INTERNE ET STATUT MILITAIRE

4-1/ arrêt de la pression des statistiques et des notations

4-2/ audit externe sur le manque de considération de la hiérarchie en Gendarmerie

4-3/ augmentation des garanties disciplinaires en cas d’abus caractérisés de la hiérarchie

4-4/ possibilité de saisir directement le Ministre ou une autorité indépendante (médiateur)

anonymement. Cette autorité doit être extérieure à la gendarmerie (conseiller d’Etat par exemple ) et doit avoir un pouvoir d’enquête propre

4-5/ transparence sur les rapports sur le moral et possibilité de saisine en cas d’opinion dissidente

4-6/ imposer dans la formation des officiers, quelle que soit la filière, un stage en unité de terrain avec incorporation dans le service courant d’une unité de base (durée de deux mois ou plus à définir)

5-REMUNERATION – RETRAITE – MESURES INDIVIDUELLES

5-1/ Rattrapage sur l'ISSP (mesure édictée en 2001)

5-2/ garantie contractuelle de la retraite à 55 ans

5-3/ équité et transparence dans la gestion des carrières (mutations, demandes de stage, etc…).

5-4/ suppression de la prime au mérite qui est injuste et discriminatoire

5-5/ revalorisation des grilles indiciaires et des primes de police

Diffusez cette lettre au plus grand nombre, autour de vous, aux présidents de catégorie, aux membres du C.F.M.G. et du C.S.F.M., dans les gendarmeries, les mairies, les casernes… contactez les médias, faites savoir que les gendarmes en ont assez, que les gendarmes n’en peuvent plus de vivre comme des esclaves dans une société qui évolue sans eux, en les laissant sur la touche.

Et gardez toujours à l’esprit que le gendarme reste un soldat.

Un soldat digne, qui ne recule jamais lorsqu’il sait que sa cause est juste.

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Pour les avoir un peu fréquentés lors de mon service, où je faisais la liaison avec eux, et ayant aussi connu les astreintes de sous-off' je ne crois pas qu'ils exagèrent et je trouve leurs demandes légitimes.

Oui, il y a des avantages (privilèges ?) mais l'équilibre a basculé, et dans l'équation contribution-rétribution de certains modèles de la motivation on doit bien voir qu'aujourd'hui on a un peu abusé.

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