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Sarko Veut Tourner La Page De Mai 68


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Invité Arn0
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En fait quand on écoute bien la seule chose explicitement visé par la critique de Mai 68 par Sarkozy dans son discours c'est la " dérive du capitalisme financier" ! Et Copé de rajouter lors d'une interview que remettre en cause mai 1968 cela ne veut pas dire remettre en cause "les avancées sociales formidables" qui en ont découlées. :icon_up:

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De fait, la France a été à peu près libérale de 1830 à 1913. A titre d'exemple, en ce temps-là, la propriété y était quasiment sacrée.

Je me demande bien ce que ca veut dire "a peu pres liberale"…

J'adhere pour ma part a voir dans la 3eme constitution le reel point de depart (desole Ronnie mais pour la 1ere je n'en suis pas encore convaincu…) de la diminution des libertes avec l'introduction de l'etat comme legislateur omniscient et des premiers faux-droits.

Il est clair que cette constitution n'est pas nee Ex Nihilo et que le terrain avait ete prepare depuis longue date. Il n'est d'ailleurs pas difficile de voir les premisses de cette derive dans les premieres concessions faites aux non-liberaux par les liberaux eux-memes lors de l'emergence du front anti-napoleonien.

Autant dire que la France liberale au XIXeme c'est deja tres discutable dans les faits (en theorie elle l'etait encore, nous sommes d'accord sur ce point) mais alors venir avec la rupture de 1981…

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En tout cas, je conviens que Sarko est un fin stratège, car il a obtenu exactement les réactions qu'il souhaitait de la part de la gauche. Une levée de boucliers et une défense aveugle et sans nuances de mai 68 qui va encore un peu plus cimenter les positions, et sûrement le confortable écart d'intentions de vote entre les candidats.

Que la gauche PS est ridicule à s'approprier les avancées de mai 68… Pêle-mêle, Ségolène Royale a cité les accords de Grenelle (que Sarkozy a soigneusement évité), l'égalité des chances scolaire (qui a précisément reculé depuis… la fin des années 60), et le droit des femmes (i.e. l'IVG, comme si Sarko pouvait être attaqué de ce côté avec la présence de Simone Veil dans son équipe).

Sarkozy va gagner, ça ne fait pas un pli.

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Royal répond en se proclamant représentante de mai 1968

http://fr.news.yahoo.com/01052007/290/sego…ere-de-mai.html

Ségolène Royal à Charléty se pose en héritière de Mai 68

SÉGOLÈNE ROYAL FAIT SIENNES LES CONQUÊTES DE MAI 68

PARIS (Reuters) - Prenant le contre-pied de son adversaire de droite, Ségolène Royal a faites siennes les conquêtes de Mai 1968 face à Nicolas Sarkozy qu'elle a accusé de vouloir "remonter le temps" et de préparer une "France bloquée".

A cinq jours du deuxième tour, la première femme à avoir une vraie chance d'accéder à l'Elysée s'est posée en rempart de la "paix civile" face au "passage en force" de la droite.

Devant plus de 40.000 personnes réunies au stade Charléty pour un "concert de la fraternité" - et plusieurs dizaines de milliers d'autres dehors - la candidate socialiste a dénié au candidat de l'UMP le droit de se revendiquer du général de Gaulle.

A la veille de leur face-à-face télévisé, la présidente de la région Poitou-Charentes a attaqué le programme de Nicolas Sarkozy sur tous les plans sous les yeux d'une pléiade d'artistes dont Jane Birkin, Yannick Noah ou encore Grand Corps Malade.

En lieu et place de la "rupture" que veut incarner son adversaire, elle a vu "purement et simplement une fracture républicaine".

Dimanche lors du meeting parisien de l'UMP à Bercy, "la machine à remonter le temps était en marche. On était en juin 1968", a-t-elle déploré.

"Mais Doc Gynéco, ce n'est pas André Malraux. François Mauriac, ce n'est pas Bernard Tapie. Et monsieur Sarkozy ce n'est pas le général de Gaulle", a insisté Ségolène Royal, déclenchant les applaudissements de la foule.

C'est la seule fois dans son discours d'une heure que la candidate socialiste, tailleur blanc sur t-shirt rouge, a cité nommément son adversaire de l'UMP, qu'elle a ensuite désigné comme "l'autre candidat" ou "le candidat de la droite".

Avant elle sur scène, le groupe des "Têtes raides" entonnait "Paris sera beau, l'Hexagone sera beau"… si la candidate socialiste l'emporte dimanche. "C'est quand le bonheur", s'interrogeait de son côté le chanteur Cali, l'un des organisateurs de l'événement.

"Aujourd'hui, je le sens (…) il y a dans la France (…) une même forme de colère qui gronde" qu'il y a 39 ans, a déclaré Ségolène Royal dans un stade où la gauche avait tenu meeting, le 27 mai 1968, en plein mouvement estudiantin et ouvrier.

"AIMONS-NOUS LES UNS LES AUTRES!"

"Moi, je ne souhaite pas que la France parvienne à cet état de blocage pour précisément susciter comme en Mai 1968 des révoltes, des revendications, des grèves qui ont tout bloqué tout simplement parce que le pouvoir refusait d'écouter et de redistribuer les richesses des Trente Glorieuses", a-t-elle insisté.

"Il faut garder son calme, garder son sang-froid et réformer la France avant qu'elle ne se soulève", a plaidé Ségolène Royal.

"Que le candidat de la droite relise donc le général de Gaulle. Ce sont ses propres analyses et elles se situent à une autre altitude. Il a dit cela, que la société voulait le dialogue et la participation", a-t-elle poursuivi.

Ségolène Royal a également accusé Nicolas Sarkozy, numéro deux du gouvernement sortant, de vouloir "maquiller" le bilan de cinq années de droite.

Et comme ce "n'est pas tâche facile", le candidat de l'UMP "sans vergogne" réécrit "l'Histoire, capte celles des autres (…) pour brouiller les pistes".

Devant les responsables de la "gauche plurielle" - membres des Verts, du PCF ou du PRG -, elle a défendu sa "valeur travail" face au "travailler plus pour gagner plus" de Nicolas Sarkozy.

"La valeur travail n'est pas un artifice de discours, la valeur travail c'est d'abord payer le travail à sa valeur", a-t-elle déclaré.

"Je ne veux plus voir ces femmes en pleurs devant les grilles de leurs entreprises fermées, les regards des ouvriers licenciés sans protection. Et ceux qui philosophent sur la valeur travail, ont -ils vu ces citoyens là ?".

Si elle accède à l'Elysée, la candidate socialiste a promis "une République apaisée, une République du respect". "Je propose que la France puisse avancer sans perdre son temps, sans être bloquée, sans dresser les Français les uns contre les autres, en un mot sans violence".

"Voilà la responsabilité demain de la présidente de la République. Voilà la seule façon de diriger la France et de protéger la paix civile", a-t-elle insisté, appelant les Français à se prendre la main pour "faire gagner la France".

"La voulez-vous la victoire?", a-t-elle lancé à la foule. "Alors en avant, rassemblons-nous, prenons-nous la main, aimons-nous les uns les autres, construisons ensemble. Vive la République, vive la France".

De plus en plus, on voit s'esquisser un combat des valeurs.

C'est très bien ça, ça montre que l'on quitte le côté tribal/mystique des solutions toutes faites.

Je pense que cela nous ouvrira plus d'opportunités d'exister. Parce que les débats seront moins sur les solutions à appliquer, mais plus sur les objectifs, ainsi nous aurons plus la place d'apporter nos solutions.

Et je trouve que cela rejoint le post de PYB sur la transformation de l'UDF en Parti Démocrate

http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=31026

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De plus en plus, on voit s'esquisser un combat des valeurs.

C'est très bien ça, ça montre que l'on quitte le côté tribal/mystique des solutions toutes faites.

Et en plus tu sembles y croire, c'est beau l'amnesie :icon_up:

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Bah c'est quand même important les combats de valeur en politique. En tout cas le retour de la morale fait du bien à la politique, même si Sarko me fait sourire quand il souhaite la fin des technocrates dans son discours de Bercy (on dirait qu'il n'a pas lu son programme, enfin bon passons…).

J'ai retrouvé la partie du discours sur mai 68 sur dailymotion (pour ceux qui n'ont pas vu):

http://www.dailymotion.com/relevance/searc…rcy-290407-part

http://www.dailymotion.com/relevance/searc…a-bercy-parti-3

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En tout le retour de la morale fait du bien à la politique, même si Sarko me fait sourire quand il souhaite la fin des technocrates dans son discours de Bercy (on dirait qu'il n'a pas lu son programme, enfin bon passons…).

Une morale du genre "prise de conscience de l'usage du mensonge institutionalise pour acceder au trone" ou plutot "modeler la societe selon son dessein ou son ideologie n'est peut etre pas a proprement parler "faire le bien" a la vue de la situation miserable actuelle"?

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Une morale du genre "prise de conscience de l'usage du mensonge institutionalise pour acceder au trone" ou plutot "modeler la societe selon son dessein ou son ideologie n'est peut etre pas a proprement parler "faire le bien" a la vue de la situation miserable actuelle"?

N'est-ce pas cela qui caractérise la Révolution française, dans laquelle tu te refuses pourtant à voir la source du mal politique contemporain? :icon_up:

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N'est-ce pas cela qui caractérise la Révolution française, dans laquelle tu te refuses pourtant à voir la source du mal politique contemporain? :icon_up:

C'est une des caractéristiques de la période appelée Révolution française. Nuance…

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N'est-ce pas cela qui caractérise la Révolution française, dans laquelle tu te refuses pourtant à voir la source du mal politique contemporain? :doigt:

Oui, mais ce qui continue a me bercer d'illusion c'est la reussite du modele americains base sur un socle tres proche de la ddh.

Je m'accorde donc bien sur le fait que 1789 fut un fiasco et l'origine de bien des problemes actuels mais pas sur le fait que bien faire n'eut pu etre possible…

Je me raccroche pour le moment a une incapacite culturelle propre aux francais a vivre en liberte, ca me permet de garder quelques illusions :icon_up:

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Mais Doc Gynéco, ce n'est pas André Malraux. François Mauriac, ce n'est pas Bernard Tapie. Et monsieur Sarkozy ce n'est pas le général de Gaulle

Ouais. Et Jane Birkin ce n'est pas Simone de Bauvoir, Yannick Noah ce n'est pas Jean-Paul Sartre, et Grand Corps Malade ce n'est pas non plus Guy Debord. Elle ne devrait pas s'aventurer par là…

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Le fait que cette parole de Sarkozy ait été tant discutée et vilipendée et que Royal se sente obligée de dire qu'elle est l'héritière de mai 68 montre qu'il a tapé dans le mille et que, si la gauche n'est plus à 100 % en accord idéologique avec mai 68, le symbole est très puissant pour elle (autant que le front populaire, je suppose).

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Le fait que cette parole de Sarkozy ait été tant discutée et vilipendée et que Royal se sente obligée de dire qu'elle est l'héritière de mai 68 montre qu'il a tapé dans le mille et que, si la gauche n'est plus à 100 % en accord idéologique avec mai 68, le symbole est très puissant pour elle (autant que le front populaire, je suppose).

Tout à fait.

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Le fait que cette parole de Sarkozy ait été tant discutée et vilipendée et que Royal se sente obligée de dire qu'elle est l'héritière de mai 68 montre qu'il a tapé dans le mille et que, si la gauche n'est plus à 100 % en accord idéologique avec mai 68, le symbole est très puissant pour elle (autant que le front populaire, je suppose).

Je crois aussi qu'une fois de plus ça montre un point crucial de cette campagne : S R court après N S. Elle n'a jamais réussi à lancer une idée au cours de cette campagne, elle n'a fait que réagir aux coups de l'adversaire (les drapeaux et la marseillaise après la sortie de NS sur l'immigration, les institutions alors que Bayrou martelait ça à longueur de temps : d'ailleurs elle a changé d'avis en 2 jours pour savoir si elle allait faire une constituante ou pas etc.). Elle a même pas été capable de coller l'étiquette "sortant" à Sarko.

Pour Mai 68 elle tombe une fois de plus dans le panneau : elle se situe par rapport à NS qui lui ne s'est jamais situé par rapport à elle mais a continuer à tracer sa route.

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Et en plus tu sembles y croire, c'est beau l'amnesie :icon_up:

Il ne s'agit pas tant de croire les hommes politiques, que de constater comment s'oriente le discours.

Le fait que cette parole de Sarkozy ait été tant discutée et vilipendée et que Royal se sente obligée de dire qu'elle est l'héritière de mai 68 montre qu'il a tapé dans le mille et que, si la gauche n'est plus à 100 % en accord idéologique avec mai 68, le symbole est très puissant pour elle (autant que le front populaire, je suppose).

Oui, NS s'attaque ici à la plus jeune des vaches sacrées.

Pour Mai 68 elle tombe une fois de plus dans le panneau : elle se situe par rapport à NS qui lui ne s'est jamais situé par rapport à elle mais a continuer à tracer sa route.

:doigt:

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J'ai envie de lui faire la bise tellement elle est con:

"Aujourd'hui, je le sens (…) il y a dans la France (…) une même forme de colère qui gronde" qu'il y a 39 ans, a déclaré Ségolène Royal dans un stade où la gauche avait tenu meeting, le 27 mai 1968, en plein mouvement estudiantin et ouvrier.

"Moi, je ne souhaite pas que la France parvienne à cet état de blocage pour précisément susciter comme en Mai 1968 des révoltes, des revendications, des grèves qui ont tout bloqué tout simplement parce que le pouvoir refusait d'écouter et de redistribuer les richesses des Trente Glorieuses", a-t-elle insisté.

Aujourd'hui, le problème c'est que le pouvoir refuse redistribuer la misère des Trente Pitoyables (que nous devons à l'étatisme)?

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A la veille de leur face-à-face télévisé, la présidente de la région Poitou-Charentes a attaqué le programme de Nicolas Sarkozy sur tous les plans sous les yeux d'une pléiade d'artistes dont Jane Birkin, Yannick Noah ou encore Grand Corps Malade.

Grégory ?

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Bon le mieux c'est quand même de le citer. Voici donc le long couplet anti mai 68 de Sarko :

Oui, de la morale.

Le mot « morale » ne me fait pas peur. La morale, après mai 68, on ne pouvait plus en parler. C’était un mot qui avait disparu du vocabulaire politique. Pour la première fois depuis des décennies, la morale a été au cœur d’une campagne présidentielle.

Mai 68 nous avait imposé le relativisme intellectuel et moral. Les héritiers de mai 68 avaient imposé l’idée que tout se valait, qu’il n’y avait aucune différence entre le bien et le mal, entre le vraie t le faux, entre le beau et le laid. Ils avaient cherché à faire croire que l’élève valait le maître, qu’il ne fallait pas mettre de note pour ne pas traumatiser les mauvais élèves, qu’il ne fallait pas de classement.

Ils avaient cherché à faire croire que la victime comptait moins que le délinquant.

Ils avaient cherché à faire croire qu’il ne pouvait exister aucune hiérarchie de valeurs.

Ils avaient proclamé que tout était permis, que l’autorité c’était fini, que la politesse c’était fini, que le respect c’était fini, qu’il n’y avait plus rien de grand, plus rien de sacré, plus rien d’admirable, plus de règle, plus de norme, plus d’interdit.

Souvenez-vous du slogan de mai 68 sur les murs de la Sorbonne : « Vivre sans contrainte et jouir sans entrave. »

Voyez comment l’héritage de mai 68 a liquidé l’école de Jules Ferry qui était une école de l’excellence, une école du mérite, une école du respect, une école du civisme, une école qui voulait aider les enfants à devenir des adultes et non à rester de grands enfants, une école qui voulait instruire et non infantiliser, parce qu’elle avait été construite par de grands républicains qui avaient la conviction que l’ignorant n’est pas libre.

Voyez comment l’héritage de mai 68 a liquidé une école qui transmettait une culture commune et une morale partagée grâce auxquelles tous les Français pouvaient se parler, se comprendre, vivre ensemble.

Voyez comment l’héritage de mai 68 a introduit le cynisme dans la société et dans la politique.

Voyez comment le culte de l’argent roi, du profit à court terme, de la spéculation, comment les dérives du capitalisme financier ont été portés par les valeurs de mai 68.

Voyez comment la contestation de tous les repères éthiques, de toutes les valeurs morales a contribué à affaiblir la morale du capitalisme, comment elle a préparé le terrain au capitalisme sans scrupule et sans éthique des parachutes en or, des retraites chapeaux et des patrons voyous, comment elle a préparé le triomphe du prédateur sur l’entrepreneur, du spéculateur sur le travailleur.

Voyez comment les héritiers de mai 68 ont abaissé le niveau moral de la politique.

Voyez tous ces politiciens qui se réclament de l’héritage de mai 68, qui donnent aux autres des leçons qu’ils ne s’appliquent jamais à eux-mêmes, qui veulent imposer aux autres de comportements, des règles, des sacrifices qu’ils ne s’imposent jamais à eux-mêmes.

Voyez-les, écoutez-les proclamer : « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ! »

Voyez-la, écoutez-la cette gauche héritière de mai 68 qui est dans la politique, dans les médias, dans l’administration, dans l’économie,

cette gauche qui a pris goût au pouvoir, aux privilèges, cette gauche qui n’aime pas la nation parce qu’elle ne veut plus rien partager,

cette gauche qui n’aime pas la République parce qu’elle n’aime pas l’égalité,

cette gauche qui prétend défendre les services publics mais qui ne prend jamais les transports en commun,

cette gauche qui aime tellement l’école publique qu’elle n’y met pas ses enfants,

cette gauche qui adore la banlieue mais qui se garde bien d’aller y habiter,

cette gauche qui trouve toujours des excuses aux voyous à condition qu’ils restent dans des quartiers où elle ne va jamais,

cette gauche qui fait des grands discours sur l’intérêt général mais qui s’enferme dans le clientélisme et dans le corporatisme,

cette gauche qui signe des pétitions quand on expulse des squatters mais qui n’accepterait pas que l’on s’installe chez elle,

cette gauche qui passe son temps à faire la morale aux autres sans être capable de se l’appliquer à elle-même,

cette gauche qui entre Jules Ferry et mai 68 a choisi mai 68,

cette gauche condamne la France à un immobilisme dont les travailleurs, dont les plus modestes, les plus pauvres, ceux qui souffrent déjà seraient les principales victimes.

Voyez-la, écoutez-la cette gauche qui depuis mai 68 a renoncé au mérite et à l’effort.

Voyez-la, écoutez-la cette gauche qui depuis mai 68 a cessé de parler aux travailleurs, de se sentir concernée par le sort des travailleurs, d’aimer les travailleurs parce qu’elle rejette la valeur travail, parce que la valeur travail ne fait plus partie de ses valeurs, parce que son idéologie à elle ce n’est pas l’idéologie de Jaurès, ce n’est pas l’idéologie de Blum qui respectaient le travail, qui aimaient les travailleurs, son idéologie à elle c’est l’idéologie du partage du travail, des 35 heures, de l’assistanat.

La crise du travail est d’abord une crise morale dans laquelle l’héritage de mai 68 porte une lourde responsabilité. Je veux réhabiliter le travail. Je veux redonner au travailleur la première place dans la société.

Regardez comment l’héritage de mai 68 affaiblit l’autorité de l’Etat ! Regardez comment les héritiers de ceux qui en mai 68 criaient : « CRS = SS » prennent systématiquement le parti des voyous, des casseur et des fraudeurs contre la police.

Regardez comment ils ont réagi après les incidents de la gare du Nord. Au lieu de condamner les casseurs et d’apporter leur soutien aux forces de l’ordre qui font un travail difficile, ils n’ont rien trouvé de mieux à dire que cette phrase qui mérite de rester dans les annales de la République. Je cite : « Il est inquiétant de constater qu’un fossé se creuse entre la police et la jeunesse ».

Comme si les casseurs de la gare du Nord représentaient toute la jeunesse française.

Comme si c’était la police qui était en tort et pas les casseurs.

Comme si les voyous avaient tout cassé et avaient pillé les magasins pour exprimer une révolte contre une injustice.

Comme si la jeunesse excusait tout.

Comme si la société était toujours coupable et le délinquant toujours innocent.

Ecoutez-les, les héritiers de mai 68 qui cultivent la repentance, qui font l’apologie du communautarisme, qui dénigrent l’identité nationale, qui attisent la haine de la famille, de la société, de l’Etat, de la nation, de la République.

Dans cette élection il s’agit de savoir si l’héritage de mai 68 doit être perpétué ou s’il doit être liquidé une bonne fois pour toutes.

Je veux tourner la page de mai 68.

Mais il ne faut pas faire semblant.

Il ne faut pas se contenter de mettre des drapeaux aux fenêtres le 14 juillet et de chanter la Marseillaise à la place de l’Internationale dans les réunions du Parti Socialiste.

Il ne faut pas dire que l’on veut l’ordre et prendre systématiquement parti contre la police.

Il ne faut pas crier à l’Etat policier et à la provocation à chaque fois que la police chercher à faire respecter la loi.

Il ne faut pas dire que l’on est pour la valeur travail et généraliser les 35 heures, continuer à surtaxer le travail ou encourager l’assistanat.

Il ne faut pas dire que l’on veut faire obstacle aux délocalisations et refuser toute expérimentation de la TVA sociale, qui permet de faire financer la protection sociale par les importations.

Il ne faut pas se contenter d’afficher de grands principes en se gardant bien de les inscrire dans la réalité.

Je propose aux Français de rompre réellement avec l’esprit, avec les comportements, avec les idées de mai 68.

Je propose aux Français de rompre réellement avec le cynisme de mai 68.

Je propose aux Français de renouer en politique avec la morale, avec l’autorité, avec le travail, avec la nation.

Je leur propose de reconstruire un Etat qui fasse réellement son métier et qui par conséquent domine les féodalités, les corporatismes et les intérêts particuliers.

Je leur propose de refaire une République une et indivisible contre tous les communautarismes et tous les séparatismes.

Je leur propose de rebâtir une nation qui soit de nouveau fière d’elle-même.

En faisant valoir systématiquement les droits au détriment des devoirs, les héritiers de mai 68 ont affaibli l’idée de citoyenneté. En dénigrant la loi, l’Etat et la nation, les héritiers de mai 68 ont favorisé la montée de l’individualisme. Ils ont incité chacun à ne compter que sur lui-même et à ne pas se sentir concerné par les problèmes des autres.

Je crois à la liberté individuelle mais je veux compenser l’individualisme par le civisme, par une citoyenneté faite de droits mais aussi de devoirs.

http://www.u-m-p.org/site/index.php/ump/s_…sarkozy_a_bercy

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Pour qu'elle tombe dans l'ad hominem, c'est bien qu'elle n'a plus grand chose à rétorquer.

Ce soir, ca risque d'être marrant.

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Pour qu'elle tombe dans l'ad hominem, c'est bien qu'elle n'a plus grand chose à rétorquer.

Ce soir, ca risque d'être marrant.

Pathétique, plutôt.

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Sarko est un stalinien, c'est Dany le Rouge qui le dit:

Daniel Cohn-Bendit : "Par rapport à Mai 68, Nicolas Sarkozy se comporte en pur stalinien"

LE TEMPS.CH | 01.05.07 | 10h41 • Mis à jour le 01.05.07 | 12h25

icolas Sarkozy a choisi de clouer au pilori Mai 68. Que lui répondez-vous ?

Daniel Cohn-Bendit : C'est la preuve qu'il ose dire n'importe quoi. Car enfin, qui était dans la rue en mai 1968 ? Pas seulement nous, les étudiants contestataires. Plus de la moitié de la France s'est alors mise en grève. C'est cela que Nicolas Sarkozy n'accepte pas. Les mots qu'il utilise sont d'ailleurs symptomatiques. Il parle de "liquider Mai 68". Il se comporte en pur stalinien. Alors que les Français veulent se réconcilier, lui s'emploie à exhumer en fin de campagne électorale des rancœurs vieilles de 40 ans !

Derrière ce discours, quelle vous paraît être sa stratégie ?

Toujours la même : cimenter le plus possible la droite et l'extrême droite, liées par cette haine commune contre 68. Sa stratégie, c'est d'opposer une classe contre une autre, les bons contre les méchants. C'est n'importe quoi. Quand Nicolas Sarkozy dit vouloir liquider Mai 68, c'est un peu comme s'il disait vouloir liquider le surréalisme! Son programme, c'est la victoire du peuple de droite contre la gauche. C'est la fracture, la confrontation.

Les attaques portées dans son discours de Bercy étaient aussi rudes que précises : pour lui, Mai 68 a tué l'école de Jules Ferry, instillé le cynisme en politique…

Mais l'école de Jules Ferry était en crise en 68 ! La société française tout entière était en crise. Et les défis scolaires auxquels nous devons répondre aujourd'hui n'ont rien à voir avec ceux de 68. La fameuse école de Jules Ferry, dont M. Sarkozy est si nostalgique, avait pour mission d'intégrer les enfants de paysans dans une société industrielle. Alors que l'école d'aujourd'hui bute sur le défi de l'intégration et d'une société multiculturelle. Quant à la pédagogie, tous les spécialistes savent que celle-ci évolue. Le grand pari de 68, peut-être trop audacieux, peut-être erroné, était d'installer l'autorité par le savoir et le contenu. Tout n'a pas réussi. Tout n'était pas parfait. Mais ce que M. Sarkozy exprime, 40 ans après, c'est une vision figée de la société.

Beaucoup de gens, cela dit, attribuent une bonne part des problèmes d'aujourd'hui aux excès de Mai 68…

Qui se souvient de ce qu'était la société française en 68 ? Regardons-la en face : à l'époque, dans les années 60, une femme mariée ne pouvait pas ouvrir un compte bancaire sans demander l'autorisation à son mari. Mai 68 a, pour les femmes, représenté la conquête de la liberté. D'ailleurs, à bien l'écouter, je pense que c'est cela que M. Sarkozy, comme beaucoup d'hommes, ne digère pas. Il ne supporte pas, face à Ségolène Royal, l'autonomie des femmes. Sans doute aurait-il préféré qu'avant d'être candidate, celle-ci demande la permission écrite à François Hollande…

Votre sentiment face aux propos de Nicolas Sarkozy : Tristesse ? Colère ?

Beaucoup de tristesse. Et une part de stupéfaction, lorsque je l'ai entendu dimanche rendre Mai 68 responsable des parachutes dorés ou de la spéculation financière. Là, ça devient fou. Nicolas Sarkozy, au micro à Bercy, devant tous ses copains PDG comme Lagardère, Bouygues et autres, en train de nous accuser, nous, les pauvres c… de 68, d'être responsables de la folie capitaliste actuelle… De la colère enfin. Car, moi, je n'ai pas oublié certains mots d'ordre de ceux qui manifestaient contre nous en 1968. Je me souviens du "Cohn-Bendit à Dachau".

Vous êtes eurodéputé vert. Ségolène Royal vous a chargé d'œuvrer à l'ouverture vers l'électorat centriste. Y êtes-vous parvenu ?

Les électeurs répondront le 6 mai. Je constate que les intentions de vote en sa faveur au sein de l'électorat de François Bayrou semblent progresser. Même si l'audacieux pari de ce dernier me paraît de plus en plus difficile à tenir, au vu du délitement de l'UDF. Je suis convaincu qu'aujourd'hui, une partie importante des Français qui ont voté pour lui sont tristes. Ils avaient cru sortir le centre de la droite et voilà que les élus centristes se précipitent vers Sarkozy. Voir ces parlementaires rentrer ainsi à la niche, ou plutôt dans la cage, est affligeant.

Propos recueillis par Richard Werly

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Illustration du relativisme moral

Scène dans un jardin d’enfants "autogéré" :

« Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas d'autres gosses ? Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même ».

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Pathétique, plutôt.

J'avais plutot raison, la stupidité de la pintade poitevine m'a bien fait marrer, surtout les piques de Sarko, dont celle sur Hollande "il n'aime pas les riches, il ne doit pas s'aimer le pauvre" :icon_up:

  • 2 weeks later...
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Illustration du relativisme moral

Scène dans un jardin d’enfants "autogéré" :

« Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas d'autres gosses ? Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même ».

Pour des québécquois cette citation devient… hum, savoureuse. :icon_up:

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Voilà quelque chose qui semble enfin aller dans le bon sens. Je ne suis pas encore au stade de l'espoir, mais au moins ça démarre mieux que Chirac.

Nicolas Sarkozy veut réformer l'Etat en redécoupant les ministères

LE MONDE | 12.05.07 | 14h01 • Mis à jour le 12.05.07 | 14h02

Il n'est pas encore président de la République. En attendant, il assure les fonctions de premier ministre. "C'est Sarkozy qui fait lui-même le gouvernement", résume, lucide et sans état d'âme, un proche collaborateur de François Fillon, le futur premier ministre du futur président. Acte manqué ? Nicolas Sarkozy doit passer le week-end dans la résidence des premiers ministres, le pavillon de la Lanterne dans le parc du château de Versailles. "Il m'a demandé si c'était possible. J'ai accepté. Aucun problème", confie Dominique de Villepin. "Cela lui a été proposé par le premier ministre et il va accepter", corrige un proche collaborateur du nouveau chef de l'Etat.

Depuis son retour de sa croisière au large de l'île de Malte, le président élu s'est installé rue Saint-Dominique, dans un bâtiment de la République, annexe de Matignon, pour consulter et réfléchir à la constitution de son gouvernement. Car, pour son premier acte de président, Nicolas Sarkozy a choisi de frapper fort. En redécoupant les ministères, il veut en profiter pour réformer l'Etat, éliminer les doublons, réduire le nombre de fonctionnaires. "Depuis 48 heures, les grandes directions des ministères ont réalisé qu'elles vont se faire bouffer, on croule sous les contre-propositions", rigole un des artisans du "grand redécoupage".

A titre d'exemple, une partie des douanes devrait rejoindre le ministère de l'intérieur (environ 10 000 agents sur 20 000), la direction du travail, qui s'occupe des relations sociales et du droit du travail, va être rattachée à Bercy et au futur ministre de la croissance et de l'emploi. "Ça va permettre à des dizaines de milliers de fonctionnaires de mieux appréhender la réalité économique", glisse un conseiller.

Mais aussi de découvrir quelquefois "leur double dans le ministère d'en face", ajoute-t-il. Car la forteresse Bercy a souvent doublonné l'organisation des ministères dépensiers : "D'un côté un fonctionnaire qui dépense, de l'autre un fonctionnaire qui empêche de dépenser", résume un connaisseur des arcanes de l'Etat. Une autre partie de Bercy - le Trésor, la dette et la macroéconomie - serait fusionnée avec les directions s'occupant de la Sécurité sociale, notamment de l'élaboration de la loi de financement de la Sécurité sociale, le reste du ministère de la santé fusionnant avec les sports. Ce nouveau ministère des "comptes" pourrait être confié à un UDF, en gage d'ouverture.

Des ministères importants pourraient disparaître, comme l'agriculture et la culture. Cette dernière serait rattachée à l'éducation nationale pour promouvoir l'enseignement artistique à l'école.

L'immense ministère du développement durable, en cours de constitution, serait le prétexte à la réforme des grands corps d'ingénieurs de l'Etat. Regroupant l'écologie, les transports, l'énergie et l'équipement, il suscite déjà l'opposition des corps des Mines, des Ponts, des Eaux et forêts, et des Télécoms, qui se réservent les grandes directions et qui rechignent à perdre leur singularité. Jean-Pierre Raffarin qui a suggéré une solution alternative - regrouper l'Europe et le développement durable - n'a pas été suivi.

"Il y aura beaucoup de surprises sur le périmètre des ministères, leur intitulé et le nom des titulaires…", met en garde un proche de François Fillon. Sur le nom des ministères, les collaborateurs de Nicolas Sarkozy ont été invités à un large "brainstorming" tout au long du week-end pour que les intitulés retenus soient parlants et indiquent une stratégie tout autant qu'un redécoupage. Quant aux noms des titulaires de ces futurs portefeuilles, dont la moitié seront des femmes, les "fuites", organisées ou pas, vont se multiplier jusqu'à l'annonce de la composition du gouvernement, entre le 18 et le 21 mai. Une chose est sûre : "Il nous faut des patrons très puissants politiquement pour imposer des restructurations qui vont faire grincer des dents", estime-t-on dans l'entourage du futur exécutif. Selon un ministre sortant qui espère faire partie de la future équipe, "avec cette restructuration de l'Etat, on sera en mesure de ne pas remplacer les départs à la retraite d'un fonctionnaire sur deux dès 2007."

Au moment de laisser les clés de Matignon à la future équipe, M. de Villepin, qui a été plusieurs fois en contact avec M. Sarkozy depuis son élection, confie avoir été "frappé par sa détermination, sa volonté d'ouverture et de renouvellement". "Mais attendons pour connaître quel président il sera… l'exercice du pouvoir n'est pas la conquête du pouvoir, ajoute-t-il. M. Sarkozy a tranché : ce sera l'option difficile.

Christophe Jakubyszyn

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S'il réalise vraiment ce qui est dit dans cet article on devrait rapidement juger de sa détermination, car il y a là de quoi déclencher plusieurs « mouvements » de fonctionnaires mécontents.

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