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Sarkozy Choque (une Nouvelle Fois) Les Bien-pensants


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Au début il y a ce discours du Nabot-Léon, et ce passage particulièrement choquant: Je suis de ceux qui pensent que la France n’a pas à rougir de son histoire. Elle n’a pas commis de génocide. Elle n’a pas inventé la solution finale. Elle a inventé les droits de l’Homme et elle est le pays du monde qui s’est le plus battu pour la liberté. Horrible, n'est-ce-pas? Jean Quatremer ne peut dissimuler son indignation, pardon, sa nausée et Daniel Schneidermann lui décerne un Point Godwin. C'est vrai quoi, c'est trop horrible: oser minimiser les crimes du colonialisme, et se montrer aussi cruel vis-à-vis de nos frères allemands, a-t-on idée d'être aussi abject? Non, vraiment, ce Sarko c'est un beau salaud.

A votre avis, combien de points ça lui fait gagner au Nabot, ce genre de débilités?

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blablabla-je vous aime-blablabla[…]Je veux tout assumer : toute l'histoire de France, toutes les valeurs de la France, toute la République. La France est une synthèse toujours recommencée entre les Girondins et les Jacobins, entre ceux qui croient au Ciel et ceux qui n'y croient pas, entre l'autorité de l'Etat et la liberté de l'individu, entre la raison et le sentiment, entre l'efficacité et la justice. La synthèse pour moi ce n'est pas le juste milieu, ce n'est pas le plus petit dénominateur commun, ce n'est pas ce qu'on appelait jadis la « troisième force », qui dans notre histoire n'a toujours été qu'une combinaison d'appareils. La synthèse pour moi c'est de dépasser les contradictions, non de faire comme si elles n'existaient pas. La synthèse pour moi ce n'est pas de négocier des ralliements en marchandant les idées et les convictions. La synthèse pour moi c'est de rassembler sur un projet des gens qui ont des histoires, des parcours, des sensibilités différentes. C'est de convaincre ceux qui se sont combattus non d'oublier leur combat, non d'en oublier les raisons, mais de travailler ensemble à un but commun dans lequel chacun pourra se reconnaître.[…]blablabla-j'ai eu raison sur l'identité nationale-blablabla

Eh beh, il nous fait du Fillias maintenant! Depuis quand il s'est converti à la social-démocratie?

Cette élection est peut-être la plus décisive des 30 dernières années. Pour la première fois depuis 30 ans, c'est la morale et non la gestion qui se retrouve placée au coeur de la politique. Pour la première fois depuis 30 ans, on parle de morale dans une campagne électorale.

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En tout cas, le génocide vendéen - toujours pas reconnu officiellement - vaudrait à la France d'être expulsée de l'Union européenne si l'on devait utiliser les critères qui empêchent à la Turquie d'entrer dans le club européen.

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En tout cas, le génocide vendéen - toujours pas reconnu officiellement - vaudrait à la France d'être expulsée de l'Union européenne si l'on devait utiliser les critères qui empêchent à la Turquie d'entrer dans le club européen.

Tout comme la reconquista ne causa pas de gêne au Cid.

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En tout cas, le génocide vendéen - toujours pas reconnu officiellement - vaudrait à la France d'être expulsée de l'Union européenne si l'on devait utiliser les critères qui empêchent à la Turquie d'entrer dans le club européen.

Sans oublier les massacres causés par les troupes napoléoniennes en Espagne ou dans le Tyrol.

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Judith Bernard, la spécialiste en jargon et sophisme de la Schneidermann-Team, nous apprend que c'est Sarko qui a peur.

De quoi Sarkozy a-t-il peur ?

Soubresauts d’une pensée piégée dans le point Godwin

jeudi 5 avril 2007.

On entend ces jours-ci que le débat contradictoire entre « grands candidats », réclamé par tous n’est refusé que par un : Nicolas Sarkozy. Je m’étonne du peu de commentaires que suscite un tel refus, qui ne laisse pas de surprendre, et je tente ma propre hypothèse : aurait-il peur ? Allons, le chevalier de l’ordre tout court n’est pas homme à craindre qui que ce soit - sinon lui, peut-être - et la révélation de sa pensée profonde.

Cette pensée s’offre au jour ces derniers temps : dans la lumière crue des discours impréparés, il s’emporte de saillie en saillie, contre l’Allemagne implicitement accusée d’avoir commis le génocide et inventé la solution finale, contre les immigrés désormais explicitement accusés des maux de la banlieue depuis trente ans. Ce n’est plus de la politique qui sort de cette homme, c’est l’impulsion première, la vision fondamentale, le paysage mental.

Dans ce paysage mental il apparaît que l’essence précède l’existence, contrairement à ce que Sartre a philosophé. Chez Sarkozy on naît bon ou mauvais, il y a des individus (les voyous, les racailles) essentiellement voués au mal et peut-être qui sait, des peuples, des nations - puisqu’il y a bien selon lui des nations comme la France, essentiellement vouées au bien, dont il est si fier. En cela le sarkozisme est un bushisme, et l’atlantisme du premier serait parfaitement cohérent s’il n’omettait que l’impérialisme du second tend à considérer la France, dont Nicolas est si fier, comme négligeable sinon méprisable.

Mais revenons à nos moutons (égorgés dans les appartements ?) : le sarkozisme est un essentialisme. Je ne sais pas si toute la droite se fie à cette philosophie-là. Je veux croire que non, contrairement à Onfray qui postule que c’est en son principe même et dans sa parenté historique avec la pensée chrétienne. Je sais en tout cas que des électeurs de Sarkozy partagent cette vision essentialiste, parce qu’ils l’ont écrit au détour de leurs commentaires, estimant que mon dernier texte à propos des jeunes impliqués dans les incidents de la Gare du Nord défendait « des ordures » qui « prennent plaisir à tabasser les gens » et « se comportent comme des bêtes sauvages ». Déni d’humanité, postulat de dégénerescence (dans le plaisir qu’on leur prête à faire du mal) : nous voici tombés bien bas, au point Godwin, permettez, cette fois c’est moi qui ouvre le bal.

Souvenons-nous : au XIXème siècle, quand la psychiatrie naissante a entrepris de connaître et de classer les différentes formes de « dégénerescence » de l’âme humaine, il s’est trouvé des esprits forts pour établir que ces formes de dégenerescence étaient innées, qu’elles étaient irrécupérables, et qu’il fallait se débarrasser de ceux en qui elles se manifestaient. C’est ce que le nazisme entreprit de faire, en commençant par les dégénérés, puis les homosexuels, les Tziganes, puis les Juifs. Dans l’Histoire, l’essentialisme n’a accouché que du pire.

Les sarkozistes aujourd’hui s’offusquent de ce qu’on crie au fascisme pour dénoncer leur candidat. Mais il faudrait pour s’en défendre que le sarkozisme renonce à cet essentialisme toxique, qui voit de l’innéité partout et de la dégénérescence au berceau : qui affirme qu’on « naît pédophile », que le suicide des jeunes est le produit d’une « fragilité génétique » et qui croit pouvoir dépister chez des enfants de zéro à trois ans les signes précurseurs de la délinquance. Qui affirme, il n’y a dès lors plus lieu de s’en étonner, qu’il va supprimer les individus voués au mal ( dans l’idiome du village : « nous débarrasser des racailles » ). Cette pensée-là décidément fait système, on voit bien quel collier toutes ces perles enfilées érigent, et l’on voudrait qu’on ne nous le passât pas trop vite autour du cou.

On me répondra qu’il ne suffit pas d’être essentialiste pour être fasciste. C’est vrai. Mais ça commence à faire beaucoup, si l’on rapproche l’essentialisme sarkoziste de ses autres tendances qui font la définition du fascisme dans tous les dictionnaires : l’autoritarisme (faut-il y revenir ?), le nationalisme (relire le premier paragraphe, relier avec le Ministère de l’immigration et de l’identité nationale), et le totalitarisme (se souvenir des tentations/tentatives sarkozistes de réprimander/sanctionner les médias quand ils ne procèdent pas selon son désir : Généstar remercié, Rotschild menacé, Ockrent vilipendée…).

Je veux croire que le politique en lui sera plus fort, que les forces de la civilisation, et par exemple du débat démocratique, l’emporteront sur sa pensée première. Mais cette pensée, nous en avons de plus en plus d’indices, est celle d’un enfant plein d’effroi qui croit au Grand Méchant Loup incarné dans quelques indésirables qu’il faudrait éliminer - en devenant soi-même, pourquoi pas, le Grand Méchant Loup : et de cela, oui, la Gauche a peur, et peut-être aussi, le petit Nicolas.

http://bigbangblog.net/article.php3?id_article=583

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Sinon pour en revenir au discours de Sarko, que pensez-vous de sa réflexion sur l'abandon de la République à la gauche, et de la Nation à l'extrême-droite?

Nous sommes les premiers dans le forum à cracher sur la République et la Nation, et quand on sait un peu près ce que Sarko et son parti veulent en faire de ces notions, il y a de quoi avoir peur. Mais en y réfléchissant bien, ces notions ne sont pas tellement antilibérales si on prend leur sens originale. La République est fortement connoté "socialisme" en France, la République pour le Français, c'est la 3e République, Jules Ferry, Rousseau, contrat social, etc. Mais à l'origine le terme était neutre, juste une gestion de la chose publique. Etre libéral et républicain, ce n'est pas fondamentalement contradictoire, gérer la Justice et la Police d'une cité, c'est républicain, sans pour autant être antilibéral. Pareil pour la nation, tout le monde a retenu la définition de Renan, suite à l'avénement de la science sociale au XIXe siècle. Mais à l'origine, le sens de Diderot définissait juste le corps des citoyens, tel qu'on peut le comprendre dans la Déclaration. Un sens extrêmement neutre.

Je crois que la République et la Nation ont juste subi, en France, l'une des plus grandes usurpations intellectuelles de notre histoire. On en paie encore le prix fort…

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