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Les indiens du Brésil dénoncent des propos "arrogants" du pape

Reuters 14.05.07 | 21h10

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Par Raymond Colitt

BRASILIA (Reuters) - Des dirigeants de la communauté indienne du Brésil se sont dits offensés par des propos "arrogants et irrespectueux" tenus dimanche par Benoît XVI, qui a estimé que les populations indigènes d'Amérique latine avaient été purifiées par l'arrivée du christianisme sur leur continent.

Lors d'un discours prononcé en ouverture de la Ve Conférence générale de l'épiscopat latino-américain et des Caraïbes, à Aparecida, au Brésil, le souverain pontife a jugé que l'Eglise n'avait pas imposé sa foi aux peuples indigènes des Amériques.

Il a estimé que ces derniers avaient bien accueilli l'arrivée des prêtres européens car ils espéraient jusqu'alors "silencieusement" la foi chrétienne.

Des millions d'indiens ont péri lors de la colonisation européenne soutenue par l'Eglise, à partir du moment où Christophe Colomb a posé le pied sur le continent en 1492. Certains ont été massacrés, d'autres ont été contaminés par des maladies ou réduits à l'esclavage.

Aujourd'hui, de nombreux descendants des populations indiennes luttent pour leur survie, exclus qu'ils sont de la société et privés de leurs modes de vie traditionnels.

"Il est arrogant et irrespectueux de considérer que notre héritage culturel serait inférieur au leur", a dit Jacinto Satere Mawe, coordinateur de l'association d'indiens d'Amazonie Coiab.

JEAN PAUL II AVAIT RECONNU DES ERREURS

Plusieurs organisations indiennes ont adressé la semaine dernière une lettre au pape en lui demandant son appui dans la défense de leurs terres et culture traditionnelle. Elles affirment que les indiens ont été les victimes d'un "processus génocidaire" à partir de l'arrivée des premiers colons européens.

Les prêtres bénissaient les conquistadors dans leurs guerres contre les peuples indigènes. Par la suite, certains hommes d'Eglise ont pris fait et cause pour les indiens, au point de devenir dans certains cas leurs meilleurs alliés.

"L'Etat a utilisé l'Eglise pour faire son sale boulot dans la colonisation des indiens. Elle a déjà demandé pardon pour cela. Le pape est-il en train de revenir sur les paroles de l'Eglise?", a interrogé Dionito Jose de Souza, chef de la tribu Makuxi, dans l'Etat de Roraima, dans le Nord.

En 1992, Jean Paul II avait officiellement parlé d'erreurs commises dans le processus d'évangélisation des peuples indigènes des Amériques.

Son successeur a non seulement choqué les populations indiennes par ses propos de dimanche, mais il a également stupéfié de nombreux prêtres officiant au côté de ces populations, a jugé Sandro Tuxa, qui dirige un mouvement de tribus du nord-est du pays.

"Nous condamnons les propos du pape", a dit Tuxa. "Dire que la décimation culturelle de notre peuple constitue un acte de purification est choquant et, franchement, effrayant."

"Je crois que le pape a été mal avisé."

Le propre groupe de soutien aux populations indigènes issu de l'Eglise, connu sous le nom de Cimi, a aussi pris ses distances vis-à-vis des propos du pape.

"Le pape n'a pas compris la réalité de la situation des indiens ici. Ses propos sont erronés et indéfendables", a dit à Reuters le père Paulo Suess, un responsable du Cimi. "Moi-même, je suis contrarié."

Nombreuses réactions après les propos du pape sur l'évangélisation des Amérindiens

LEMONDE.FR avec AFP | 14.05.07 | 20h50 • Mis à jour le 14.05.07 | 20h51

es propos du pape Benoît XVI sur l'évangélisation des Indiens, dimanche 13 mai devant la Conférence des évêques d'Amérique Latine (Celam) à Aparecida, au Brésil, ont soulevé de nombreuses protestations lundi de la part de responsables religieux et experts des communautés amérindiennes.

Benoît XVI a en effet affirmé dimanche que "l'annonce de Jésus et de son Evangile n'a comporté à aucun moment une aliénation des cultures précolombiennes et n'a pas imposé une culture étrangère". Il a également ajouté que "le Christ était le sauveur auquel ils [les Amérindiens] aspiraient silencieusement" et que "l'utopie de redonner vie aux religions précolombiennes, en les séparant du Christ et de l'Eglise universelle, ne serait pas un progrès mais une régression".

Ces propos ont été dénoncés, lundi, par la théologienne Cecilia Domevi, une des responsables de la Celam pour les questions des Amérindiens, qui a exprimé son "total désaccord". "L'évangélisation a été une imposition ambiguë, violente, un choc de cultures, qui a causé un préjudice total aux Indiens", a-t-elle déclaré.

"LE PAPE AURAIT DÛ LIRE BARTOLOMÉ DE LAS CASAS"

Le responsable de l'organisme officiel chargé des questions indigènes au Brésil a, lui aussi, contesté les propos du pape. "Il y a bien eu une imposition de la religion pour dominer les populations locales", a souligné le président de la Fondation nationale de l'Indien (Funai), Aloysio Antonio Castelo Guapindaia, dans une déclaration diffusée par le site Internet du groupe de médias Globo.

Interrogé par le même site, l'historien brésilien Waldir Rampinelli, de l'Université fédérale de Santa Catarina, a estimé que "le pape aurait dû lire Bartolomé de Las Casas", le père dominicain espagnol qui au XVIe siècle a dénoncé les atrocités commises par les conquistadors au nom de la foi.

Le prédécesseur de Benoît XVI, Jean Paul II, avait demandé pardon aux peuples amérindiens pour le rôle joué par les chrétiens européens dans la conquête de l'Amérique, à l'occasion d'une assemblée de la Celam en 1992.

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Il est bien connu et surtout très admis par ces groupes identitaires indigénistes qu'à l'époque précolombienne les Mayas, Incas et Aztèques étaient des humanistes qui dominaient avec amour et paix les peuples qui avaient eu la chance de leurs être soumis.

Pas comme les méchants occidentaux chrétiens croisés qui n'ont trouvé aucune forme de complicité face aux empires américains…

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Benoît XVI a en effet affirmé dimanche que "l'annonce de Jésus et de son Evangile n'a comporté à aucun moment une aliénation des cultures précolombiennes et n'a pas imposé une culture étrangère". Il a également ajouté que "le Christ était le sauveur auquel ils [les Amérindiens] aspiraient silencieusement" et que "l'utopie de redonner vie aux religions précolombiennes, en les séparant du Christ et de l'Eglise universelle, ne serait pas un progrès mais une régression".

Les journalistes ont tellement envie de l'entendre d'avoir des positions marquées sur des sujets de société, qu'ils voient de la polémique là ou il n'y en a pas.

Si je me base sur cette citation, Benoit XVI ne fait pas, à mon avis, référence à l'évangélisation en elle même mais de la compatibilité entre le message de l'évangile et les croyances précolombiennes.

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